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Il faut remarquer 1®. q?«e quoiqu’un jour fut plu,-5
chaud qu’un autre , elles tranipirerent plus ou moms
à raifon des venrs qui régnèrent avec force dans
cette faifon, & fuivant que le tems etoit plus ou
moins humide ; que la nuit du neuvième jour fut
fans rofee bien fenfible , Sc que je laillai les deux
morceaux de l’os à découvert; 3®. que quand la
premiere portion avoit perdu une bonne quantité de
Ju c m é l l e u x , eWc augmentoit aufü de poids pendant
la nuit.
Je les pefai de nouveau le 25 d’aout } 7 T ) }
je trouvai la premiere de 936 grains; Ion poids primitif
étoit de 2320 grains: elle avoit donc perdu
1384 grains, 6c lejh e mn'clUu.x furpafibit la hibllance
ofleule de 448 grains ;!a fécondé le trouvoit de 822
grains, Ion poids prinutit ctoir de 12^3 grains: elle
avoit donc perdu 451 grains, & la fublîance olTeule
furpaffoit le fu c moelleux 6c la moelle de 391 grains.
La troifieme poi tion de cet os, qui étoit la moitié
deTextremitc inférieure, pefoit i once 2 gros G6
grains, ou 886 grains. Je la renfermai dans un vafe
de verre qui fuc fermé avec un bouchon de hege 6c
av'cc de la poix. Dans les premiers jours le verre
étoit obfcurci par de très-petites gouttes qui luoient
de l’os fous la forme d’une eau très-limpide qui le
ramall’oic enluite au fond du vafe. Vers le huitième
jour 6c les fuivans, on voyoit lur la furface extérieure
de l’os une grande quantité de très-petites
gouttes de fang ; les mêmes fuintoient des petits vail-
feaux, lefquels , pour être gonflés de fang , fe mon-
troient au travers des plaques ofleufes, commcsils
enflent été injccfés d’une matière colorce : on les
voyoit aboutir aux pores dont la lurface de 1 os étj^it
garnie. C ’étoit l’air de l’o s, développé 6c_raréfic,
qui avoit poulTéle fang hors del’osmcme ;Ufitaufll
une fente au verre le dixième jour: on avoit vu la
moelle jufqu’à ce tems très-blanche 8c môme plus
blanche que celle des autres portions qui étoient
reflées à l’air libre; mais dès que le verre fut^fendu
8c que l’air extérieur y pénétra, elle devint d’abord
d’une couleur foncée, noirâtre 8c enfin noire. Au
vingtième jour je retirai l’os du vafe. L’eau qui ctoit
ramalTée au fond ne fe condenfoit pas à l’aêlion du
froid; elle pefoit 153 grains, qui font la perte de cette
portion.Je repefai ce même fragment l’année fuivante
avec les autres portions, &c je le trouvai de 418
grains ; fon poids primitif étoit de 886 grains ; donc
la perte totale du fu c moëlUux é io i î de 468 grains:
quantité qui lurpafie de 50 grains le refle de 1 os.
( Cet article c l de M. T r OJ a . )
' SUCCION , ( Phyfiolog. ) Je commence par l’organe
de cette aclion.
Les quadrupèdes ont fculs du chyle blanc,_8c
feuls ils ont des mammelles. Ceux qui n’en ont point
deviflbies les ont cachées dans des réfervoirs formés
par des replis delà peau,comme l’opaflum,le phoca.
Le nombre de mamelles eft toujours proportionné
au nombre de fcctus de chaque animal. Les animaux
herbivores ne font que deux petits, ils n ont que
deux mammelles ou tout au plus quatre.
La chauve-fouris, qui feule de la clalTe des fouris
ne fait que deux petits, n’a que deux mammelles.
Les animaux carnivores font plufleurs petits, ils
ont des mammelles nombreufes ; le cochon cft carnivore
par l’une 8c par l’autre de ces propriétés.
Je ne connois point d’exce])tton à ces règles, qui
font foi d’un concert entre la ftniêlure 8c les befoins
des animaux, que la feule fageffe a pu faiflr 8c exécuter.
L’homme deftinc à marcher droit,a les mammelles
placées fur la poitrine ; les quadrupèdes les ont aflez
généralement placées près des pieds de dernere.
La maniéré dont l’homme jouit de la femme eft
différente de celle des animaux; elle a exigé cette
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différence. Dans Télcphant on dit que la maniéré
de jouir eft la même que dans l’homme , on ajoute
que la femelle lé luce elle-même, 8c porte Ibn luit
dans la bouche du petit animal; l’une ôc l’autre raifon
a pu exiger un emplacement different de celui
des autres animaux.
Les deux fexes font doués de mammelles,8c dans
l’efpece humaine , 8c dans le refle des animaux quadrupèdes.
Ces mammelles, dont le mâle fan rarement
ulage , Ibni cependant une reflburce dans les
cas d’un beloin extrême. La mammelle du male a
tout l’elTenüel de la mammelle de la femelle. Elle a
les glandes 6c fes conduits, elle a quelquefois ta
graillé , qui donne à la mammelle entière une figure
hemilphérique. Le foetus mâle apporte en venant
au monde les mammelles abreuvées d’un lait blanchâtre
Sc dans l’homme 8c dans l’animal. Il efl vrai
qu'ordinairement cette glande ne prend pas les
mêmes accroilTemens à l’époque de la puberté ;
dans le mâle les nouveaux rnouvemens de la nature
paroiffent s’employer à gonfler le larynx , à poulTer
la barbe 8c à rendre (es organes de la génération capables
d£ préparer 6c de verfer la liqueur fécondante.
Dans la femelle ces mêmes rnouvemens dilatent
la matrice, l’arrofent de fang , & font gonfler les
mammelles. Mais comme la flrufture eft effenticile-
ment la même , une irritation continuée du mamelon
peut produire dans l ’homme 6c dans le quadrupède
mâle aflez de lait pour nourrir un enfant. J’ai
vu clans un homme de lettres , fans autre irritation
que celle d’oter la craffe qui couvre le mamelon
du lait très-blanc 8c reconnoiffable inonder le mamelon
, 8c obliger ce vieillard, car il l’éioit, de reprimer
ce lait par l’ ufage des remedes faturnins.
La mammelle n’efl donc pas inutile dans le mâle,elio
fort de reflburce comme les mufcles du grand orteil
, dont ordinairement on ne fait aucun iifage ,
mais qui, dans des hommes deflitucs de mains, ont
fait fervir cet orteil à remplacer les oflîces du pouce
, 8c à donner au pied les fondions de la main.
La mammelle eft faite différemment dans 1 homme
8c dans les animaux , ceux du moins dont je con-
nois la ftruaure. Les quadrupèdes ont une cavité
dans chaque diviflon de la mamelle, dans laquelle
un grand nombre de conduits laiteux vont verfer
leur liqueur. Dans l'homme il n’y a aucune cavité
pareille. La mere elle-même peut aider de fes
mains fon petit r.ejetton , 8c lui fournir en preffant
la mammelle, une quantité fuffifante de lait, fans le
fecours d’un réfervoir.
Dans la femme la peau devient lâche dans fes
plans les plus intérieurs , elle dégénéré en ccllulo-
flté; de grandes lames blanches couvrent la graiffe
8c la glande. Cette fubflance cellulaire ne doit pas
être regardée comme une tunique mufculaire capable
d’exprimer le lait.
La graiffe eft placée en abondance fous la peau ,
elle enveloppe la glande, 8c fe place même entre
fes lobes; il n’y a que l’aréole fous laquelle il n’y
ait qu’un tiflu cellulaire affez ferré. C ’eft cette graifle
qui fait la plus grande partie du volume de la mammelle
, ôc qui augmente confidérablement au tems
de la puberté. Bien des hommes doivent à la graillé
feule une apparence de fein, dont les anciens le
croyoient fl bien deshonorés , qu’ils faifoient extirper
avec bien des douleurs, une reflémblanee de
l’autre fexe d’ailleurs bien innocente.
La glande de la mammelle cft la bafe de cette
partie. Elle eft formée dans le foetus, diminue plus
qu’elle n’augmente après qu’il a vu le jour, fe gonfle
au tems de la puberté, 8cgroflit fiirbout vers le
quatrième ou cinquième mois de la groffeflé. Elle
eft delà claflé conglomérée, à gros lobes arrondis
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8c plats, que fépare la graifle. Une enveloppe
celluleufe 8c faite en lames , l’enveloppe par de^
hors.
Chaque lobe fe fubdivife en grains livides un peu
durs 8c folides, qui n’ont point de cavité apparente.
Dans les hommes 8c dans les enfans qui viennent
de naître, cette glande eft mieux terminée, rom
de & applatie.
Il ni a paru que la fille nouvellement née avoit
cette gl^ande un peu plus groflé qu’un garçon du
meme âge.
C’eft de cette glande que naiflent principalement
les conduits laiteux, qui ne font pas difficiles à découvrir
dans une femme grolîe , dans une nouvelle
accouchée, 8c même dans une femme qui a mis au
monde un enfant plufleurs mois auparavant. Le lait
s’y fige ordinairement, 8c y paroît fous l’apparence
d’un cerc jaunâtre ; ces mêmes conduits fé trouvent
dans le mâle, mais ils font très-étroits.
Ils font très-nombreux, délicats, blanchâtres ,
8c prefqiie tranfparens. Ils fe dilatent aifément, 8c
leur diamètre eft plus grand dans un endroit que
dans l’autre ; remplis d’une liqueur ils peuvent avoir
julqu’à trois lignes de diamètre. Ils font fans valvules
, ils fe réuniffent en petits troncs comme des
veines ; mais ces troncs font plutôt moins larges que
les racines dont iis font formés.
Ils convergent de tous côtés contre l’aréole , 8c y
forment un cercle, dont l’aire aufli-bien que la circonférence
cft pleine de conduitslaiteux. Ces troncs
font beaucoup plus nombreux que ne l'indiquent
les auteurs; je ne les ai pas comptés; mais ils ne fau-
roient être en plus petit nombre que quarante.
Ils paffent en ligne droite par le mamelon 8c s’y
ouvrent par de petits orifices cachés par les plis de
la peau qui enveloppe Je mamelon.
Ces conduits ne s’anaftomofent pas entr’eux 8c
ne forment pas un cercle entier autour de l’aréole,
comme l’ont cru plufleurs ailleurs.
II eft bien naturel d’en tracer l’origine dans les
arteres, quoique l’injecHon faire dans ces vaiffeaux
ne pafle pàs viliblement dans les conduits laiteux.
Ils communiquent plus manifeftement 8c avec les
veines rouges 8c avec les veines lymphatiques des
mammelles. Le mercure injeélé dans les conduits laiteux
paffe dans les unes 8c dans les autres de ces
veines, mais plus facilement dans les veines rouges.
Il n’y a donc aucune obfcurité dans la reflbrption
du lait qui rentre dans le fang, quand la nouvelle
mere ne veut pas nourrir fon enfanr.
Il y a long-tems que j’ai vu des vaiffeaux fortir
des conduits laiteux, que j’avois injeiftés , 8c fe
continuer dans la grailTe, qui compofe la bafe de
la mammelle. Ces conduits donnent des branches; je
ne les ai vues que dans des mammelles détachées, 8c
je n’ai pu en fuivre que les commencemens ; ce font
apparemment des lymphatiques nés des conduits
laiteux.
_On a écrit affez généralement, que ces conduits
laiteux s’ouvroient dans les glandes fébacées de l’aréole.
Je crois être en droit de dire qu’ils ne s’y
ouvrent jamais ; ils ne feroient pas fujets alors aux
effets que produit fur eux l’irritation du mamelon ,
8c le lait fe repandroit continuellement.
Le mamelon eft un cylindre obtus, qui s’élève
du centre de la mammelle. Il eft compofé de l’épider»
rne , du corps réticulaire , de la peau même 8c d’un
tiffu cellulaire. Sa furface eft ridée dans toute fon
hemifphere, 8c forme une infinité de petits plis.
Dans l’état ordinaire le mamelon eft affaifl'é fur
hù-meme, les conduits laiteux y font repliés, 8c
leurs orifices comprimés par les tégumens.
Le chatouillement des levres de l’enfant, des
doigts meme, redreflé le mamelon, il fort, pour
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ainfl dire, de la mammelle , fes plis diminuent, leis
conduits laiteux fe développent 8c deviennent droits,
tout le mamelon devient rouge 8c plus chaud, 8c le
lait en fort, il fait même un petit jet; cette éreélion
y ait par un méchanilme différent de celui des parties
gcmtales, le fang ne s’épanche pas d’une maniéré
vilible , je n’en ai jamais pu découvrir de
traces, comme on en découvre aifément dans le
clitoris plus petit que le mamelon. Le fang paroît
uniquement le jeiter avec plus de force dans les
vaifleaux du mamelon 8c les étendre. C’eft au
refte aux nerfs que cette creaion eft due. Le marne-
Ion eft extrêmement fenfible, 6c dans quelques animaux
, comme dans la baleine , les houpes nerveu-
les lont extrêmement grofl'es. Dans quelques animaux
& dans le phoca, le mamelon cft inviflblc ;
il eft cache dans une cavité cutanée, mais l’crecUon
le fait fortir 6c met le petit animal en état d’y appliquer
la bouche. ‘ ^
L arcoie eft un cercle d’une couleiir différente,
qui environne le mamelon ; il eft rougeâtre dans les
filles, aufti^ bien dans les brunes que dans les blondes,
il devient plus brun avec l’âge. On y trouve
beaucoup de tubercules percés, couverts de glandes
fébacées, qui préparent une pommade nécefl'aire
pour défendre du frottement la peau extrêmement
rendre de ces parties : des poils fortent de la pointe
de ces tubercules. Il y a dans le mamelon même
des grains fébacés de la même efpece.
Une hypothefe fort applaudie nous oblige â être
un peu plus exaâs fur les vaifl'eaux des mammelles:
lis font de plufieurs daffes. L’artere mammaire interne
, qui du tronc de la foiiclaviere defeend le long
des cartilages des vraies côtes , en fournit en effet
une partie. Elle donne par le premier intervalle des
côtes, par le fécond, par' le troifieme , le quatrième
ôc le cinquième, par chacun de ces intervalles une
branche à la mammelle.
Celle du fécond 8c du quatrième intervalle m’ont
paru les plus confidérables. Ces arteres communiquent
avec celles que je vais ajouter.
Elles naiflent de la plus longue des rhorachiques
externes 8c de la brachiale. Cette dernicre artere
qui lort de fon tronc fous le grand dorfal eft généralement
la plus grande des arteres delà mammelle.
L’épigaftrique ne remonte pas jufqu’à la poitrine;
mais un de fes troncs, qui eft placé entre le
péritoine 8c Je mufcle tranfverfal , communique
avec les branches delamammaire.Une autrebranche
qui va au nombril 6c même au foie, 8c d’autres
branches même qui rampent fur la furface pofté-
rieure du mufcle droit, communiquent de même
aveclesbranches defeendantes de la mammaire. Ce
font ces dernieres dont les auteurs ont parié, 8c
fur lel'quels on a fondé une hypothefe.
Les veines de la mammelle vont à la faphene , à
Taxillaire 8c à la thorachique externe; il y a dans
la mammelle même un cercle veineux parallèle à
l’aréole.
On y découvre des vaiffeaux lymphatiques , qui
communiquent avec les conduits laiteux ôc qui
vont au plexus axillaire 8c à la foiiclaviere.
Les nerfs de la mammelle font confidérables. Ils
naiflent des troncs dorfaux unis avec les racines du
nerf intercoftal. Les nerfs extérieurs percent l’intervalle
des côtes , le troifieme fur-tout va à la glande
de la mammelle, 8c le quatrième à la peau.
Les nerfs internes font les extrémités des nerfs
coftaux qui reviennent à la partie antérieure de la
poitrine : il y en a quatre paires, dont celle du
cinquième intervalle eft le principal des nerfs de la
mammelle 8c va au mamelon. Celui du fixieme intervalle
va à la peau de la mammelle , qui reçoit aufti
quelques filets du quatrième nerf de la nuque. Le
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