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Reg n er , D am m a rck .^ roi de D;inemarck
, Hirnoinmo LoJhro^h, difpiita la couronne
au roi Harald V, vers Tan 8 14. La tbrnme désarmés
fe dcclarxî d’abord contre lui ; il tut vaincu , & alla
ccuiiK-r les mers & ravager des côtes plus avancées
vers le midi. Il revint avec de nouvelles forces , &
détrôna Harald , malgré les fecours que rempereur
Louis le Débonnaire lui avoit accordés. Il ne fut pas
moins heureuM contre le roi de Siicde qui avoit
égorgé Sivard ; il le fit prifonnior dans une bataille,
&: l'immola de la propre main au.\ manes de fon
aïeul. Il palla enfuite en Angleterre, tua le roi de
cette contrée , pénétra en Ecofi'e, revint conquérir
la Saxe , ravagea la Livonie , réprima la révolte des
Norvégiens , triompha du rot de Suède , le fit périr,
de plaça fon fils liir ce trône. Ce jeune prince leva
bientôt l’étendard de la révolte; ion pere le vainquit
& lui pardonna. Il porta enfuite fes armes viélo-
rieufes en Angleterre, en Irlande,en Ecofi'e, ravagea
les côtes d’Elpagne, pafi'a le détroit de Gibraltar,
traverla la Mediterranée &L entra dans l’Archipel.
Pendant ces entreprilés aulîi injulies qu’extravagantes,
Tulia , roi d'Irlande, que R igm r avoit détrône ,
rentra dans fes états. Il y fut bientôt attaqué par
l'iilurpateur; mais il tailla fon armée en pieces , &
le fil pvilonnier. On rapporte qu’il le fit dévorer par
des ferpens l’an 845 d e ü a c y ß
REiCHELSBERG , ( Géogr. ) leigneurie du faint
empire, dans le cercle de Franconie 61 dans l’évéché
de Wirîzboiirg, entre les petites villes d’Aub ÔC de
Rüiiingen : elle comprend un ancien chateau de fon
nom tk. plulieurs villages. La maifon de Schonborn
en eft invêiue , & la repréfente aux dietes dans le
college des comtes de la Franconie ; mais c’efl le
prince évêque de Wurtzbourg qui en peiçoit les revenus
& qui en paie les taxes impofées par la matricule.
( Z). G. )
§ REICHENAU, (^Giographie.')\\Q {\.\r\e. lac de
Confiance, renommée par le monafiere de l’ordre
de S. Benoit, nommé anciennement S indâi{OH 'a,
fondé au viii'^ fiecle. S, Pirmin & Sintlac pafl'ent
pour en être les fondateurs. Dans peu de tems cette
enaifon devint une des plus riches en SuKTe; elle comp-
loiî 500 gentilshommes entre fes vaflaux. L’abbé
avoit le titre de prince de L'empire. Elle fut incorporée
en 1536a l’évêché de Confiance; ce qui fur confirmé
en 1542 par l’empire. Neanmoins, nous avons vu
encore , clans le fiecle courant, des difficultés nouvelles
élevées à ce fujet à la diete de Ratisbonne par
les conventuels de Reichenau. Ses pofléfiions ont été
fort étendues, fur-tout en Thurgovie ; auffi y-a-i-ii
deux baillifs de la part de l’évêque, l’un à Reichenau.,
&C l’autre à Frauenfeld. Les religieux fe vantent auffi
d’avoir le corps de S. Marc que les Vénitiens clifent
poffeder. Cette abbaye a produit un grand nombre
de favans & autres perlbnnes illufires. k'oje^ Egon ,
D e viris illu ß r ih u s , mot A u g ia divins. On y voit le
tombeau de Charles le Gros. ( //. )
REICHENBACH , ( Geogr. ) ville d’Allemagne ,
dans le cercle de haute Saxe & dans la partie du
Vogtland qui appartient aux éleéleurs de Saxe ,
bailliage de Plauen : elle efi de 7 à 800 maifons ,
prefque roules habitées de fabricans k de marchands
de draps , de meme que de teinturiers, dont l’écarlate
entr’autres efi fort efiimée. Elle efi le fiege d’une
infpeclion eccléfiafiique , k renferme deux eglifes
avec une grande école latine. Dénombré d’incendies
dont elle a été la proie , la plus cruelle fur celle de
1720 , qui lui confuma tous fes bâtimens publics,
k au-delà de 500 maifons. Elle efi poffiédée à titre
defeigneuriepar la famille de Metfch. Il y a dans la
haute LuIace , au cercle de Gorlitz , & fous la fei-
gneurie de la famille de Gersdorf, une petite ville
du même nom. (Z). G.)
R E I
§ R e i c h e n b a c i i , (G e b g r . ) ville de la Siléfie
Priifiienne, clans la principauté de Schweicînitz fnf
le ruilicaii de Peil : c’eft le chef-lieu d’un cercle remarquable
par les grands villages qu’il renferme &
par les fabriques de toiles, de bazins k de fiitaines
qui l’ennchiffent. Elle cft ornée de trois eglifes catholiques
, d’une chapelle [)roteftantc k d’une coin-
nianderie de l’ordre de S. Jean. La guerre de trente
ans fut fmguliérement fatale à cette ville : les Saxons
la pillèrent en 1632 , les Impériaux en 1633 » & les
Suédois en 1642. Les Croates la remplirent de carnage
d'horreur en 1634; & la garnifon impériale,
qui manquoit de bois à brûler en 1643 , y fitdénio-
lir,pourfechauffier, i^omailbns. Le lô a o û t iy ô i ,
il y eut à les portes un combat de cavalerie oïi les
Autrichiens furent vaincus par les Prulfiens. (D. G.\
§ REICHENBERG, ( Gêo^r. ) ville de Bohême,
dans !c cercle de Bimtzlau, vers la Luface k la Silé’
fie ; elle appartient au comte de Gallas, k elle donne
fon nom à une aliaire de pofie, clans laquelle les
Prufîiens délogèrent les Autrichiens en avril 1757.
Ce nom de Ràckenberg, qui veut dire Rkhemont
efi encore celui de plufieurs endroits d’Aliemapne*
teLque d’un bailliage & château du comté d’Erbach
en Franconie , d’un bailliage k château du comté de
Catzenellnbogen , fur le haut Rhin , d'une rerre fei-
gneunale dans la moyenne Marche de Brandebourv
Gc. (ZP. G .)
REICHENHALL, (Gee^r,) ville d’Allemagne,
dans le cercle k dans l’élecforat de Bavière, pré-
fedure de Munich , lur la rivière de Sala, k au voi-
lïnage d’une abondante fource d’eau falée. C’efi le
chet-licLi d’une junfdidion qui comprend la prévôté
de Saint Zenon k les châteaux de Karlfiein k de
Marzols. Une partie des eaux Talées de cette ville fe
retient dans fes murs , s’y cu it,s ’y épure, &• y laific
un Ici fort efiimé : l’autre jjartie s’cle\'c, â l ’aide
d’une roue quia 36 pieds de diameire , k arrive
dans un grand k haut réfervoir, d'où on la conduit
par des tuyaux de plomb , à Frauenfiein , ville éloignée
de R iich en h aU à t 3 milles d’Allemagne, mais
ville plus riche en bois néceffairc auxfalines, &plus
commodément fmiée pour l’exportation des fels.
L ’on admire les divers ouvrages pratiqués de l’une
de ces villes à l’autre pour donner cours à ces eaux
falées : l’on efi frappe des montagnes qui , dans
l’entre-deux, femblent s’oppofer à la cliredion des
tuyaux. On loue les éclufes k les rouages mis eu
jeu pour furmonter les hauteurs ; k l’on fe plaît à
voir k même à parcourir , fur de petits bateaux faits
exprès le bel aqueduc fouterrain qui fournit l’eau à
cesrouages. Les dimenfions de cet aqueduc, confiruit
déjà depuis plufieurs fiecles avec toute la folidité
poffiible, font de 12 toifes en hauteur, de 5 pieds en
'largeur k d’une demi-lieue en longueur : l’eau qui y
pâlie efi à l’ordinaire de 3 à 4 pieds de profondeur;
k le mouvement en efi fi rapide , qu’en moins d’un
quart d’heure les petits bateaux defccnclent du haut
au bas de raqueduc. Dans cette navigation fou-
tenaine l’on porte avec foi des flambeau;^ , k de
difiance en difiance on rencontre des ouvertures
en forme de cheminées qui rafraîchiffient l’air de
Faqueduc , k fervent à ragrément des Daflasaer':.
( Z?. G. ) ^ ^
§ REICHENSTEIN, ( Géo^'r.) ville de laSilcfie
Pruffienne, dans les montagnes de la principauté
de Munfierberg, mais reconnue pour dépendante,
depuis deux fiecles, de la principauté de Bricf». Elle
efi habitée de Protefians k de Caiholiqucs, k elle
efi le fiege d’un bureau des mines qui veille à l'exploitation
de celles de l’Ane-d'or ^ go/dene £ fe l, montagne
qui s’élève au couchant & au midi de Reicken/Leiu.
long, 24. 32. Lac. 5o. 27. ( D. G. )
R l i c h e n s t e i n , ( Geogr. ) l'cigne iirie immédiate
R E ï
du faint empire, fituée dans le cercle de Weftphalie
i>£dans l’enceinte du duché de Juliers , au voilinage
de la ville de Monjoy. La famille de fes pofleffieurs
originaires s’éiant éteinte en 1529,0110 pafiâ pour
lors dans la maifon des comtes de NVied, qui la
vendirent, en 1698 , aux barons, devenus comtes
de Neffeirode, lefquels font admis à ce titre , tant
aux dietes de Ratisbonne qu’à celles de Wefiphalie.
(Z>. G.)
REIDERLAND, (^Géogr.) canton du bailliage de
Leer, dans la principauté d'Ofifrife , au cercle de
M^eftphalie , en Allemagne. Son étendue comprend
un certain nombre de jurifdiflions, k fon fol efi na-
lurellement fi fertile , que, ne demandant le fecours
d’aucun engrais, fes habitans font dans l’ufage de
jetter leurs fumiers dans l’Embs ou dans d’autres
eaux qui les bordent. ( D . G. )
REIFF , RIPA , k en italien RIVA, (^Géogr.')
ville d’Allemagne ,dans le cercle d’Autriche k dans
révêchc de Trente , au bord du lac de Gart ou
Garda : elle efi munie de deux châteaux , k elle efi
paffiablement commerçante. Ses environs font rians
k fertiles; il y croît entr’autres d’excellens fruits,
tels qu’orangés, citrons , & c . ( Z>. G. )
§ REIFFERSCHEID , ( Géogr.') ville d’Allemagne
, dans le cercle du bas Rhin k dans le quartier
que l’on appelle E y f fd ^ fous la proteélion des cle-
ücurs de Cologne. Elle efi munie d’un château, k
elle appartient, à titre de comté d’empire , à la
maifon do Salm, inferite pour cet effet dans le cercle
du bas Rhin, & taxée par la matricule. (Z?. G.)
REIFFNITZ , {^Géogr.) gros bourg à marché
d’Allemagne , dans le cercle d’Autriche k dans la
partie moyenne du duché de Carniole : on l’appelle
auffi Riben^a : c’eft un lieu de pèlerinage pour les
dévots de la contrée, k c’efi en même tems une
place forte , munie d’un château k baignée de deux
rivieres , dont l’une porte fon nom, k l’autre efi la
Feifiritz qui entre dans la terre à un quart de mille
au-dcfiôus du château de R e ifn it { . (Z?. G. )
REIKEFIORD, { G é o g r . ) place maritime k
commerçante de l’Iflande, dans la province occidentale
de cette île. L’on y prépare quantité d'huile
de polffion, k fon port efi le plus fréquenté du quartier
de Strande. ( D . G . )
§ REIMS , ( Géogr. A n iiq . ) L’arc-de-trioniphe
trouvé fous les remparts de la ville de R e im s , efi
compoi'é de trois arcades d’ordre corinthien , avec
des colonnes cannelées, dont il y en a encore quelques
unes d’affez entières, mais qui le loin pourtant
moins que les bas-reliefs qui fe voient dans les voûtes
de chaque arcade dont il n’y a rien d'cftacc.
11 y along-tems que l’on lavoit à c e t illufire
monument de l’antiquité; mais on ne fauroit dire par
quelle fatalité il fut enterre lous les remparts de cette
ville en 1544, après avoir lervi long tems de porte
fous le nom de porte de Mars. II y en refie encore
tout auprès un autre que l’on bâtit à côte , en meme
tems que celle-ci fut comblée , k qui retient encore
aujourd’hui le meme nom. Les autres portes de cette
ville gardent de même celui de quelques dieux du
paganifme , comme la porte Gérés , &c.
L’arcade que l'on nomme de Rom u lu s & de R em u s ,
fut déterrée en 1595 : on en voit la figure, avec celle
des deux autres , dans le livre des Antiq u ité s de
Reims de M. Bergler ; mais comme elles avoient été
murces , k le tout derechef caché , elles furent de
nouveau découvertes, l’an 1 6 1 1 , par les foins de
l’iÜufire M. d’Allier , lieutenant des habitans, de
MM. les gens du confcil k cchcvins de la ville; k
M. llainfiânt, -fameux médecin, qui efi de ce nombre
, a fait graver ce monument entier , à la prière
que la ville lui en a faite : il a ajouté au bas des
cftampes des remarques fort belles , qui font voir
R E î 59^ qu il n’eft pas moins habile en fait de monumens an-
tiques,c(u’iircfi dans fa profeffion k dans la connoil-
lance des médailles.
, On croit que J. Cefar a fait bâtir l’arc-de-triomphe.
L arcade des fnifons, où les douze mois font défignés,
femblent marquer la reformation du calendrier par
Cefar. Il appelle les Rémois Rxrni Romanorum ami-
ciffimi,k il leur avoit laiffé cette marque delà valeur
k de fa magnificence.
C elt Iiir cette opinion que Santeiul a fait l’infcrip-
tion fiiivante ;
Cæfareos arcus ingentis, fornice portas ,
Tot decora alia, tot & vicloris veßigea Roma
ü ic agnofee : fuis ubi rnagnis Ccefatis umbra
Gatidet adhuc circhni volutans crrare troplixls.
Hoc quondam ad Rernos poßtis jam pacifer armis
Feederis ssterni pofuit metnorabile pignus.
Quelques-uns veulent que cet édifice ait été feulement
érigé en l’honneur de J. Cefar , lorfque fous
I empire d’Augufie on fit les grands chemins des
Gaules. Il y en avoit un qui aboutiflbit à cette porte,
dont il refte quelques velliges. Un autre fembiable
aboutifloit à un autre arc-de-trlomphe de meme architecture
, mais d’un deffim différent, dont on voit
encore une arcade au midi de la ville ; ce qui s’appelle
la porte Rafée.
D ’autres attribuent ce monument à Julien , qui
l’auroit pu faire confiruire lorlqu’il paffia par Reims
pour venir à Paris au retour de fes conquêtes de
Germanie.
M. Rainffiant, médecin de Reims, qui nous a
donné là-deffius un bon mémoire, efi de ce fentiment :
il croit que cette maniéré d’architeclure efi plutôt
du bas empire que du haut.
ün ne difiingue plus dans les voûtes que fept figures
des mois ; les autres étant ruinées avec toute
la face qui regardoit le dedans de la ville. Une femme
affile, portant dans fes mains deux cornes d’abondance
, femble marquer celle de la ciié Rémoife, k
les quatre enfans marquent les quatre faifon«.
La deuxieme arcade reprél'enie Remus k Rom'u-
lus tettant la louve , aux deux côtés de laquelle on
voit le berger Faufiulus & Acca Laurentia.
Dans la clef de la voûte de la derniere arcade on
voit Leda qui embraff'e le cygne, avec un amour qui
les éclaire de fon flambeau. Journ. des f.iv.ms , mai
toyS. Choix de Mercure , torn. X X I , p. i2cj ,
S’il nous étoit permis d’ajouter quelques auteurs
vlvans aux favans Rémois célébrés dans le Diclionn.
raif. des Sciences , k c . nous parlerions de M. l’abbé
Batteux , de l'académie françoife ; de M. de Bu-
rigny , des académies françoiie k des inferiptions
k belles-lettres; de M. l'abbé de Saulx , chanoine
k chancelier de l’univerfité ; k de M. d'Origni,
auteur d’un ouvrage curieux 5c Lavant, intitulé:
ŸEg)-pie ancienne & moderne.
M. l’abbé Godinor, chanoine de la métropole , a
dépenlé plus de 400000 üv. pour l’embelUfiement
de Reims. Les fontaines publiques , l'églilé métropolitaine
, l’hôpital, d'c. érerniferont la mémoire
de ce C ito y e n généreux.
Philippe Augufie demanda un jour de l'argent au
clergé de Reims, pour fubvenir aux frais d’une
guerre qu’il avoit à foutenir : le clergé répondit qu’il
étoit obligé d’affiilier le roi de fes prières, mais non
pas de fon argent. A quelque tems de-là les biens
de l’égUle de Reims furent pillés. Le clergé implora
l'afilfiance du roi qui le lecourut auffii île fes prières
auprès de ceux qui avoient caulc le dommaite , de
forte que ce clergé , n'ayant pu être delivre de la
vexation dont il le phngnoic , apprit, dit un hlfio-
rien , l'intérêt que l’eglile a de rechercher l’amour