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font rotules & fans épines, & ne s’clevent qu’à trois
ou quatre pieds; les fleurs naiH'cnt aux côtes des
branches de chaque joint, elles font portées par de
très-courts pcilicuics , &: grouppces en bouqucis
arrondis, il leur fucccdcdes baies rouges : c'eft aiiÜi
dans la (Caroline q\ie fe trouve l’efpcce/i°. 6 ; la tige
e(î oroH'e , rondc&inarmée , elle s’élève à la taveur
iles'buiffons & des arbres voifms à dix ou douze
pieds; les feuilles ('ont cpaifl'es ; les fleurs nalflènt
en bouquets arrondis aux côtés des branches ; les
baies font noires.
Si CCS fix premieres efpeces foufFrent quelquefois
de nos hivers les plus rigoureux, du moins leur (iir-
vlvcnt-elles par leurs principales tiges, <U leurs racines
ne périront jamais , fi l’on met de la litiere par-
dc(Tus ; ainli ces fm l ln x , du petit nombi c des arbrib
féaux grlmpans, à feuilles pérennes, font précieux
pour rorneincnt des bofquets d ’hiver, foil qu’on les
laifî'e ferpenter après le tronc des arbres, ou fe répandre
lur les touiîesdcs buiflbns ; qu’on leS attache
après des tuteurs , ou qu’on en garnlfle des cintres
& des tonnelles. On peut les multiplier par les baies
qui ne lèvent que la Icconde année ; cette voie efl
longue , la plus expéditive & la plus fûre cft de partager
au commencement d’oélobre les racines des
])leds les plus forts, & de planter à demeure les
lurgeons qui s’en clevent, ayant foin d'arrolcr de
tems à autre , pour hâter avant l’hiver le développement
des nouvelles racines , ou mettez tout de iuite
de la menue litiere autour; & fi le froid devenoit
exceflif, il feroit bon d’envelopper les tiges de paille,
en leur donnant de l’alr néanmoins , toutes les fois
que le tems le permettroit; car ces plantes fouflrent
inflniment de la privation de ce fluide ; il ne faut faire
fubir aux fm i la x le retranchement des tiges de leurs
pieds que tous les trois ou quatre ans , autrement
on les degarniroit de maniéré à leur ôter tout leur
etîct, que le failceau de leurs tiges, garnies de feuilles
d’un beau verd glacé, rend très-agréables.
Les autres efpeces font naturelles de la nouvclle-
Efpagne & de la Jamaïque , Comme elles ne produi-
fent nul effet par leurs fleurs , on ne les cultive que
pour le complément des colleélions de botanique ;
elles demandent toutes l’abri dans une ferre très-
ôchaufl'ce. On m’a envoyé, ions le nom de f n l ß -
p a n ilU y un fm ila x , que je crois être notre n°. S .
f^oyci Salsepareille ( Maiiere m é J ic a li') , dans le
D iâ io n n a ir c raif. d u Sciences , &CC. ( eM. U Baron D E
T s C f lO U D I . )
s N
SNION , ( H iß . de Dancmarck. ) roi de Dane-
marck , commença fon regne vers l’an 778, ou plu-
îôt il regnoit en effet du vivant de ïon pere Sivald ,
prince foible, qui fe repofoit fur fon fils du fardeau
du gouvernement, & que les Danois ne ref-
pcélercnt que parce qu'il fut le pere d’un grand roi.
Sn io n trouva la monarchie démembrée par des voi-
fins puifl'ans, & déchirée par des faâions inteflines ;
il appaila les troubles & reconquit ce que fes predé-
cefl'eurs avoient perdu : U demanda enfuite la fille
du roi de Gothic en mariage ; celui-ci fit pendre les
ambaffadeurs chargés de cette propofition ; Sn ion
prit les armes , conquit la Gothic, tua le ro i, & fit
oftrir à la princeffe une main towte fumante encore
du fang de fon pere : celle-ci l’accepta; Si quoique
déjà fiancée au roi de Suede, elle s’enfuit avec fon
nouvel amant. La guerre fut bientôt allumée entre
les deux royaumes. Si les peuples furent les viéHmes
des extravagances de leurs princes. Malgré cette
aventure S/7ion fut regardé par fes fujets comme un
grand ro i, parce qu’alors on ne connoiffoit dans le
S O L
Nord d’autres vertus que la force, l’aéUvué Si la
bravoure : c’ert à fon regne qu’on rapporte l’époque
de la migration des Cimbres, qui allerem fonder en
Italie, le royaume des Lombards. ( M. d e Sa c y . )
S O
SOB1ESK.1 ( E c u dé ) , j 4ß r o n . fen tum fo b k fd a -
num y conftellation introduite par Hcvéliiis, pour
raU'embler des étoiles qui font entre raigle-antinoiis Si le ferpentaire, près du capricorne ; il y a fept
étoiles principales,dont plufieurslont de lacjuatrleme
grandeur. Hévelius qui étoit de üautzic , c’efl-à-
dire , prcfque Polonols, voulut confacrer le nom
de Jean III, roi de Pologne, delà maiton .S'o/’Â-^/c/ ,
qui avoir délivré la ville de Vienne , affiégée par les
Turcs , Si de qui il cfpéroit auffi des fecours après
le funefle incendie qui lui avoir fait perdre fes iiiitru-
mens Si fes livres. ( D . L. )
§ SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDIIES , ( Hiß. Llu.
Hiß. des Académies mod.') Comme pludeurs favans
défirent d’être admis dans cette focicté , fans en
connaître les loix aéluellcs, nous inférerons ici le
réglement fait à cc fiijct, le 6 février 1766.
« On ne pourra élire aucun étranger, qu’après
avoir préalablement, fix mois à l’avance, préfenté
au preildeni de ladite fociété , en pleine aflemblcc ,
un certificat en fil faveur, figné du moins par trois
membres domefliques, & par trois membres étrangers.
Ledit certificat fera afliché dans la falle d’affem-
blée , depuis le 30 novembre jiifqu’au 30 mai; Si
les candidats feront propofés dans les féances de la
fociété pendant ce tcms-là, auffi fouvent que le
prefident le jugera à propos.
Toutes les années, à la feance hebdomadaire t[ui
tombera au 30 mai, ou à celle qui fiiivra cc jour,
on réduira le nombre des candidats à deux, de la
maniéré fiiivante.
On donnera une lifle des candidats à chacun des
membres préfens à ladite fcance ; chaque membre
marquera deux des noms de cette lifte , Si l’on recueillera
les liftes ainfi marquées dans une boîte.
Aorès les avoir examinées , l’on propofera pour
l’cleéHon les deux candidats qui fe trouveront avoir
le plus grand nombre des fiiffrages. Ce réglement
cependant n’aura point lieu pour les princes etrangers,
ni pour leurs fils , non plus que pour les étrangers
q u i, refidens dans la Grande Bretagne, ou y
ayantrefidé fix mois, defireront d’être admis dans
ladite fociété , aux mêmes conditions que les membres
domeftiques, en payant les frais de l’admilïïon, Si les autres frais indiques par les régleniens de la
focicté ( A A . )
§ SOLEIL, ( A ß r o n .) c’eft le centre de l'attrafHon
& du mouvement de toutes les planètes de notre
fyftcme ; il eft au foyer de toutes les orbites elliptiques
des planètes Si des comètes, il eft 143 5025 fois
plus gros que la terre , fon diamètre étant de
323155 lieues ,1 1 3 fois plus grand que celui de la
terre; mais comme la denfité du fo U i l n’eft que le
quart de celle de la terre , fa mafle ou fa pefanteur
réelle eft feulement 365412 fois plus greffe que
celle de la terre. Le fo l c i l étant mille fois plus pelant
que Jupiter, qui eft la plus greffe de toutes les planètes
, il n’eft pas étonnant qu’il les retienne toutes
par fa force attraftive.
Le diamètre apparent du folcil varie dqruis trenteune
minutes & trente-ime fécondés,jiifqu’à 32' 36",
à raifon de l’excentricité ou de la diftance , entre le
centre Si le foyer de l’orbite de la terre,qui eft de 1680
parties,dont la moyenne diftance eft 100000; 1 equation
de l’orbite SwfoLcd eft de 55' 32"; le lieu de
fon apogée pour 1750 cft de 3c 8'^ 3' 8 " , 4 ; &
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longitude moyenne du foUil au commencement de
la même année 9^ io ‘^o'43".
La parallaxe du foUd eft de huit lecondes Si demie,
fuivantles dernieres obfervations de 1769. Voye^
P a s s a g e fur U folcil (^Afron.) , Suppl,
On voit affez que le folcil eft la fourcc du feu Si le
réfervoir de la lumière ; mais il eft difficile de décider
fi le fluide Injnineux forme fa fubftance toute
entière, ou s’il ne fait que couvrir fii fiirface ; il
femble par la maniéré dont les taches du foleil changent
de figure fans changer de place, qu’il y a dans
le foleil un noyau l'olide & opaque , environné d’une
couche de fluide , & dont les éminences étant fuc-
ceffivement couvertes ou découvertes , forment les
différentes apparences de fes taches. II y a lieu de
croire que toutes les étoiles fixes font cet égard
lemblablesau foleil; voilà pourcpioi l’on en a vu
difjiaroître totalement, ou diminuer de lumière.
Lc/b/L/étant l ’objet le plus frappant de la nature,
fon mouvement fert à mcfiircr tous les autres ; les
années, les jours, les heures, les minutes fe comptent
])ar les révohuions amuielles ou diurnes du folcil.
E'oyciTE'fAS. Les points équinoxiaux que \n foUil
marque dans le ciel, en traverfimt l’équateur, fervent
à compter les longitudes & les afccnfions droites
; la trace qu'il nous marque par fa révolution eft
l’écliptique à laquelle on rapporte toutes les autres
orbites planétaires. Les aftronoines obfervem fans
ceflé des hauteurs correfpondantes du foleil pour
avoir l’heure de leurs obfervations, lis fe fervent de
ion diamètre pour évaluer les parties de leurs micrometres
; lescclipfes du foleil leur fervent à trouver
les longitudes géographiques , Si les lieux de la
hmc aux tems de fes éclipfes. Les paffages de venus
iur le foleil fervent à trouver la parallaxe Aw folcil y Si de-là toutes parallaxes des planctes. On rapporte
au centre du foleil toutes les obfervations faites fur
les planètes &les cometes Oppositions ) ;
fa diftance fert d’échelle pour mefurer toutes les
autres diftances , leur rapport étant donné par la loi
de Kepler.
Pour obfcrver le foleil les aftronomes fe fervent
d’un morceau de glace paffé fur la fumée d’une chandelle
ou d’une lampe , qu’on recouvre d’une autre
glace femblable ; cela peut tenir lieu d’héiiofeope ou
d’oculaires colorés : on a fait auffi des héliofeopes
compofés de quatre petites glaces, non polies par
derrière , renfermées dans une boîte de cuivre bien
noircie ; elles font placées de maniéré que la lumière
du folcil n’arrive à l’oeil qu’après quatre réflexions,
qui fiiffifent pour affoiblir l’image du foUil Si rendre
fa lumière fiipponable à l’oeil ; fans ces précautions
les aftronomes courroient rifque de perdre les yeux.
Galilée Si Caffinl font morts aveugles , mais M. de
Lille , à l’âge de 80 ans, lifoit continuellement & fans
lunettes, ce qui prouve l’utilité des précautions que
nous venons d’indiquer , fur la rotation du foleil Si
le mouvement de fes taches autour des poles Si de 1 équateur folaire. Hoye^ R o t a t i o n & T a c h e s
dans ce Suppl. ( M. d e l a L a n d e . )
§ S o l e i l , f. in. (^lemie de Blafon.) meuble de
Pccu, dont le vifiige avec un nez, deux yeux& une
bouche , cft un cercle parfait , entouré de feize
rayons, huit droits , huit oncloyans, pofes alternativement,
un droit Si un ondoyant ; fon émail particulier
eft l’o r , il y en a cependant de différens
cmau.Y.
SoUU levant eft celui qui meut de l’angle dextre
du haut de l’ccu,
Soleil couchant y celui qui meut de l’angle feneftre
du haut de l’écu,
Ombrede foleil y ni yeux, ni
nez, ni bouche.
S O L 8 of
Felines delà Renaudie, en Limofin ; d'ae,,, au
folcil d'or.
Pouffard de Lhommellcre , en Poitou; iCarvr à
trois foUils d'or. ( G. D. L .T .)
§ SOLFIER , {Mufujué. ) Arlftide Quintlliert
nous apprend que les Grecs avoient pour folfier y
quatre fyllabes ou denominations des notes, qu’ils
repctoient à chaque tétracordc, comme nous en répétons
fept à chaque oaave ; ces quatre fyllabes
étoient les fuivantes , te, ta , the, tho ; la pr'emierc
répondoit au premier fon ou à l’hypate du premier
tétracorde & des fiiivans ; la fécondé , à la parhypa-
te; latroifieme , au lichanos; la quatrième, à la
netc, Si ainfi de fuite , en recommençant : manière
de Jolficr qui, nous montrant clairement que leur
modulation étoit renfermée dans l’étendue du tetra-
corde, & que les fons homologues, gardant Si les
mêmes rapports & les mêmes noms d’un tétracorde
à l’autre, ctoient cenfés répétés dequarte en quarte,
comme chez nous d oétave en oéfave , j^rouve en
même tems que leur génération harmonique n’avoic
aucun rapport à la nôtre, Si s’établiffoit fur des principes
tout différens.
Gui d’Arezzo ayant fubftitué fon hexacorde au
trctracorde ancien, fubftitua auffi, pour le folfier,
fix autres fyllabes aux quatre que les Grecs employ
oient autrefois : ces fix fyllabes font les fuivan-
tes, ut, rt, mi y f a , fol y la, tirées, comme chacun
fait, de l’hymne de faint Jean-Baptifte ; mais chacun
ne lait pas que l’air de cette hymne, tel qu'on le
chante aujourd hui dans 1 eglife Romaine, n’eft pas
exaélement celui dont Arctin tira fes fyllabes, piiif-
queles fons qui les portent dans cette hymne, ne
font pas ceux qui les portent dans fa gamme. On
trouve clans un ancien manufcrlt, confervé dans la
bibliothèque du chapitre de Sens, cette hymne, telle
probablement qu’on lachamoit du tems de l’Arétin,
& dans laquelle chacune des fix fyllabes eft exactement
appliquée au fon correfpondant de la gamme ,
comme on peut le voir {fg. z , planche Xde Mu f que,
dans le Dicl. ralf. des Sciences y Sic. ) oïl ;’ai trânferit
cette hymne en notes de plain-chant.
Il paroît que_l’ufage*des fix fyllabes de Guy ne
s’étendit pas bien promptement hors de l'Italie,
puifquc Mûris témoigne avoir entendu employer
dans Paris les fyllabes Pro to do no tu a , au lieu de
celles-là ; mais enfin celles de Guy l’emportèrent. Si furent admifes généralement en France comme
dans le refte de l’Europe. II n’y a plus aujourd’hui
que l’Allemagne où l’on folfie feulement par les lettres
de la gamme. Si non par les fyllabes, enforte
que la note qu’en folfiant nous appelions la, ils
l’appellent A ; celle que nous appelions ut, ils l’appellent
C. Pour les notes diefées, ils ajoutent un 5 h
la lettre. Si prononcent cet 5 , is ; enforte, par
exemple , que pour fotfier rc diefe , ils prononcent
dis : ils ont auffi ajouté la lettre U , pour ôterl’équi-
voq\ie d u / , qui n’eft B qu’étant bémol ; lorfqu’il
cft béquarre, il eft /f ; ils ne connoiffent en folfiant
de bémol que celui-là feul ; au lieu de bémol de toute
autre note, ils prennent le diefe de celle qui eftau-
deffous; ainfi pour/^r bémol, ils folfienc G s , pour
;/;ïbémol D s , &c. Cette maniéré defolfiere{{ fi dure
& fi embrouillée, qu’il faut être Allemandpour s’en
fervir, & devenir toutefoisgrand muficien.
Depuis l’établiffement de la gamme de l’Arétin on
a effayé en différens tems de fubftituer d’autres fyllabes
aux fiennes ; comme la voix des trois premiers
cft allez fourde, M. Sauveur, en changeant la maniéré
de noter, avoit auffi changé celle de frlfiery Si il nommoit les huit notes de Todave par les huit
fyllabes lui vantes \ P a ra G a da fo bo lo do y ces noms
n’ont pas plus paffé que les notes ; mais pour la fyl-
labe do y elle étoit antérieure à M. Sauveur; les