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écrivains facrcs nous apprennent qu’il donna un
afyle à Jéroboam que Salomon poiuiiiivoit pour le
faire inourir. lui fournit des troupes pour rentrer
dans la Judée après la mort de Ion perlécuteiir. Ce
fut par (bn lécours qu’il enleva à Roboam dix tribus
qui le reconnurent pour roi. Séfac fut l’inürunient
dont Dieu le lervit pour punir les prévarications de
fon peuple. Il entra clans la Judée avec une armée
de Lybiens, de Troglodites & d’Ethiopiens. L’infanterie
ctüii fl nombreufe qu’on ne pouvoir la compter.
II y avoirdoLize cents charriots en guerre de foixante
mille chevaux. Il n’etoit pas néceffaiic de tant de
combactans pour fubjuguer une nation lans difei-
pline & devenue efféminée. Sefae fe rendit maître
de Jcrvdalem. Il conferva la vie aux habitans. Mais,
plus avide de richeffes qu’ambltiewx de commander
à des étrangers, il enleva les tréJors du temple &
ceux du palais du roi : il n’oublia point les trois
cens boucliers d’or que Salomon avoit fait faire.
( J - A '. )
SESSIA ( les VALLEES DE ) , Géogr. Ce petit
pays eO fituc fur les bords de la Sejjia , riviere qui
prend la foiirce dans les Alpes , vers les confins du
Valais ; de-là elle vient tomber dans les vallées auxquelles
cette riviere a donné fon nom , & dont elle
ell bordée des deux côtés. La Se_ffia coule enfuite
vers les confins du Piémont , 6c vient fe jetter
dans le Pô au-deffus de Cafal. Le bourg de Sejza ,
l)orgo di Sc(fîa , & Romagnano , qui font les cleux
endroits principaux , n’ont rien de remarquable.
§ SEV E , {Botand) M.Corti, profeffeurà Reggio,
a découvert, dans le fluide de certaines plantes , un
mouvement inconnu aux obfervateurs qui l’avoicnt
précédé. Tous ceux qui (ont exercés dans les obfer-
vations microfeopiques , conviendront aifément de
cette vérité , qui ne peut être combattue que par
l’envie ou par l’ignorance. A peine j’eus lu l’ouvrage
de M. C o r ti, je remarquai ce mouvement fingulier
dans différentes plantes aquatiques que je fus alors
à portée de me procurer. Ce mouvement me fembla,
à la vérité , fort différent de celui qu’a décrit ce profeffeiir
i mais il n’en étoît pas moins un mouvement,
>r ' d
èc cela n’ôte rien -)i la découverte de cet ingénieux
obiervateur; car enfin c’eff lui qui le premier a ,
non pas imaginé , mais obfervc dans les plantes un
fluide réellement en mouvement.
Puiique vous voulez favoir ce que j’ai obfervc
dans le peu de lems que j ’ai eu pour examiner ces
plantes, je vais vous fatisfaire; & , au défaut de
planches néceffaires, je vais tâcher d’y fuppléerpar
Jes übfervations que je vais rapporter , qui pourront,
nondeulement reélifier , mais encore étendre
& fixer celles que M. Corti a déjà publiées ; car ce
mouvement n’eff point une véritable circulation , &
ces plantes ne font pas douées d’un double fyftême
ou genre de vaiffeaux , comme M. Corti l’avoii
cru.
La plante fur laquelle j’ai fait la plupart de mes
obfervations , eft le chara jlexïtis de Linné ( a ) , le
même que Vaillant appelle chara tranfluctns minor
flexilis{b). O r, M. Corti nous annonce fes découvertes
comme étant faites fur le chara de Vaillant :
ainfi j’ai, fans contredit, obfervé la même plante
que M. Corti , quoique la figure qu’on en v o it , pl,
l l l , f ig . /"de fon ouvrage, foit très-différente , fans
qu’on fâche pourquoi.
Cette plante n’eft pas la feule cpie j’ai examinée ,
mais je ne parlerai ici que d’elle, parce que tout
eff dans celle-ci plus marqué ÔC plus décidé que dans
les autres ; d’ailleurs , par les expériences que j’ai
Spec.p’ant.Tome II ^édit. ^. Plndobona:, page 1624,
AUm. de l'acud. des fâençcs, année ijiÿ.
S E V faites , un peu à la hâte , fur les autres charas ie
n’ai remarqué, dans pas un d’eu x, aucune différence
qui mérite attention.
On voit dans toutes les parties du chara, c’eft-
à-dirc, dans les racines, dans les tiges principales
& (ccondaires , dans les branches plus petites qui
couronnent les tiges , & qu’en attendant j’appellerai
feuilles , on v o it , dis-je , en général , un fluide ou
de petits corps plus ou moins irréguliers, plus
ou moins grands , plus oit moins agglutinés enfeni-
ble , qui montent & defeendent entre les noeuds -
car cette plante elf ainfi divifee. Les efpaces compris
entre les noeuds , & particuliérement ceux des
feuilles, ne font autre chofe que des cylindres
émoudés , compofés d’une fimple membrane très-
mince , diaphane , repliée en dedans aux deux extrémités
, & fermant la cavité du cylindre. Ce cylindre
n’eff donc qu’un fac fait par une feule membrane ,
continue & fermée de tous les côtés ; on ne fauroit
mieux le comparer qu’à un tube de cryftal fermé
hermétiquement aux deux extrémités oppofées. Re-
prefentez-vous, dans ce tube de cryüa l, un fluide
rempli de corpufciiles plus ou moins nageans : repré-
fentez vous ce fluide continuellement pouffé, fuivant
la longueur du cylindre, par une force agiffante feulement
fur la moitié de la colonne fluide, fans qu’il
paffe jamais par-deflbus l’axe du cylindre. Il eft certain
que cette demi-colonne fluide doit fe mettre en
mouvement, fuivant la direflion de la force qui la
pouffe , enfuite fe plier, lorfqu’elle eff parvenue au
bout fermé du cylindre , & par la continuation de
fon mouvement, paffer par-deffous , pouffant toujours
l ’autre moitié du fluide en avant. Suppofez à
préfent ia premiere force toujours agiffante , il ell:
très-clair qu’une moitié du fluide doitnéceffairement
delcendre le long du tube , pendant que l’autre
moitié monte par le côté oppofé. Voilà précifément
le mouvement qu’on obferve dans le chara, pourvu
que l’on fe donne la peine de bien l’examiner, & de
diflinguerla réalité d’avec l’apparence , & l’ilîufion
des yeux & du microfeope qui peuvent bien aifément
nous induire en erreur.
Ce fluide qui monte ell donc le même q u i, un
moment après, defeend , & il ne defeend que pour
monter de nouveau.
Je puis affurer que chacun de ces cylindres, terminés
par deux noeuds oppofés , ell abfolument
privé de vaiffeaux. Il n’y a point ici de double fy llcme
d’arieres & de veines, c’ell-à-dire , de vaiffeaux
qui fervent à faire monter ou defeendre le fluide
dont les deux courans font toujours en contaél, &
ne mêlent cependant leurs globules que très-rarement.
Cela nous fait voir clairement que, quelle que
foit la caufe de ce mouvement, elle ell toujours
également appliquée au fluide , ÔC féparément à chacun
des cylindres compris entre les noeuds : de-Ià
ce mouvement du fluide à l’inflar de celui d’une
roue , tout-à-fait indépendant des cylindres contigus;
card peut bien fublifter dans l’iin pendant qu’il
e(l éteint dans les autres : de-là cette confiance toujours
dans une même direélion , c’eft-à-dire, d’af-
cenfion par le côté convexe , ou plus long du petit
cylindre végétal, & de defeente par le côté concave
ou plus court, quoique cependant j’ai cru voir changer
cette direéfion deux fois dans les feuilles, &plu-
fieurs fois dans les tiges principales.
II d l très-certain que chacun de ces cylindres végétaux
efl terminé par deux noeuds ou membranes
extérieurement convexes , lefquelies font la continuation
du même cylindre , comme je vous l’ai fait
oblerver : ainfi , quand uii cylindre adhere à un
autre , les petites membranes des deux noeuds cor-
refpondans font, par dehors , collées enfemble,
S E V
comme par un gluten fort tenace. Là on obferve les
deux noeuds former enfemble une efpece de diaphragme
; car dans la plante vivante & faine on ne
voit ces noeuds que comprimes enfemble, & formant
un feul plan qui s’oppofe prdcjue de front à la dire-
élion du mouvement du fluide; & fl l’on regarde de
côté ce diaphragme apparent, la diaphanéitc de ces
parties fait que l'on croit voir le fluide d’un cylindre
circuler & paffer mutuellement dans l’autre cylindre ;
ce qui n’d l qu’une faufle apparence.
Il cfl pourtant vrai que lorfqu’un cylindre ell
mort, 6>L que le fluide de ce cylindre s’ell éloigné
des parois 6c des noeuds, on volt très-clairement
le bout de l’autre cylindre adhérant fe prolonger en
maniéré d’hémKpliere dans le cylindre mort, & le
fluide du vivant fe porter dans le mort, Iiiivant
îoiue retendue de cet hémififliere.
C ’ell donc la force du fluide encore circulant qui,
dans ce cas , a prolonge fon noeud; 6c agiffant ainfi
fur l’autre noeud qui ell adhérant, elle le repouffe
& le retourne en dedans de Ibn cylindre mort, fans
qu’il fe détache pour cela du noeud lain ; car on
continue toujours de voir le même anneau ou cercle
extérieur au même point où ils étoiem auparavant
collés enfemble.
Mais je reviens au mouvement du fluide, 6c je
vais rendre compte d’une obfervation tout-à-fait fln-
guliere , que je viens de faire, & telle que, quand JC n’en aurois pas d’autres , elle fliffiroit feule pour
conflater que le mouvement du fluide du chara n’efl
point une véritable circulation.
Si on arrache donc entièrement les feuilles d’une
tige ou d’une branche fecondaire , enforte qu’il n’y
en refle pas la moindre partie , on découvre à l’endroit
ou chacune des feuilles adhéroit, un petit
creux pjefque circulaire, tout rempli d’une fubllance
blanchâtre & tranfparente. Que l’on obferve enfuite,
avec une loupe très-forte, le dedans de ce creux ;
on y verra, pour ainfl dire, une fourmilliere de
grandes boules tourner en tout fens , & caufer à
l’qbfervateur une confuflon très-agréable. Que l’on
fuive ces mouvemens , au premier coup d’oeil, fl
différens , fl varies , on les verra peu-à-peu , devenir
réguliers, conftans, harmoniques. Ou y voit
quatre ou cinq petites veflies prefque rondes, plus
ou_ moins applaties , remplies de globules 6c d’un
fluide qui les fait tourner en rond. Une de ces veffîes
ordinairement occupe le centre du creux dans une
fituatiou horizontale , ou en largeur quand on y regarde
de haut en bas ; elle efl c'ntource des autres ,
qu’on voit plus ou moins de travers , 6c comme de
champ, le creux étant trop petit pour qu’elles parcif-
fem en entier,enforte que les bords opaques du creux
cachent la moitic de chacun de cesglobulcs. Ceux-ci
font réguliers & bien plus arrondis que ceux qu’on
voit en mouvement dans le fluide des autres parties
du chara. Ils fontaiiffi en général, d’un volume afl’ez
confidcrable, & fouvent on en v o it , dans quelques-
iines de ces veflies placées de champ, de fort g ros,
bien plus égaux entr’eux, 6c qui marquent évidemment
deux efpeces de mouvement; favoir, un de
rotation autour de leur propre axe qui varie, & l’autre
de progreffion ; ce mouvement efl communà tout
le fyflêmedu fluide. Pour peu qu’on faffe attention
au mouvement du fluide de chacune de ces veflies,
on voit clairement qu’il efl le même par tout, quelque
différence qu’on y croie obferver par leur di-
verfe pofition.
^ ^^firoit mieux comparer le mouvement de
celle du milieu , qu’à celui qu’on produiroiten tournant
un doigt dans im gobelet de cryflai applati ,
rcnipii d MU & de corpufcules légers, ou bien de
globules. Ces gjobules ne cefferoient pas de tourner
toujours du même côté, pendant que le doigt con-
lonu IV. ■*
S E V 785 tinileroit de fe mouvoir du même fens. Si on regar-
doit alors le gobelet de côté , il eft évident que l’on
verrolt les courans des deux fluides l’im fur l’autre,
oc les globules tourner & lécher plus ou moins les
parois, fans que jamais les deux mouvemensappa-
rens loient confonclus. Voilà iJréciféraem le mouvement
reel du fluide des petites veflies, & ce fait eft
inconteflable.
Ce mouvement eft d’ailleurs tout-à-fait femblable
à celui des autres parues du chara; car le cylindre
vegetal, terminé par deux noeuds , ou pour mieux
dire, les difUens morceaux qui compofentla plante,
ne (ont au fond que de petites veflies plus alongées,
plus rétrécies, fSe réduites enferme de cylindre ovi
de tube : mais ce font toujours des vefftes. Le mouvement
eft par-tout le même , & dans chaque tube
du chara , on trouve toujours les deux courans Tun
fur I autre. II fufflt, pour s’en affurer, de tourner le
tube fous le microfeope, ou bien d’approcher davan-
fage la loupe, du fluide, pour en voir le couram
inferieur.
On peut encore mieux le voir dans les racines de
cette plante, parce qu’elles font beaucoup plus tranf-
paremes^, & j’ai eu mêmeoccafion, quoique rarement
, d ’obferver de longs tubes des racines, dans
lerqitels on voyou très-clairement le môme courant
du fluide , apres avoir monté un certain efpacc
commencer peu-à-peu à defeendre ; enfin, pafl'er
tOLit-à-fait en-deffoiis, & de-là, remonter de nouveau,
allant toujours en avant, tandis que l’autre
courant defeendoit pendant que le premier montoit
changeant alternativement de diredion ; & l’on
voyoit ainfl, en différens endroits du tube , deux
courans s’avancer comme en fpirale. Cependant, on
pourroitfoupçonner quec’ell en portant le tube fur
le porte-objet, qu on donne au mouvement cette
apparence de^lpirale ; mais je ne le crois pas, 6c je
penle qu’on s’en appercevroit facilement au microfeope.
On obferve d’abord , comme je viens de dire
dans le creux de chaque feuille , quatre ou cinq petites
veffîes; mais elles ne font pas les feules; car
clefibus les premieres, il y en a d’autres qui fe’ pré-
(entent 6c qui ne tiennent point aux autres creux •
de (orte que les branches du chara ne femblent être
compofées d’autre chofe , que de petits facs remplis
d’un fluide circulant, & de globules entraînés cir-
ciilairement par le fluide.
J’omets ici bien d’autres obfervations que i’ai
faites fur le chara , & je me borne à dire , pour
preuve de ce que j ’ai avancé fur l’économie & fur
la vraie nature de ces mouvemens , que j’ai rencontré
une fois un valflèau ou tube très-tranfparenr
replié en forme de gimblette , & couché fur un côté
d’une racine i, où elle fembloit être variqueufe &
former une efpece de ganglion gros & tranfparenr.
On ne voyoit m mouvement, ni globules, ni fluide
dans le ganglion ; mais la gimblette étoit toute remplie
d’un fluide à petites globules, 6c ce fluide fe
mous'pit toujours du même côté, ou dans la même
direélion , en un mot, fans les deux courans qu’on
oblerve dans les tubes droits; enfin ce mouvement
ctoit tout-à-fait femblable à celui des petites veffîes
lorfqu’on les obferve dans une pofition horizontale I
ainfl qu’au mouvement de tomes les autres parties
de la plante , à l’exception de la tige principale fur
laquelle je n’ai pas fait direéfement des obfervations.
Il me refleroit à vous dire quelle efl mon opinion
fur la caillé du mouvement de ce fluide ; mais je ne
veux point hafarder d’hypothefes, ni préfenter des
obfervations qui ne font pas affezconflatées. Cependant
je puis vous affurer que je n’ai jamais trouvé
de mouvement ni d’irritabilité dans les parois des
cylindres dans lefqiiels le fluide fe meut, ni dans les
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