‘■ 'f;
fi.
576 R A T livres, Sc rempUlVanî une g,rniKle part'u: de la cavité
(lu bas-ventre. On croii avoir remarqué quelle
^roilitapi cslesficvres iniermittentes ; c’eil un mauvais
clRt dont on a lon»-tems acculé le quinquina.
Elle cil tort lujette au^: squirres, elle l’clt encore ù
une bouflîirurc dcf'ang. Dans les infortunés, qui ont
perdu l’uiagc de leur railon , on l’a trouvée grolîle'
quelquefois, & d’autres fois très-petite.
Moins fpongieufe que le poumon , elle eft cependant
très molle, très-aifée à le rompre. Ün a vu
bien des fois des Jeunes gens périr d’un coup de baguette
, qui malheureuieinent avoit brilé la m u . Elle
paroît toute remplie de l.ing, elle en porte la cqu-
Icurpkis rouge dans le foetus, elle ell louvent livide
dans l’adulte.
Sa membrane conmiune eft double, elle elf fans
fibres apparentes Si alTez ferme. Née du péritoine
file a fa l'urface, qui eli tournée contre la lubllance
du vil'ecre, couverte d’une ceilulofité courte, Sc
lans graille, par laquelle elle s’y colle opiniâtrement.
Il n y a pas de pores viiibles à cette mentbrane ,
mais l’eau poiilTce dans l’artere luinte de toute fa
liirface avec facilite, il en eft de môme , quand on a
injcclé k-s veines.
L’artere Iplénique eft très-confidérable h proportion
du peu de volume de ce vllcere ; c’elt l’une
des deux ou trois grandes branches de la coeliaque,
qui rampe le long de la ligne fuperieure du pancréas
en ferpeniant, Si s’enfonce dans la fiice concave de
h: rare par pluiieurs trous confulérables. Cette artere
ek plus petite que l’hépatique dans les enfans, Sc
un peu plus grande dans les adultes. Mais le foie elf
cinq Sc fix fois plus pelant que la rare. Cette artere
elt d’un tilTa ferme & plus folide , que ne l’ell celui
de l’aorte; elle a rélidcü la prelîion de l’athmofphere
multipliée au-delà de lix fols. Les autres arteres fu-
pertîciellcs de \^raa font très-petites ; il elt rare que
la coeliaque donne une fécondé Iplénique à ce vif-
ccre.
La veine fplénique eft très-grande. Si ne cede
guere à la mél'entériqiio Elle accompagne l’artcre
dans un lillon du pancréas, mais elle elt placée au-
delVous d’elle , Sc lerpeme moins. Elle produit la
veine coronaire gauche de l’cftomac, pluiieurs pancréatiques,
les galtriques poltérieures , pkifieurs
gaitroéqii[)loïqiies , Sc les vailTeaitx courts de l’elto-
rnac. LUe s’enfonce dans la fubltance de la race par
pluiieurs troncs, comme l’artere la compagne. Quelques
petites veines luperficiellcs dtkxrate vont aux
vailléaux phréniques Sc aux rénaux. Cette veine elt
d’un tilîu lâche. La circulation fe fait avec la plus
ç-rande facilité dans la rate, Sc toutes les liqueurs
qu’on injeétedans l’artere, palfenttrès-promptcment
dans les veines. Comme les autres branches de la
veine-porte, elle elt fans valvules.
On a cru trouver de la différence entre le fang
de la rnu Sc celui des autres vifeeres. Je l’ai trouvé
conltammcnt fluide Sc fans caillots. L’analyfe doit
y avoir démontré plus d’efprits urineux, & plus
d’eau , mais je ne crois pas ces expériences alfez
vérifiées.
Les nerfs de la raie font petits , üs accompagnent
les vailîeaux : ils nalffenc du ganglion fémilunaire
gauche , Sc de la partie la j>kis à gauche du ])lexus
mitoyen ; ces nerfs le mêlent avec des branches de
la huitième paire. Ce vilcere elt-il prefquc infen-
fjble ?
On découvre aifé'ment les vaîlTeaux lymjdiailqiies
dans toute la furface de lar^r<îdu veau, en fouflant
limplcmcnt Ions la membrane de ce viteere , ou par
la macération. Ils paroiffent n’ôtre que fiipcrficiels
dans l'homme , oii on les a découverts quelquefois
en remplifTant d’eau l’artere ou la veine du vifccre.
Quelques anatomiltcs ont cru voir un conduit ex-
R A T crétoire élans la rare, mais cette découverte ne s’eft
l>as confirmée : elle ne devroit pas être diiEcllc ; im
vilcere auHi vafculeux produiroic un conduit excrétoire
confidérablc.
La Ifrudure intime de la race efl: encore plus
obfcure qu’elle ne l’ell dans les autres vifeeres.
L’injeélion, à la vérité, démontre dans l’homme
des vailfeaux ramifiés, liés par un tifl'u cellulaire,
produit par l’épi[)loon, qui efl d’une moHelTc extreme.
Les dernieres branches viiibles des arteres
font affez voilines les unes des autres, Sc forment
comme des pinceaux. Mieux l'injeflion a réulfi,
plus les vailléaux ont de part à la compolition du
vifccre.
Ün ne voit guere au-delà. Les veines de la race
font fl molles, qu’elles ne contiennent ni l’air, ni
une liqueur injeélée , run & l'autre s’épanche avec
prompiiuide dans le lillii cellulaire.
Une autre celluloliié ell un peu plus folide; ce
font des filets que produit la membrane externe de
la rare, qui s’enfoncent dans la fubllance , St qui eu
accompagnent les arteres. Cetie ceilulofité le démontre
mieux dans la raie du veau ; elle y paroic
fous l’apparence de fibres , qui ne font ni mulculai-
res, ni val'culaires, mais une ceilulofité uii peu
plus forte.
Quand on fouille Rytere ou la veine , Sc qu’on
réiiHlc H fécher la dans cet état, elle devient
fpongieufe Sc cellulaire , elle ell loutenue alors par
des fibres qui ont de la conliflance. Ces fibres lout
les vaiffeaux eux-mCmies delléchés.
Malpighi trouvoit des glandes dans tous les vifeeres
; il en retrouva dans la race d’un grand nombre
d’animaux : ce font des grains arrondis, & qui fe
foutiennent ; la race de l’homme n’en manque pas.
Mais leur llrudure n’ell pas développée encore,
ün les a cru creux comme des glandes fimples.
Cette cavité n’a jamais été démontrée. Ces grains
|)euvenc être des paquets de vaificaux liés par un
lidu cellulaire. C’écoit le lentimeiu de Ruyfch Sc
celui d’Albinus. Ün ne voit d’ailleurs pas la railon ,
qui aurolt pu engager la nature à donner des glandes
à un vifeere, où il n’y a point de lecrélion , ou du
moins aucun conduit excrétoire.
Si la llriiélure de la race ell inconnue', on ne doit
pas efperer d’en connoicre les fondions.
Quelques conjedures s’offrent fous un point de
vue favorable. Comme le fang de la raie paffe entièrement
par le foie , Sc que le foie ell l’organe
fecrétoire de la bile , ü y a bien de l’apparence que
le fang de la race lert à donner au fang du foie quelque
propriété, qui rende la fecrétion de la bile plus
ailée , Sc qui en fixe la qualité. Le l'ang de la race
paroît plus fluide , il pourroit donner de la fluidité
à celui du foie , dont le mouvement ell lent Sc
qui ell mêlé de beaucoup de graillé ; le foie paroît
avoir befoin de ce lecours ; c’elt de tous les vifeeres
celui qui cil le plus liijet à des obltrudiuns de toute
el'pece.
ün a cru que le fang s’épanchoit dans le tlffii
cellulaire de la race , qu’il acquéroic par la llagnation
une difpolîtion à la putridité Sc à l’alkalclcence, qui
feroit propre à tenir en folution la graillé des épiploon
Sc des méfeiueres, donc le lang du foie ell
remplis.
Cette hypoihefe n’ell pas fans probabilité. Je ne
voiidrois pas, à la vérité , affirmer que le l'ang de la
race s’épanche dans la cavité de fus cellules. Mais il
ell fùr que la race a un nombre fupérieur de branches
d’arteres, Sc il ell très-probable par les relies de
l’hydrollatique , que le lang ell retardé parla grande
proportion de ces branches à leur tronc. Ce lang le
mouvant avec lenteur, étant expofé à la chaleur
fuperieure du bas-ventre, Si penchant de lui-même
R A T
à l’alkalefcence , pourroit bien acqiiérii-un certain
degré de fluidité Sc de putridité commencée.
Un autre méchanifme eft plus probable encore.
La fecrétion de la bile n’eft pas de la môme nccef-
fité dans toutes les époques de la vie humaine. Elle
l’eft davantage, quand les aiimens reçus dans le
duodénum & dans les inteftins grêles , doivent y
fubir les changemens qui les convenilTcnt en chile.
11 paraît donc très-plaiilible , que la nature ait trouvé
un moyen d’augmenter cette fecrétion de la bile ,
prccilément pendant l’époque de ladigeftion. L’ef-
romac diftendu prclîé la rate, il en chalfe avec plus
de vîtelTe le fang vers le foie : ce fang s’y ctoit accumulé
par la grande proportion des branches artérielles
à leur tronc, Sc la race peut être regardée
comme un refervoir qui fe remplit de l'ang pour fe
défemplir exaélement pendant le fort de la digellion.
Ce l'urcroîr de lang porté au foie, doit à cette époque
augmenter la quantité de bile qui fc prépare
dans ce vifeere.
J’aurois fouhalté d'appuyer par l’expérience une
hypothefe qui prévient en fa faveur du premier
coup-d’ceil. Mais je n’ai pas trouvé clans la dill'eflion
des corps toute la lumière que je paroiffoisen devoir
efpérer. La race ne fe'gonfle pas toujours en
môme tems avec le foie , & l’un des vifeeres paroît
fouvent en bon état, pendant que l’autre eft obf-
trué.
On a fait de nomhreufes expériences fur l’extraction
de la race ; on l’a arrachée aux chiens Sc môme
il l’homme ; il paroît qu’en ôtant au foie le fecours
quelconque que lui apporte la raie , on auroit du
trouver la fonftion de ce vifeere dérangée par cette
opération. Je n’ai rien trouvé de confiant, & lepkis
grand nombre des fujets ne paroît pas avoir l'outîért,
du moins quant à la digellion des aiimens.
Je ne m’arrête pas à réfuter pkifieurs autres hy-
pothefes fur l’ufàge de la r a u , lur fa bile noire, lur
le ferment qu’elle doit fournir à l’eftomac. Ces hy-
pothefes ont eu leur tems ,S c il eftpalTé. ( f f . D . G. )
RATON , ( Cttijcne. ) efpece de pâtilferie qu’on
fait avec un litron de farine fine , me quarteron de
beurre frais, demi-once de fel , demi-letier d’eau
froide. ( + )
RATSCHDORF ou RETSE , {Géogr. ) ville de
la balTe Hongrie , dans le comté de Presbourg , au
pied d’une montagne , & fur un fol fameux par fes
bons vins. Elle eft fous la feigneurie des comtes de
Palfy ; mais elle n’en porte pas moins le titre de
yillc à privileges. Elle eu*- le malheur en 1731 d’etre
à-peu-près toute réduite en cendres. ( Z?. U. )
RATTINGEN , ( Géogr. ) ville d’Allemagne ,dans
le cercle de Weftphalie & dans le duché de Berg, au
bailliage d’Angernnmd : c’eft runique du bailliage ,
& la fécondé de celles qui fiegent aux étais du pays.
Elle eft en partie peuplée de Luthériens Sc en partie
de Reformés. { D . G. )
RATZ-CANIZA , (Geogr .) ville de la baffe Hongrie,
dans le comté de Salad. Elle n’eft remarquable
que par la quantité d'eaux qui l'environnent, Sc qui
trop fouvent l’inondent. (Z?. C?.)
RATZEBOUReï/RATZEBUR, (Géogr .) gros
bourg à marché d’Allemagne , dans le cercle de
haute Saxe Sc dans la Cafiubie , province de la Poméranie
Pruffienne , aux frontières de Pologne.
C”eft le chelTiew d’un bailliage cruellement devafté
dans la derniere guerre d’Allemagne. Les Cofaques,
Sc autres troupes irrégulières de l’armée Ruffe , pillèrent
Ô: brMerent en 1758, di ce bourg Sc quatorze
villages à la ronde. (Z). U.)
RATZiCÊV’E, (Geogr.) ville de la balte Hongrie,
dans le comté de PiÜs Sc dans tille de Cfepel. Après
avoir été jadis confidérablc, elle eft aujourd’hui chétive
; mais l'honneur qu’elle eut en 1698 de paffer à
Touce
R A V 577
titre de feigneurie entre !e^ mains du prince Eugène ,
Sc le ch.dtcau magnifique que ce héros fit alors bâtit
à les portes, la rendront toxtjours digne deremaraue-
C/J. G.)
RA'VA, (Géogr.) petite ville de la haute Pologne
, dans le pahitiuat de Belz. Elle eft connue par
les fêtes qu’Auguüe U y donna , l'an 1698, à Pierré
le Grand , Si par les conférences qu’y tinrent, en
1716, les commilfaires de Saxe avec céux des confédérés.
( D . G. )
RA'VALEMENT, (MuJîcj.) Le clavier ou fyflêmé
à ravalement, eft celui qui , au lieu de fe borner à
quatre oftaves comme le clàvicr ordinaire , s’étend
à cinq , ajoutant une quinte au-deffous de Vue d’en
bas , une quarte au-deffus de Vue d’eu haut, & em-
braflànt alnfi cinq oâaves entre deux fa. Le mot
ravalement vient des fatleurs d’orgue Si de clavelîin,
Sc il n’y a guère que ces inftriimens fur lel'cjuds on
puifl'e embraft'er cinq oflaves. Les inftrumcns aigus
paffent môme rarement l’wr d’en haut fans jouer faux,
Sc l’accord des baffes ne leur permet point de pafiér
Vue d’en bas. ( S )
RAUDTEN-RUDA , ( Géogr. ) ville de la SLIefie
Pruffienne, dans la principauté de Glogau. Elle a une
églife proteftante Sc une chapelle catholique. Elle
fut brûlée en 1642 Sc 1644 , Sc elle donne Ion nom
à l’un des fix cercles de la principauté. ( D . G . )
9 RA VIENNE , ( Géogr.) ville de 14000 âmes,
mais grande, ancienne & célébré, à foixante-trois
lieues de Rome Sc vingt-fept de Venife, oii réfidc le
cardinal légat de la Romagne.
Strabon dit qu’elle fut fondée par les Theffaliens,
anciens peuples Grecs , qui envoyèrent, comme
beaucoup d’autres, des colonies fur les côtes de la
mer Adriatique, ainfi que fur celles de la mer de
Tofeane. Les Sabins l ’occupcrent enfuire , au rap-
]>ort de Pline. Les Gaulois Boiens, établis d’abord
fix cens ans avant J. C. du côté de Parme Sc de
Modene , pénétrèrent enfuite jufqu’à la mer, St
fe rendirent maîtres de Ravenne ; mais ils furent
défaits, deux cens vingt-cinq ans avant J. C. par Paul
Emile. Cette bataille , où périrent quarante mille
Gaulois , fiit le l'alut de la république ; car ils mar-
choient droit à Rome , Sc ils avoient fait voeu de
ne quitter leurs baudriers que lorfqii’ils feroient fur
le Capitole.
Ravenne ctoit à fembouchure d’im vafte port où
l’empereur Augufte avoit placé les flottes de la mer
Adriatique. Les villes de Cefarea Sc de Cialfis, qui
en étoirnt toutes proches , contribuoient aiiffi à la
fureté du port & à la richelîé de cette cote ; mais les
atterriffemeils qui ont comblé ce port, ont couvert
les bâtimens fuperbes qui y ctoieot.
Trajan , Tibere , Théodoric s’occupèrent à fortifier
Sc à embellir Ravenne. Odoacre , roi des Hé-
rules, fort! de la Hojtgrie Sc de la Pruffe , ayant
conquis prefque toute l’Italie en 476 , fit fa réfidence
à Ravenne ; mais il fut pris Sc tué par Théodoric ,
roi des Oftrogoths. Ce prince, qui almoit les arts
& qui les connoilToit, le plut à embellir Ravenne. Il
fit rebâtir, avec une magnificence royale , les aqueducs
conftruits par Trajan ; Sc le tombeau que fa fille
Amalafome lui fit élCver , eft encore un des orne-
mens de Ravenne.
Sous le régné de Witigé , Bélifaire , général de
Juftinien , fit, en 539 , le fiege de Ravenne , & y
entra fans commettre aucun défordre. Le gouverneur
Longin , fous Pempèreur Juftin II, choifit , en
568 , Ravenne plutôt que Rome pour le lieu de fa
réfidence. Il la fit fortifier, & prit le nom A'exar-
que ^ Sc donna naifl'ance à l’exarchat de Ravenne.,
appelle aulfi deeapole , qui comprenoit Ravenne ,
Claffe, Céfaréc , Cervia, Céferie, Imolo, Forlim-*
DODoIi, Forli, Faenza, Bologne. L’exarchat finit en
DDd d
m
tel