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maticre des nmfclcs & des vilceres ; la fubflance
Tuluilcuie de la lenience produit les vaiflbaux ; la
lemcnce la plus [uirc le cerveau : les membranes iont
la production des nerfs. Dans le Iccond livre il lou-
tient, contre Hcrophile, que la îcincnce de la femme
fe répand dans la cavité de la matrice. La relTem-
bi.incc des p.trens vient , lelon lu i, du melange qui
/é fait (le leurs femences , & de la force fupérieure
de quelques parties de cette liqueur dans l’un des
deux parcDS. Il croit que les parties génitales font
les mêmes dans les dciixfexes, qu’elles dilVcrent
uniquement par leur lituatlon.
Dans les différens ouvrages fur h pouls ^ Galien
a répandu quelques obfervations pliyliologiques : il
foutient que la di!ata;ion& la contraction de l’artere
font vlfibles ; que le pouls en change la liruation, &c.
Dans le livre de la pléthore, autli-bien que dans
quelques autres ouvrages , Galien a reconnu que les
os, la graiile (la tunique celkiiaire ) , une partie
des glandes, la moelle, les vil'cercs, les ligamcas
& les cartilages , ne lont pas doués de ieiitiment.
Dans les lix livres jut 1.s parties ufflclces , Galien
a répandu beaucoup de faits anatomiques 6i phy-
fio'ügiques. Il a v u , à l'occalion d’une opération
faite iur un goîire, la voix le perdre quand les nerfs
récurrens ont été ble^1é^. L’anuiiHl perd de même le
mouvement, quand la moc'le de i’epine eft comprimée.
Un chevreau que Galien avoir arraché du
ventre de fa mere, a ii'aiché, s’elHeché, a choifi
le lait entre piufieiirs liquides , 6l les herbes les
plus propies entre plufiei.rs plantes ; il a ruminé.
L’ame , dit notre auteur, fait donc fe fervir de fes
inftrumens fans tâtonner fans avoir beloin d’expérience.
Dans les Commentaires fur les livres d’Hippocrate
tnr les articulations , Galien a répété ce que
nous avons déjà cité d'apres lu i, l’antagonifme des
mufcles, l’action de l'un des deux mile en jeu par
I’affoibiilTement de l’autre , &c.
Les experiences fur le nerf recurrent reviennent
dans le livre de la precognition.
Il y a beaucoup de phyfiologii dans les ouvrages
attribués à Galien, & qui ne lont pas dé lui : il et!
vrai qu’il y , en a qui n’ont été cciits qu’après les
Arabes.
Le Wvrç des mouvemens manifef es & ohfcurs ^ écrit
par un chrétien , mérite lur-tout d’être lu.
Dans les problèmes d’Alexandre d’Aphrodifée, il
y a beaucoup de phyfiologic. Il y parle de l’ame
comme Srahl. Un bubon elWiirvenu âune contufion
du grand orteil , par la prévoyance de l’ame , qui a
voulu foulager la partie louffVame , en rempUlTant
les vailfeaux des humeurs les plus douces , cki fang
ôc de la lymphe.
Ncmciiiis a donné un abrégé de la phyfiologu de
Galien , dans fon ouvrage de la nature de L'homme. Il
n’a rien ajouté à ce que Galien avoit dit fur la circulation.
Sa théorie fur la bile noire & fur la bile
jaune , eft de même que celle du médecin de Ber-
game. On a eu tort d’y chercher les hypoihefes de
le Boé.
Théophile a écrit un, ouvrage fur le modèle de
celui deNcméftus, dont il a répété jufqu’aux ex-
preftions. 11 n’a rien d’original, non plus que Miléfus,
& le refte des Grecs' poftérieurs.
On a découvert quelques obfervations affez cu-
rieufes & fingulieres, répandues l'ur .les immenfes
volumes du Talmud.
Les Arabes , exclus des lumières de l’anatomie
par leurs loix , n’ont que copié GaÜen. S’ils ont
quelques paiiicularités que nous ne trouvons pas
chez les Grecs, c’eft qu’ils en avoient des ouvrages
qui font perdus pour nous : telle eft la conftriétion 4 e la prunelle remarquée par Avicenne ôc par Aven-
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zoar. On pourroit peut-être en excepter l’optique
d’Alliaien, quoique l’anatomie de l’oeil foit tirée
des Grecs.
Les Chinois ont leur phyjiologie particulière ; ils
ne doivent rien aux occidentaux ; mais ils n’ont
jamais confiilté la nature. Leur anatomie me paroîc
calquée lur le cochon ; leurs veines lont chimériques
, leurs idées fur le mouvement du fang font
imaginaires.
Les liecles du moyen âge ont été aufli ftériles
pour la médecine que pour le refte des fciences.
On doit à Frédéric II le rétablilTement de l’anatomie:
il fît beaucoup , en forçant les médecins de la Sicile
de difl'équer , du moins une fois en cinq ans , un
corps humain. Mundin Lazzi dift'équa ù Bologne , &:
donna un abrégé de l’anatomie , telle qu’on la con-
noiftoic dans ce tems malheureux : il futlong-tems
un auteur claftique. Les favans , élevés dans le goût
des monafteres , fe comentoient de lire les Arabes ,
de les commenter.
L’anatomie reprit quelque vigueur avec le commencement
du ieizieme liecle ; on recommença à
lire les Grecs. Alexandre Benedetti ramalîa quelques
faits intéreflâiis ; Jacques Berenger de Carpi donna ,
dans un ftyle barbare , un ouvrage anatomique tres-
fupérieur à tout ce qui avoit paru avant lui ;il avoit
dilféqué jufqu’à cent corps humains. Il fit de nom-
breufes decouvertes, mais il n’étendit pas fes vues
jufques à la phyfiologie.
Jacques du Bois ou Sylvius , a lallTé de bonnes
obfervarions anatomiques ; mais , enthoufiafte de
Galien, ilrejettoit la vérité même, lorfqu’elle ne
lui éîoit pas préfentée par l’auteur qu’il idoiâtrolt.
Fernel écrivit une phyfiologie fort éloquente , mais
qui ne contenoit que bien peu d’obfervations originales.
Ce fut Vefale qui fut le reflauratcur de l’anatomie
, & qui mérita la reconnoiflance de la poftérité,
par un ouvrage liipcrieur, quoique écrit à l’âge de
vingt-huit ans. Il devina la partie la plus mal connue
du mouvement du fang, le reflux du fang veineux
vers le coeur ; il rejetta le paffage de la mucofité du
cerveau au nez : il fit plufieurs expériences phyfio-
logiques, celle fur-tout qu’on attribue à Hooke. U
vérifia les expériences des nerfs récurrens , & celles
des fuites de l’ouverture de la poitrine, & donna
l’exemple de douter des hypothefes phyfiologiques
de Galien.
On attribue à Michel Servet la petite circulation du
fang, ou le paffage du fang depuis le ventricule droit
par le poumon au coeur. Réaide Colomb a vu la même
chofe, & elle n’avoit pas été inconnue à Galien.
François de Valeriols écrivit fur la phyfiologu : il
eut le courage de réfuter Galien, & de i’aceufer
d’inconftance.
Réaide Colomb a fait des expériences phyfiologiques
; il a reconnu le fynchronifme de la conîra-
éfion du coeur avec la dilatation des arteres , le
mouvement alternatif du cerveau; il fut plus exaft
que Servet fur la fonélion des valvules du coeur.
Fallope 6c Euftache fe rapprochèrent de la per-
feclion par l’anatomie ; ils ne donnèrent rien fur la
phyfiologie.
Je n’ai pas lu les expériences ftatiques de M. de
Cufan ; mais , au rapport d’Obicius , cet auteur
avoit des idées veritabiement originales. 11 confeilla
d ’employer le poids pour déterminer la force de
l’homme ; de compter le pouls par le moyen d’une
horloge, &c. André .Céfalpin , eljirir original, ap-
jirocha de fort prés lâ grande découverte de la cir-
ciilaiion du fang ; il connut la véritable fonélion
des valvules du coeur, confeilla de changer les noms
de l’artere & de la veine pulmonaire, &L vit les veines
liées fe gonfler contre les extrémités 6c le lien ; mais
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il n’admit qu’un flux & un reflux dans les veines ,
& ne reconnut le retour du fang vemeux au coeur
que dans le fommeil. , r > ■ \ r, ir x.
Je ne parle pas de la phyfwlogic de Paracelfe iSc
des chymiftes. Des gens qui ne dilTequerent pomt,
ne poioeoient donner que des revenes fur les ton-
aions des parties qu’ils ne co.anoiffoient pas.
Je cite Jules Jafolln, parce qu’il traita le premier
avec exaêlitude , & dans un certain^ détail , une
qiieftionde phyfiologie : c’eft la direêllon de la bile.
Quoiqu’il n’ait pas connu la vérité entière, il n a
pas laifl'é que de fuivre le véritable chemin , en
rapprochant l’anatomie de la phyfiologu. L’autorite
de Galien ne lui permit pas d’aller plus loin.
G’eft Plater qui le premier a placé le fiege de la
vue dans la rétine , & qui a reconnu le cryftallm
pour une lentille deftinée à unir les rayons dans un
point de cette membrane. ^
Jérôme Fabrice d’Aquapendente a beaucoup cent
{wx\a phyfiologu mais il n’a pas été heureux dans
fes explicaiions : ayant donné une defeription affez
complexe des valvules veineufes , il en a ignoré le
véritable iifage. Son mcchanifme de la formation des
lettres eft obfcur. Il a effayé d’appliquer la mécha-
nique à l’aélion des mufcles. Son traité du mouvement
local des animaux , eft ce qu’il a fait de mieux.
C ’eft l’anatomie que l’on cherche chez Cafferius.
Louis Kepler, génie fupérleur, a perfeélionné le
méchanifme de la vifion. Il a prouvé que le cryftal-
lin a tous les attributs d’une lentille , dont le foyer
eft dans un point de la rétine. H a cru prouver qu’il
falloit de toute néceffué qu’il fe fît un changement
dans l’intérieur de l’oeil, pour que l’oeil piit fervir à
voir diftiniftement 6c les objets éloignes, & ceux qui
font plus proches ; i l a cherché l’inllrument de ce
mouvement dans les procès ciliaires, qui en repouf-
fant le corps vitré , feroient avancer la rétine contre
la cornée, & qui rendroient l'oeil plvts court. Il a
donné la théorie méchanique de la presbyopie & de
la myopie.
Il y a dans les ouvrages de Horft une differtation
de Jacques Muller, où la geiométrie eft employée pour
prouver que le mufcle en le contractant, ne change
pas de volume, parce que raccroiffement de fon
épaifièur récompenfe ce qu’il a perdu en longueur.
Je ne dirai que trois mots du lavant Riolan. Trop
attaché aux anciens , il a combattu les plus belles
découvertes des modernes , la circulation du lang,
le conduit thorachique.
Pénétre d’eftime pour les talens fuperieurs de Fra*
paolo, je ne trouve pas de preuves fuffifantes pour
lui attribuer la decouverte des valvules veineufes,
anterieures de 70 ans à fa mort, ni celle de la ctr-
culation.
Sanâorino s’eft acquis un grand nom par fes obfervations
fur la tranfpiration infenfible. Il y a certainement
beaucoup de talent dans cet ouvrage ;
mais l’auteur n’a pas daigne nous apprendre comment
il a fait pour recueillir le nombre prodigieux
de rcfultats qui doivent avoir fervi de fondement
\ fon ouvrage. II y a même des expériences qui
paroiffent n’avoir jamais été faites, & qui font calquées
fur les opinions de Galien. Peut-être n’a-t-on
jamais écrit un livre aufli peu volumineux, qui ait
exigé autant de travail 6c d’expériences. Sanftorino
a d’ailleurs eu l’idée de déterminer la chaleur du
corps humain par le moyen du thermomètre qu’on
venoit de découvrir. Il parle d’une machine pour
mefurer le pouls, & pour fixer cent foixante-treize
différences qu’il y reconnoiflôit.
Jean Faber a donné quelques obfervations dans le
recueil fur l’hiftoire naturelle du Mexique, dans
lefquelles il s’eft rapproché de la phyfiiologie. Il a fait
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des expériences fur le mouvement du fkng <Sc fur
celui de la bile, fur la formation du foetus, fur les
animaux arrachés du ventre de leur mere, fur le
changement des couleurs du camclcon.
Cafpar Afelli découvrit, en i6 z i , les valffeaux
laftces que quelques anciens avoient vus, mais qu’on
avoit négligé de vérifier. Ce fut un pas de fait vers
la rcformaiion de la phyjîologu. Mais un grand homme
le leva dans ces tems même, qui contribua puif-
lammcnt â abolir l’empire de l’autorité. Les médecins,
convaincus d’avoir été trompés fur un point eflèn-
tiel de la phyjîologu, oferent douter dés autres hypo-
ihefes de ces anciens dont la vénération les avoit
réduits. Je parle de Guillaume Harvey. Ce grand
homme découvrit par l’anatomie & par un cours
fuivi d’expériences, que le fangne coule pas du coeur
aux parties par les veines, mais qu’il revient des
parties pour rentrer au coeur par les veines. Cette
découverte, qui nous paroît fi fimple de nos jours,
dont le contraire nous paroît d’une abfurdité révoltante
, eut bien de la peine à prendre le deffus, &:
fans les expériences de Walaeus 6c de Pecquet, dont
les rcfultats furent conformes à ceux de Harvey,
fans l’autorité naiffante, mais bientôt toute-puiifante
de Defeartes, je ne fais pas fi la vérité auroit prévalu.
Harvey propofa d’ailleurs fa brillante decouverte,
avec une modeftie qui devoir tourner à fon honneur,
mais qui peut lui avoir nui.
L’autre ouvrage de Harvey , écrit de mémoire
après la perte de fes manuferits, eft plein d’excellentes
obfervations fur la formation des animaux 6c
des quadrupèdes fur-tout, fur lefquels on n’avoit
rien encore : il répand de la lumière fur mille autres
points de phyjîologu,
C’eft Jean NYalaeus, q u i, en vérifiant & en multipliant
les expériences de Harvey,les a mifès au-
deffus de la comradièlion.
René Defeartes reconnut la vérité Se la défendit,
il la vit encore dans le mcchanifme de la vifion dans
lequel il fuivoit Kepler : il réuflit à recueillir l’image
fur une rétine artificielle, il remarqua que la prunelle
fe rétrécit pour les objets les jilus proches , 6c
fe dilate pour les objets éloignés. Il fut moins heureux
fur le refte de la phyfiologu : il méconnut les
époques 6c le méchanifme de la dilatation 6c de la
conflriètion du coeur, il crut voir que le fang en fort
dans fa dilatation. Il imagina une hypothele pour
expliquer les pafiions de l ’ame méchaniquement :
l’objet de la fenfation touche une corde d’un nerf;
cette corde va à un mufcle, elle le mer en mouvement.
L’ame placée dans la glande pinéaJe, y recueillit
les impreflîons de tous les nerfs. Deux autres romans
phyfiologiques de Defeartes démontrent qu’on
peut connoîrre la bonne méthode de rechercher la
vérité, 6c fuivre celle qui lui eft la plus contraire.
On a taxé quelques théologiens d’avoir perfécuté
Defeartes ; nous n’approuveicns jamais la perfécu-
tion ; mais les deux livres de la formation du foetus
font certainement d’une tendance bien dangereufe.
Sans moteur, fans direftlon intelligente , Defeartes
conftruit le corps humain par des caufes méchani-
ques : il arrache à l’exiftence d’im moteur la preuve
la plus frappante 6c la plus coinprchenfible. II eft
vrai que tout ce méchanifme de Defeartes n’a pas
les premières apparences de la probabilité. Le traité
de l'homme n’eft également qu’une hypothefe, qui
n’eft fondée ni fur la ftrmfture du corps humain , ni
fur les phénomènes.
François Sylvius de le Boé avoit dlfl'équé ;il ajou-
toit à l’anatomie des connoiffances chymiques ; il
introduilit dans la phyfiologie les fermentations & les
effervefcences, il y trouvoit le moteur du fang, 6c
la caufe de la digeftion. D ’autres hypothefes fur les