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I C O O D E
celles dont les fnjcrs ibnr gracieux ; rien de pUis touchant
, de plus attendrUîant que celles où dominent
le tenriment 6c la tcnclreflc. Cell leulement dom-
l’iaee que ce grand poete , dans les od^s (piritucHes
bc iacrccs , quelquefois aiifH dans celles dont les
fiijets ne ibnt pas conüdérables, s’élève fi haut qu’il
l'e perd quelquefois dans les nues, où perfonne ne
peur le juivre l’atteindre.
Après lui, Ramier mérite une des places les plus
honorables. Il a lu apprivolfer l'oreille allemande au
fon harmonieux de Vodi grecque, & il a tort bien
failî auJli le ^Tai ton 6c le fond des odes d’Horace. U
paroîr môme avoir cherché fa gloire dans l’imitation
cxaôfe de ce poète latin. Le goût des Romains le
guide pour l’ordinaire dans le choix de fes lujets.
Dans Vode fublime Frédéric e!l l'on AuguRe ; &pour
les lujets doux bi agréables , ou de pure imagination
, il peint tantôt une jeune fille, tantôt un ami,
ouïes agrémens de la campagne, de la belle l'ai-
ibn , &c. dont il fait faire de très-ingénieufes applications
, & qu'il orne des plus belles fleurs. Quoi de
plus attrayant que fon 6 -C/i/créhQuellcbeautc
de coloris, quelle richelfe d’imagination dans fon
deß r de l'hiver ; ode toute remplie de beautés, & dont
la fin elf une des plus heureufes qu’on puilTe enfanter
! Le dialogue de Ptolémée 6c de Bérénice refpire
la tendrelTe , Sc l’exprelîion en elt d’une extreme
délicatefi'e.
Lange 6c Pyra font les premiers qui ont imaginé
de donner aux odes allemandes I3. mefure des lylla-
bes de la poéfie grecque. Uz figure auffi dans la
dalle des poètes lyriques. Sans s’étre propofé d’imiter
Horace , il lui refl'emble à bien des égards , &
dans le férieux, ëc dans l’enjoué. Cramer a fait réformer
les pfeaumes fur fa lyre ; fes vers coulent à
grands flots comme d'une riche fource. II furpalTe
ordinairement tous ceux qui l’ont devancé dans
cette carrière, par la maniéré dont il rend la brièveté
énergique de l’hébreu, aufli-bien que la lubli-
mitc ou la tendre dévotion de Ibn original.
En général Vodep-dtoî: être le plus beau fleuron
de la couronne des poètes Allemands. Il feroit feulement
à fouhaiter que le lieu de leur Icjour, leur
fmiaiion & leur genre de vie fulTent propres à leur
fournir de plus grandes idées , à les mettre mieux à
portée de connoître les hommes &c les evénemens.
Leurs talens paroîtroient alors dans le jour le plus
avantageux. (^Cet article eß tiré de la Théorie des Beaux-
Arts de M .D e S u LZER. )
ODED ,fou tcnir , ( Hiß. facr. ) prophète du Seigneur
, qui s’étant trouvé à Samarie dans le tenis
que Phacée , roi d’ifraül, revenoit dans cette ville
avec 1 0 0 0 0 0 prifonniers que les Ifraèlites avoient
faits dans le royaume de Juda , alla au-devant des
vidorieux, leur reprocha leur inhumanité & leur
fureur contre leurs freres que Dieu avoit livres
entre leurs mains , & ajouta : croyei^-moi ^ ramenei^
CCS captifs qui font vos freres , autrement la colert de
Dieu éclatera contre vous; I I . Par. x x v iij. O). Les
foldats furieux & avides de gain fe laifferent toucher
par les paroles du prophète ; la compalTion & le
défintcrelTcmem prirent tout-à-coup dans leurs
coeurs la place de la cruauté & de l’avarice , ils
rendirent la liberté aux captifs, & abandonnèrent
le riche butin qu’ils avoient fait.
Il y a eu encore un O d ed , pere du prophète
Azarias. I L Par. xv. 1. (-}-)
OOENHEIM , ( Géoar. ~) état eccléfiaftique &
catholique d’Allemagne , à titre de prévôté noble,
à la tete duquel eft ordinairement élu le prince évêque
de Spire, qui vote en cette qualité dans les
dieres, après l’abbé de Kayfersheim , & pale un
contingent modique à l’Empire. Lavillede Bruchfal
cft le fiege de cette prévôté, fans en faire partie j &
O D O il n’en dépend qu’un certain nombre de villages épars
fur le haut Rhin. (D . G . )
ODENKIR.CHEN , ( GJogr. ) feigneurie du bailliage
de Liedberg, dans la partie inférieure de l’ar-
chcvcchc de Cologne , au cercle du bas-Rhin , en
Allemagne : elle ell remarquable pour avoir été dans
les cornmcncemens de la guerre de 3 0 ans , l’un des
lieux de l’Empire fur lefquels la dure intolérance de
Ferdinand II s’appefantit; ce prince , contre lequel
le grand Guflave ne s’étoit pas encore déclaré , engagea
l’archcvcque de Cologne , en 1 6 2 7 , à chafl'cr
cle-là tous les proteflans qui s’y trouvoient, & qui
depuis le règne de Ferdinand I y jouilToient d’égUfes
6c d’écoles. ( D. C. )
ODEMSÉE, ( Géogr.')vil\e de laFionie, province
de IDanemarck , remarquable par la naîfl'ance du
célébré Jacques Benigne \Vinflow , médecin de Paris
, né en 1 6 6 9 , mort en 1 7 6 0 .
Il vint à Paris faire fon cours, fous M. du Verney ;
les entretiens de M. Vorne, la leélure des ouvrages
du grand BolTuet, 6c les conférences qu’il eut à
Gamigni avec ce prélat, lui firent abjurer le luthc-
ranll'me entre fes mains, le 8 oftobre 1 6 9 9 . Par les
confeils du fupérieur de l’oratoire , oîi il s’étoit retiré
, il fe préfenta en 1 7 0 2 à la faculté de médecine
qui s’iilurtra , en recevant gratuitement cci homme
habile , mais pauvre depuis fon abjuration.
Les ouvrages, la réputation, la probité de M.
Winflov, le firent nommer profelTeur d’anatomie
au jardin du roi, en 1 7 4 3 : il remplit cette chaire
avec dilfinclion.
La faculté de médecine reconnoIlTante des fervi-
ces de ce dodeur, fit placer fon bulle dans l’amphi-
thc.itre de fes écoles où il avoir donné un cours
d’anatomie. ( C. )
ODONTISME , ( Mujique des anc.') Uodontfinc
faifoit partie d el’ïambe, troifieme partie du nome
pyihien, fuivant Pollux. P y t h ie n . Miijîque
des anc. Suppl. ( F. D . C. )
§ ODORAT, f. m. ( Phyjiolog. Anat. & Phyjïq. )
oljaclus , fens deÜiné par la nature pour recevoir &
difeerner les odeurs. Nous avons parlé de l’organe
^tVodorat en général à \article N arines , il
y a du détail à ajouter.
Les parties qui compofent cet organe, font apparemment
celles qui font revêtues de la membrane
pituitaire ; ce Ibnt donc l’os ethmoïde, la coquille
fupcrleure & inférieure du nez, la cloifon , quelques
parties de l’os unguis,de la mâchoire, de l’os du
palais. L’os ethmoïde ell très-compo(é, 6c n’efl: bien
connu que depuis les recherches des annîomifles de
nos jours. On peut y rapporter les coquilles inférieures
lans contredire la nature. Il arrive louvent
dans l’homme adulte, que la lame qui, de la coquille
fupérieure defeend vers l’inférieure, fe foude avec
l’apophyfe lupérieiire de cette derniere coquille :
dans CCS ictes, lorfqii’on les démonte avec loin,
toutes les quatre coquilles du nez demeurent attachées
à l’os ethmoïde , 6c en font partie : il eft vrai,
que dans d’autres fujets il y a entre les deux apo-
phyfes que je viens de nommer, une liiture, 6c
que dans d’autres encore il y a de la membrane entre
l’un & l’autre. La bafe de l’os ethmoïde efl: la
lame cribleufe, creufée à fa face cérébrale, & percée
de quantité de trous, qui donnent paflageaux
nerfs de la première & de la cinquième paire, & ù
des vaiïTeaux. De fon extrémité poflcrieiire , il s’élève
une éminence tranchante , qui devient plus
haute à mefure qu’elle va en arriéré, 6c finit par
une colline arrondie. C’efl la cretc de coq. Entr’ellc
6c l’os du front, il y a un trou aveugle dans lequel
la dure-mere s’enfonce. Je n’ai pas vu qu’il y
ait eu un fmus dans ce trou, ni qu’il y ait eu une
O D O oiiverture dans les narines. A chaque côté de cette
eminence, il y a une éminence en demi-cercle qui
s’élève à mefure qn’elle efl antérieure, & s’attache
d’un côté à la colline dont je viens de parler , &
de l’autre à la cloifon du nez. Il y a entre ces éminences
& ces collines , quelques trous qui n’ont pas
encore été aflez fuivis. De la partie inférieure,
moyenne 6c antérieure de la lame cribleufe, part
de chaque côté une lame ofTeufe qiiarrée, qui s’amincit
en arriéré, 6c dont le tranchant inférieur efl un
peu plus épais & fpongieux ; elle s’attache ù la lame
nafale de l’os du front, à la cloifon cartilagineufe
du nez, 6c au fillon fupérieur du vomer. La partie
poflerieure fe fonde avec l’éminence de l’osfphé-
noïde , qui s’engage dans le fillon du vomer. Les
parties latérales fupérieures de l’os ethmoïde font
appellees U labyrinthe ; elles rcflemblentà un gâteau
d’abeilles parallélipipede, formé par des lames of-
ieufes extrêmement minces, 6i rempli de cellules
dont la figure 6c le nombre n’ont rien de régulier.
La plus anterieure forme une efpece d’entonnoir
elles font formées en delTus par une lame particulière
de l’os frontal, par l’apophyfe nafale de l’os
delà mâchoire & par l’os unguis. Les cellules pof-
ricuresfont formées fupérieurement par l’os frontal,
intérleiiremet par la lame nafale de i’os du palais , 6c
poflérieurement par la partie de l’os fphénoïde , qui
renferme le finus, 6c par le fimis maxillaire. De ces
cellules les intérieures font connues, les extérieures
font plus petites, il yen a une ou deux, 6c on ne lésa
pas encore allez fiiivies. Les cellules ethmoïdiennes
poflérieiires s’ouvrent dans le conduit fupérieur des
narines ; les antérieures dans le conduit moyen. C’efl
dans la plus antérieure que s’ouvre le finus frontal.
La fïice inférieure de ce parallélipipede caverneux efl
extrêmement mince, c’efl elle qui produit la coquille
fupérieure du nez. La face extérieure regarde
Torbite , c’efl l’os planum. Elle efl fort unie & extrêmement
mince. Comme cette face ell moins longue
que ne le font les cellules, l’os unguis l’aide à tor-
mer les cellules 6c s’attache quelquefois entièrement
à l’os ethmoïde, aulîi bien que l’apophyfe nafale de
l’os du palais.
Le cornet fphénoïde efl une appendice offeufe,
alTez inconflante pour fa figure : des lames ofleufes
forient de l’os planum & quelquefois de la lame cri-
bleuie : elles forment un petit os triangulaire avec
trois apophyfes , dont les facettes intérieures forment
le fmus Iphénoïde , dont l’ouverture efl en
partie ou entièrement percée dans ces cornets,
Quand la tête efl entière, le cornet paroît fous la
figure d’une coquille fimple ou double, que Tos
cnbicux renvoie contre le finus fphénoïde. Ce font
les coquides les plus fupérieures de Morgagni.
Les coquiles fupérieures ordinaires , qui en
comptant ces dernieres devienclruient les moyennes
, naiïTent de la partie cellulaire de l’os eth
moide par une lame longue 6c mince, ils font
bofle^dans la cavité des narines, depuis l’os unguis
jufqu’à Centrée des grandes arreres nafales. Leur
extrémité anterieure efl arrondie , la poflerieure
appuie fur une ligne inégale de l’os du palais, elle
s’étend contre le linus Iphénoïde 6 c fe termine en
pointe : cette extrémité efl mince, l’antérieure efl
plus cpaifle 6 c comme réticulaire. La coquille en
Here eft convexe (ùpérieiirement 6c intérieurement
concave en bas 6c en devant. Dans le tranchant inférieur
efl creufé un fillon qui loge une artere. Cette
coquille produit antérieurement une lame oTeufe
extrêmement délicate, d’une figure inégale, qui def-
cend en arriéré, devant le finus maxillaire, dont
elle forme une partie, 6c va rencontrer la lame
mont^ite de la coquille inférieure , avec laquelle
elle elt communément fondée. Cette lame elt quel-
O D O îo) quefois divifée en deux parties, 6c l’orifice du finus
maxillaire efl dans l'intervalle ; dans d’autres fujets
elle efl en partie membraneule.
Les coquilles inférieures des narines reflemblent
à un moule : elles iont placées horizontalement
comme les précédentes 6 c au-deffous d’elles : elles
les débordent antérieurement, ou elles font foute-
nues par une éminence de l’os de la mâchoire, 6c
pqfterieurement, quelles appuient fur l’os du palais,
qui quelquefois fe foude avec la coquille:
cette partie poflerieure efl longue; j’ai vu une efpece
de luette niembraneufc fe prolonger au-delà de cette
pointe. La coquille inférieure efl convexe en-delfus,
percée de plulieurs enfoncemens, 6c concave réticulaire
en delTous, la partie extérieure n’efl qu’inégale.
A fa partie poflerieure, il y a une rainure
qui loge une artere. Il y a quelques variations dans
leur püfition. Cette coquille a trois apophyfes. La
première efl large 6c courte, elle remonte contre le
finus maxillaire 6c va joindre l’apophyfe defeendante
de là coquille moyenne, à laquelle elle fe foude
aflez fouvent. Une autre apophyfe en efl le plus fou-
vent diflinguée ; elle va fe fonder à l’os imguis , &
former avec cet os le canal nafal. Quelquefois elle
efl continuée avec la précédente. Une troifieme fort
de la partie poflerieure de la face externe , elle defeend
en dedans, elle forme une bonne partie du finus
maxillaire. Elle efl en partie couverte d'un réfeau
d inégalités. Les finus pituitaires font, fuivant toutes
les apparences, partie de l’organe de Todorat. L’os
frontal a dans fa partie moyenne 6c inférieure des
cellules, qui concourent avec l’os ethmoïde , pour
former les cellules de ce nom. Il y en a d’autres
qu’on regarde comme appartenant en propre à Los
frontal^, quoiqu’elles aient aulfi de la liaiion avec
ces mêmes cellules ethmoïdiennes ; elles occunenc
la largeur de l’os frontal qui efl au-delTus du nez 6c
de l’orbite. Ces finus frontaux font extrêmement
variables. Il y a des fujets, dans lefquels , comme
dans le foetus, l'os efl loUde, & n'a que de petites
cellules fpqngieules, comme les os du nez. Dans
d’autres fujets les cavités font fpacieufes, rapilfées
par la membrane pituitaire , 6c remplies d’air : leur
nombre efl inégal : il y en a quelquefois deux, lépa-
rées par une cloifon parfaite ou imparfaite : d’autres
fois il n’y en a qu’une , 6c d’autres fois encore trois
ou quatre 6c même davantage.
Le finus frontal ne s’ouvre pas immédiatement
dans les narines, il a fon orifice dans la cellule cth-
moïdienne la plus antérieure, 6c s’ouvre avec elle
dans un recoin entre l’os iinguis 6 c la coquille
moyenne, obliquement en arriéré: c’efl alors un
orifice communaux deux fmus frontaux, ou bien
l’orifice du finus unique. D’autres fois l’entonnoir
qui termine le finus frontal, fe partage 6c s’ouvre
dans deux cellules ethmoïdiennes ; d’autres fois encore
il n’y a qu’un orifice, 6c le finus de l’autre côté
efl feimé.
Le diploè fe trouve dans la lame antérieure de ce
finus : la lame poftérieure iven a point, ou n’en a
que fort peu. C’efl dans ces finus qu’on a vu des
fei'S dc^ fléché ou des morceaux de bois rompus,
difparüî.TC, 6c n’en ibrtir qu’après des années entières
de féjour. J’en ai vu mi exemple avec la pointe
d’un fuleau. L’os Iphénoïde, Iblide dans le foetus,
cil excave dans l’adulte, & renferme dans fa partie
moyenne antérieure, un finus fort confi.iérable.
Ce finus le trouve dans répaiireur de la felle, il s’étend
aux parties latérales, qui defeendent vers les
grandes ailes 6c à la partie antérieure fous les trous
orbitaires, les apophyfes clinoïdes antérieures &
fous lypophyfe en arrête, qui part de l’os fphénoïde
pour fe joindre à l’os cribleux ; il s’étend même dans
l’apophyfe occipitale de l’os. Il doit y avoir des