f i ii
i'^ ■
i:|
874 S Y S
'1
■ fei.- ;:*i!;:, • -VV-
"■ ' ÜM .• ..Y ‘
I - . . M
I ,
ce nouveau ton que nous appellerons i tomberolc
entre | ƒ 1?
L’accord u t , ml ,/«/> i réellement un accord
à quatre parties conlonnant ^ & non un accord des
leptiemesdinbnaiit; cela ell prouvé par I’ufage que
font quelquefois les meilleurs compofiteurs de la
fixte liiperflue & de la feptieme mineure, qu’ils traitent
comme des conlbnnances , fans doute parce
qu’alors l’oreille les prend pour l’intervalle
Puilque la tierce mineure f elt la plus petite confon-
nance, la fixte majeure qui en ell renverfée fera
la plus grande ; & on a , outre l’unilTon & l’oftave,
encore quatre fortes de confonnances, la tierce , la
quarte , la quinte & la fixte , ou plutôt l’on n’en a
que deux, la fixte n’étant qu’une tierce, & la quarte
une quinte renverfée.
Mais il ne faut pas regarder toutes les tierces,
quartes, quintes & fixtes comme confonnantes ; les
noms des intervalles ont été pris de leur emplacement
dans l’échelle diatonique ; ainfi il y a tel intervalle
, qu’on appelle tier c e , q u a r u , &c. à caufe de fa
place, quoiqu’il diffonne réellement très-fort ; c’eft
ainfi qu’on appelle «r, Kf ^ une oftave fuperflue,
lU y fd ^ une quarte fuperflue, & c . Voici les véritables
confonnances Scieurs rapports.
La tierce mineure ^ — la fixte majeure y.
La tierce majeure f — la fixte mineure y.
La quarte y — la quinte f .
Et fi l’on admettoii la note i , l’intervalle exprimé
par 4 .
Ces intervalles font dans leur plus grande pureté,
mais l ’expérience nous apprend qu’ils peuvent un
peu varier fans devenir dilTonans. La quarte peut
être d’un femi-comma , ou de yyy trop forte , & par
conféquent la quinte d’autant trop foible. La tierce
majeure peut être d’un comma ou de y- trop forte ,
&C par conféquent la fixte mineure d’autant trop foible.
Enfin la tierce mineure peut être trop foible
d’un comma ou de y y , & par conléquent la fixte
majeure trop forte d’autant.
Tous les autres tons font difibnans.
Dans la mufique d’aujourd’hui, tout chant quel
qu’ il foit, eft accompagné de plufieurs autres chants
fimultanés , qui ne font qu’un tout avec le principal
; on entend donc plufieurs tons à la fois , & on
appelle accord cet affemblage de tons fimultanés,
harmonie l’ effet qui en réiulte.
L’accord eft confonnant quand tous les intervalles
dont il eft compofé font confonnans.
On ne peut donc avoir que trois accords confonnans
, où tous les intervalles confonnans foieni
réunis.
I®. L’accord compofé du fon fondamental, de fa
tierce , de fa quinte & de fon oélave.
1*^. L’accord compofé du fon fondamental, de fa
tierce, de fa fixte de fon o£lave.
3°. Enfin celui qui eft compofé du fon fondamental
, de fa quarte, de fa fixte & de fon oéfave.
L’accord confonnant le plus complet a donc trois
tons outre le principal. Dans le fond, les trois accords
confonnans dont on vient de parler, & dont
le premier eft plus harmonieux que le fécond,
comme le fécond l’eft plus que le troifieme ; ces trois
accords ne font que des faces differentes du premier
que nous appellerons triade harmonique, ou
fimplement triade.
Il eft très-probable qu’on a compofé long-tems
de la mufique fans difîonances. L’idée de rendre
l’harmonie plus piquante, en la faifant defirer, peut
avoir occafionné l’ufage des dilTonances, en fuf-
pendant l’harmonie d’une note de la bafe fur une
autre, au lieu de frapper d’abord l’accord de cette
derniere. Pour éclaircir ceci, fuppofons qu’à l’accord
parfait d’«r ou veuille faire fuccéder l’accord
S Y S
parfait mineur de , ou celui de fixte fur f a ou
le parfait majeur deyô/, il eft clair qu’en fufpendant
dans le premier & le fécond cas le mi du premier
accord , on a une neuvième & une feptieme, & en
fiilpendant Vut dans le troifieme cas une quarte
difl'onante. f^ oyc ißg . 2 2. 6' j , P la n e . X f^
de M u ß q . S u p p l,
Après avoir cflayé de fufpendre par une diflb-
nance la confonnance d’un accord, il étoit naturel
d’eflàyer d’en fufpendre deux , & enfin de pratiquer
la fufpenfion dans la bafe même, d’où réfuherent
les accords de 9 , de 9 , de 6 diftbnnant, £< enfin
4 7 4 .
celui de 5 , comme on le peut voir fig. j /, 2,
X
3 y ^ f iS ' 4 ' X V de Mußq. Suppl.
On s’apperçut bientôt que ces diffonances ne
pouvoient fe pratiquer que par (ulpenfion, &
qu’ainii la diftbnance devoit avoir été frappée dans
l’accord précédent comme confonnance, refter &
devenir diftbnance; de-là la regle de préparer la
d ißonanc i.
Et comme ces dilTonances ne font qu’occuper
la place de la confonnance pendant un tems , Sl
puis pafl'er à cette confonnance, on nomma cette
marche fa u v e r lu dißonanee , c’eft-à-dire , la faire
palTer à la conlonnance dont elle occupoit la
place.
Il paroît par ce que l’on vient de dire que ces
diffonances peuvent toujours être omilés , fans
que la véritable harmonie ni fa marche en fouffrent ;
c’eft pourquoi nous les nommerons dißonances accidentelles.
L’origine que M. Kirnberger donne à la feptieme
mineure dans l’accord de dominante tonique, étant
à très-peu de chofe près la même que celle qu’on
trouve dans Tarticle D issonance. (^M u ßq.) D i& .
raif. des Sciences, S u p p l, nows Tomertrons ici.
On fera toujours bien de préparer la feptieme ;
cette préparation peut fe faire de deux façons, lorf-
que la feptieme même eft préparée; lorfque c’eft:
la bafe. V o y c^ ß f,. S t 6* 2 , F la n c . X V de mußq.
S u p p l.
La feptieme produit deux effets fur Toreille ,
d’abord elle détermine Ja marche de la bafe , qui
après cer accord veut retourner à la tonique ; ensuite
elle empêche qu’il n’y ail un repos fur la note
de la bafe , c’eft pourquoi on elTaya bientôt d’ajouter
une feptieme à toutes les triades où Toreille
auroit, fans cela, cru fentir un repos, & voilà
l’origine des dilTérens accords de feptieme.
Piiifqu’après l’accord de feptieme la bafe doit
palTer à la tonique ou du moins à une dominante,
par une marche de quarte en montant, ou de quinte
en defeendant; que fi Ton ôte cette feptieme on
charge l’effet de Tharmonie, parce que fa marche
n’eft plus abfolument déterminée, & que le repos
n’eft plus empêché, & puifqu’enfin cette feptieme
eft efl'entielle à l’accord & n’occupe pas la place
d’une confonnance, comme les autres dilTonances,
nous lui donnerons le nom de dißonance eßen-
liellt.
Jufques ici nous avons parlé de la triade fans en
diftinguer les differentes fortes, U eft lems de le
faire ; il y a trois fortes de triade.
I Celle dont la quinte eft jufte & la tierce majeure,
& qu’on appellera triade majeure.
x"*. Celle dont la quinte eftjufte 6c la tierce mineure
, & qu’on appellera triade mineure.
3°. Enfin celle dont la quinte eft faulfe &Ia tierce
mineure, & qu’on appellera triade diminuée.
Cette derniere triade paroît d’abord devoir être
dilfonante , Texpérience prouve le contraire, &:
Toreille prend très-bien la triade diminuée pour
S Y S
confonnante, quand elle eft placée fur le ton convenable
c’ell-à-dire, en majeur l'ur la note lénfi-
ble been mineur fur la leconde note du mode;
car ces notes n’ont point de quinte jufte dans Téchellc
du mode régnant, 6c Toreille trouve moins choquant
de prendre une quinte-fauflé pour jufte, que
d’entendre une quinte jufte formée par un dieze
tom-à-fait étranger au mode régnant. Il eft facile
de voir par tout ce qu’on vient de dire, que la triade
diminuée ne peut fe pratiquer que dans le courant
d’une phrafe , 6c jamais au commencement ni à la
fin.
Puifqu’ll y a trois fortes de triade, nous aurons
auffî trois fortes d’accords de feptieme fondamentaux
, & la feptieme pouvant auffi être majeure ,
nous aurons les quatre accords fondamentaux de
feptieme, qu’on trouve f ig . 6 , p la n e . X V d e Mujîq.
S u p p l. & qui fe fuivent à mefure qu’ils font plus
diflbnans.
Pour connoître donc tous les accords poffibles ,
prenez toutes les triades & leurs renverfemens, en
y pratiquant toutes les fufpenfions poffibles.
Ajoutez la feptieme à chacune de ces triades ,
renverfez-les & pratiquez toutes les fufpenfions
poffibles fur ces accords de feptieme & fur leurs
renverfemens, 6c obfervez que par ce moyen toutes
les confonnances & les diffbnances peuvent être
diffonances accidentelles.
Nous avons donc en tout quatre fortes d’accords.
I®. Les accords confonnans.
Les accords diffbnans qui ont des dlffo-
nances effentielles.
3°. Les accords diffonans qui ont des diffb-
nances accidentelles.
4'-’ . Enfin,ceux qui font combinés de deux derniers,
c'eft-à-dire, qui contiennent des diffonances
effentielles & accidentelles.
Mais toute Tharmonie ne confîfte qu’en deux accords
fondamentaux.
I®. La triade.
x°. L’accord de feptieme ou Taccord diffonant
effcntiel.
Les diffonances accidentelles n’étant que des
fufpenfions , ne peuvent paroître que dans le tems
fo r t , & fe fauver dans le tems foible, la bafe ref-
îant fur le même ton : les diffonances effentielles
peuvent paroître également dans le tems fort &
clans le foible, & fe fauvent toujours par une marche
de la baffe fondamentale.
Nous avons déjà dit que tous les intervalles peuvent
devenir des diffbnances accidentelles; voilà
d ’où vient qu’il y a un accord confonnant deJ jx te -
quarte 6c un diflbnant. V o y e ^ S l '^ 'lE , (^Mujique.^
S uppl.
Par la même raifon il y a une feptieme diflb-
nance eflcntielle, c’eft celle de Taccord de feptieme,
& une feptieme diffbnance accidentelle & dont
nous allons dire quelque chofe.
La feptieme accidentelle eft ou une oélave fuf-
pendue, dans ce cas la feptieme eft toujours majeure,
ou une fixte fufpendue, dans ce cas la feptieme
peut être majeure, mineure & diminuée.
Lorique la feptieme majeure fufpend Toûave,
;On lareconnoîtrad’abord, parce que rien n’empêche
de frapper d’abord Toélave au lieu de la feptieme.
V o y e i /t>. y , p la n e . X V de MuJlq. S uppl.
il en eft de même quand une feptieme fufpend la
fixte; on pourrolt d’abord frapper cette fixte. Voyc^
jîg . plane. X V de Mujjque
S u p p l, où pour épargner la place nous avons omis
la préparation des diffonances accidentelles, nous
contentant de marquer la note préparée d’une
iiaifon. .
Tom t
S Y S 8 7 5
Dans les n^. & q & â à z cet exemple , ôn remarquera
d’autant mieux la différence de la feptieme
accidentelle Sc de Telfenrielle, qu’elles s’y trouvent
foutes les deux, l’accidentelle eu égard à la baffe continue,
& Teffentielle eu égard à la baffe fondamentale.
Nous avons déjà remarqué que les diffbnances
accidentelles doivent fe fauver fur la même note de
la baffe , & dans le rems foible de la mefure : il
arrive cependant quelquefois qu’on prolonge le
fauvement d’une diffonance accidentelle juiqu’aii
tems fort f'nivant, & que par conléquent la note de
baffe change en même tems, ce qui donne à la diffonance
accidentelle Tair d’une diffonance effen-
rielle; mais on les reconnoît d’abord à ce qu’on
peut les omettre fans changer en rien Tharmonie
fondamentale. Voy e i f ’S- pi^tne. X V de Mufique.
S uppl. & remarquez qu’on qe peut prolonger ainfi
le fauvement d’une diffonance accidentelle , que
lorfque la note fur laquelle elle fe fauve appartient
effectivement à Taccord fuivam.
Lorfque dans Taccord de dominante tonique , foit
en majeur foit en mineur, on fufpend Toclave par
la neuvième , & qu’on ne fauve cette neuvième que
fur Taccord fiiivant, on obtient en omettant le ton
fondamental un accord de feptîeme qu’on pourroic
être tenté de regarder comme un accord de feptieme
effentielle. Voye^fig. 1 0 , n®. 1 & x , p lane. X V de
Mufiq. S u p p l. Effectivement plufieurs théoriciens ont
regardé Taccord de feptieme diminuée, qui provient
du fécond de ces accords, comme un accord fondamental.
D ’autres, à la vérité, fe font apperçus
que cela n’étolt pas jufte, & ont pris pour fondement
Taccord de dominante tonique , mais ils ont
regardé la neuvième comme diffbnance effentielle
dans cet accord, en quoi ils fe font trompés, car
on peut fauver la neuvième de Taccord fondamental
fur ToCtave , & la feptieme de Taccord qui en provient
fur la fixte, fans que la baffe marche , 6c fans
que la progrelfion de Tharmonie change, ce qui eft
directement oppofé à la nature d’un accord fondamental,
V o y e i {M u jîq u e .) S u p p l.
Il eft donc clair que tout accord de feptieme oîi la
baffe continue monte d’un femi-ton majeur fur une
tonique,n’eft autre chofe qu’ im accord de dominantep
dans lequel on a fufpendu ToCtave pa r la neuvième ,
& prolongé le fauvement jufque fur Taccord fuivant.
On pourra nommer cet accord de feptieme, accord
de feptieme impropre.
L’accord de feptieme diminuée, ou l’aCcord de
feptieme impropre qui réfulte de Taccord de dominante
tonique ne font jamais équivoques, mais un
accord de fimple dominante peut Têtre quelquefois
, & n’être au fond qu’un accord de dominante
avec neuvième, dont on a retranché le ton fondamental,
ou être un véritable accord de feptieme ;
dans ce cas c’eft Tharmonie qui précédé cet accord
qui doit terminer l’incertitude. Par exemple , dans
la f g . I l , n°. I , p lane. X V d e Mtijiq. S u p p l. Taccord
de feptieme fur le mi eft impropre, il provient d’un
accord de feptieme fur u i avec la neuvième qui fe
fauve fur la tierce de Taccord fuivant ; mais dans la
jig , 11 , 2 , Taccord de feptieme fur mi eft un
véritable accord de dominante.
Voici un cas où Tharmonie qui fuit Taccord de
feptieme indique s’il eft cft'entiel ou impropre : dans
la f ig . I l , n ^ .p , il eft clair que la feptieme eft effen-
tielle, & quelle n’eft qu’accidentelle ou impropre
dans la f ig . 1 1 , 4.
L’accord de feptieme effentielle fur la dominante
tonique étant le plus parfait des accords diffbnnans ,
& Toreille pouvant lefaifir avec facilité, on peut
omettre la préparation de la feptieme dans cet accord
feulement, il faut faire attention que la feptieme
Toélave du fon fondamental ne faffent pa.^
S S s s s j)
1