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celui de !a tragédie ; mais encore faut-il que les parties
f.iücm un tout, ë c que les details forment un
enfemble. L’épiiode d’.Anuido cil rcxeinplc de ia
liberté légitime dont les poètes peuvent ulér. La
délivrance des liviix laints d l i’adlion de ce poème,
& les charmes d’une enchantereirc qui prive l’armée
de Godcf.oi de fes héros les plus vaillans , concourent
à nouer l'aclion en même tems qu'ils rembdlil-
lent, au lieu que répilbde d’üünde & de bophronie,
quoique touchant en lui-inéme, d l hors d'eeuvre cC
ne tient à rien.
l-’ope compare le poeme épique à un jardin : a La
)• prlncii>ale ailée d l grande longue, di il y a de
» petites allées où fon va quelquefois lé délaiVer,
» qui tendent toutes à la grande ». Si l’on conlidere
amfi l’épopée , il d l évident qu'il n’y a plus cette
u/.’ùi: d’où dépend l’intérét; car d’allée en allée le
jardin de Lope fera bientôt un labyrinthe ; & comme
il n’en d l aucune qu’on ne pût fuirprimer fans changer
la grande, il n’en cil aucune auul qui ne pût
mener à de nouvelles routes nmltipliécs û I’inlini.
J’aime imeuv riinagc du lieuve dont les obilacles
prolongent le cours, mais qui dans fes détours les
plus longs ne cctle de luivre la ponte : il lé partage
en ïamcaux , forme des îles qu’jl embraiie , reçoit
des torrens , des ruiireaux, de nouveaux fleuves
dans Ion fein. Mais iblr qu’il entre dans l’Ücéan par
une ou phifieurs embouchures , c'eil toujours le
même lieuve qui fuit la meme impulllon. ( AJ. Ma r -
MoxrRj.. )
UNJV (bQUE, ad’. ( Majiquc. ) Les conformances
umvcquci iom ioclave & les répliqués, parce que
toutes portent le meme nom. Ptolomee fut le premier
qui les appclla ainli. ( 5 )
V O
VOCA L , adj. {M iifu jru .^ qui appartient au chant
des voix-. Tour de chant v o : .ü ; M u fiq iu \o:aU. ( 5 )
^ ) On prend quelquefois
fubuantivoment ce: adjcclif pour tvpniner la partie
de la mulique qui s’exécute par des voix. Les fy m -
ph:Aucs d'u n ; :l opera fo n t bien f a iu s , mais Li
v o .aU e ; l m.:nvatje. { S )
v_0 . 1 UKL q:u murclu fe uU , ( MJehanique. ) Un
proteireur du college de L Trinité de Üublin imagina
, il y a quelques années,une volrme qui m.ircboic
feule , (ans cheval. On voit cotre ingenieiife machine
lur la planche I I , Jîp. q id S de Alcchanique dans
t e SuppIImcnt.
,Sur le milieu de l’elîîcii de devant E F (ƒ" , 5 ) ,
ell une lanrernc garnie tout autour de fufeaux , fur
lefquels mordent les dents d’une roue horizontale G
laquelle ell traverlée par une manivelle de fer//L,’
dont le mouvement fait tourner la lanterne les
deux roues de devant.
Les deux roues de derrière B B (Z^-. 4 ) , font
emboîtées de façon que l'une ne peut tourner fans
l’autre; entre-deux lont deux autres petites roues
, placées dans un caiflbn qui ell derrière la
chajle i uu-defibs ell un rouleau L'/’ , attaché à l’impériale
, lequel traverfe une poulie /f, fur laquelle
palîe une corde , dont les e.xtrémités font attachées
à deux planches S T , fur ces deux planches font
deux plaques de fer qui mordent dans les deux petites
roues Q Q_ i Si les font tourner.
Voici le moyen qu’on emploie pour faire marcher
cette voilure ; celui qui ell dedans le faifit de la manivelle
pour la diriger, tandis qu’un autre qui eft
fur le liege , pelant alternativement fur les planches
qui lont derrière , fait que les plaques quelle portent
mordent dans les petites roues , & fait tourner
les grandes plus ou moins vite, felon le plus ou le
motus de mouvement qu’il leur imprime avec les
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pieds. (^Ccc .-jrude e jl tiré des J o u rn a u x ylnglols . &
traduii p ar F . )
\01XUUE ou CH,\ISF. ROULANTE, avec laquclU
un hommi qui a perdu fu fa g e d-: j d Jambes pcuc f c
merrer jh i-u Jm e Juns c h e v a t ju r les grands Jiemins\
( Meeka/uque. ) L aiiteiu' de cette nuiehiiie inger.ieu-
Ic , M. Hroaicr , qu’une inlirmité avoir privé d’alTe-/.
bonne heure de l’ufage de les jambes , a occupé le
loùir lorcé de ia lituation à récucle des m.mhémati-
quos, qui lui ont rendu , pour ainli dire, le mouvement
progreilit liont il étoit privé ; comme fa famé
ctoit troi-bonne d ailleurs & les br.is très- vigoureux,
il a conçu le ddléin d’un-.- chailé qu’il pour-
roit faire mouvoir avec des manivelles ; il a calculé
la force qu’il y pourroit employer, ce que les did’é-
rens Irottcmens en pouvoiem faire perdre,la rélilbm
ce que la vou u re , chargée de Ion poids, eprouveroie
dans les chemins unis, moutansou defceiidans, & ilu
trouvé qu’illui reüoii encore feltifamment de forces.
11 a do.nc ùit exécuter fa voiture avec la plus
grande attention ; il a fait la pins grande p.irric des
iiiouvemens lul-mcme , ë c n’a rien négligé pour y
introduire tous les avantages dont une ^execution
parfaite pouvoir la rendre fufceptible ; aiilli n’a-t-il
rien eu à rubaîtro de Ibn calcul, la machine fnp-
plce parfaitement û l’organe qu’il a perdu, & lui
rend une grande partie des avantages dont il fein-
bloit devoir être privé pour jamais ; exemple bien
]moprc û faire voir quelles rcliburccs l’cüide des
mathcmatlcjues & de la pliyliquc peut procurer à
ceux qui s’y appliquent, &L combien ces fcienccs
font dignes de l’attention 6 i du travail de ceux qui
ont reçu de 1 Auteur de la nature un genie propre ù
y pénétrer. On voit une rcprcléntation de cette
chailé roulante fur la p lanche /. de M é ch a n iqu e , dans
ce Supplément.
La_/zg/nv I prefente les deux grandes roues qui
ont 44 pouces de diamètre ; le moyeu qui a y pouces
, ell garni d’un canon de cuivre , & enfuite tourne
fur Ion axe & fur celui des rais, lefquels ont un
pouce de grolléur, i k des cpaulemens à chaque
bout, ils font vifl'és dans le moyeu &c attachés à la
jante avec des vis de fer : cette jame d l toute d'une
piece , 6 i les deux bouts lont affemblcs l’un fur l’autre
à queue d’aionde : Je bandage ell aulfi tout d’une
pièce» lient a la jante avec des clous à vis
écrou. Les rouleaux ont 39 lignes de diamètre &: 12.
d’épaiHéur, avec des paliers de cuivre ; les tourillons
lont placés fur les rais à égales diHances ; ils
font tout nés & attachés aux rais & fur l’anneau plat
a\’cc des écrous.
Le fiipport de l’arbre de la manivelle efl garni de
deux paliers de cuivre , 6c to-Temenc attaché aux
brancards avec des boulons à vis ik écrou. Le pignon
a 7 pouces 4 lignes de rayon vrai , 2 pouces d'en-
grénage, 2 lignes de jeu , & les dents 4 pouces lo
lignes dans leur plus grande largeur ; ce pianon ell:
attaché fur un qiiarré de l’arbre de la manivelle avec
deux plaques qui le croifent û angles droits.
La petite roue ell conllruiic comme les grandes ;
fa tige perpendiculaire tourne fur un pivot renverfé ,
& dans un palier de cuivre placé dans une piece de
fer , attachée aux points d , a [p F . 2 ) , de la tra-
verle du brancard , 6c a l’ailiicu jjar le moyen <ie la
tringle/?, b. Au-devant des brancards il y a des
étriers de fer, alin déplacer le brancard pour le
cheval, demeredes jroignees de fer pour poulî'cr;
h ell un cric avec fa déteme pour lâcher le brancard
6c le cheval û volonté.
La f i ‘y. 2 fait voir railïïeii , qui a 4 pieds de long,
14 lignes d’écarriOage au milieu : les bras font tournés
6l ont la figure des cônes tronqués de 8 & i i
lignes de diamètre , garnis de rondelles de fer 6c de
cuir; il eft cncaftré deftus les brancards, 6c foiuemi
É
V O L par deux plaques de fer, attachées avec deux bottions
à vis & écrou. Les brancards font ceintrés de
4 pouces , ils ont deux pouces de largeur , & 2
pouces & demi d’épailTeur : ils font liés à la traverfe
avec des boulons à vis 6c écrou. Les foupentes font
attachées fur la traverfe 6c fur les deux crics , lef-
quels font foutenus en l'air par une tringle de fer
qui fe levé fe bailTe par le moyen d’une charnière.
La clinife fîgnre j , porte une tige cclntrée, fur
laquelle il y a un parafol qui s'attache auHi au bout
des brancards avec des cordons. Cette chail'e peut
s’avancer 6c fe reculer, elle ell liée à vis & écrou
fur quatre traverfes qui portent lur ces loupenies.
Le marche-pied d l attaché par en haut à vis, iltr une
de ces traverfes 6c au milieu de la longueur, par
deux tringles qui tiennent à deux autres traverfes.
La portion de jante , pour empocher ia chailé de fe
renverfer , cil attachée û charnière au marche-pied,
&c elle fe hauffe 6c le baifl'e par le moyen d’un arc
de fer qui s’arrête en différens points.
Toute la voilure peut fc démonter : rinventeur
s’en eft fervi pendant huit mois 6c plus, lans que rien
fe dérangeât ; 6c ce qui peut s’uler à la longue, peut
aifément fe réparer. Foyc^^ le tome I F des Mémoires
préjdités à racadérriie royale des Sciences de Paris^ d 'ou
ccc article ejî extrait,
V O L , f. m. ( terme de Blafari. ) deux ailes d’oi-
feau étendues & jointes enfemble , dont les bouts
s’élèvent vers le haut de l’é c ii, l’un à dexire, l’autre
à fenefti'c.
Une aile feule fe nomme derni-vol.
Il y a quelquefois plulieiirs vo ls ou demi-vols
dans un écu.
P'oL ahai^é fe dit d’un v o l , dont les bouts des
ailes, au lieu de s’étendre vers le haut de l’écu , font
au contraire tournés vers le bas.
On nomme atilfi le v o l d’un aigle, lorfqu’il fc
trouve abai[jé.
Du Collai de Verines, de Salnt-Benîgne, en
Bourgogne ; d 'a y tr au v o l d'or.
Pidoii de Sainc-Olon , à Paris ; d'a^ur à trois vols
abaijfés d'argent.
Grain de Saint-Marfault, en An'iou ; de picuU s à
trois dirni-vols d 'o r , Us deux en c h e f ajj'rurités.
La Müthe de la Mothevillebret , en Tom-alnc
d'argent à l'a igle au v o l abarjfé d ’a z u r , becquée &
mirnbrée de gueules. ( G . D . L . T . )
VOLANT , TE , adj. ( terme de B ia fo n . ) fe dit des
oifeaux qui femblent voler.
Olivari de Campredoii, en Provence; d 'a \ iir à
trois colombes d'argent , volantes en bande ; la premiere
ayan t en fon bec un rameau d 'o liv ier d ’or. { G . D . L . T.)
VOLUME, ( Mufîque. ) Le volume A'w ne v'oix cil
l’étendue ou rimervalle qui eft entre le fon le plus
aigu 6c le fon le plus grave qu’elle peut rendre. Le
volume des voix les plus ordinaires cil d’environ huit
à neuf tons; les plus grandes voix ne pafi'entguere
les deux oélaves en ions bien julles 6c bien pleins.
( ^ )
* § VOLUTE, { rirchiieclure.') Plufieurs favans
archiieéles ont cherché la méthode de tracer la vo-
Z/z/u’ ionique, afin de lui donner la foi me agréable
qu’on remarque dans les chapiteaux antiques ; car
l’on ignore encore de quelle manière les anciens s’y
font pris pour tracer ce bel ornement. L'on a donc
regardé long-tems la defeription de la veZrzci; comme
un problème interefl'ant, dont les architciles ont
donne des folutions plus ou moins incxadles, jnf-
qu’à celle que Goldman a imaginée (</) , 6c qui a etc
(.1) Chambers prétend que c’ctl celle de Vimive qui avoir
été long-tems perdue. Palladio eu a donné une autre qui le
trouve lur h planche IFd'ArchueHurc ,fie. i ,daiis ce Suppl,
Tomeir,
V O L 9 9 5
trouvée d’une précifion géométrique fi grande 6c fi
téconde, quelle donne non-feulement la confiru-
éhon de la volute extérieure, mais encore celle de ia
volute intérieure, qu’on nomme liJUl de la volute.
Cette méthode a été univerfellement adoptée ; c’eft
celle que l’auteur de Vartide V o lu t e , dans le Dili.
rai(. des Sciences, &c. enfeigne d’après Perrault ; mais
le defaut de figure fait qu’il eft très-diiRcile de la
bien comprendre ; 6>C d’ailleurs il n’y eft pas fait
mention de la confiruélion du contour intérieur de
la volute : point aufii elTentiel que le contour extérieur.
C ’ell pourquoi nous avons cru devoir y fnp-
pléer ici ; 6c jioLir ne point répéter , nous en varierons
la formule, en l’accompagnant de la fig. 8 ^
planche II. d'Architcclure, dans ce Supplément, 6- de
lajig.ç).
Ayant déterminé la grandeur du modèle qui doit
fervir à rcgler l’ordonnance ionique, on le divifera
en dix-huit parties égales, comme il doit l’étre dans
cet ordre; on tirera enfuite une ligne F H , à laquelle
on donnera feize de ces parties , c’efl-à-dirc, un
module moins Jeux parties. Dans cette ligne on déterminera
le point L , éloigné de neuf parties du
point A , &d e fep t parties ou minutes du point//.
Ce point L fera le centre de l'oeil de la volute ; de ce
point on décrira un cercle, dont le rayon aura une
minute , 6c par conféquent Ibn diametre I K en aura
deux : la ligne / F en aura huit, 6c la ligne K H eu
aura fix, proportion prderite par Vignole d’après
l’antique. Divifez les rayons / / 6c L K , chacun en
deux parties égales , aux points i & 4 ; & fur cette
ligne I 6c 4 décrivez le quarré i , 2, 3 ,4 , dont le
côté fupérieur 2 ,3 , doit toucher la circonférence du
cercle. AbailTez enfuite fur le point L les obliques
X L 6c L ; divifez la bafe i , 4,en fix panics égales,
afin d’avoir les points 5 , 9 , 1 2 ,8 ; fur la ligne 5,8,
conllriiiléz le quarré 5 ,6 , 7 & 8 ; & fur la ligne 9 ,
12 , conllruifez l’autre petit quarré 9 , 1 0 , 11 , 12;
alors vous aurez trois quarres qui vous donneront
douze angles droits, douze centres, dont vous vous
fervirez pour décrire le contour delà volute de la
maniéré que nous allons voir , après avoir jirolonoé
à dilcrétion les côtés des quarres comme fur la
figure.
1. Mettez une pointe du compas fur le point i ,
6c ouvrant l’autre julqu’au point F , avec cette ou-
vert.ire décrivez \c quart de cercle FxM, le plus extérieur
6c le plus grand de la volute.
2. Mettez une pointe du compas au point 2, & de
l’ouverture i M décrivez le quart de cercle M / { .
_ 3. Portez la pointe du compas au point 3 , & de
l’intervalle 3 R décrivez le quart de cercle R F .
4. Du point 4 , comme centre, avec une ouverture
de compas égale à 4 F , vous décrirez le quatrième
quart de cercle F Y qui achevé la premiere
circonvolution de la volute.
5. Mettez la pointe du compas fur le point 5 ,
comme centre, 6c de l’intervalle y Y décrivez le
quart de cercle TA^qui commence la fécondé circonvolution.
6. Du point 6 , comme centre, avec une ouverture
de compas égale à 6 décrivez Je quart de
de cercle N P .
7. Portez une des branches du compas au point 7 ,
ouvrez l’autre jufqu’en /*, 6c décrivez le quart de
cercle P T .
8. Du point 8, comme centre , 6c de l’intervalle
8 T décrivez le quart de cercle T
9. Prenant le point 9 pour centre , 6c donnant à
rouverruredu compas la ligne g^, décrivez le quart
de cercle ;; 0.
10. Mettez une pointe du compas au point 10, &
avec l’intervalle l o O , décrivez le quart de cercle
O Q .
K K K k k k ij