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vingî-qii2ti*e heures en vingt-ciuatre heures. Dès les
premières fix heures, je trouvai une très - petite
quantité de lymphe cpanchce entre les mulcles qui
entourent la patte; ehe devenoit enfuite plus abondante,
& le période en étoit aulTi arrolé. Entre
vingt-quatre ée trente-fix heures elle étoit irès-co-
pieulè ; le périolle qui en étoit gonflé , fe détacha
de l’os avec une très-grande facilite , & on ramaf-
foir de la furface de l’os même une certaine quantité
de gelée très-tendre ; les attaches des mufcles,
des tendons, des ligamens, & c . étoient bien affoi-
blies, & répiphyfecommetiçoitàvaciller fur le corps
de l’os. Dans la fuite le période fe tuméfioit conûdé-
rablement par la même lymphe ; elle prenoicinfenfi-
blementde la confidance, elle devenoit comme de^a
geléeà demicartilagineufe, puiscartilagiiieufe, & enfin
s’ofTifioit entièrement ; l’os étant formé, l’épiphy-
fe, le période, les ligamens, & c . fe détachoient fuc-
celfivement tout-à-fair, & le nouvel os fe trouvoit
dans l’entre-deux des lames du période ; mais la
lame intérieure n’étoit pas apparente , tant que la
matière de l’offification n’étoit qu’à deini-cartilagi-
neiile, parce qu’elle fe confondoit avec cette matière.
On voit par cet expofé , que la gelée qu’on ra-
maflbit d’abord de la furface de l’os, fe trouvoit hors
du période. Il faut remarquer pareillement que le plus
grand nombre des pigeons, dans le premier tems ,
étoit inondé tellement de lymphe )ufqu’au bas ventre
& à la poitrine, que ceux qui en étoient attaqués
péridbient tous. Pour éviter ce gonflement, je nouai
le. bandage fur l’os faillant, de maniéré que la plaie
la patte fe trouvoient couvertes fans être ferrées ;
malgré cela il en péridbit encore, mais bien moins
que quand je bandois toute la patte.
Juf'c|u’aîors, comme j ’avois coupé la patte au bas
du liù ia , je n’avois vu que le détachement confécu-
tifde l’épiphyfe fupérieiire ; pour voir celui de l’inférieure
, je caffal le n6ia dans fon milieu, je fis une
incifîon longitudinale à la peau, fur la fradure, &
je ployai de telle forte les bouts des deux morceaux,
qu’ils fortoient par l’incifion ; ainfi une fonde fut introduite
dans l’un & dans l’autre pour détruire entièrement
la moelle. Je remis enfin la fradure, &
le nouvel os fe régénéra d’un bout à l’autre, &
l ’épiphyfe inférieure fe détacha de la mêrne maniéré
que la fuperieure. On voit dans la fig . 6'. le û b ia
primitifcafTé en d e , on avoir introduit la ionde parles
ouvertures c c , d d , répiphyfe b h s’etoir détachée
de la furface c c. Cette expérience fut répétée nombre
de fois, je remarquai que les pigeons périf-
foient bien plus facilement que quand je coiipois la
parte. La même choie eft arrivée dans les dindons,
dans les canards, dans les cochons de lait, dans les
chiens, je cherchois un moyen de détruire la
moelle, fans que cette opération fût aulTi dange-
reufe pour les animaux; je croyois que l’amputation
de la patte ou la fradure que je faifois au tibia
étoit la principale caufe de leur mort; j’eus lieu de
reconnoître le contraire.
Je commençai par faire dans les chiens une inci-
fion longitudinale à la peau fur la partie intérieure
t e moyenne du tibia où il n’eft couvert que des té-
gumens ; je fis enfuite un trou oblong avec la pointe
des cifeaux fur l’os même jufqu’à la cavité de la
moelle, pour la détruire entièrement en haut & en
bas, avec une fonde canelée. Je n’ai pu fauver aucun
des chiens qui ont fubi cette operation ; ils pé-
riffoient tous entre le quatrième & le cinquième
jours ; la mort même étoit accélérée par les foins
que je prenois pour les en préferver. Ainfi je défef-
pérois de parvenir à leur rendre l'opération moins
meurtrière, quand j’imaginai de faire la deftrudion
de la moelle peu à peu & en différentes fois, c’efl-
à-dire d’en détruire d’abord une petite portion, puis
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une autre quatre à cinq jours après, mettant toujours
le même intervalle jufqu’à ce qu’elle fût entièrement
dctniite. J’injedois deux ou trois fois par jour la cavité
médullaire de l ’os, afin que la putréfaélion de
la moelle détruite ne fut pas nulfible à la famé de
l’animal, & je prenois garde d’ouvrir immédiatement
les dépôts qui le formoient quelquefois
très - promptement. On v o it, ( 7 . ) le trou
A B que je fis au tibia d’un grand chien jeune; la
moelle fut détruite d’abord dans le feul elpace A E
avec la Ionde C D . Au bout de fept jours une nouvelle
oflification qui rempliffoit intérieurement la
cavité cylindrique de la moelle depuis A juiqu’à F ,
empêcha le pafi'age de la fonde pour en détruire une
autre portion vers la partie lupérieure A G . Au
bout de 27 jours je tuai l’animal, & le nouvel os
s’étoit formé feulement autour de la portion Z’ / ,
(j%- 9 - ') ob j’avois détruis intérieurement la moelle
par le trou K L . Cet os a été fcié luivant fa longueur,
& on le voit dans les fig . 10 & n ; \^Jïg. 8
repréCente l’intérieur du tibia dans l’état naturel,
pour en faire la confrontation avec les deux fiinires
que je viens de citer. Dans celles-ci, la portion ^ .5 ( 7
de l’ancien l'/éiû étoit contenue comme dans une gaine
dans le nouvel os D F £ ; cette même portion A B C
de la fig. //.a été retirée du nouvel os, S-: on la voit
dans la fig . vj. de maniéré que le nouvel os ell relié
tout feul en Z? ƒ’ £ dans la f ig . 12. p l . V l î l . Le pé-
riofle Ai .y (77/. F I L f ig . /o, yy , &/»/. F l i l . fig , ,2 . )
étoit extrêmement gonflé d’une matière à demi car-
lilagineule 6 i de l’épaifl'eur qu’on voit dans ces figures
; mais quand les os furent defféchés , il fe dégonfla
& il reffcmbloit alors à une membrane. Le
noyau offeux qu’on voit en L appartenoit à ta n c ien
tibia , & il le trouva incorporé au nouvel o s , ayant
confervé fa vie pendant que la portion A B C étoit
entièrement delTéchée. G H eO . la nouvelle produétion
olTeufe qui rempliffoit cet efpace de la cavité médullaire.
Enfin I {p L F l l . f i g . n . t c p l . F l l f i f i g . ,2.)
ell le trou qu’on voit extérieurement en L K dans
la f g . ç).
Dans les figures 1 4 & t S de la p l . F U I . ell repréfenté
le tibia d’un autre chien, dans lequel j ’avois détruit
la moelle en différentes fois par le trou A B , C D ;
j’en avoi.s détruis la plus grande partie en haut & en
bas, mais je n’étois pas parvenu à la détruire entièrement
vers les deux extrémités, parce que le chien
mourut au dix-feptieme jour. Les épiphyfes E F
s’étoient détachées, & le nouvel os formé en dehors
de la maniéré qu’on voit dans les figures.
Avant de finir, je rapporterai une autre expérience
, dans laquelle j’ai détruit le périolle externe
fans toucher à la moelle ; je coupai circulairement
les chairs jufqu’à l’o s , vers la moitié du tibia , à un
jeune pigeon, enfuite je mis à nud la moitié inférieure
de cet os , je grattai le périolle & je coupai
le pied dans l’articulation avec le tibia. Au bout de
dix jours, une incrullation olTeufe s’étoit formée
extérieurement fous les chairs qui n’avoient pas été
coupées depuis fl a {fig . bb . Un nouvel
os s’étoit formé aulü dans la cavité médullaire de
la moitié inférieure de l’os fur laquelle on avoir
gratté le périolle extérieurement. Dans l^fig . 1 7 où
l’os a été coupé par la moitié, fuivant fa longueur,
on voit l’incrullation extérieure e n t n , l’os intérieur
en e c & fon épailTeur en i . Ce dernier a été retiré
en entier du dedans du tibia^ & on le voit dans la
fis-
Il feroit trop long de rapporter toutes les autres
d’expériences que j’ai faites à ce fiijet ; c’ell alTez
d’avoir donné une idée des principales, afin d’engager
les chirurgiens à les fuivre pour le bien de l’humanité.
Combien d’amputations ne pourroit- on pas
épargner, de quelle utilité ne pourroieni-eJles pas
f I il ; i
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devenir ces expériences, pour le traitement des maladies
des os.!* Je viens d’apprendre avec un plaifir
infini que M. David, chirurgien en chef de l’Hôtel-
Dieu de Rouen , & gendre du célébré M. le C a t ,
a extrait des tibia entiers dans l’homme, & qu’un
nouvel os cil refic à la place ; il va nous donner
deux volumes fur cette matière, ainfi qu’il me l’a
marque lui-même. Le public les attend avec impatience.
{Cet article eß de M. Tr o jA.^
TIFA , ( Luth.') efpece de tambourin des habitans
de rile d’Amboine. Le tifa tient la même mefure que
les grands gomgom. T a ta bo an g , {Luth.')
Suppl. Le tifa n’ell couvert de parchemin que par le
haut, l’autre bout ell ouvert. Foye?^ fig. a j £• 27 ,
planche III. de Luth. Suppl. ( F. D . C. )
§ TIRADE , ( Mufique, ) On dillinguoit encore
d’autres fortes de tirades ou de tirata. T ir a d e ,
( Mufique. ) dans le Dici. raifi. des Sciences, &c.
La tirata mena qui confilloit en quatre notes
diatoniques.
1°. La tirata defiettiya qui palïoit la quinte fans
atteindre à l’oftave.
3°. La tirata perfietta qui atteignoit précifément
î’odave.
4°. Enfin la tirata augmentata qui paffoit l’odave ;
toutes ces fortes de tirades étoient afeendantes &
defeendantes. Dans l’ouvrage d’où j’ai tiré cet article
, les adjeélifs defettiva , perfetta & augmentata
étoient en latin; j’y ai fubllitué les mots italiens à
caufe du fubftantif liraia qui n’ell point latin.
{ F .D .C . )
TIRES , f. f. plur. ( terme de Blafion. ) rangées de
carreaux qui fe trouvent fur un chef, une fafee, une
bande, un chevron ou autre pièce échiqiietée : on
nomme en blafonnant le nombre de tires.
Grivel d’O u roy, en Berry ; d'or à la bande échi-
quetéc de fiable & d'argent de deux tires.
Hamelin cl’Epinay, en Normandie ; d’argent au
chevron éckiqueté de gueules & d'or de trois tires.
( G. D. L. T .)
TITUS , ( Hiß. 7?o//y.) Cet empereur, furnomme
l'amour & les délices du genre humain, étoit fils de
.Titus Vefpafien, dont il fut le fucceffeur à l’empire. 11 fut élevé à la cour avec Britanniens , & leur éducation
fut confiée aux mêmes maîtres. Leur amitié
formée dès l’enfance n’éprouva aucune altération :
ils étoient affis fur le même lit, lorfque Britanniens
futempoiionné; Titus même goûta du fatal breuvage,
dont il fe reffentit le relie de fa vie. La mort qui enleva
le jeune prince, fit mieux éclater la tendreffe
reconnoiffante de Titus qui érigea à fon ami une
flatue d’or dans fon palais, une autre d’ivoire
qu’il plaça dans le cirque où elle fut confervée pendant
plulieurs fiecles. La nature l’avoit comblé de
tous les dons ; fes graces touchantes tempéroient là
gravité naturelle. Sérieux fans être auüere, ilinfpl-
roit également l’amour & le refpcfl : fort & vigoureux
, il ctoit infatigable dans tous les exercices du
corps où ilfignaloit fon adreffe. C’étoit en variant
fon travail qu’il trouvoit du délaffement : il fit de
grands progrès dans les langues grecque & latine,
dont il pofféda Tatticilme & rurbamté. La mufique
fl propre à adoucir les moeurs, fit fes délices, & il
excella fur-tout à pincer la harpe. Les poemes qu’il
compolà dans fes loilîrs , auroient fait honneur à
ceux dont la poéfie ctoit l’unique occupation. Cc
lut dans la Germanie & l’Angleterre qu’il fit fon ap-
premiffige d’armes en qualité de tribun. La multitude
des monumens qu’on lui érigea dans ces provinces,
& qu’il ne follicita point, fut un tribut de la recon-
rioliTance publique. La guerre étant terminée, Il fe
confacra aux fondions du barreau où il fe diftingua
par fes talens ôc plus encore par fon intégrité. Il
époufa Aricidie , fille d’un chevalier romain qui
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avoit commande les gardes prétoriennes. Etant
morte fans lui donner d'enfans , il contraéta im fécond
mariage avec Maria Fulvia, aulTi illuûre par fa
naiflancc que par fa modeftic : il fit divorce avec plie
après qu’il en eut eu une fille. Cette inconfiance fit
juger qu’il n’étoit point indifférent au plaifir de l’amour;
mais clans ces fiecles corrompus, l’impudicité
avoir tellement infedé tous les coeurs, qu’on ne
la mettoit plus au nombre des vices. accompagna
fon pere en Judée, où il eut le commandement
d’une légion ; les deux plus fortes villes de cette province
furent fubjuguées par fes armes. Il fut arrêté
dans le cours triomphant de fes profpérités, pour
aller u Rome féliciter Galba fur Ion avènement à
l’empire. Étant abordé à F->aphos, l’orade de Vénus
lui prédit fa grandeur future, & fur la foi de cette
promefle, il n’ofa continuer fon voyage, clans la
crainte que cette prédidion ne lui devînt funefie à
Rome. Son pere parvenu à l’empire , lui laiffa la
conduire de la guerre de Judée qu’il termina jiar la
conquête de Jérufalem. Les légions témoins de fon
courage, le proclamcrent empereur. En vain il re-
jetta cet honneur , il n’en fut pas moins foupçonné
d’avoir prétendu à l’empire d’Orient; d’autant plus
qu’en abordant en Egypte, il avoit ceint fon front
du diadème des rois , le jour ovi l’on fit la confécra-
tion du boeuf Apis dans la ville de Memphis. Ce fut
pour dilfiper ce foupçon injurieux à fa gloire qu’il
s’embarqua furtivement lùr un vaiffeau marchand
pour fe rendre fans fuite & fans efeorte à Rome, où
Ion pere fut agréablement furpris de fon arrivée imprévue.
Depuis ce moment, il fut affocié au gouvernement
de l’empire ; il exerça conjointement avec
Vefpafien la charge de tribun, 6c il l’eut pour collègue
dans fes fept confultats. Ce fut le feul tems
de fa vie où Une ménagea point afl'ez les intérêts de
fa gloire; févere jufqu’à la cruauté, il fit affalliner
tous ceux dont la fidélité lui paroifloit fufpcéle. Aulus
Cincinna , perfonnage confuJaire qu’il avoit invité à
fouper, fut mafiàcrc par fes ordres, en entrant dans
la (aile du fefiin. Tant de meurtres rendirent leur
auteur l’exécration du public. Ty/w fumant du fang
des principaux citoyens, fut élevé à l’empire dans
ces odieufes circonllances. Rome tremblante crut
qu’on alloit renouveller les mêmes horreurs qu’elle
avoit éprouvées fous Caligula & Néron. Ces finiftres
impreffions furent bientôt effacées. T itu s devenu
homme nouveau, fe dépouilJa de toutes fes affections
vicisufes ; fes profufions modérées ne furent
plus que des libéralités judicieufes & réfléchies ; fes
foupers qu’il prolongeoirjufqu’au milieu de la nuit
avec les plus infignes débauchés, n’offrirent plus
que des exemples de frugalité & de tempérance ;
maître de fes palüons, il fit taire fon amour pour
Bérénice qvi’il renvoya dans fes états par délicatefie
pour les Romains qui auroient murmuré d’obéir à
une reineétrangere. Les impofitions furent adoucies,
6e chacun jouit fans inquiétude de fes héritages. Sa
magnificence éclata par un nouvel amphithéâtre
qu’il fit élever, & par les dépenfes des combats de
gladiateurs contre lefquels il fit lâcher cinq mille
bêtes farouches, dont ils firent un horrible carnage;
il offrit encore le fpeélacle d’un combat naval. Les
nouveaux céfars avoient coutume de reprendre les
biens que leurs prédéceffeurs avoient cédés à leurs
favoris; il abolit cette avare coutume , & chacun
refia potTefTeur tranquille des biens qu’il avoit obtenus.
Jamais on ne l’aborda fans té retirer comblé de
les bienfaits ; il avoit coutume de dire qu’on ne devoir
pas s’en aller trific, quand on avoir parlé à fon
prince. Un jour qu’il fe louvint de n’avoir obligé
perfonne , il s’écria : mes am is, f ia i perdu la journée.
Les malheurs dont l’Italie fut frappée par l’embrâ-
lemcnt du mont Véfuve, 6c l’incendie de Rome
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