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h dieu fe cbarge de gouverner lui-même l’état d Ar-
cos iiii'qu’à CV qu ()/(/^ y revienne régner en roi
-oaiiinlci^ glorieux. T e ld l le lujerdi le dénouement
ilel.i tragcdte d'O/'^//.; dans Euripide. Mene-
L A S , .Su/’f/ . ,, , , .
Orcfic le rend à Atlienes, & le met d abord ious
la proteaion de Minerve : la dcellé veut qu’il loit
jiujc d.ms les formes par des Athéniens choilis, qui
jureront de prononcer fuivant l’équiio. Apodon entre
en caille en faveur de racculé : il avoue qu’il a commande
à de tuer fa mere; mais il ajoute^que
tous lés oracles iont les décrets de Jupiter meme.
« Quoi y répliquent les furies , Jupiter vous a inf-
» pire d’ordonner le meurtre d une mere pour ven-
•!< ger un pere mon Ou i, du le dieu car la moit
» d’un héros 6c d'un roi doit être confidcrée avec
» d’autres yeii.v que celle d’une indigne épouie»>
Alinerve ordonne qu’on aille aux voix : les lulîrages
pour 6c contre le trouvent en nombre égal : 6c la
déefïé qui aaufTi droit de fuftVage, donne le fien k
(Rejh, 6c le renvoie abfous ; il fut même expié par
le roi Démophoon.
Malgré ce jugement, les furies ne le quittent
point, 6c ne ceflént de le tourmenter. Dcfefpéré
de fa finiation , il retourne à Delphes, réfolu de fc
donner la mort, li le dieu qui ctoit caufe defon malheur
ne devenoit l’auteur de fon falut. Apollon lui
ordonne d’aller dans la Tauncle, d’y enlever la fta-
tue de Diane clef'cendiie du c iel, 6c de la porter^ a
Athènes, qu’i\ cette condition il fera libre de fes fureurs.
OrejU exécuta l’ordre; 6c a fon retour les furies
Tayaut quitté, il vécut en repos, 6c remonta
pailiblement fur le trône de Ibn ]x;re.
Orejk époula Hermione, Hlle de fon oncle Mé-
nélas, 6c joignit le royaume de Sparte à ceuxd’Ar-
gos 6: de Mycenes. Euripide le rend encore coupable
de la mort de Pyrrhus, à qui il enleve Hermione.
Apres la mort d’Hermione, OreJ}e epoufa
Erigone, la l'ceur-uiérine : elle étoit fille d ’Egiftlie
6c de UytemiK-lfre. 11 en eut un fils, nommé Pen-
thile,qui lui fucceda. OreJ^e vécut quatre-vingt-dix
ans, dont il en régna l'oixante-dix : il mourut, dit-on,
d’une piquure de ierpent, dans un voyage qu’il fit en
Arcadie.
Paiifanias nous apprend encore une circondance
finguliere de l’hilloire d’Or^/?£. Non-content d'eire
abfous par le jugement deTaréopage, il alla encore
chez les Trézémens pour lé foumettre à la cérémonie
de Texpiation ; en y arrivant , il fut logé dans
un lieu foliiaire, où il demeura comme léjiaré des
autres hommes: aucun Trézenien n’ayant voulu le
recevoir chez lui jufqu’à ce qu’il fût lavé de la tache
qu’il avoit contraftee, dit Thiftorien, en trempant
fes mains dans le fang de fa mere. Cependant on
prenoit foin de le nourrir & de le purifier tous les
jours, 6c Ton obfervoit d’enterrer auprès de fa mai-
Ibn toute' les chofes qui avoient été à ion uf'age , 6c
qui avoient fervi à fa purification. Lorfque toutes les
cérémonies furent accomplies, il fortit de ce même
endroit un laurier qui s'eft toujours confervé depuis,
dit-on. Lesdefeendans de ceux qui furent commis
à la purification i'OreJIt mangeoient tous les
ans , à certains jours, en ce même beu, 6c Ton montra
long-tems k Trezene le vieux logement cVOrcfle.
J’ai lu encore quelque part, chez les anciens, qiTO-
n^e pafToit pour un géant à qui on donnoit fept
coudées, (-b)
§ ORGANISATION , { Phyfiqiu.') On a beaucoup
travaillé pour parvenir à explicpier le niécha-
nif'me de Vorganifaiion , & à rendre raifon de
Tétonnant phénomène de Taccroiflément 6c de la
réproduâlon ; mais les efforts qiTon a faits pour
cela n’ont pas eu tout le fuccès defiré. Defeartes n’a
feconuu dans ces faits qu’ un fimple mouvement, un
O R G pur méchanifme ; la matière a reçu une impulfion ,
& les parties obcilTent à cette force en s’appro-
•chant, en s’éloignant, en s’unifiant & le combinant
de mille maniérés differentes, réglées par la nature
de ces parties , 6c l’influence méchaniqiie des unes
fur les autres. Cette explication a paru ne pas luffira
pour nous faire concevoir tout ce qui le pafie dans
la mirrition , la génération 6c TaccroilTemcnt, parce
que ce mcchanillne n'olTre de cauié de Taccroifie-
ment que la juxtapoiition, 6c qu’il lemble qu’il y a
quelque chofe de plus dans Taccroifiément 6c la
reproduéfion des corps orgamlés.
M. de Buffon , 6c après lui M. Needham , ont
imaginé les particules organiques, c’ell-à-dire , des
petits êtres organifés 6c vivans, répandus dans la
plupart des fubfiances , deflinés dès le commencement
à former la fubffancc des corps organifés; ils
font vivans, c’elt-à-dire , doués d’une force , d’une
aélivitc réelle qui les met dans un mouvement très-
v i f , dont le principe d l en eux-mêmes, 6c qui les
rend capables de s’unir les uns aux autres, de fe
combiner d’une maniéré toujours déterminée par
leur première confiitiition, 6c qui en même teins
qu’ elle permet de s’unir à ceux qui font faits pour
compoler enfcmble un être organifé d’une telle
ei'pece , ne permet pas cette union entre ceux qui
font conllitucs differcmnient : ces parties répandues
par-tout, agilîém 6c produifent leurs effets propres,
dès que les circonllances convenables le réiinillént
pour favorilér leurs efforts : cette force inhérente
en eux , d f félon M. do Buflbn , de la même nature
que la pslaiiteur, affeélant comme elle toutes les
parties de la matière jufques dans le plus intime de
leur lubfiance.
Ces petites particules mouvantes qu’on apperçoit
dans differens liquides , 6c qu’on a voulu prendre
pour autant de petits animaux, ont paru û ces
inefiieurs n’être autre chofe pour la plupart, que
ces particules organiques douées d’une vie plus ou
moins parfaite , 6i qui fervent à former les corps
des végétaux 6c des animaux, mais qui ne le trouvent
douées de fenlibiÜté, que quand à leur agrégat
ell jointe une ame , (oit feulement lènfitive comme
celle des bêtes, foit fenfitive ôc raifonnable comme
dans riiamme.
Dans les commencemens, M. Needham fembloit
douter, s'il ne lé failoit pas dans la nature des générations
équivoques, par le leul concours & la
feule aèHon fortuite de ces particules organiques;
mais enfuite ce doute s’eft dilTipé, 6c il a cmbrafi'é
le fyflême des particules organiques de M. de Buf-
fon. Quelques écrivains avoient cru pouvoir s’appuyer
de ce doute de M. Needham , pour affirmer
que tout dans l'univers n’étoit produit que par une
génération équivoque 6c fortuite ; mais d un co te ,
l ’auteur lui - même a défavoué hautement cette
conféquence, 6c de l’autre il en a détruit la bafe ,
en prouvant, comme beaucoup d’autres obfcrvateurs
nacuraliftes, que ces générations équivoques croient
parfaitement chymériques. Ainfi c’cll à tort qu'oa
Ta aceufé de favorilér Tathéifme, 6c que 1 auteur du
Syflênie di la nature s’eft appuyé de fon témoignage
pour prouver que Tcxiftence des êtres organilés ,
végétaux 6c animaux, n’exigeoit pas le concours
d’une caufe intelligente. Et quand môme M. Needham
auroit dit ce qu’il n'a pas dit, qn ces particules
organiques exiftant, elles pouvoient fortuitement
produire par leur rencontre une plante ou un
animal, il auroit toujours renvoyé à la Caufe première
, intelligente , pour rendre raifon de ces particules
organiques qui ne fc font ni formées elles-
mêmes, ni donné leurs propriétés 6c la v ie , qu’il
leur attribue comme M. de Buffon, Foyc^ Hijîoire
naiurdU, ginirali & particulUré ; Ohftryaùoris de
■ j*i r i •
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M. Needham ; Nouvelles recherches microfcôplqiies
& la vraie Philofophit par M. Tabbé M-----
A ces lylfêmes niéchaniques , pour expliquer
X'or'^anifation ^6ce\K\\ ofiVent bien des difiîcultés in-
furmontables , M. Bonnet a lubftitué la préexifience
des germes, c’ell-à-dire, qu’en créant le monde,
Dieu a fait exirter les germes de tous les êtres organifés
qui devront venir à la vie , que chacun de ces
germes ell: déjà compofé de toutes les parties conlli-
tiiantes de la plante ou de l’animal , mais que ces
parties invifibles d’abord par leur petitefle , l'ont
fansaflion, fans v ie , mais deviennent aefives 6c
vivantes par la fécondation.
Ce fyflême bien plus lumineux que tout autre ,
paroît avoir réuni la plupart des luffrages en fa
faveur, parce qu'il pareil plus propre qu’un autre
il rendre raifon de Vorganijacion déterminée des divers
êtres organilés. CONSiDÉRATiONS_/àr
les corps organifés 6c Palyngenesie. (-E)
ORGANISER léchant, {Mu/ique.) c’étoit dans
Je commencement de l’invention du contrepoint,
inférer quelques tierces dans une (uite de plain-
chant à TiinilTon : de forte, par exemple, qu’une
partie du choeur chantant ces quatre notes u t , re,
JiyUt, Tautre partie chantoit en même tems ces
quatre-ci, u t, re, re, ur. Il paroît par les exemples
cités par l’abbé le Beuf 6c par d’autres, que Torga-
nifation ne fc pratiquoit guère que fur la note fen-
fible k l’approche de la finale; d’où il luit qu’on
norganifoit prefque jamais que par une tierce mineure.
Pour un accord fl facile 6c fl peu varie , les
chantres qui orgarüfoient ne lailToient pas d’être
payés plus cher que les autres.
A Tégard de Vorganum triplum , ou quadruplurn ,
qui s’appelle aulfi tripliun , ou quadruplum\.w.x Amplement
, ce n’étoit autre chofe que le même chant
des parties organifantes, entonné par des hautes-
contres à Toflave des baffes, & par des dellus à
i ’oflave des tailles. (S ')
§ ORGUE, (Mufiq. inflr. des anc. ) L’orgue eff
un inffrument très-ancien, au moins Vorguc hydraulique
, comme on le peut voir à Varùcle C lepsydre
( Mufiq. injîr. des anc.), Suppl. On trouve encore une
ancienne dans notre planche I I de Luth. Suppl.
fie- '."f- . . . , ,
Suivant Tauteur du Scillte haggiborim , les Hébreux
avoient une orgue ( à la vérité trcs-iinpar-
■ faire) dans le temple de Jérufalem. Voye^yrs. figure
\a planche I de Luth. .Suppl, fig. to. P'oye:^-A\.\R\
Varticlc MaGRAPHE ( Mufiq. injlr, des Hébreux)
SuppUment.
Les voyageurs rapportent aufiî que les Chinois
ont un infiniment lemblable k n o t r e - , quoique
bien plus petit, piiifqu’on le porte dans la main :
cet inrtrument eft compofé de plufleurs tuyaux , 6c
rend un fon très-agréable. On prétend que le pere
Pereira trouva le moyen d’en agrandir un , 6c le
plaça dans Téglife des jéfuites à Peking.
L’inflrument Chinois , tiré de Caufeus ( de la
Chauffe ) 6c qui le trouve fig. >8 , planche I I I de
Luth. Suppl, efl très-probablement Vorgue dont on
x'ient de parler. Caufeus dit qu’elle fut portée en
Europe par un Chinois qui ctoit venu avec des
millionnaires; il paroît même qu’il a vu jouer de
cet inffrument. Les douze tuyaux fixés dans l’autre
m’cmbarraffent;û en juger par la figure, ils dévoient
tous refonner à la fois. Caufeus auroit bien dû
s’expliquer davantage. (F .D .C . )
ORGUEIL, VANITE ,FIE R TÉ ,H AUTEUR ,
(Gramtn. Synon.) Lorgueil ell Topinion avantageufe
qu’on a de foi ; la vanité, le delir d’infpirer cette
Opinion aux autres ; \a fierté , l’éloignement de toute
bafleffe ; la hauteur, Texpreffîon du mépris pour ce
que nous croyons au-deffous de nous.
O R L î8l La eft toujours ridicule; l'orgueil toujours
révoltant ; la fierté Ibuvent effimable; la luiuuur
quelquefois bieny quelquefois mal placée.
La vanité 6c la hauteur fe laiffenr toujours voir
au-dehors ; preique toujours. La /erre peut
être intérieure , 6c ne fe décele fouvent que par une
conduite noble fans oflentation.
La hauteur dans les grands clt fottîfe ; la fi.ené dans
les petits eft courage ; 6c dans tous les états l'orgueil
éfl vice , 6c îa vani/é petiteffe.
L a fierté convient au mérite fupérieur; fa hauteur
au mérite opprimé; Te/s-;rci7 n’appartient qu’û Tclc-
vation fans mérite ; 6c la vanité qu’au mérite médiocre.
La vanité court apres les honneurs ; la fierii ne les
recherche ni ne les refufe ; l'orgueil affeéle de les
dédaigner ou les demande avec infcicnce; la hauteur
en abiife quand ils font acquis. ( D )
ÜRITHYE, ( Mythol.) UWt d’Ereélhce, flxicmc
roi d’Athenes, s’amufani un jour à jouer fur les
bords du fleuve Iliffiis, fut enlevée par le vent Borée
qui la tranfporta en Thrace , 6c la rendit mere Je
deux fils Calais 6c Zethès. Ovide dit que Borée devenu
amoureux d'Orithye, fit tout fon pofiible pour
Tobtenir de fon pere par fes affiduités 6c par fes
foins ; mais voyant qu’il n'avançoit rien par cette
voie, parce que le pays froid où il regnoit 6c le
louvenir de Térée , mettoient obllacle ù fon bonheur,
il lé laiffa tranfporter à cette fureur qui lui
cflffnaturelle: 6c s’étant couvert d’un nuage obfcur ,
il porta par-tout Tagitation 6c le trouble , balaya la
terre, 6c fit foulever de tous cotés des tourbillons
de poulfiere , dans un defqucls il enleva Orithye,
Platon dit que cette fable n’eft qu’une allégorie ,
qui nous apprend le malheur arrive k la jeune prin-
ceffe que le vent fit tomber dans la mer, où elle fe
noya. Mais il ell certain, par Thifloire , que Borée ,
roi de Thrace, époufa la fille du roi d’Aihenes.^
Voye^ Bo r é e , Suppl. Le iardin des Tuileries, û
Paris, fait voir un m.^gnifique grouppe de Tou-
vrage d’Anl'elme Flamen, qui reprefente cet enlèvement
d'Orithye par le vent Borée, ( - f )
ORLAMUNDE, (Géogr. ) ville d’Allemagne^
dans le cercle de haute-Saxe, 6c dans la portion du
pays d’Altenbourg , qui appartient à Gotha. Elle cil:
fltiiée fur une éminence , à l’embouchure de la petite
riviere d’Orla, dans la Saal ; 6c elle eft le ffege d’im
bailliage. C’efl une ville très-médiocre, mais ancienne.
Les propres comtes qu’elle avoit autrefois ,
6c qui finirent Tannée 1476 , fe faifoient fort confi-
dérer dans la Thuringe : ils jouiffbient môme de
Téminente prérogative de fe fubflituer des bourg-
graves dans leur château ; 6c leur alliance étoit
recherchée par la plupart des princes leurs voifins.
( D .G . )
ORLE , f. m. limbiis apertus , ( terme de Blafion.^
filet qui n’a que la moitié de la largeur de la bordure
, laquelle moitié fupprimee eft Tefpace ou le
vuide qui fépare cette piece du bord de l’écu.
En orle fe dit des meubles de Tccu , pofés dans le
fens de l'orle; même de ceux qui accompagnent les
pieces honorables, lorfqu’ils fe trouvent dans le '
même fens.
Le mot orle, félon Ménage , vient du latin orlum
dérivé de nra, a ; bord ou lifierc.
De V’audricourtd’Allenay, en Picardie; de gueules,
à l'orle d'argent.
Gaudechard du Fayel, de Bachevilliersen la
même pvov'ince i d'argent à neuf merlettes de gueules
en orle.
De Chandée du Châtelet, de Vaffalieu, en BrelTe^
d'arpur à la bandé d’or , accompagnée de f ix befans
d'argent en orle. ( G. D. L. T. )
§ ORLÉANS, ( Hifi. List. ) On peut ajouter au-j^