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S O M
Beaucoup de perfonnes parlent en dormant, &
révèlent leurs penlces les pkisfecretes. 11 y a eu quelques
individus qui font allés plus loin, & qui en dormant
profondément, & les yeux fermes, fe font
levés la nuit, & ont fait des choies très-raifonnées
&z très-compliquées. Dans ces perfonnes, une partie
du cerveau doit avoir été libre , & la moelle en état
de fournir aux mufcles les efprit nécelfaires pour les
faire agir. (H . D . G . )
SOMMONA-CODOM, { Hi/Î. 'tics cultes relig.
Pü'^an. ) Koempfer a une opinion linguliere lur l’origine
de Sommona Codom , ou Sorumona -Kh u tam a ,
comme il écrit. C’eft l'inlHcuteur de la religion de
prefque tous les peuples de l’Afie, au-delà de l’Inde ,
connu des Chiugulois, fous le nom de Budhum ^
Bu d h a (a ) un Biiddou; Si des Chinois & des Japo-
nois fous celui de .S',.'Au ou Siuka. Tous ces peuples ne
s’accordent point fur le pays de la naifi'ance de ce
dieu, héros, faint, impofleur ou légilhiteur , tout
comme on voudra la[)peller. Koempfer conjefture
qu’il étoit Egyptien ou Maure, thalle d’Egypte par
Cambyfe. Voici les radons qu’il allégué en faveur
de fün opinion , elles ne nous paroilTent pas defti-
liiées de vraifemblarcc.
1*^. La comormiié lur dlfférens points effeniiels,
entre ce paganifme orientai & celui des anciens
Egyjnlens : l'un 6c l’autre très-uidérens de celui des
Chaidéi ns 6c des Perle«-, qui éroient placés entre
les Egyptiens 6c îe.s Indiens. Deux des principaux
articles de la religion ci-.-s Egyptiens, & qui fubfif-
tenr encore parmi les Orientaux, c’étoit la tranf-
niigration des âmes, dont une conféquence allez
naturelle ell le tcrupule de faire mourir aucun animal
6c radoraiion des vaches. Ce qu’il y a de
remarquable, c'elt que plus ces païens font proches
de l’Egypte , plus ils font paroîire de zele fur ces
deux articles. Ceux qui habitentà l’oueft du Gange ,
n’oferoient tvier les infeéles les plus chétifs 6c les
plus nuilïbles ; 6< dans les royaumes les plus orientaux
, les [)iêtres même ne font aucun fcrupule de
manger de la chair de vache , pourvu qu’ils n’aient
pas donné occalion, ni confenii qu’on les tuât.
^36 ans avant l’ere chrétienne , Cambyfe
tua Apis 6c periécuta les prêtres : or l’ere des Siamois
, qui conimence , à ce qu’ils difent, à la mort
de Sommona-CodoiHy efl plus reculée que l’ere chrétienne
de 343 ou 544 ans; d’où notre auteurinfere,
que ce légiflateur étoit quelqu’un de ces prêrres
égyptiens fugitifs qui établit dans les Indes la fefte
qui y lïibfille encore.
Pour que cette conjefture foit recevable , il faut
fuppofer quelque erreur dans l’un ou dans l’autre
de ces nombres, fans quoi Sommona-Codom feroit
mort 7 ou 8 ans avant la mon d’Apis 6c la perfé-
ciition de Cambyfe. Il y plus encore , c’elt que
fuivant toute apparence , l’époque Siamoife eft
purement (^ ) altronomique,& n’a aucun rapport
avec la mort de Sommona-Codom qu’en vertu d’une
tradition plus que fufpeéte. Enfin , les Japonois ,
fuivant notre auteur même, placent la mort de
Siaka près de 930 ans avant Jefus-Chrilt, 6c nous
avons vu qu’il prétend que Siaka & Sommona-Codom
ne font que des noms différens du même homme.
3®. Ce faint elt repréfenté avec des cheveux
crêpés comme un Maure, d’où l’on peut conclure
qu’il étoit plutôt né en Afrique, que dans les Indes,
dont les peuples ont les cheveux longs , droits &
très-peu frifés.
SON F IX E , ( Mufiqut.') pour avoir ce que l’on
G) Voyez la Relation de Ceylan, par Knox.
{b) Ceft le femiment de MM. de la Loubere & Caflini.
Voyez le Voyage de Siam, de la Loabere , Torn. I , pag. içy,
é* TomeII,p.}g. 20p.
S O R
^ appelle un f o n f i x i , il faudroit s’afTurer que e t fort
feroit toujours le même dans tous les tems 6c dans
touSyles lieux. Or il ne faut pas croire qu’il fuffife
pour cela d’avoir un tuyau, par exemple , d’une
longueur déterminée : car premièrement le tuyau
reliant toujours le même , la pefanteur de l’air ne
reliera pas pour cela toujours la même; fort
changera & deviendra plus grave ou plus aigu, felon
que l’air deviendra plus léger ou plus pefant.
Par la même raifon, le fo n du môme tuyau changera
encore avec la colonne de l’athmofphere, felon que
ce même tuyau fera porté plus haut ou plus bas,
dans les montagnes ou dans les vallées.
En fécond lieu, ce même tuyau, quelle qu’en foit
la matière, fera fujet aux variations que le chaud
ou le froid caufe dans les dimenfions de tous les
corps : le tuyau fe raccourcilTant ou s’alongeant,
deviendra proportionellement plus aigu ou plus
grave; & de ces deux caufes combinées, vient la
difficulté d’avoir un fo n f i x e , & prefque l’impoffi-
bilité de s’alTurer du même_/o/z dans deux lieux en
même lems, ni dans deux tems en même lieu.
Si l’on pouvoit compter exaélement les vibrations
que fait un fo n dans un tems donné, l’on pourroit,
par le même nombre de vibrations, s’alTurer de
i ’indentité du fo n ; mais ce calcul étant impoffible,
on ne peut s’all'urer de cette indentité du fo n que
par celle des inürumens qui le donne; favoir,
le tuyau, quant à fes dimenlions, & l’air, quant à
fa pefanteur. M. Sauveur propofa pour cela des
moyens , qui ne réuffirent pas à l’expérience.
M. Diderot en a propofé depuis de plus praticables,
& qui conûllent à graduer un tuyau d’une
longueur luffifante pour que les divjfions y foient
julles & fenfibles, en le compofant de deux parties
mobiles par lefquelles on puilTe l’alonger &
raccourcir felon les dimenlions proportionelles
aux altérations de l’air , indiquées par le thermomètre,
quant à la température; & par lebarometre,
quant à la pefanteur. Voyez là-delTus les Trinci/»«
d 'A co u fiiq u i de cet auteur. ( 5 )
S o n f o n d a m e n t a l . F o n d a m e n t a l ,
( Mufîque. ) D ic î. raif. des Scien ce s, &c. (-S’ )
S o n s f l u t e s , f^oye^ S o n s h a r m o n i q u e s ,
( Mufîque. ) D i c l. r a i f des Sciences , &c. ( 5 ' )
SONNER , v. a. & n. ( Mufique. ) On dit en
compofition qu’une note fo n n e fur la bafle, lorf-
qii’elle entre dans l’accord & fait harmonie ; à la
différence des notes qui ne font que de goût, Ô£
ne fervent qu’à figurer, lefquelles ne fo n n tn t point.
On dit auffi fonn er une note, un accord , pour dire
frapper ou faire entendre le fon, l’harmonie de cette
note ou de cet accord. (-S' )
SONORE, adj. i^Mufiq.') qui rend du fon. Un
métal fonore. De là , co rp s fon o r e . J^oye^ C oR P S
SON ORE, ( M u fiq .') D i c l . r a i f des S c ien c e s , & c . S i
S u p p l. { S ' )
SOPHISTE , ( Mufîq, des anciens. ) Mufoniiis ,
dans fon traité D e lu x u Gracor. rapporte, d’après
Athénée , que les anciens appelloient auffifop h ifie s
ceux qui s’appliquoient à la mufique. ( F . D . C . )
SORBIER , ( B o t . Jard. ) en latin forbus , en
anglois ftr v ic e - trè e , en allemand fperberhaum.
Caraclere générique.
Le calice ell étendu , concave , permanent &
découpé en cinq, il foutient cinq pétales arrondis Sc
concaves , environ vingt étamines formées en
alêne, terminées par des fommets arrondis, l’embryon
ell fitué fous la fleur, il fiipporte trois llyles
déliés, couronnés par des flygmates droits arrondis
, & devient un fruit mou à ombilic , contenant
trois ou quatre pépins.
S O R
E fp e ccs .
1 . Sorbier à feuilles ailées , unies des deux côtes,
forbier des oifeleurs , cochene , corretler , harloffier.
Sorbus foliisp in n a d s y ucrinque glabris. Hdl. Hdv.
Sorbus aucuparia.
Q^uickbeani mountain ash roan-trec,
2. Sorbier à feuilles ailées , velues par-deffous.
Sorbus folds p in na tis , fu b tiis lomentofîs. Hall.
Helv.
3. Sorbus folds fuprà crenato-dentatis infernl lobato-
dijjcctis, Hoit. Colomb. Sorbus hybrida.
Le forbier y n®. i. cil un des arbulles les plus beaux
qu’on puiffe cultiver ; fon tronc droit 6c uni, fon
port régulier 6c pyramidal, fon feuillage élégant,
les ombelles des Heurs blanches dont il le charge au
mois de mai, les beaux corymbes de fruits qui leur
fiiccedent , Si qui d’abord verds, fe colorent en
orangé au mois de juillet, deviennent enfiùte écarlate
ôé puis ponceau , & iubfillent jufqu’à la fin de
décembre ; ce font-là des agrémens qu’on ne trouve
guere réunis dans le même arbre. Celui-ci doit être
employé pour les décorations des bofquets printaniers
, & de ceux d’automne & d’hiver ; il a encore
le mérite très-grand aux yeux de bien des perfonnes,
d’attirer par fes baies des nuées d’oifeaux. Les grives
en lont tres-friandes, de forte qu’on en tue tant
qu’on veut fur les arbres, à la fin de l’automne,
après la vendange : on peut auffi fe fervir des gra-
pillons de ces baies pour amorcer les collets Sc autres
lortes de pieges.
"Ltforbier des oifeleurs ell un des arbres du monde
qui rélille au plus grand froid ; il fe trouve encore en
Laponie , 6c même dans le Groenland ; fes nouveaux
bourgeons n’ont pas fouffert du tout de la
gelée du 17 avril 1768 : il fe multiplie par les graines
, les furgeons 6c la greffe.
Lorfque les baies font bien mûres, on en fait une
leffive , en les écrafant dans un vailTeau ; enlùire on
les palTe ; on fait fccher le marc , qu’on feme en
novembre, dans des planches de bonne terre bien
préparée ; on recouvre les femences d\m peu
moins d’im demi-pouce d’un mélange de terre locale
, de fable fin Ôc de terreau. Si le printems eft
humide , les jeunes plantes fortiront de terre en
foule dès les premiers jours d’avril ; s’il eft fee, il
faut arrofer de tems à autre. La fécondé automne
on arrachera les jeunes arbres pour les mettre en
pépinière à deux pieds Sc demi en tous feus les uns
des autres ; fi on les cultive convenablement, ils
feront au bout de trois ans en état d’être plantés à
demeure. Comme ces forbiers des oifeleurs ne font
guere, pour la grandeur , que des arbres du troi-
lieme ordre, il fuffira de les efpacer de huit à dix
pieds. Il ne faut pas retrancher la fléché de cet arbre
en le plantant ; on fe contentera de rapprocher les
branches latérales les plus fortes ; on peut arracher
les furgeons qui nuifent à fon pied, ÔC les planter en
pépinière ; mais les arbres qu’ils procurent font
moins bien venans que ceux obtenus de graine. Le
forbier des oifeleurs s’écuffonne fur l’allfier à feuilles
blanches par-deffous, & y fait très-bien; il devient
môme plus fort que lorfqu’il vit fur fa propre racine;
il prend bien fur l’épine blanche, Sc y donne de
bonne heure beaucoup de fruit ; il prend auflï fur
poirier ; il fiibfifte piulieurs années fur le pommier
doux ; Sc ce qu’il y a de fingulier, il rebute le forbier
cultivé malgré fa très-proche parenté avec cet
arbre.
Lt forbier c^\\\ eft notre n"^. 2. croît naturellement
en Italie , dans la France méridionale , dans les bois
Sc fur les montagnes ; il fe trouve aufll fpontané en
Angleterre, dans la Lorraine ÔC le pays Meffin : on
Tome IF»
S O T 811
en aobtenu, parla voie desfemis, plufleurs variétés
qui different entr’clles par la forme Sc la groffeur
des fruits; les uns font figurés comme une poire, les
autres font applatis comme les pommes; on doit
s attacher a multiplier les plus belles efpeces par la
greffe ; elle fe fait en écuflon fur forbier commun cultivé
Sc fur poirier. C ’eft môme un moyen de mettre
plutôt à fruits ces arbres qui naturellement ne rapportent
que fi tard: il prend auffi fur l’épine blanche,
mais le fruit n’y eft pas fi bon. On peut multiplier le
forbiçr des oifeleurs comme le n° i. par fes pépins ,
mais il ne leur faut pas une terre fi fraîche, Sc il
faut les femer fort clair, fans quoi les jeunes plantes
fe pourriroient ; lorfqu’on eft à portée d’en tirer des
bois , on peut y faire arracher de jeunes fujets d’environ
un pouce de tour, ôc les cultiver trois ou quatre
ans en pépinière; cet arbre ell très-précieux par
fon bois qui eft tout coeur; il eft précieux pour des
moyeux, des vis de preffoirs, ÔC eft propre à bien
d’autres ufages. Le fo rbier d e v ien t prodigieufement
gros Sc très-étendu , mais il croît lentement, Sc fa
perfeftion eft l’ouvrage des fiecles. Ce qui ne doit
point empêcher le pere de famille Sc le bon citoyen
d’en faire des plantations; cette efpece de bois eft
infiniment trop rare. Le bois du forbier des oifeleurs
n’eft pas d’une qualité médiocre. Cet arbre forme
de belles cepées lorfqu’on le cultive en taillis , ÔC
fournit de très - bons fagots. {M . le Baron DE
T s c h o u d i . )
SOREC yvigne y {G é o g r .) vallée célébré dans la
Palclline où demeuroit Dalila : Am a v it midierem
quiz habitabat in valle Sorec. Juges x v j. 4. Elle Cioit
lituée entre la tribu de Dan Sc celle de Siméon , Si
traverfée par un torrent qu’on appelioit le torrent de
Sorec. I ly avoit dans cette vallée le pins beau vignoble
de toute la Palelline ; ôc l’on croit que c’eft
de là que fut rapportée la fameufe grappe , qui de-
voit donner aux Ifraëlites une idée fi avantageufe de
la terre promife. (-f-)
SOREZE , { G é o g r.) petite ville du haut Languedoc
, diocefe de Lavaur, dans le Lauragais, fur
le ruift'eau de S o r , dont elle a pris le nom , à deux
lieues de Saint-Papoul, Sc à une demi-lieue du
balfin de Saint-Ferreol : elle eft remarquable par une
abbaye de bénédiéfins , fondée par Pepin, roi d’A quitaine
, appeilée autrefois Vabbaye de la P a ix , Sc
par un college renommé de plus de 310 penfion-
naires. Les Elpagnolsmêmey envoient leurs enfans ;
on y enfeigne les mathématiques , i’iralîen , l’an-
glois , l’allemand, le latin, le grec, l’écriture, le
manege, le deffin Sc la mufique. Cet établiffement
utile fut forme en 1760 par dom Fougeras, Sc il efl
dignement foutenu par dom Defpeaux , prieur de
l’abbaye , aidé de vingt-fix religieux 6c de vingt-fix
maîtres étrangers , choifis avec foin. Il y a une fondation
pour douze pauvres gentilshommes. Les bé-
nédiélins ont encore deux autres penfions, où ils
élevent les jeunes gens à Pont-le-Vois, diocefe de
Blois , Sc à Ambournas , diocele de Lyon. ( C. )
SOSTENUTO, ( Mufiq. ) mot italien qui fignifîe
fo u ten u . On trouve ce mot deffous une note longue
ou tenue, pour avertir lemuficien qui joue cette partie
de nourrir Sc de foutenir le ton pendant tout le
tems de fa valeur. Le motfojlenuto eftprincipalement
cl’ufage dans les parties d’accompagnement, comme
la baffe Sc la viole , parce que fans cela l’accompagnateur
fe contente de donner le ton, & le biffe
éteindre. On trouve auffi tenuto. Voye:^ S o u t e n ir ,
( Mufiq. ) D ic l. raif. des Sciences , Scc. ( F . D . C. )
SOTHIAQUE , adj. ( A f i r o n .) La période Jb~
thiaque ou caniculaire de 1460 ans , eft celle q ui,
fuivant les anciens , ramenoit les faifons aux mêmes
jours de l’année civile des Egyptiens, qui étoit de
K K k k k ij