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\Mricatolres les pU:s f'orfs. On peut rapporter à cette
daiio ie Aie d’iinc e/pece de ibiinni dont il ell parlé
dans l’inilolre natardie de Aüréonoque, par Giilàiriaî
les pins dangercirr c!c ces moyens, on
doit ranger les cantharides dont les effets l'ont n con-
7u:s. C antharioes , raif. des Scunas,
ébc.
L’état des voies urinaires & l’examen des matières
<les premieres voles qui pourroient bien prefenter
des particules de ces animaux avalés , l'ont les lignes
les plus l'enAbles auxquels un expert piiiire avoir
recours dans les cas où l'on préfume qu’ elles on: été
la matière du poifon.
L.cs po'jons tirés du régné végétal forment la daffe
la plus nonrbreufe : on les n divilés en âcres ou cor-
rofifs, de: lùipviians ou narcotiques ; mais cette divi-
lion qui peut convenir au plus grand nombre , n’ell
pas également fondée en raifon, lorfqu’on comt)are
la nature de ces diffirens poijo/is , tk leur maniéré
d'agir fur les corps vlvansdsVepfer& plufieurs autres
auteurs refjjcffabies, fe font occupés de cette recherche,
de ils ont lotivenc trouvé l’expérience en
centradidion avec l’opinion reçue.
L’aconit ou napel ne ronge ni ne coagule , quoi
qu’en dife l’antiquité ; on connoît d’ailleurs fes propriétés
médicinales qui font neanmoins très-bornées.
A coè 'iT , SuppL
L’antlîora , efpece de napel, n’eti point venimeufe
comme la precedente, lelcn les obl'er»allons de
Sproege!.
L’anacardiiiii'i, l’anemone ( i’efpece connue fous
le nom depulfacilU , eft la plus adivc ) , elle eliépü-
paftique ; fon eau diflilée, fort cinétique. La renoncule
( l’elpece l'ur-tout connue tous le nom de a î -
/uinculusJcelcratus). L’apocyn , l’arnica, le pied de
veau , refpurge, je ricin ( quoique certains indiens
fs fervent de îonfuc comme affail'onnement), l'herbe
aux gueux, le garou, le colchique , le pain de pourceau,
le concombre fauvage, les euphorbes ou tyti-
males , l’cllebore, le lauricr-rofe, certains champignons,
le rhiis roxico'dendroii du Canada.
Le lue coni'ervé de certaines plantes, tel que
celui d’un laurier de l’île de Macaffar, Sc le curare
des Caverres, nation fauvage des bords de l’Orc-
noque, dont l’affiviié ell extreme , felon le rapport
des voyageurs.
La ciguë, que les expériences blenfuivies de Y/ep-
fer ont démontre n’eire point froide dans le fens des
anciens, & ne point agir en coagulant; l’opium,
qu’on (ait être le premier S: le plus avéré des lîupé-
fians ; la bella-dona, la pomme éplneufe, la douce-
amere, la jufqiiiame , le folanum racemofum,!a
noix vomique, quelques autres qu’il ell inutile de
rappeller.
Il ell évident qu’on ne peut s’affurer de la nature
de ces poifons que lorfqu’on peut en trouver des
fragmens dans les premieres voies. Leurs effets font
d’ailleurs 11 variés & relatifs à tant decirconllanccs,
qu’on ne pourroit, fans être téméraire , affirmer la
moindre choie fur leur compte, d’aprc's les fignes
généraux dont il a été fait mention.
On ell encore moins fondé à prétendre affirmer
quelque chol'e, lorfque le poifon n’agit que lentement
& donne Amplement lieu à des maladies mortelles
ou dangereufes. On peut confulter fur les poifons
Diofeoride , Mercurialis de venenis & morhis ve-
runofis. Paré , Wepfer, W edel, Lanzoni, naUat. de
ytnents, Richard Mead, de venenis; Stenzelius, loxi~
cologia paihologicp-rnedica , & plufieurs differtations
récentes publiées par différens auteurs.
Je me difpenfe de réfuter férieufement l’opinion
des philtres ou breuvages, que l’antiquité croyoit
propres à infpirer l’amour ou d’autres pallions (A'qy.
O I \
PtîqLTRF-5 & Médecine l é g .vle, dans ce Suppi,'\^
La leuie préfomptioa fondée qui a pu donner hei/i\
cerre opinion abfurde, femble l'e' trouver dans les
efiets nnguliers de certaines fubllances. Il en ell qui
caillent des délires ou des manies q u i, fe dirro-çanc
quelquefois fur des objets familiers eu délires,^donnent
aux atuons ik. aux lymptômes toute l’apparence
d’une palîîon effréné'e.
On ne peut défavouer que les effets Ans poifons
fur les corps vivans , ne foient nombreux & evidens
pour la pluparj ; mais l’expérience la plus commune
démontre aulîique clescaufes ou des dégcncraiions
intérieures peuvent produire les mêmes effets. Les
matières bilieufes produifent fouvent des ravages
terribles en peu de tems. On peut confulter à ce
lujet une diA'enation de Frédéric Hoffmann qui a
j)Our titre : De hilc /r.sJicinii aCKjue veneno corporis hu-
manu Le trouffe-galant, les dyffemeries, les differentes
cfpeces de cachexie 6c certaines morts fubiies
pourroient fouvent donner lieu à des procédures criminelles
q ui, par le concours de quelques circon-
llances lingulieres, deviendroient funeltes à des
innocens.
La préfence du poifon dans l’eAomac ou les inte-
llins, ôte toute elpece de doute; mais il en ell de
liquides &: d’autres qui font folubles par les fucs di-
geiufs, leur ablence de la cavité de ces vifeeres ne
doit pas toujours être une preuve négative de poifon.
On ne trouve donc qu’inceriitude dans les lignes
qui tombenr lous les Icns ; mais fi l’on rapproche
toutes l^;s circonllances , qu’on pele coüeclivemenc
tout ce qu’on a pu obicrver Air les vivans, fur les
Cadavres, & qu’on rcfléchiffe fur la nature du poifon
qu’on prétume employé, on verra prcfque toujours
la plus grande probabilité dériver comme conl'c-
quence de cet examen.
Je crois même avec HebenArcit que le plus infaillible
des lignes du poifon , c’ell la fcjiaration du
velouté de l'eltomac; en effet, fi l’on fuppofe un
expert appelle pourexamlnerlccadavred’unhomme
mort après un voniiffenient de lang accompa<’né
d’autres fymptômes fufpefls , il ell clair que li°ca
vomiffement vient de caufe intérieure ou naturelle,
en ne trouvera dans i’cilomac d’autre veftioe de
léfion que des vaiÜéaux dilatés ou rompus , des inflammations
, des points gangreneux, 6'c. mais li
l’on trouve l’intérieur de ce vifeere comme écorché,
& qu’on reconnoiffe des fragmens du velouté parmi
les matières contenues , il paroît allez naturel de
conclure qu’une pareille réparation n’a pu avoir
lieu que par l’application de quelque fubUance cor-
rofive ou brûlante fur la furface interne de l’effomac.
Il ifellguere poflible de fuppofer que la feule putré-
fadion puiffe_ opérer fur ce velouté les memes effets
qu elle produit lur l’epidernie des cadavres ; car les
rugofités ou les plis de cette membrane intérieure du
ventricule ne permettent pas cette féparation fitbite,
d ailleurs l’ouverture très-fréquente de l’eflomac
des cadavres ne m’a jamais préfenté de féparation du
velouté produite par la putréfaélion, lors meme
que cette putréfaélion étoit très-avancée dans toutes
les parties. Ces obfervaiions conflatées par celles
d’Hebenllreit, me paroifl'ent autorifer des experts
à ƒ onAdérer ce flgne comme le plus pofltif, quoique
d’ailleurs on puifl'e concevoir que dans le reflux de
certaines matières atrabilaires, ceux qui font attaqués
depuis long-tems de la maladie noire, foient
quelquefois dans le cas de prefenter des effets analogues.
Si ce cas très-rare avoit lieu , on auroit à
jullifier l’exiftence de cette atrabile, foit par les
velliges qu’on en trouveroit dans l’ellomac, foit par
les confidérations prifes du tempérament du fujet
& de fes maladies antécédentes.
Les plaies faites, par des ?jmes cmpoifonnçes font
très?
P O I îrès-rarès parmi nous ; les hommes ont d’ailleurs tant
de moyens fûrs pour s’entre-détruire ! mais en fup-
pofant qu’on voie des fymptômes funefles l'e Aiccé-
der avec rapidité à la luite d’une plaie qu’on auroit
cru Ample , il ne faudroit pas toujours prél'iimer par
ces lignes extraordinaires l’exillence du poifon. Le
tempérament du fujet, l'es infirmités, l’air très-
froid ou très-chaud, ou chargé de mauvaifes exha-
lailbns, font autant de caul'es qui peuvent détériorer
très-promptement des plaies qui eiiffent été légères
fans ce concours. Foye^ Pl a i e , (^Med. Ug.) dans
ce Suppl.
Les fecours qui conviennent aux perfonnes em-
poifonnées, font moins du reffort d’im expert en
juflice que de celui d’un praticien ; mais il efi; fouvent
cfl'entiel pour l’objet juridique de calmer les
fymptômes les plus preffans, pour l'e procurer la
dépoAtion diimalade. Cette feule conAdérationrend
utile un abrégé des principaux fecours appropriés
aux cas les plus ordinaires.
Ces fecours portent le nom (['antidotes, alexiphar-
maques ^alexiteres y be^oardiques, contre-poifons Foy.
ces mots y Dicl. raif. des Scienc. &c. Onjleur
attribue la propriété de chaffer ou de corriger les
venins , & de guérir les maladies qui en font l’effet.
Ceux qu’on regarde comme propres à guérir les
venins intérieurs qu’on appelle virus, fe tirent de la
claffe des fpécifîques.
Les antidotes généraux des poifons proprement
dits, font les graifl'es , les huiles douces, les laitages,
les aqueux, les miicilagineux pris à très-hautes dofes
& comme par torrens ; les alkalis & les abforbans,
contre lespoijons , & réciproquement.
Le vomifl'ement ôc l’évacuation parles Telles, font
encore utiles lorfqu’on en a le tems, comme on
l’obferve dans les lymptomes excités par les ch.am-
pignons de mauvaife efpece, ou lorfque le poifon eff
avalé depuis très-peu de tems & qu’on préiume qu’il
n’ell pas encore diffoiis ; mais l’état inflammatoire
des premieres voies contre-indique Tun l’autre
moyens.
L’eau, le premier ou Tunique délayant, agit puif-
famment & comme antidote général : c'ell par l’abondante
boiffon d’eau chaude que Sydenham guérit un
homme qui avoit avalé une affez grande quantité de
fublimé corroAf. Les rats qu’on empolfonne avec
l’arfenic,fe guériffent fouvent, s’ils ont de Teau.
L’eau miellée & le miel font auffi vantés contre
les poifons, par Diofeoride. Les huiles par expreflîon
s’emploient en boiffon, en liniment, fous forme
d’embrocation, de clyftere , d’injeflion ; elles l'e
combinent avec les fubllances alkalines, & forment
des favons dont Tufage en médecine eff affez ordinaire.
Galien dit s’être guéri d’une convulAon très-forte,
excitée par une exhalaifon vénéneufe , au moyen
d’un bain d’huile tiede. On recommande dans les
mémoires de Copenhague, le lait, le beurre, le Aie
de citron , la décoflion de racine de fureau dans le
lait ,en y ajoutant du beurre, contre les efléts de
Tarfenic pris intérieurement.
On connoît d’ailleurs les effets de Talkali volatil
contre la morfure de la vipere. Albertini vit un
payfan qui fe guérit de cette morfure par un flux
d’urine 6c des fueurs abondantes , excitées par deux
citrons de Florence rapes, & une affez grande quantité
de vin pris intérieurement. Celfe regarde le vin
comrne l’antidote général, & Charrasrecommande ,
d apres fes obfervations , les acides contre la morfure
de la viptre;BoyIe A; fervoit ducautereaflueî.
La racine du leneka, ou polygala virginiana , ell
ceiebree contre la morfure du l'erpentàfonnette,felon
les obfervations deTennent. Les mémoires de Suède
parlem aulli des bons effets de Tarilloloche à trois
Tome IF,
V O I 4 6 5
toiles, contre lii morrure d’une ef(jecc de couleuvre
dangoreulé ; mais ce reinedc cil peu éprouve.
On peut compter avec plus de fûrcié fur les bons
effets du vinaigre contre les lymptomes excités par
les plantes narcotiques, telles que ia jufqni.ime^
o’f. on connoît craiileurs fon utilité , lorfcri’on le fait
evaporer dans des heux infeclsou dans un air char<^é
de CCS efpcces de gas putrides. °
Les bezoarcis vrais 6i faffices qui ont donne îeut^
nom a cette claffe de remedes, font des fubllances
milles 6c purement terreufes ou animales : Gartheu- 1er, Siare, xYeiimann. La célébrité des’ bezoards
prouve combien peu i! faut feAer aux élooes que
donne la muliitude. {Cet article eßde M . L a F o s s e ,
dofleur en médecine de la faculté de Motupellicr. )
§ POISSOM, ('. xw.pifcis, is , {^urme de Blafon. )
Dans Tan héraldique,on dilUngue parmi les poifons
\(e dauphin qm tlldeproAI, courbé en dcmi-cercle,
dont la tête & la queue le trouvent tournées du côté
dextre de Técu.
Les bars un peu courbés , & ordinairement deux
enfcmble & adoffés.
Les chabots montrent le dos & font en pal, la tête
vers le haut de Técu.
Les écrevijfcs montrent auffi le dos & font en pal,
la tête en haut.
Les autres efpcces de p o ifo n s font nommes Am-
^\^(ï\QT\X p o i fo n s , lorfque Ton ne peut pas en dilliii-
guer Tefpece.
'Vaillant de Bcnneville, de Barbeville , proche
Bayeux en Normandie ; d 'a y ir au p o i fo n d'argent en
fa je e au c h e f d'or.
Aubin de Malicorne, au Maine ; de fa b le à trois
p o ifo n s d ’argent en fa fe c s L'un fu r l'autre. { G .D . L . T .)
P o i s s o n d 'a v r il, (^H if. mod. ) On rapporte trois
origines différentes de ce jeu populaire, ulîté tant à
Paris que dans la province , le premier jour de ce
mois. Les uns l’attribuent aux fréquentes pêches
que 1 on fait d ordinaire en avril. Ils prétendent que
comme afl'ez fouvent il arrive , qu’en croyant pêcher
du p o i f o n , on ne prend rien du tout, c’ell de-là qu’eff
née la coutume d’attraper les gens Amples & crédules
, ou ceux qui ne font pas fur leurs gardes.
D’autres croient qu’on difoit autrefois p a f lo n
d 'a v r il, & que le mot de p o ifo n a été fabftitué par
corruption. Ils conjeélurent que c’etoit une mau-
vajfc alliifion à la palAon de J. C. & que , comme
le fauyeurfut indignement promené, non cependant
par deriAon, de tribunal en tribunal, de-là provient
le ridicule iifage de fe renvoyer,d’un endroit à l’autre,
ceux dont ou veut s’amufer. On don ne enfin au p o i fo n
d 'a v r il une origine pins récente. Un auteur prétend
qu’un prince Lorrain que Louis X III, pour quelque
mécontentement, faii'oit garder à vus , dans le chateau
de Nancy , trouva le moyen de tromper fes
gardes, & le lauva le premier jour d’a v r il, en tra-
verfant la Meufe à la nage ; ce qui fit dire aux Lorrains
que c étoit un p o ifo n qu'on avoit donné à garder
a u x François. A n n . L it t . n ‘^, iS . iy 6 'S . ( G. )
POISSONNIERE ( l a ) , Géogr. Hifi. Luc. chff
teau au village de la Couture , en la varenne du bas
Vendômois , où naquit, en 1515 , Pierre Ronfard ,
mort en , poète François irès-vanté dès fon
vivant, & très-peu lu aujourd’hui. Sous Henri II
il remporta le premier prix des jeux floraux ; mais,
au lieu d’une eglantine ou rofe en argent, la ville lui
envoya une Minerve d’argent maffif, dont Ronfard
fit prélent au roi. Marie Stuart, reine d’Ecofi'e, efli-
moit tellement ce poète, qu’elle lui fit remettre un
buffet de deux mille ecus, dans lequel étoit un vafe
en forme de rofier, repréfentant le parnaffe & im
Pegafe aii-deffus, avec cette infeription ;
A R o n fa rd , l'A p o llo n d e là fource des Mufest
N U n