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inférieurs,aboutilTent un efpace cylindrique^om*
nnm entre la cloilon tranlverlaîe &C I extrémité longitudinale.
Dans la figure lixieine , on voit la cloiîon
longitudinale (upérieure qui finit en , & le lpacecommundecctte
moitié A c e te tfe t ,fi
on introduit une petite lonclc dans un des tuyaux
fuperieurs, par exemple, & qu’il loit «g pendant
qu’on no la pas coupé latéralement, la moelle fera
poudée dans l’ei'pace commun i î é c i , & de-là on la
•V'orra refluer par l’o u v e r tu r e d e l’autre tuyau qui
ell coté.
Dans les têtards ou dans les grenouilles à queue,
quand les os ne font pas encore ofiifiés, ou quand sis
ne le font pas aifez bien , les filions que je viens de
décrire ibnt très-fupcrficiels. Dans la coupe tranl-
verlate des extrémités, on voit ailément la (epara-
tion des tuyaux, mais leurs cavités font remplies
de maniéré qu’on ne peut pas introduire une ioie ;
cependant fi on force davantage , on l’enfonce, &
on voit fortir par l’ouverture de l’autre tuyau latér
a l, une matière gcl.itineule , ou à demi cartilagi-
neufe blanche, J’avois obfervé cette matière dans le
r/i/a du poulet pendant rincubation. Dès le dixième
jour, fi on frotte cet os entre les doigts, il fort une
matière gélatineulc par les extrémités, il relie
uneefjsece de tunique dans laquelle elle étoit contenue;
;e l'ai examiné jui'qa’au quinzième jour, &
j’en ai donné la defcnption dans mon ouvrage fur
la régénération des nouveaux os, aux pages 215,
2 i 6 , & 217.
Le cubitus qui elî dépourvu de radius, comme le
fl/’ ia Tell de péroné, ell extrêmement large dans
fon extrémité inférieure, où il ell aruculc avec le
carpe ; mois à mel'ure qu’il s’avance vers ion extrémité
llipérieure oil il ell articulé avec l’humérus,
il le rétrécit tellement , qu’on pourroit confidcrer
l’os tout entier comme un triangle. Il ell litué de
maniéré que le coté antérieur (^g. 7 ) avec
l’apophylc coronoide d , regarde le clos de la main ,
le coté poflérieur C B avec l’olecrâne C, la [)lante,
la face interne le corps de l’animal, de la
face externe £ F G , (/g. c? ) le dehors. Dans le milieu
de fa partie inféneiire qui ell auifi élargie , on
remarque deux filions bien profonds qui luivent la
longueur de l’os ; le premier, qui le trouve lur la
face intérieure, ell ch (/g 7 ) , di le fécond qui eft
placé lur Textcrieure, ell F. i (/g. S'). Us parcourent
prefque les deux tiers de toute (a longueur, Se ils
devien.nent luperfici.-ls à melure qu’ils approchent
de l’extrémité fupérieure. Cependant on ne doit pas
comidérer ccf élargiflèment de la partie inférieure ,
comine un applatilfement de l’os, parce que les deux
filions correipondam l'un contre l’autre , dlvifent
cette extrémité en deux cylindres, de manière que
ia clüifon qui fe trouve dans l’entre-deux ell très-
mince, Se fiiffifammenr large. Si ou coupe tranfver-
falement l’épiphylè inférieure , on découvre lesou-
vertures k tuyaux cylindriques.
Leurs cavités qui contiennent la moelle, s’avancent
jufqu’à l'endroit à peu près où finilTenr extérieurement
les filions, c’ell-à dire, où finit la cloi-
fon commune. Là ces deux cavités que j’ai trouvées
quelquefois prefque remplies vers I’epiphyfe
inférieure d’une fubftance cellulaire ofTeufe , s’embouchent
dans im el'pace cylindrique commun qui
termine l’extrémité fupérieure du cubitus.
j ’ai dit qu’extérii.urement la cloifon étoit alTez
lar-^e : en effet, fi on emploie l’adreffe nécefl’aire , on
peut la couper tellement avec un fcalpel bien fin,
qu’on peut fcparer entièrement les deux tuyaux ,
fans entamer ia cavité ni de l’un ni de l’autre julqu’à
î’ efpace commun. On voit dans la figure dixième
les deux cylindres A B ,C D .^ féparés dans la cloifon
.ayant conlervc leur intégrité depuis B jufqu’à e, &
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depuis Z? jufqu’à ƒ ; on voitl’efpace commun ouvert
dans l’un Se dans l’autre , depuis a jufqu’à ^ & depuis
/'jufqu'à C . Il eft donc évident que clans le
tibia il y a deux cavités cylindriques fuperieures
avec un efpace commun, Se deux inférieures avec
un autre efpace commun pourla moelle ,au lieu que
dans le cubitus , il n’y en a que deux avec un leul
efpace commun.
Ceci cfl la flruélure de ces deux os que je de-
vois décrire. Elle efi fans cloute admirable aux yeux
des philofophes. Pourquoi la narure a-t-elle été
oblicéc d’employer tant de clüifbns Se tant de tuyaux
dans leur formation? Se pourquoi le fémur qui eft
delà meme grandeur que \c tibia y n’en a-t-il pas
auffi ? Quand on veut monter jiifqu’aux caufes finales
, on tombe dans les abymes de l’ignorance , S>C
tout eil caché aux regards des hommes ; mais quand
nous cherchons les ufages des parties, nous nous
élevons à l'Être fuprême, Se bien Ibuvcnt nous pénétrons
dans fes fins. Je tacherai donc, s’il m’efl permis,
d’en expliquer les fonélions.
Je dilbis d’abord que cette variété de confiruc-
tion devoir être noceffalre ou pour quelque chofe
qui le trouve hors de l’os Se qui l’entoure, ou pour
quelque chofe qui fe trouve dans l’os même. Une
fcrupuleufc anatomie des tendons Se des ligamens ,
me fit renoncer au dehors. Ou clevoit donc la trouver
dans l’os. Je favois que la nature avoir employé
des cloifons multipliées, afin de fourenirles
lobes du cerveau. Ce vllcere afîéz mou par fa con-
flituiion, avoir befoin d’être foutenu dans fon milieu
par U faux, afin que quand la tète fe trouve appuyée
fur les côtés, un des lobes n’écrafe fon compagnon
par fa pefanteur; on obferve des fembla-
ble^s foutiens pour le cervelet. Or comme la grenouille
fait des mouvemens violcns dans l’adiion
de fauter, il étoit ncceiTaire que la nature eût ent-
ployc auffi des cloifons ofieules dans les os de fes
pattes, pour foutenir la moelle qui fans ces foutiens
auroit été fondue par la violence des fauts. Ce n’é-
toic pas affez, il falloit auffi fortifier davantage les
os mêmes, afin qu’ils pufl'ent foutenir l’irnpctuofité
de ces mouvemens fans fe calTer. On fait qu’un
cylindre creux efi plus folide qu’un autre tout plein
quand ils ont une égale quamico de maiiere. Cela
devoir être ainfi , d’aiit-int plus que les os des gre-
no^iilles Se des crapauds font plus minces dans leur
fabrtance que les os des quadrupèdes ; ils font formés
de même dans les volatils, de maniéré que leurs
cavités de la moelle font refp.;£iivcment plus amples.
Cette conflruifiion étoit avantageufe afin que
les premieres eulî'ent moins de gravité à la nage , Sc
les féconds au vol. On pourroit objeéfer que quoique
les extrémités du tibia y Se l’extrémite inferieure
du cubitus foient fortifiées par un double cy lindre
creux, cependant dans l'extrémité fupérieure
de celui-ci. Se clans le milieu de l’autre, il n’y en a
qu’un tout fimple;mais il faut obferver que leur
fubflance dans ces endroits eft bien plus épaiffej
J’durois donné à cette ftriufture tubuleufe, le feuE
ufase de fortifier les os, fi la cloifon tranfverfale ne
m’eût affuré qu’elle étoit faite principalement pour
foutenir la moèile.
Mais qu’elle dilparoiffe cette apparence de vérité
toute fj^écleufe qu’elle eft , difbis-je, en confiderant
le fémur & rhinrériis! celui-là n’eft pas moins gros
que le tibia , Se il n’a point de cloifons, & fa cavité
pour la moelle s’étend d’un bout de los a l’autre:
celui-ci eft bien plus conftdcrable que le cubitus, Sc
fa cavité eft toute fimple.
Cependant en rcflcchiffant à la fituation de la
grenouille quand elle eft prête à fauter, & à l’action
du faut même; ce doute fut diffipé, & je me
confirmai déplus en plus dans celte opinion. Quand
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eîleeft en repos, ou dans l’attirude de vouloir fauter
, la cuifl'e touche le veutre , Se le fémur forme
«n angle aigu avec les longs os du baflin. La ])artie
de la patte qui renferme le tibia , ployce clans un
fens contraire, touciie tout ie long de la cuifte , Sc
le tibia forme im angle rrès-aigu avec le fémur;
mais l’extrémité inférieure du premier qui touche
l’extrémité fiipérieure du fécond, avance un peu fur
celle-ci en longueur, Se fe trouve un peu plus relevée
fur la même du côté du dos, de forte que le
fémur eft tout-à-fait parallèle au plan horizontal fur
lequel pofe l’animal, Sc l’extrémité inférieure du
tibia y tombe obliquement jufqu’à ce qu’il ait touché
le meme plan avec fon extrémité fupcrleurc : ia
derniere partie de la patte qui eft plus longue que
les deux précédentes , & qu’on appelle f u d dans
les hommes, ployée auffi dans un fens contraire,
touche tout le trajet de la fécondé. Se les deux os
du tarfe forment également un angle très-aigu avec
le tibia. On peut voir toutes ces différentes litua-
lions dans la figure onzième.
Il eft facile de comprendre par cet expofe, que
le fémur A B / a ) , le tibia B C , Se le pied
C D , forment la figure d’un Z , comme on voit en
{ fis - '3 )• fiippofe donc le fémur Se le
pied d égale longueur, Se une ligne tirée d'e h g, Se
une autre d^à h , nous aurons une figure a/tera p a ru
lortgior c g h f , d om [q bord c’y'fera le fémur, le
pied, Se la diagonale le tibia. Or fi nous avons
un corps fituc à l’angle ƒ , par exemple , & fi doux
puiffances le pouffent en merns temps, une vers la
direüicn fC y Se une autre vers la dircélion ƒ/;, ou
fait qu’l! n’obéira ni à l’uiie ni à l’autre, qu’il gagnera
le chemin du milieu , Se qu’il parcourra la diagonale
ƒ » ; cependant le moment de la vélocité fera
bien moindre que le total des deux forces qui l’ont
pouffé ; mais fi nous avons un corps long tel que/à ,
Sc qu’une puifiance, foit qu’elle le pouffe d’e v e r s / ,
folt qu’elle le tire d/vers c , & une autre foit également
qu’elle le pouffe d'h vers g , foit qu’elle le
tire de g vers h y alors toute l’aélion tombera fur le
même corps/g-, Se fon niouvernent fera égal à l’en-
femble des forces qui Tout pouffé. Il eft donc évident
qu'il tombera fur le t ib ia , non-feulement la
force de fes mufcles propres, mais celle auffi des
mufcles du fémur, Se du pied qui le tirent en lens
contraire par les deux extrémités.
Cela doit arriver toujours ainfi dans les petits Se
dans les grands fauts, pendant que les os confervent
encore leurs angles entre eux ; mais quand la patte
eft tout-à-fait déployée, & que les os le trouvent
dans la direction d’une ligne droite, le pied participera
auffi une grande partie de la fiarce. Dans ce
cas le centre du mouvement eft à l’extrémité du fem
u r ,dans la cavité cotiloïde,éc le mouvement des
corps centrifuges crt à la circonférence ,c ’cft-à dlre ,
à l’extrcmité du pied. Mais dans cette derniere cir-
conftance, outre que le pied appuyant à terre ne
parcourt pas une grande circonférence , fes os étant
auffi petits & auifi nombreux, n’avoient pas befoin
d ’une ftruéiure particulière pour foutenir leur moelle
& leurs corps. Le fémur étant trop près du centre
du mouvement, ne parcourt pas non plus un
long efpace , il n’eu avoir pas befoin ; par la même
raiibn , ce n’éloit donc que le tibia qui étoit oblige
de parcourir avec fes deux extrémités,de très-gra’n-
des portions d’ovale, qui avoit befoin d’une conftruc-
lion différente, pour qu’il pût mettre fa moelle éc
foi même à l’abri de la violence.
On doit en dire autant du cubitus, de l’humérus.
Se de la derniere extrémité de la patte antérieure
nonobftant que celle-ci foit infiniment plus courte
que la poftérieure. J’ai trouvé dans une grenouille
fuffifamment greffe,1e cubitus de cinq lignes,tandis
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que le tibia l’étolt de quinze Se demie ; l’humérus de
huit lignes, Se le fémur de quatorze ; la main jufqu’à
l’extrcmité du troifienie doigt, qui eft le plus long,
de huit lignes Se demie, Sc le pied avec les os du tarfe,
de vingt-quatre Se demie, ün voit donc que l’humérus
avance le cubitus de trois lignes, que le tibia
furpaffe le fémur d une ligne Se demie, que le pied
gagne feize lignes fur la main, Sc que toute la parte
poftérieure furpafi'e l’antérieure de trente-deux lignes
& demie. Malgré cet excès de grandeur de l’humérus
fur le cubitus, il faut ajouter que le premier
garde toujours, même dans les fauts violens ,un angle
aigu avec le cubitus, Se fe trouve dans une direction
parallèle à l’horizon.
Ces remarques faites, je voulois obferver auffi
fi lareproduèlion des os, moyennant ladeftruélion do
la moelle, avoit lieu dans les animaux à fang froid.
Je fis part au public l’année derniere, que j’erois
parvenu à faire régénérer entièrement les os longs
clans les volatils Se dans les quadrupèdes , fans faire
autre chofe que détruire la moelle. Ainfi pour me
convaincre 11 les grenouilles étoient fufceptibles de
cette reproducHon , je co.upai la patte poftérieure à
^ pluficurs de ces animaux de different âge, & en
même temps à un certain nombre d’eux. Je la coupai
tout à côté de l’épiphyfe inférieure du tibia y Se
je déiruifis la moelle des deux tuyaux inférieurs juf-
qii’à la cloifon tranfverfale ; à d’aiirres je la coupai
au-deffus de cette cloifon , Se je détruifis ia moelle
dans les deux tuy'aùx fupéricurs jufqu’à répiphyfe
fupérieure, Sc à d’autres je la coupai à rextremité
inferieure du fémur, Sc la moelle lut détruite dans
toute la cavité ; pour être sûr de l’avoir bien gâtée,
je laiffai une ou deux foies dans chaque cavité. Je
les tuai enfin en clifterens temps ; après trois jours,
aprèshult,apres dix, après quinze,& je n’ai jamais
trouvé la moindre difpolîtion à une nouvelle offi-
fication , ni même le périofte altéré. J’avois obfervé
dans les pigeons qu’un nouveau parfaitement
offifié, s’étoit formé après le feptieme jour de la
deftruéHon de la moelle, & après ie dixième, le douzième
ou le quinzième dans les chiens. Je conclus delà
que cette reproduétion n’avoitpaslieu danslesgre-
nouilles, ou que li elle l’avoir, cela devoir être en très-
long temps. Je n’ai pas pu m’affurer de cette durée,
parce que je ne pouvois pas porter ces animaux au-
delà de quinze à di.x-huit jours, attendu qu’ils pé-
rmoient tous ; mais il faut remarquer que je faifois
CCS expériences dans le mois de feprembre & après,
parce que la reproduèlion des parties perdues dans
les verrniffeaux Se autres zoopliyteseft plus prompte
dans le printemps & dans l’été, jufqu’à la fin du
du mois de feptembve.
C’eft dans ces fiufons , comme je viens de dire
& précilement dans le premier âge de l’animal, que
la force reproduarice eft plus acHve dans les pd y-
pes d’eaiq, dans les verres de terre ^dans les têtards,
dans les limaçons, dans les limaces terreftres , dans
les falamnndres, dans la queue des tortues , dans les
pattes des ccrcvifi'es, 6’c. Mais il ne s’agit pas de la
reproduèlion d une feule partie , comme d'un os ,
dans CCS êtres vivans qui femblent les plus vils de
la terre ; il s’agit de la icie ou d’une patte entière ,
ou de toutes les quatre , ou de la queue, &c.
M . l’abbé Spalanzani avoit arraché les quatre pattes
à une falamandre tout près du tronc fix fois con-
lécutives, bc lix fois elles iè régénérèrent dans leur
intégrité primitive, de façon qu’il fit reproduire plus
delixcensoff'eiets ; 6e il calcule que fi on avoir fait la
même opération douze fois, on auroir fait régénérer
plus de treize cens petits os. Il avoir avancé pareillement,
d’apres l’expéricncc, que la même repro-
duêlion avoit lieu clans les patres des grenouilles Se
des crapauds; mais celait a été nié formcllemsnr
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