îi N A R cft dcfigné par MM, Menarcl & d’Anvïlîc i\ Gon-
juron.
Gliirwrn l i- ii cfl au-clefTits (le Saînt-Remi, où
il relie deux moinimervs d’architcRurc q\ii appar-
licnnciu aux siK'illeurs tems. Saint-Rlmi
'en Provence , dans CC Supplèmint.
LuuvaowLouva., Lodeve, ville des Luicvam, où
ctoit aiilli im lieu nommé Forum Fkron.'s, inuixhc
établi par Claude Tibere Néron.
Ninics, Ncinaujus .'hccomiccrum, ctoit du tems
meme d'Augufte une ville conlidérable & vine
colonie diltinguce ; la mailbn quarrée lut conia-
crée en riionneur de Gains & de l.ucuis Célar ,
entans adoptifs d'Auguile , princes de la jeunefle ,
l’an de Rome 754- NiMtS.
Pifeenæ elt l'ezenas lur la Peine, à trois lieues
d’Agde , ec non Pé'^ctKs , village à trois lieues de
Pezenas , comme l’a cru M. Aiiruc.
Les Sanugenjes avoicnc pour capitale Sanidum ,
Senez.
Le§ Tcniloufaliis Tdcïofw:;cs, fitués entre Narbonne
& la Garonne, avoient Touloule pour capitale;
cette ville ayant pallé au pouvoir des Romains pendant
la guerre des Cindres , lotis le conlulat de
Cccpîo, devint colonie: elle étoit déjà bâtie, lelon
JiilHn , QU teins de l’irruption des Tedloiagcs dans
la Grece qu’on peut lixer â l’an de Rome 475.
M. Leibnitz a mal-â - propos prétendu que les
Tectolages de Rrennus étoieut non pas des Gaulois
, mais Germains, T olosa , Suppl.
£’/////r»oùdemeuroir.SulpiceSevere, qui étoitune
manjio â 30 milles de Touloufe, lùr la route de cette
ville à CarcalVonne, elt placée par M. Allruc au
village de /.: BaJUde d'Anjou, par M. de Valois h
Lu x, U par Bailler â Ailonne , qui l'e trouve à
douze lieues de Touloule, ce qui leroit tpuirantc-
huit milles.
Les Tarafconhnfes fe reconnoillent à Tarafeon:
la cité des FoconiJens Vaifon Si le Diois. Une
pierre confervcc à V aifon , pouve que les anciens
habirans avoient déifié leur ville ; on y lit Muni &
Vajioni TeuiUiS. f'^oyc^V k^SO, Suppl.
Les Avandei qti’Hennolaus Barbanus fixe à Aven-
chesen Suiflé , doivent être places â l’endroit oit
elt aujourd’liui le \\z\.\d'Avunçorî, entre Gap &c Embrun.
Digne, étoit une des villes des Bodionidd: avant
que Galba eût joint les deux peuples à la Nurborz-
noife, Hs faifoient partie des placés dans les
Alpes , entre les Cifalpins Si les Tranlâlpins , dont
le pays, aprèsqu’Augu(te les eut vaincus, fut réduit
en province fous le nom d'Alpes Maritimes,
La longueur de la Narbonnoije(\\\t Pline , d’après
Agrippa, porte à zyo mille pas , avoit environ 68
lieues i Si la largeur que cet écrivain fixe à 258
mille pas , environ 60 grandes lieues , â trois mille
vingt-deux toifes du châtelet de Paris, ce qui fait
quatre milles Romains par chaque lieue.
Terminons ce grand article, par remarquer avec
Scrabon, que Narbonne étoit le lieu du plus grand
trafic de tout le pays. L’étain d’Angleterre fe voi-
turoit fur des chevaux, au travers des Gaules, A
Marfeille& à Narbonne. Aul'one affurcqueles marchands
(l’Orient,d’Afrique , d’Efpagne & de Sicile
abordoienc nu jiort de Narbonne; mais le cours de la
riviere d’Aude qui la traverfe , & la difpofition de la
mer étant changés, elle s’eft trouvée privée de fon
port Si de Ion commerce. La mC“me chofe e(l arrivée
à Aigues-Morus, port autrefois confidérable , maintenant
à trois lieues de la mer, par les fables que le
Rhône y a ainafTés. ( C. )
NARCISSE, (^Myth.') jeune homme d’une grande
beauté, ctoit fils du fleuve Céphife & de la nymphe
Liriope. U fe nùroit fans celTe dans une fontaine, Si
N A R ne comprenant pas que ce qu’il voyoït n’etoit autre
choie que ion ombre , devenu amoureux de la propre
pcvlonue , fans le favoir, il le lailla confumer
d’amour & de defirs furie bord de cette fontaine.
Cxmme il n'avoii marqué que du mépris pour toutes
les femmes qui avoient concu de la tcndrelîé })Our
lui, on dit que c’étoit I’amoisr qui s’etoit vengé de
fou indlll'érencc , en le rendant amoureux de lut-mC-
ine. Cette folie l’accompagna, dit la fable, julqucs
dans les enfers, oii il fe regarde encore <tans les
eaux du Styx. Pauianias ajoute au récit de la lâblc:
U c’eft un conte qui me paroît peu vrailèmblable »>.
Quelle apparence qu’un homme loit affez privé de
feus pour être épris de lui-mcme, comme on l'cfi:
d’un autre , Si ([ii’il ne fâche pas difllnguer l’oiv.-
bre d'avec le corps? Aulîi y a-t il une autre tradition
, moins connue , à la vérité, m.iis qui a pourtant
l'es partilans ik les auteurs, ün dit que Muuijfe
avoit une foeur jumelle qui lui reflcmbloit parfiiuc-
ment; c’étoir même air de vifage , meme chevelure,
louvent même ils s’habilloient l’un comme l’autre,
& chafloient cnfcniblc. h'urd'Je devint amoureux de
la foeur, mais il eut le malheur de la perdre. Après
cette alflièlion , livré â la mélancolie, il venoit fur
le bord d’une fontaine dont l’eau étoit comme un
miroir, oii il prcnoii plaillr à le contempler, non
qu'il ne iiic bien que c’cioit fon ombre qu’il voyoit,
mais en la voyani, il croyoït voir la Iceiir, & c’e-
toit une coai'ohitlou pour lui.... Quant â ces fleurs
qu'on appelle rurdjjcs, elles font plus anciennes que
cette aventure ; car long-tems avant que NarciJJe
le Thelplcn fût ne, i.a fille de Ccrès cueilloit des
fleurs dans une prairie loiiqu’elle fut enlevée par
Pluton ; Si ces fleurs qu’elle cueilloit, Si dont Plu-
ton fe l'ervit pour la tromper, c’etoient, felon Pam-
phus, des narcifl'es Si non des violettes *>. Ovide dit
que N.:rc':j]c fur changé en cette fleur qui porte l'on
nom. On dérive ce nom de vapn, qui lignifie ujfou-
(+ ) . ^ ,
§ NARINE , f- f- ( Anat.) Les narines font deu.x
cavités très-compliquées, Si dont la dcfcripiion elî
difficile.
Elles font ouvertes par devant par une ouverture
triangulaire, entre la cloifon «Si les ailes du nez. Par
derrière , elles ont dans le pharinx deux ouvertures
ovales, perpendiculaires aux deux côtés delà cloî-
fon, Si qui font placées au-delTus du voile du palais.
La partie moyenne des narines eft liinple Si fe
continue depuis la lame cribleufe, julqu’au plancher
des narines qui régné au delTus du palais.
Le plafond des narines efl formé par la lame crl-
hleufe, par une partie de l’apophyfe antérieure de
l’osfpheno'ide, par la partie de l’os du front qui y cft
attachée, par l’os du nez Si par celui du front.
La partie extérieure de la cavité des narines efl:
féparée par des éminences ofl'eiil'es en trois conduits
particuliers.
Le plus inferieur Si le plus grand efl prefque horizontal
, & defeend cependant vers la face Si vers
le pharinx, C’eft par ce conduit qu’on peut dans un
homme vivant, pouffer un clou jufqucs tout près
de l’occipui, fans endommager les narines. C.o conduit
eft creulé dans lo principal os de la mâchoire
fiipcrieurc & dans celui du palais- rcffcmble à
la moitié d’un cylindre creux.
Le conduit du m'ilicu cft le plus long de tous. La
coquille fuperieure du nez en occupe une partie, Si.
la coquille inférieure fait boffe dans fon plafond.
11 commence par monter en arriéré, le refle efl horizontal.
Le finus maxillaire s’ouvre dans ce conduit.
Le conduit fupcrieureft le plus court. Il eft formé
antérieurement par la parn-e de l’os ethmoide, qui
renferme les fmus, poflérieurement par les finus
fphénoïdiens : deux culs-de-fac, renfermés entre la
N A R
coquille fiipcrieurc Sc la coquille Inférieure elefeen-
dent en arriéré, s’unilfent Si conduifcnt au conduit
du milieu. Les cellules ethmo'idienncs s’ouvrent clans
ce conduit, & avec elles les finus frontaux. Le finus
fphénoKlien s’ouvre dans l’un des culs cle-fac.
La cloifon des narines a pour bafe une eminence
nfl'enfe, inégalement dentelée, qui s’cleve de chaque
os maxillaire Si de celui du palais. Ces deux éminences
ont enti-'elics im fillon qui reçoit le côté le plus
long, le vomer, dont les deux l.amcs s’y collent
cnfemble , comme elles s’unifl'ent dans fa partie lli-
périeure. Cet os eft en general rhombo'ide, &
compofé de deux lames. Son côté pofterieur cft fourchu
comme un pied de chevre, Si defeend en avant:
la fourchure reçoit l’apophyfe épineufe de l’os fphé-
no'ide. Le côté fuperieur eft court ; il eft collé â
la ligne inférieure de la partie de la cloifon qui
defeend depuis l’os crlbleux. Le côté anterieur fe
continue avec un cartilage qui defeend de l’os eth-
mo'ide Si des os du nez. Le vomer cft fait de deux
lames féqiarces clans leur milieu.
La cloifon dumped donc compofée d’une partie
offeufe Si d’une partie cartilagineufe. Elle cft fou-
vent un peu courbe, Si partage inégalement les
narines. Elle eft quelquefois percée , fur-tout au vomer
, Si ifeft. alors que membraneufe dans la partie
où l’os n’eft pas ferme.
Nous parlerons dans VartlcU Pituitaire des
finus muqueux, qui font autant d’appendices des
rines ; Si dans l'article SPONGIEUX, des coquilles
(lu nez.
Les narines (ont tapifféeS par la membrane pituî-
laire , qui n’a pas été inconnue ?i Galien. C ’eft la
continuation de la peau qui conierve dans les narines
tèz dans la cloifon une certaine épaiireur , mais qui
dégénéré Si devient auflî mince que le période dans
les finus pituitaires. Elle a fon épiderme Si de nombreux
vailTcaux , dont elle tire fa rougeur.
Elle cft naturellement enduite d’une raucefité
abondante , qui paroît naître en partie d’une exfu-
dation artérielle, en partie d’un nombre de pores
dont la cloifon , les conduits des narines Si une partie
des coquilles moyennes du nez font perfillées.
On ne découvre pas toujours les glandes fimples ;
je les ai vues cependant, Si fur-tout dans la partie
poftérieuro des narines la plus voifine du pharinx. Il
y a encore dans la cloifon un finus muqueux, ana-
ïogiic à ceux de l’uretre, qui eft creulé dans l’é-
paifl'eur de la membrane pituitaire, qui va tranfvcr-
falement en avant, & qui s’ouvre par une enibou-
cluirc fort remarquable ; c'eft le conduit excrétoire
d’un grand nombre de glandes fimples.
-le n'ai pas pu découvrir diûlnRement les marne-
ions (les narines.
Les arteres du nez font des plus nombreufes Si des
plus confidérables, quand on fait attention au peu
(l’cpaiii'cur de la membrane à laquelle elles fe diftri-
buent. Les principaux troncs viennent de l’artere
maxillaire interne; ils pafl'ent entre les deux apo-
phyfes montantes de l'os du palais, l’antérieure Si
la poftéricure; leur nombre ordinaire cft de deux,
la fupérieure & l’inférieure : elles varient cependant,
èc j’en ai vu trois.
La fupérieure donne des brarxches aux finus fphé-
noïdiens, aux ethnioidlens poftérieurs, à la partie
poftcrleure de la cloifon , à la coquille moyenne &
au vomer. Elle a encore d’autres branches qui vont
jufqu’â la partie anterieure des narines.
L’inférieure defeend par une rainure de l’apophyfe
montante de l’os du palais : elle va â la coquille
moyenne, à rinférleiire , elle pafTe par les filions de
ces deux coquilles, & vient à la partie anterieure
des narines. Elle fournit des branches au conduit
N A R
moyen 5.! â l'Inférieur ; nu finus maxillaire, à la partie
inféiieure du lac nafal.
Une antre artère vient du tronc de l’ophtalmique,
C[ui cft elle-même une branclic de la carotide interne.
Elle jiaflè par un canal placé an-doffus d’une cellule
antérieure cthmo'idicnnc. Elle fe divlfc , rcpnfi'e â la
cinre-mere d'un côté, defeend de l’autre clans la cloifon
du nez, jiar les trous de la l.nmc cribleufe, donne
d’autres branches aux cellules cthinoïdicnnes anterieures
aux moyennes, an finus frontal, au finus
orbitaires , aux maxillaires, â la coquille moyenne
du nez.
ISethrnoïdicrmcpojléricurc cft plus petite. Elle paflc
])ar un canal pl;u:é au-dcfl’us d’une cellule cthmoï-
dieniie poftéricure , S>i donne des branches r,u llnus
de ce nom Si au fphénoidicn.
Les arteres du lintis frontal viennent de la branche
frontale, de rojjhtalmiqiie Si de la brandie na-
fale , qui donne aulfi des branches à la partie antérieure
des naiincs.
Le finus fphenoïdien a une petite artère de la carotide
même.
L’infraoibitale donne jiiuficurs branche au finus
maxillaire, aux cellules cihmoidiennes, â la partie
antérieure des narines.
La dentale fupérieure ]ioftéricure qui fort de
l’alvéolaire , donne des branches au fmus inaxillaii e
Si aux narines. II en eft de même de l’artere palatine
elefeendante , dont les bra,nchcs partenîdu canal
fpliénopalatin pour aller au finus maxillaire, &
dont d'autres vont à la partie la plus poftérieiirc des
narines.
Cette même palatine , rendue ait palais ofleux.,
produit une petite branche qui enfile le canal incifif,
de remonte au conduit inferieurdu nez.
Les arteres des narines, & fur-tout de leur partie
antérieure ,ont une facilité fingiiiicre de s’om'rir, de
fournir du faug pur en grande quantité, St de fe refermer
fans fe rompre Si fans qu’il refte de trace de
leur ouverture. Stahl croyoit ces hémorihcglcs aulu
néceflaires pour le bien-être des adolefcens, que le
font les purifications ordinaires pour le fexc. Quelques
chevaux perdent aufli du f.ing par le nez, Si
fur-tout les c’ievaux deflincs pour la courfe.
Les veines du nez. font moins connues Si moins
confiantes. La grande veine, compagne de l’artere
nafale principale, vient de la veine temporale, qui
elle-même fe rend dans le tronc profond de la jugulaire
, & qui communique avec le plexus veineux,
que Santonni appelle diverticulum,
La veine 0[)hralmique donne des veines ethntoï-
dlcnnes , fcmblables aux arteres de ce nom. Quelques
veines du nez fe rendent au finus de la faulx ,
Si une veine du finus fphénoidal aux finus de la dure-
mere.
Les nerfs des/7.-îr//2r.ç font extrêmement nombreux'.
Si également proportionnés à la grande lurface de
la membrane pituitaire, Si au fentiment exquis dontf
elle eft douce.
Dans les animaux , les narines font généralement
plus étendues. Ils ont des coquilles beaucoup plus
compofées & d’une plus grande furface. Leur odorat
eft i)!«s fin, parce que c’eft ce fens ieul qui doit
les guid-er dans le choix des alimens, & qu’ils n’ont
rien à cfpércr de rinflruâion, qui eft le privilège
de l'homme. Auflî leur nerf olfaffif eft-il le plus
confidérable de tous; les deux lobes antérieurs du
cerveau fe prolongent en deux apophyfes coniques,
placées fur la lame cribleufe & dont la moelle cft
deflince aux narines. Cette flrucfiire, que Galien
a cru être la même dans l’homme, a occaflonné
bien des erreurs de phyfiologie, de pathologie, S-t
meme de pratique.