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j ’ ctre compofé que de globules rouges. Dnns cet
ctac les parois des vaiüeau.v lont extrêmement minces
, 6: leur lumière trcs-conùdcrable.
Dans les animaux foiblcs, dans les hiles deheates,
\cfu;io tombe dans un détaui oppoie, & bien plus a
craindre ; c’ed le petit nombre de globules ôe la lu-
rabondance de la lerofité : c’ ert une luite des pands
cpuiiemensccdes hémorrhagies. Il paroît qu’il tant
une certaine proportion dans les globules pour en
former d’autres. ; car on a vu des perionnes ne jamais
recouvrer leur couleur naturelle , après avoir
perdu beaucoup de La folblelle & le relâchement
de tous les folides , & une grande^ dilpofition
aux oedèmes ôi h l’hydropille, lont les edets de cette
diminution du nombre des globules.
Sans être alkalines ni putrides encore , il peut y
avoir dans le des particules difpolees a l alka-
lefccncc & à l’acrimonie. L’urine , les excrcmens,
le lait même des animaux carnivores, font des preuves
évidentes de cette difpofiiion ; & U y a des
hommes qui, en fe nourrillant de chair, & en fe
donnant beaucoup d’exercice , peuvent , avec le
fecours des folides élailiques , acquérir une difpo-
lition allez analogue dans leurs humeurs : la forte
odeur de la fucur , de lurine 6c des excrcmens, d l
prefque la même : c’ell le tempérament cholérique.
Dans l’excès oppofé le yà/i" trop aqueux ell dépourvu
de ces particules dilpolces à devenir des fels
par la force du feu. Telles lont les humeurs des animaux
herbivores & tics benjanes. Ils lonttoibies &
fujetsà la peur; leur urine d lp â le , leur peau porte
l’empreinte de l’abondance des parties aqueulès.
Les anciens ont travaillé fur des idées que je n’ai
fait qu’ébaucher ; ils ont cru trouver quatre tempé-
ramens , dont j’ai nommé trois : ils ont ajouté le
quatrième , apparemment pour aflbrtir un à chaque
élément de la matière, à chaque qualité primitive
un tempérament particulier, lis ont appellé un de
ces tempéramens mélancolique, du nom d’une humeur
qui n’exifte pas dans l'homme, & Us l’ont attribue
à l’abondance de la terre. Ce ft cependant la
fermeté 6c le ton qui manquent aux lolides des mélancoliques
, dont les nerfs font trop_ facilement
ébranlés, Sc dont le mouvement périUaltique affoibli
contient mal la force expanuve de l’air. _
Les humeurs font variables, les folides le font
beaucoup moins ; c’étoit chez eux qu’il auroit fallu
chercher les tempéramens. L ’irritabilité augmentée ,
aillée à la dureté des folides, donne le cholérique ;
aii'oiblie , elle cauléroit le tempérament phlegmaii-
que ; combinée avec trop de fenfibilité des folides ,
die deviendroit le tempérament mélancolique : le
fanguin feroit un tempérament heureux 6c fans
excès. Mais je ne jette qu’une idée en paffant.
Chaque élément du fang a fans doute fon utilité.
Une fecle puiffante a voulu , dans le fiecle paflé ,
réduire la perfeftion de la famé à une fluidité & à
une tenuité fupérieurc des humeurs. Dc-lù l’ulage
du thé, des alkaiis. Les auteurs étoient bien éloignes
du vrai. II faut de la denfitc au fang \^oi\r donner de
la force à l’homme. Le plus vigoureux des mortels
deviendra, d’une foiblelTe étonnante , quand des hémorrhagies
réitérées, des faignées déplacées même,
auront epuifé la partie rouge du 6c que les
vailTeaux ne feront prefque remplis que de fang albumineux
; le même homme reprendra des forces
avec le fang. . . • :
Il paroît que les pariiailes fphériques préfeptent
moins defurfaceàla friction, 6c aux caufes qui trou-
bleroient là direction de leur mouvement ,& qu’elles
reçoivent du coeur une force que des particules plus
légères, plus volumineufes 6c d’une figure moins
rég.uiiere, fontincapables de recevoir. Un fiifil tait
partir une balle de plomb ; elle perce une planche :
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un morceau de liege , poufle par le même fulil avec
la même charge de poudre , ne feroit aucuneimprel-
fion fur le bois. U efl probable auflî qu’une liqueur
plus denfe irrite mieux le coeur , & c’elt une obfer-
vation conitante des praticiens, que le pouls cfl foi-
blc lorfque le fung elt cliflbus. H efl probable encore
que les globules figurés 6c denies produifent plus de
chaleur par le frottement, & que les globules font
nccelTaires pour conferver le calibre des petites artères
& des petites veines ouvertes ,& pour y refter-
au lieu que l’eau s’cchapperoit par tous les porcs
laifferoit les vaifléaux s’alfailfer. Une injettion fo-
lideconfervela rondeur des vailTeaux : une injoêtion
de colle s’échappe en exhalant, 6c le vailTeauquelle
rempliflbit s’alTaiflé 6c fe ride.
Le fer donne fans doute aux globules i>lus de den-
flté & plus de difpofltion à s’échauffer. Le métal du
fe r , pris en médecine, ajoute viflblement aux forces
du corps animal, au ton des lolides & la couleur
du fang.
L'huile efl nécclTalre pour la formation de différentes
humeurs animales ; c’efl elle qui fait fans
doute le principal élément des globules : elle corn-
pofe avec Teau la colle qui unit les élémeiis terreux
de la fibre animale, & qui lui donne de la foliditc.
L’eau 6c les liqueurs albumineufes ne lont pas
moins néceffaires. La fluidité de toutes les humeurs,
la lécrétion de liqueurs fines, la tenuité néceffaire
pour couler par les vailTeaux les plus étroits, exigent
l’élément même de Teau , 6c la nature albumi-
neulc efl requife pour ajouter à la denfitc des humeurs,
6c pour les empêcher de fuinter par la peau,
Sc d’abandonner les vaifléaux. La lymphe ne paffa
jamais dans l’urine ; la néceflîté du mucus efl des
plus fenfibles ; il défend les nerfs contre l’aéHon de
l’air 6c des parties falées & âcres de l’urine , des ali-
mens , de Tair même.
La terre donne aux folides du corps humain la
confiftance 6c la foîidité. Les particules difpofées à
devenir des fels , font nécefl'aires pour entrer dans
la compofition de plufleurs liqueurs qui exigent un
dégrc d’acrimonie, de la bile , du cerumen , de la
liqueur fécondante, qui doit apparemment à ces particules
la prérogative particulière de pouvoir mettre
en jeu le coeur affoupi de l’embryon.
Le feu entretient la fluidité, 6c concourt puilTam-
ment à la formation des liqueurs âcres.
Mouvimtnt du fang. Nous parlons ic i , non pas de
la circulation du fan g , ni des mouvemens évidens
du fang qui coule dans les arteres & dans les veines,
mais des mouvemens plus cachés que Ton ne découvre
que par des expériences 6c par le microf-
cope , 6c qui font le réfultat des travaux de quelques
modernes.
Dans les animaux à fang chaud , comme dans
ceux dont le fang efl naturellement froid , les globules
du fang^ comme nous l’avons dit ci-cleffus, fe
meuvent avec beaucoup de rapidité 6c d’un mouvement
uniforme réglé ; ils avancent par l’axe des
vaifléaux 6c par des lignes parallèles à l'axe. La
vîteflé de ce mouvement efl confidérable ; Toeil a
peine à le fnivre quand on fe lért île la loiij>c. On
a tenté de l ’évaluer. Sans prétendre fixer les véritables
nombres, il paroît ce|)endant que cette vîteflé
va à 50 pieds environ dans la minute au forcir du
coeur.
Elle n’efl pas égale dans to\Ue la colonne du fm^
qui coule par une artere ou par une veine ; elle e(t
viflblement plus grande dans Taxe du vailTeau. On
difllngue cette fupcrioriié dans les animaux vivans
des deux claffes fournis au microfcopc.
-La vîteffe du fin g pfi fans doute la plus grande
pofilhle â la fortie du coeur, 6c elle ne peut que diminuer
dans les petites ancres. Comme les lumières
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jointes de deux branches font toujours plus grandes
que la lumière du tronc dont ces branches font nées,
6c comme une artere, avant que de le rcflcchir pour
devenir veine , fe divifepiusde vingt fois, iefyflême
entier des arteres , produites par l'aorte , peut être
regardé comme un cône dont la bafe ell ta lomme
cies lutnieres de toutes les branches artciielles, 6c
dont la pointe efl la lumière de Taorte à la fortie du
coeur. Cette fe^de caiilé paroît devoir retarder très- ■
confidérablement le fangA^ns les dernières diviflons.
On efl allé jufqu’à ne laifiér aux petites branches
qu’une vîteffe qui feroit à celle de l’aorte nail-
fante comme i â 5000 6c au-delâ. C’efl trop , lans
doute , attribuer à la dilatation des arteres. U efl fiir
cependant que le fungnQ peut pas conferver, dans
un canal immenfe , la vîteffe avec laquelle il a coule
clans un très-petit canal ; le petit nombre des globules
fortis du coeur , diflribue la vîtelTe qu’il a reçue de
ect organe, fur un nombre très-fuperieur de globules
qui coulent par les branches , 6c le tout fe réduit à
une livre qui doit mettre en mouvement mille livres,
& qui ne lâuroit certainement donner à chaque livre
de ces mille la même vîteffe avec laquelle elle a été
animée elle-même.
La loi hydroflatique s’ étend du moins jufqu’à un
certain dégrc fur le fang des animaux. J’ai vu , d’autres
obfervateurs ont v u , le fang couler avec plus
de vîteffe dans la partie d'une artere rétrécie, 6c fe
retarder viflblement dans un anévrlfme qu’il efl aifé
de produire , en détachant l’artere du tiflu cellulaire
qui l’environne. De-là les membranes muqueufes
qui doublent la tunique des arteres dans les anévrif-
jiics : de-là les polypes qu’on y trouve.
La friftion doit avoir l'on effet. Tome liqueur qui
femeut par un canal quelconque, diminue de vîteffe
par la friélion de la liqueur contre les parois des
tuyaux qui ne donnent jamais dans les eaux jaillif-
fantes ou coulantes la quantité d’eau que demande
le calcul fondé fur la largeur du réfervoir 6c fur la
vîtelTe acquife par la chute. Deux tuyaux, dont la
fomme des calibres efl égale au calice d’un tuyau
plus ample , donnent le double moins d’eau. Cette
obfervation , étant avérée dans des tuyaux très-
amples , doit être encore plus vraie quand le fang
doit parcourir des vaiffeaux dont le calibre efl à-
peu-près le même que celui du globule. Cette retardation
paroît devoir être très-confidérable ; ce font
auflî les plus petits vaiffeaux capillaires dont le fang
perd le premier le mouvement, pendant qu’il continue
de traverfer les troncs. En s’arrêtant dans ces
petits vaiffeaux , le fang, qui n’y trouve pas un paf-
fage facile , force le fang des vaiffeaux médiocres à
aller & venir ; & cette ofcillation gagne peu-à-peu
les plus gros troncs.
La longueur des vaiffeaux augmente la friéHon. M.
Bryan Robinfon a reconnu cette vérité dans des lyf-
têmes de tuyaux artificiels ; les écoulemens augmentent
en raccourciflant les tuyaux , & diminuent en
les alongeant. Dans le fyflême animal, ce font les
plus petits vaifléaux 6c les plus éloignés du coeur ,
dans lefquels le /é/:gs’arrête le premier. Les grands
animaux , les geans , ont le nombre de pouls plus
petit que les petits animaux , & que les hommes ordinaires.
On a cru pouvoir adopter encore fans crainte ,
la retardation qui naît des plis des vaifléaux : il efl
fur que j’ai vu dans TinjeéHon, la matière très-con-
fidcrablement retardée tlans les arteres du bras , par
un Ample pli que je faifois faire au bras, en le ramenant
fur le corps. Quiconqué a injeflé l’épidi-
dyme, connoît la réfiftance que les plis multipliés
de ces vaiffeaux font éprouver au mercure, tout
éminemment fluide qu’il efl.
La figure conique de chaque artere en particulier,
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doit dimlnui'i- hi vjt.flc du fang, parce qu’une grande
partie des coh)rincs üe c.; choquent contre
les [jarois, Ls uilcucMt 6c coi,!t;n-ient une parue de
leur vîceüc dans la triction que caule ce changement
de figure.
Les grands angles 6c les angles rétrogrades des
arteres, paroiflém devoir diminuer la vîteffe que le
fang a reçu du coeur.Soumouvement peut être con-
flderc comme un compote de deux mouvemens , Tim
parallèle à Taxe , 6i l’autre qui s’éloigne de Taxe à
proportion que l’angle de la divilion de Tartere s’ag-
grandit : ce dernier mouvement efl perdu pour la
vîteflé du tronc au-deii'ous de la divifion.
Les anaflomofes opj>ofent au torrent naturel du
fang, un courant oppolé ; ce choc paroît devoir détruire
une partie de la vîteffe du fang. Comme cette
humeur efl des plus difpoiées à le ])rendre par le
repos, le mouvement feul paroît loutenir cette fluidité
, en détachant les globules les uns des autres &
en dctruifani leur attraüion , dont nous donnerons
des preuves. La vîtelTe qui détruit cette attradion ,
efl perdue pour la vîteffe générale avec laquelle le
fang fait du chemin.
Tout ce que je viens d’expofer paroît fl vraifem-
blable , qu’il efl difficile de fe perfuader de la con-
tradidion oii la nature fe trouve avec des raifonne-
mens prefque géométriques. Il cft avéré cependant
par un grand nombre d’expériences, que le fang ns
perd que peu de fa vîteffe en paffant des troncs dans
les branches, 6c des branches dans les vaiffeaux capillaires.
Je fus bien furpris après les expériences de
Keil 6c de Haies, fur la hauteur où s’élève le fang
qui jaillit d’une artere ouverte, de voir de très-petites
arteres , telles que les branches mufculaires de
la mamaire qui fe portent à la peau, vaiffeaux d’à-
peu-près un quart de ligne de diamètre , fournir cependant
un jet de fix pieds 6c demi de haut, auflî
haut que celui qu’on a affigné au fang de la carotide
à Montpellier, 6c plus que double de celui que Keil
dit avoir mefuré dans le fang de Tartere iliaque.
Je fus bien plus furpris encore de voir la vîteflé
avec laquelle leyà«^ traverfe les vaifléaux capillaires,
dans lefquels les globules fe fuivent un à un &
à la file , 6c même à quelque diftance les uns des
autres : à peine pouvois-je remarquer un peu de fu-
périorité dans la vîteffe des troncs. Les petites veines
capillaires d’un feul globule pliées 6c divilées à de
grands angles , font un réfeau que \Qfang parcourt
avec une rapidité que Tcell a peine à fnivre. Le mouvement
dans les veines médiocres ne me paroît guere
moins v if , 6c .M. Spalanzani a jugé la vîteflé du fang
des veines égale à celle du fangàcs arteres.
Il falloic trouver un paralogilme dans les calculs
qui paroiffent démontrer la retardation du/à/rg-. La
première de mes remarques tut, que le plus grand
nombre des vaiffeaux que parcourt leyà/rg, appartient
à la claffe des vaifléaux capillaires, dont les
branches ne paroiffent pas être plus amples que le
tronc , que d'ailleurs les divifions des troncs étoient
compolées par la réunion de deux branches en un
feul tronc, qui plie dans un réfeau autant de fois
que la divifion.
Maffiré la probabilité que nous trouvons en faveur
du pouvoir des plis 6c des angles, il efl fur
encore , que dans les animaux vivans, le microlco-
pe ne nous a fait voir aucun effet des uns ou des
autres fur la circulation. _ ^
Y auroit'il quelque caufe fecrette, qui remplaçât
la vîteflé que le fang a perdue par les caules que
nous avons expofées ? La pefanteur a certainement
du pouvoir fur cette vîteffe & fur la direftion du
fan^ On a vu un bras perdre le mouvement & la
gangrené y naître , parce qu’on Tavoit laiffé pendre
perpendiculairement pendant le fommeil. La tête