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ilfiivc ([ii’ils ne coniiolOcDt pas, y foncicrcnt une
Ville de leur nom , 6z (.lurenr doniKT la meme dé-
nomlnaiioii au fleuve, /'ay. ci-aj>rès
Marios, l’an de Rome 6^2, campant le long de
ce fleiu'c, fit le canal l.imeu.v appelle Foßa M-iru <vvr
ÎUiodu/iü ; il conuneiiçüit jirés d’un village île Provence,
nommé Ci'.jhlnau^ entre l’étang de Marie-
gues ÖC la mer; il relie encore quelques völliges
de ce t'oflé comblé de])uis long-tems, près du
vili.,ge de /'As-, dérivé de Foßa. 11 le terminoit au
Grau de Pallbn, ad Gradum, où cll Pembcochuic
orientale du Rhône. L'étang de Maßratncla dont jiarle
Pline, ne peut être que celui de Martegues, que
Mêla appelle/’Aa//" Jiii' Aranques^ parce qu'd étoit
proche de la ville capitale de ces peuples, qui ell
Martegues, ou , félon Bouche, Marignane.
Plus haut, continue Pline, iont les champs jiicr-
l'cux , catnpl l.ipidà^ connus jiar les combats d’Her-
c iilc ,é c le pays des y-Z/nir/Y/c//.''. Ces champs pierreux
qui forment une partie du territoire d’Arles ,
lont la Cl au., plaine de iept lieues de circonférence,
remplie de cailloux.
Les AnatU'uns c\.ç>\Q.\\X. en Provence A la gaucho du
Rhône, à l'orient de la Cnm : c ell tout ce qu’on peut
dire fur leur pofition.
Les Defuavis & les Civ.zrr.v occupoient les premiers
le tenitoirc de Tarafeon; les féconds, dont
la ville capitale étoit Avignon , s’étencloient jufqu'au
Dauphiné. Les Tricollicru occiipoicm le territoire de
Silleruii ; leur capitale étoit Alarantc. Les Vocon-
licns avüient pour principales villes Vaifon , Die ,
J.neun le Luc, Tricaßin: ^ Saint-Paul-Trois-
Chàtcaux.LesÜégovellauniensou Ai’^'^/.i//;7/avoieiit,
lelon l’ toloméc , V’alcnce pour capitale, que Pline
conqsrend entre les villes des C’<n'.i/r.r.
Les Allobroges étoient placés entre l'ifere & le
Rhône d'un côté, le lac Léman & une partie des
Alpes de l’autre ; de forte qu'ils comprenoient une
]>ariie du Dauphiné & de la Savoie, ayant Vienne
pour leur métropole.
Sur la côte on trouve Marfcille, bâtie par les Grecs
Phocéens, alliée des Romains, Foedcraui. Au levant
de Marfeille, près de la (iiotat, étoit le promontoire
Zao le port Cic/iaiißc: c’eR le capSiyédr,
ou de Ccrchuch^ ou CircU.
Les Canniuilliqucs lont les peuples du territoire de
Toulon jufqu’au golfe de Giimaut, près duquel cil
le village de Ramaïudlt. Les Sueltcnr. ou Sdttri oc-
cu[)oic-nt la paitic méridionale du diocefede fréjus;
la petite rivière d’Argcncc , Ar'^cntcin amnis, arro-
loii leur contrée ; l’ancienne ville iVOh.biu , les Oul-
ves,en failoit partie , alnfi que celles de Draguignan
& de Hrignolcs. Les / ivr/a/é/zj, jilus au nord, étoient
où le ivoiive f'erioao/i. M. Ménard place AihcnnpoHs
au bourgile la Mi/w/z/f. Forum Julii ^VrC]\\s ^ doit f'a
fondation â Jules Céfar, qui y établit les foldats de
la légion en colonie;Pline lui donne lesfurnonis
de Facenfis , qui indique que cette colonie y fut établie
il la fiiitc d’une paix , peut-être après celle d’//c-
lium a>i. de Claßica , d’une flotte qu’Augulle y tenoit
pour !a ICireté de la côte ; Slrabon appelle cette ville
U havre de Céfar Ati^ußc : le port nc fublille plus aujourd'hui,
parce que la mer s’en cR retirée depuis
long-tems.
Les Oxitbicns confinoient h la côte près de Cannes.
Les Ligauncs parollTent avoir habité la contrée qui
forme le territoire de Gradé ; les Sueiri étoient â Caf-
tellane furie Verdon ; les Qua/iares & les Aduru-
cales occupoient il-peii-près l’étendue du pays qui
dépend des villes de Senez & de Digne.
Nice, fondée par les Marfcillois pour oppofer un
rempart aux Salyens & aux Liguriens, étoit enfermée
dans les limites de \i\ Narhonnoife. On voit dans
l’évêché de cctic ville une infeription de C. Mcm-
N A R mlus Macriniis, quinquevir de Marfeille; qualifié
prêtée Agonotlietc magiilrat du prétoire à Nice:
PllÆFKCrO ACONOTffETA: ,
£ P t s c O P O Ni c a e n s iu m .
Mereuhs Vorius ou Hereuhs Monoici Forms , à 200
Rades d Amipolis ^ cR Monaco: l'épitlicte de Mo-
ruxeus donnée à Hercule , marquoil ou epte ce héros
s’y étoit établi kuil apres avoir chaflé les habitans
du pays, ou qu il y étoit adoré Iciil, fans mélange
d’aucune autre divinité.
Tropaa Augujh , il deux lieues de Nice, cR Tarbiit
ouSufc,.Vi'»'////(z,oii (ubllllo l’infcripiiüiule Pline tonte
entière. Anao Forms, à dix-fepi milles de Nice, cR
le lieu appcllé Ma/o. Fuy. les lomcs X I i & X I I f des
hleniüires de Cucadéin'tc des Injcripùons, cd. in-iz de
ipyo.
Nous ne dilons rien de Nemnufes , Nùncs; on en
parle ù l’article de cette ville. Foyei aulli T ülüsa,
dans ce Suppl.
La ilelcripiion que Pline nous a donnée de la
Gi\\.\\c Narl'onnoifc le termine [lar rénuméraiion des
colonies romaines des villes latines.
Arelaïc, Arles oR ajipclléc Sextanorum, du nom
des foldats delavi'-- légion; ces vétérans y fuient
conduits & établis par Cdaudc 'J'ibcre Néron, [lerc
de l’empereur T ibère, l’an de Rome yoîf. Quelques
anciennes inferiptions d'Arles font mention des ô'c.v-
tani : Diva Faujlinec Sextani Ardat. Céfar fit conf-
truirc douze galères à Arles en trois jours.
Celte ville étoit en réputation pour les manufactures
, on f.iifolt cas principalement de fes broderies
& de les ouvrages d’or & d’argent de rajiport :
elle étoit en corrcfpondaiice de commerce avec Treves
& Marleille.
Beurra: Scpiimanorum , Beziers , étoit encore une
colonie militaire, formée des foldats de la vu'-’ légion.
On Ht dans un fragment d’une ancienne infeription,
Julia Biierra:. liilc fut de[niis renouvellée
Ions l'empire de Tibcre : avant la dénomination Romaine
, cette ville étoit une des plus imporiautcs des
Volccs-Teèlofages ; fon heureufe fituation en rcti-
doii le léjoiir agréable ; Pline en vante les vins.
Araufio Secundanorurn, Orange,porte le nom de la
deuxieme légion; cette colonie fut également fondée
par Jules Cclar. On Ht lur une jjicrrc du cirque C. J.
S. c’oi\-h-iinx,Colonia J/diu Seeu/hlarioriw!;c\\c failoit
jiartie du pays des Cuvares. L’arc de triomphe ([ui
étoit autrefois renfermé dans l’cnceinte de l.i ville ,
fc trouve aujourd'hui cint[ cens pas des murs, il cR
formé de trois arcs ou paflages, dont le milieu ell le
plus grand.
La beauté & l’élégance qui régnent dans toute
la fculjmire tic cet édifice , formeront toujours une
j>reuvc bien puifVantc pour le rajiporter ;i un liccle
poilériour à celui de Marius, auquel pluficurs auteurs
font attribué. Le célébré Spon nc f'.iit pasdlfH-
culté de dire qu’il n’y avoit point â Rome de monument
aufil grand ni an (fi fuperbe ; d’autres rapportent
ce monument h Cn. Domiiius Anobardus â B- fa bius
Maximus, apres leurs vidloires liir les .Salyens,
les Allobroges & les Auvergnats , l’an cle Rome 6] i;
M. le baron de la BaRie Paitribuc â rempereur Au-
guRe; le marquis MatTei, au tems d’Aiirien , 6c
M. Ménard, âTibcre Néron , lorfquc, l’an 708 cle
Rome, il jcita les fontlemens tic la colonie d'Oran-
go, & qu'il fit élever ce beau inomimeiu cn mémoire
des vidloires de Célar.
Valence cR défignee par Pline comme une ville
du territoire des Cavarcs , /A a_^ro Cavarum Valentiu.
Ptoloniée ai)peîle Valence i,i ville des Segalauniy
qui font le.s mêmes que les Segovdlauni^c: Pline.
Vienne étoit la capitale des Allobroges, une des
colonies les plus célebres de la Gaule Nurbonnoife j
N A R clic jouifïoit non fculemcutdu droit de cité Romaine,
mais encore de l’étlaiaute prérogative de pouvoir
fournir des fujet:; au ienat de Rome, ce qui lui fut
accordé fau de Rome 664. (Ai iii ci.ms le dilcours
de fcnipcreur Glande au léua t,q iiilc voit encore
lin les i.ililes d’airain confervées à Lyon , cc.s mots :
Omattlluna ecee eoloriia valeniifftmaijue l iennicnfmm
qii.nn torn'o jam tauparc fenatores huic eiina: conferr !
l’ line ne [larlepas de Culaio, m de fituécs
dans le pays des zMlobroges ; In premiere cxiRoit
ccpend.uu des l'an de Rome 710, [niifque la lettre
de Munatius Planeiis à Cficéron cR datée Civamne
(il faut lire Cularone') exjuiibus Allobrogtim. Ccttc
ville était fuiT’ilere, 6: léparoit les Allobroges des
'N'ücoiuiens ; clic fut réi.ibllc j)ar l’empereur Gra-
lien , dont le nom lui cfl relié Gracionopolis, iaiijour-
iriiul Cireuoble. L.i fécondé colonie des Allobroges
cR Geneva o\\ G’e/;,/!'./, Ciencvc , bâtie fur les bords
du Rhône , h l’extrénuié du lac Léman; elle léparoit
les Allolzroges des llelvétieus, comme le marque
Céfar. Des inferiptions font connoître qu’elle avoit
des duumvirs, des édiles , des (cxvirs , &e......... ce
c|ui forme le caraèlcre dillindtlf des colonies. Firnfin
Abauzit foutient meme, après d’anciennes inf'cri[>-
lions, que ceite colonie fut peuplée par les folilats
de la vic légion , cfoil elle fut appellée Geneva fex-
tanorum cotonui.
La premiere des villes latines & municipes, étoit
A lx , ca[)ltale des .Sallaviens ou .Salycns,donr C..Scx-
lins Cal vinus défit le roi Tanomal^w 6 5 1 .Ce fut alors
que jiour Itseonteinr, il fonda lacolonie.d’Alx, à laquelle
il donna Ion nom , Aqua j ex lia, pour déligner
les eaux thermales qui le trouvoient cn cet endroit,
& dont on voit encore les Iburccs. Cette colonie
lulHiairc , augmentée par AugiiRc, eR nommée dans
les luonuinens eoloina Julia-^liipijla.
Avignon, fitiiéc à l'extrémité du pays des Cav,7-
res, en étoii la capitale; elle étoit aufîi colonie , car
on lit fur le revers cfiinc médaille de Galba , Col.
Avcnioii.
Aj)t cR fancienne Apta Julia, capitale des l'ul-
pentes, qui failolcnt partie des Tricorii. A|)t éuiic
colonie, comme le prouvent les inferiptions; le nom
(.le Julia montre qu’elle étoit du nombre des colonies
fondées par Jules Céfar.
Alcbcce liciorum ylpollinarium n’cR antre que Rio/,
cn Provence ; clic a pris le nom du peuple dont elle
étoit capitale : le titre t\'Apollinarcs indique jiroba-
blement un culte particulier que ces peuples ren-
cloicnt â Apollon: c’étoit auffi une colonie fondée
par Jules Céfar & renouvellée par AuguRe ; clleeR
appellée Col. Jul. Aup Apollinar. Rcior. dans une
infeription-tic Nîmes , dont M. Menard a donné
l’c.xplicatioM thins fhilloire de ccttc tlermerc ville.
Ailbe étoit la capitale des Hdviens qui occupoient
les \'ivarais , lé|nirés j)ar les Cevenes de
Vêlai 6c du Gevatidan. Céfar nous apprenti que les
Helviens, quoique compris de fon tems clans la province
Romtiinc, avoieiu un prince de leur nation ,
ju'ivilego qui leur avoit fans doute été accordé ,
iorlqu’il-S s’étoieni ibuiuis A la république. Strai)on
les place mal-â-iiropos Hans l'Aquitaine , ils étoient
de la Naibonno'fc, L'Alb.i Helvioriim éioic un
bourg d'Alps y \ deux lieues noril-oucll de Vi\ iers.
Ou y trouve tous les jours, 6c aux environs, des
antiques fans nombre , médaillés Romaines de toute
giantlcur 6c de tous métaux, débris de colonnes,
tnorceaux cl'archlteèlvnc qui démtmtrent l'itlemlié
d'Alba 6c d'Alps, fans compter la conformité des
deux noms. Piolomée l’appelle Albaugufla ; c’étoit
donc une colonie d’Auguflc : elle cR noimnéc cni-
tas Albcnjium par les notices les plus anciennes des
cités tics (iaules. Ayant été détruite vers le commencement
du V® fiecle , Viviers devint capitale
Tome IF,
N A R 1 1
du pays ; c’cR pour cette raifon que les notices les
plus récentes ajoutent ces mtits fa tlénominatlon
nu/ic Vivarium ou Vivaria. Cette ville d’ Allie étoit
célèbre par les vins : Pline parle d’un plan de vigne
appelle Narbonica , dont la fleur ne tluroil pas [slus
d’un jour , 6c qui par conléqueiu étoit moins-
expofé aux gelées 6i aux pluies.
Augufia des Tricalllns , cil .Saint Paul trois-Ch.1-
teaux , lituée â une Hciio 6c demie tin Riiône , dans
une plaine entre les limites du lAïuphlué, de la Provence,
tlu comté Vcnalirm -, c’étoit une colonie fondée
par AugiiRc, dont elle perte le nom : les r.iles
de ces anciennes murailles annoncent ene^.irc une
très-grande ville : elle avoit trois pouc:. , dont la
dénomination jiréfentc des traces d’amicpi'uc : l’une
à l’ouelf cR ap[)el!ée la parie de la cnlonnc , à caufe
d’un monument érigé cn l'honneur d'Augufle; c.llc
l’i'R cR :ij)pe!lée la paru des louis, parce qu‘,1
y avoit cm ce lieu trois grandes tours ou châteaux
qui avoient donné le nom A tout le pays des Tiiea-
(lins; la troifiemc au noi d jzorte le nom de Fan-jou ,
Faniirn Jovis d'uii tcmide de Jupiter. D.imt le (piar-
tier Saint Jean fout les relies d’uii circpie ; on y
déterre des flatucs de brou/c 6c de marbre , des
paves cn inofaïquc , <les toivibcnux , des urnes , des
lani])cs lépulcrak'S, des inlci iptions, de.s meilailles,
des débris craqucduc. Au \’® liccle , les h.tbiians
donnèrent A ccttc ville le nom de Soini-Fa::! ,c\\
mémoire d’un évêque qui gouverna laintcmeiu leur
églif'c.
Ncomagns cR Nions en Dauphiné fur l'i'.iguc ,
A rentréede la plaine du comté YTuaiinn; de \ ’:,ni:a-
guson a fait Xeons , j)iiis Nions. Les aCtes latins du
moyen âge l'appellent Nyonium , Nyontium 6c Caj-
irurn de Nionis. C'cR-lA oi'i régné le vent ponpias
(iijct A des variations réglées. l 'oye:^ N io n s , dans
ce Suppl.
Anaiilia , capitale dos Anatilii qui h.ibitoieiit au-
delà de la Crau , entre les embouchures du Rhône
6c la rive gauche de ce fleuve : alnli ce uc peui cire
Saint-Gilles en Languedoc A la droite du Rhône,
comme l’ecrivent Baudran 6c la Martiuiere.
Ahia , que M. de Valois place A Vcnafquc , bourg
du comté Venaifrin ; mais comme ce bourg cfl du
[lays des Sleminitns, 6c que Slrabon marque Æria
parmi les Cavarcs, l’opinioii de ce fiivant u’cR [>as
iouicnablc. M. Menard conjeèhirc que cette ville
étoit dans l’endroit oîi cR aujourd'hui le château de
Lers, fill' la rive gauche du Rhône, vis-A-vis de Ro-
quemaurc 6c non loin d’z\vignon.
Cavaillon , Cabdlio, étoit une colonie, 6c une
des villes les pins confidérabics des Cavarcs. On a
plufieurs médailles du truimvir Lcplilus frappées
dans cette ville.
Carcaffonne , Carcafum , étoit de la dépendance
des Vülccs-Teèfüfages : elle iburnir à Céf.ir des troupes
pendant la guerre des G.iulcs : cependan; l'ui-
néraire de Bourdeaux compofé vers l'an 333 , ne
la ([ualifie que de limpîe château, Cajldluni Cu/caJ-
fone.
Cefero , ancienne v ille, bâtie fur l'Erau , d’oît elle
fut appellée A unira, du nom latin Aurarisc\\\Q [loiie
ccttc riviere. Au iv® ficelé elle jufit le nom de Saim-
Tihere y martyr fous Dioclétien.
Carpentras, CarpauoracU , capitale des Mcrni-
lùens, fur l’Auzon, Aufmius: on a trouvé près
ci’Cyrangc une infeription qui donne à ccttc ville le
nom de Colonia Juliu.
M..............Col. Jul. Mem. Heredes ex teflamento ^
c’eR-A-dire Colonia Julia Meminorum : ccttc colonie
fut comluite [lar Claude Tibère, l’an de Rome 708 ;
c'ell pourquoi Pcolomée l’appelle/br/z/« Neronis.
Forum Fofonii, que les uns placent A Chajnbcry,
les autres à Draguignan, ou au Canei, ou au Luc,
B ij