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convertibles : bt lumlcre , la chaleur & Ic fou ne font
que des manières d'etre de la matière commune ;
ils ont les mêmes propnetes eflcnncllcs. Le ioleil
■ ^ravite fur les autres aüres ; la lumière s’incline ou
Le réfraêle par TattracHon des autres corps : fa fub*
iîancc n’efl pas plus limple que de toute autre matière,
puifqu’ellc eft compofêe de parties d’inégale
pel'anîcur, plus ou moins petites, plus ou moins
mobiles , di diiféremment figurées. Le rayon rouge
ne pefe pas plus que le rayon violet, & il y a une
infinité d’intermédiaires entre ces deux extrêmes.
Ainfi toute matière peut devenir lumière, lorf-
qu’étant futîifammcnt divilée, fes molécules acquièrent
une force expanfive par le choc de leur attra-
,
eclion mutuelle : la lumicre peut de même fe convertir
en fublbnce fixe &: folide, par l’addition de fes
proprespartics accumulées par rattraélion des autres
corps. La volatilité & la fixité dépendent de la même
force , a itu ic iiv i dans le premier cas , devenue ripul^
f i v i dans le fécond.
Le feu, la chaleur & la lumière peuvent être
confidérés comme trois chofes ditféreiites , de leur
différence la plus générale paroit confifier dans la
quantité, de peut-être la qualité de leurs alimens.
La chaleur du globe doit être regardée comme notre
feu élémentaire. Lorfque la chaleur eft appliquée
long-tems aux corps folides , elle s’y fixe , Ôe en
augmente la pefanteur fpécifiqiie.
Le feu eft le moins pelant des corps , mais il eft
pefant ; di c’eft en conféquence de cette pefanteur ,
qu’il a des rapports d’affinité avec les autres fub-
ftances. L’air eft fon premier aliment, les matières
combuftiblesne font que le fécond. Le feule trouve,
comme l'air , fous forme fixe , dans prefque tous
les corps ; il en devient partie conftituante par la
force attractive , & perd alors fa chaleur , fon éla-
fticité dt fon mouvement.
Toute liquidité , & même toute fluidité fuppofe
la préfencc d’une certaine quantité de feu.
Les faveurs , les odeurs, & les couleurs, ont
toutes également pour principe celui de la force
expanfive , c’eft-à-dir la lumière & les émanations
de la chaleur & du feu; car il n’y a que ces principes
actifs qui puiffent agir fur nos fens, & les affecter
d’une maniéré différente & diverfifiée , felon les
vapeurs ou les particules des différentes fubftanccs
qu’ils nous apportent.
Les matières doivent être dlvifées en trois clafles
par rapport ti l'action du feu; 1°. celles dont il augmente
la pefanteur , parce qu’elles font douées d’une
force attraétive, telle que fon effet eft lupérieur à
celui de la force expanfive , dont les particules du
feu (ont animées : de ce genre font l’étain , le plomb,
les fleurs de zinc , &c. celles qu’il rend plus
légères, parce qu’elles ne peuvent le fixer , 6c qu’il
enleve au contraire les parties les moins liées,
comme le fer, le cuivre , & c .; 3°. celles qui ne perdent
ni n’acquierent par l’application du feu, parce
que n’ayant aucune affinité avec lui, elles ne peuvent
, ni le retenir, ni l’accompagner; tels font l’or,
la platine , l’argent, le grès, &c.
La combuftion & la calcination font deux effets
du même ordre , dont l’or & le phofphore font les
deux extrêmes; Toute calcination eft toujours accompagnée
d’un peu de combuftion ; de même toute
combuftion eft auffi accompagnée d’un peu de calcination.
Les particules d’air fixe & de chaleur fixe, font
les j)remicrs principes de la combuftibilité ; ils fe
irouvent en plus ou moins grande quantité dans les
différentes fubftances, felon le dégré d’affinité qu’ils
ont avec elles ; les parties animales & végétales
paroift’ent être la bafe de toute matière combu-
ftible.
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La plupart des minéraux & même des métaux,
contiennent une aft'ez grande quantité de parties
combuuibles , pulfqu’ils produifent une flamme. Si
on continue le feu , la combuftion finie commence
la calcination, pondant laquelle il rentre dans ces
matières de nouvelles parties d'air 6c de chaleur qui
s’y fixent, & qu’on ne peut en dégager , qu’en leur
préfentant quelque matière coinbuftible, avec laquelle
ces parties d’air & de chaleur fixe ont plus
d'affinité, qu’avec celles du minéral auxquelles elles
ne font unies que par force, c’eft-à-dire , par l’efforC
de la calcination.
Ainfi la rédinftion n’eft dans le réel qu’une fécondé
combuftion : le métal o\i la matière calcinée à laquelle
on a rendu les parties volatiles qui s’en éioicnt
féparées pendant la premiere, reprendra forme , &
fa pefanteur fe trouve diminuée de toute la quantité
des particules de feu & d’air qui s’étoient fixées ,
qui font enlevées par la fcconde combuftion.
Tout cela s’opère par la feule loi des affinités ; la
chaux d’im métal fe réduit, comme il fe précipite
en dlffohuion : l’acide abandonne le métal diffous,
parce qu’on lui préfente une autre fubftance avec
laquelle il a plus d’affinité qu’avec le métal ; de meme
l’air & le feu fixés qui tenoient le métal fous la forme
de chaux, le laiil'ent précipiter lorfqu’on leur
préfente des matières combuftibles avec lefquelles
ils ont plus d’affinité ; & ce métal reprend en même
tems, aux dépens des matières combuftibles, les
parties volatiles qu’il avoit perdues.
C’eft ainfi que ce phllofophe, accoutumé à nous
faire voir toujours la nature d’autant plus grande ,
qu’il la fait agir par des moyens plus fimpîes, explique
la compofition intérieure des corps 6i leur dif-
folution, comme les grands phénomènes céleftes ,
avec une feule matière & une feule puiffance. ( Ca
anïcli e(l di M .d e Mo r v e a u .)
§ PHLÜ.MIS, ( Bot. Jard. ) en anglois tlu fige,
tree or JerufuUm. fags ; en allemand J'aLbeybaum,
JerufaUni falbey , gclbe falbey.
Caracîere gemrique»
Le calice qui eft permanent eft fillonné, pentagonal,
& figuré en gobelet : la fleur eft monopétale ,
labiée ; la levre fuperieure eft courbée en volute &C
relevée par les bords ; la levre intérieure eft cchan-
crée vers fa bafe en deux fegmens aigus ; elle eft
terminée par une partie fort large, découpée en
deux par le bout, & ondée par les bords ; le defl'ous
eft relevé de trois nervures, qui forment entr’elles
autant de gouttières en-delfous , & de convexités
en-de(Tus ; la partie fupérleure cache quatre longues
étamines courbées, dont les fommets ont deux mamelons
; au fond du calice eft l’embryon , divifé en
quatre parties , & i'urmonté d’un long ftyle courbé ;
ce ftyle a un crochet au-deffus de fa pointe : les parties
de l’embryon deviennent autant de femenccs
oblongues & anguleufes qui demeurent long-tems
fixées au fond du calice.
Efpeces.
I. Phlomïsii feuilles arrondies, velues, crcnelées,
à tige d’arbriffeau.
Fhlomis fol'ùs fubrotundis , toinentojls , crenatis ,
caule fruticofo. Mill.
Pklomis with crenated leaves.
Z. Phlomis à feuilles lancéolées, velues, très-
entieres, à tige d’arbrilTeau.
Phlomis folds lanceolads ^ tomencojïs, incegerrirnis ,
caule fruticofo. Mill.
Phlomis with fpear shap'd enùrefkaves^ &C.
3. Phlomis à feuilles oblong-ovales , velues, ayant
des petioles, à fleurs en têtes terminales, à tige
d’arbrifTeau.
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P hlom is fo ld s oblongo-ovaùs , p c no lan s, lomento-
f s ,jlo rib u s c a p ita ls , caule fru tic o fo . Mill,
P hlom is w iihJioM'ers g row ing in large heads , &c.
4. P hlom is à enveloppes hériffées , à feuilles
oblong-ovalcs, rudes au toucher, à tige herbacée.
Phlom is involucris Jetaccis hifp id is , fo ld s ovato-
oblongis feab ris , caule herbaceo. H o rt. U p fal.
Phlomis with brijlly prickly inVolucrumS and an
herbaceous falk,
P hlom is à enveloppes compofées de feuilles
hcn.fices en forme d’alêne , à feuilles cordifor-
mes, rudes au toucher, à tige herbacée.
P h lom is involucris hifp id is fu b u la ls , fo ld s corda.-
tis feab ris , caule kerbaceo. H o rt. U p fal.
P h lom is w ith a w l- shaped p ric k ly in v oluc rum s,
&c. 6. P hlom is h. feuilles lancéolées velues, dont celles
deffous les fleurs font ovales, 6c dont les iiivolu-
crums ;bnt lanugineux 6c hériffes.
P h lom is fo in s lanccolatis tomentojïs , Jloralib us ,
evatis involuc risfe ia c eis, la n a tis. Linn. S p .p l.
P h lom is w ith fp e ar shaped w o o lly leaves , 6cc.
7. P hlom is'à feuilles ovale-lancéolées, crenelées,
velues par-deflous, à involucrums hérifl'és.
P hlom is fo ld s ovato-lanceolatis , crenatis , fu b tà s
tom eniofis , involucris fetaceis. Mill.
P h lom is w ith o v a l fp e a r shap'd leaves , 6cc.
8. P hlom is à feuilles cordiformes, aiguës, velues
par-deffous, 6c dont les feuilles qui enveloppent
les fleurs font roides & divifées en trois.
Phlom is fo ld s cordatis , acutis , fib iu s tomeniofis ,
involucris Jlri'â is Irip a n k is . Mill.
P hlom is w ith acute, p ointed , heart-shap'd leaves
aud the covers o f the flo w e rs divided into three p arts.
9. P hlom is à feuilles cordiformes , rudes, velues
par-deflbus, à involucrums lanuoiaeux , à tlee
herbacée. ^
P hlom is fo in s cordatis, ru g o fs ,fub û e s to m tn to fs ,
in v o lu c iis la n a tis , caule herbaceo. Mill.
P hlom is w ith rough heart-shaped leaves a n d an her-
bacco ■ isjhtk.
10. Phlomis-A feuilles lancéolées, crenelées, velues
par-deffous , à involucrums lanuclneux à ti^e
d’arbriffeau.
P h lom is fo ld s lanccolatis , crenatis , fu b tu s tornen-
to fs , involucris la n a tis , caule fru tic o fo . Mill.
P hlom is w ith fp e a r shap'd crenated fa lk s . leaves and skriibby
11. P hlom is dont les feuilles d’en bas font cordi-
formes , velues 6c laineufes des deux côtés.
Phlom is fo ld s radicalibus cordatis , utrinque toinen-
to fs . Liiin. Sp. p l.
P hlom is whofe low er leaves are heart-shaped w ooly
and h a iry on every fd e .
IX . Phlom is à involucrums lancéolés , à feuilles
coi difoi'mcs , velues par-deflous , à tige demi-
bolfeufc.
Phlom is involucris lanccolatis , fo ld s cordatis siibihs
to n iin to fii , caulc fu ffru tic o fo . Nlill.
U'hlcefi shrubby fp a n ish Jcrufalem fag e w ith an iron
coloured fo w e r.
13. Phlonds àovk les petites feuilles qui enveloppent
la fleur, font formées en alêne, à feuilles cor-
deiafuo.nne-ovales velues par defl'ous, à tige d’arbrif-
Phlomis involucris fu b u la tis , fo ld s cordato o v a tis ,
ju b tu s lonicniofis, caule fruticofo. Mill.
f involucrum s and a shrubby
r Bhlomts à feuilles alternativement ailées; à
folioles cchancrées, à calice lanugineux.
I omis fo in s ali&m atim p in n a ù s , foLlolis la c in iaü s
cahcibus la n a tis. Lmn. S p .p f
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Phlomis With leaves alternately w inged whofe loba
are c u t, 6cc.
Les efpeccs n®. i, 2,5,7, 10, 12, 13 font des
arbnileaux de la nature des fauges 6c des clftes ; ils
ditferent des arbriffeaux proprement dits, en ce que
les boutons d’entre les feuilles ne font ni écailleux
m laillans, & que l’écorce a deux épidermes fcches
ex im tiifu cellulaire brunâtre 6c fort mince: on
°. ce genre de plantes ne fouffre que
difficilement le retranchement de quelque branche ;
il ne {q fiiit pas de bourrelet autour de la coupure.
Dans le nombre ,des autres efpeces de p h lom is , ü
s en trouve qui tiennent encore de nlus près à la
plante fimple, & enfin pluficurs ne font réellement
que des herbes.
Examinons d’abord \esp hlom is arbriffeaux: nous
fiiivrons Miller à l’égard des el'peces que nous n’avons
pas fous les yeux,
L efpece i. croît naturellement en Efpagne 6c
en Sicile, aux lieux montagneux'; elle forme un ar-
btiffeau qui s éleve a cinq ou fix pieds fur une affez:
grofle tige couverte d’un écorce dont l’épiderme fe
détaché 6c pend par lambeaux : cette tige fe fubdi-
vile en plufieurs branches velues 6c angideufes d’iiii
port irrégulier. De chacun de leurs joints, qui font
aflez éloignés les uns des autres, fortent oppofées
deux feuilles arrondies qui font attachées par d’affez
courts pétioles. Les fleurs font jaunes, 6c naiffent
verticillées autour des tiges 6c font rafl'emblécs fous
la forme de gros pefons.
La leconde efpece ne s’élève pas fi haut. Les branches
font plus foibles, les feuilles plus longues 6c
plus étroites, les pelons des fleurs moins gros ; mais
les fleurs ont la meme forme 6c la même couleur.
^ Le p hlom is n“, 3. ne s’élève guère qu’à quatre ou
cin^q pieds : les feuilles font plus larges 6c plus blanchâtres
que celles des efpeces précédentes: les pétioles
des feuilles inférieures font affez longs ; mais
les feuilles fupérieures font affifes 6c jointes par
une membrane , particuliérement celles d’où fortent
les pefons des fleurs : elles font veinées 6c maillées
par deflbus, 6c couvertes d’un tiffit lanugineux : le
deffus n’eft que légèrement velu: les pefons des fleurs
naifl'ent ordinairement au bout des branches : elles
font plus grandes que celles des phlom is n°. i & 2;
La levre fiipérieurc eft ircs-velue par deffus ; vue à
la loupe, elle paroît avoir la même contexture que
les coconsde versàfoie.Eîlcsfont d’un jaune vif &
d’un fort bel effet, elles paroiffent en juin. Les/i/i/o-
contribueront à l’agrément des bofquets de ca
mois : il faut les placer fur les devants des maffifs,
parmi les ciftes & les langes, dans une terre feche
6c dans un lieu abrité contre les vents de nord, nord-
eft 6c nord-oueft ; de lemblables pofitions mettront
ces arbriffeaux en état de réfifter très-bien aux froids
de nos provinces feptentrionales : on peut aiiffi en
employer quelques pieds dans les bofquets d'été,
d’automne & d’hiver, où leurs belles touffes blanchâtres
jetteront une variété piquante parmi les
mafl'es. Dans les terres leches ils vivent quatorze
ou quinze ans, tandis que dans les fols humides, leur
vie eft bornée à la moitié de cet efpace de tems;
mais comme il eft très-facile de les multiplier, avec
un peu d attention , on n’en fera jamais dépourvu :
on les marcotte en mai ; on en fait des boutures en
avril & en juillet, que l’on plante dans une planche
de terre expofée au levant. Les marcottes 6c les
boutures du printems peuvent le tranfplanter au
mois d’août par un tems humide, & être alors
fixées où elles doivent demeurer. Les boutures de
juillet feront abritées par des paillaffons durant l’hiver,
on les tranfplantera au mois d’avril fuivant. Les
marcottes, les boutures & le plant enraciné, non®
vellement planté, demandent qu’on leur dortne fou;