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d’ltn deml-quart fur trois amies ; qu ainfi fi Ton a
» befoin dc trois aunes de long lur une aune de lar-
» ge, & qiie l’étoffe ait an pouce & demi moins de
» daune fur fa largeur, on fera oblige de rappor-
» ter ce pouce 6c demi fur la longueur , & de prendre
trois aunes demi-quart dc long; enlin il faut
» a'outer en longueur ce qui manque en largeur ».
P ren d n la mi fur c. L’habit complet, coniitlant,
comme on l’a déjà dit, en juftaucorps, velle &
culotte , il ell néceffaire que ces trois parties foient
propoitionnccs à celles du corps qu’elles doivent
couvrir ; il faut donc prendre la mefure de chacune
fur la perfonne pour laquelle elles doivent être faites;
c’ell la premiere opération du tailleur; elle
s’exécute avec des bandes de papier larges d’un
pouce , & couines bout à bout julqu’à la longueur
lurtifante , ce qui s’appelle une mij'un. Foyt:^ p l. U '.
Ün porte fuccelîîvement cette mefure , depuis le
bout qu’on a déterminé être celui d'en-haut par une
hoche qu’on a faite à fon extrémité, aux endroits
dont on doit connoître les dimenfions, loir en longueur,
foit en largeur; on marque chacune iur la
mefure par un ou deux petits coups de c Icaux ;
v o y i i Icsfig. J . 4 6- 5 . Le tailleur doit bien retenir
ce que figniiient ces hoches & entailles, ce qui s’apprend
aifément par l'habitude ; mais dans le temps
qu’il prend la mefure, il doit encore obferver ce
qu’il ne peut marquer t'ur le papier, lavoir la ffm-
élure du corps, comme ies épaules hautes ou avalées,
la rondeur 6: la tournure du ventre, la poitrine
plaie ou élevée, & c. afin de tailler en conié-
quence ; fi le fujet a quelques défauts de conformation
, l’art du tdilUur eff de les pallier par des garnitures
plus ou moins fortes, foit de toile > de laine,
de coton , & c.
Tracer f u r le bureau. Le tailleur muni de fa mefure
& de l’éroffe qu’il doit employer, commence par
en arracher les libérés , fi c’eff du drap ; enluite il
rétend fur le bureau, & le plie bien exaclement en
deux fur fa longueur ; ü c’elt une étoffe étroite il la
plie en deux moitiés fur (a largeur; ainfi 11 a toujours
l’étoffe double. Il trace enfuite l'ur celle de
deffus, coupe toutes les deux du même coup de
cifeau.
U e(l bon qu’il ait plufieurs modales en papier de
différentes tailles éc. groffeurs , jufqu’à la hauteur
de la patte feulement, ce qui l’aide beaucoup pour
tracer le corps de l ’habit. Quand il en a choili un
qui aille à peu près à (a mclure, il l’applique fur
rétoffe où il le trace légèrement avec de la craie ,
puis portant la mefure ù plat de place en place , ik
faifant uns marque de craie ù l’extrémité de chaque
mefure, il deffme enfuite entièrement le corps en
paffant fa craie par toutes les marques qu’ il vient
de faire. Il aura auiïi des modelés pour les manches,
les paremens & les devants de culotte ; mais il doit,
avant de faire cette operation , avoir combiné fes
places pour toutes ies pieces de l’habit, de façon
qu’après qu’il les aura coupées, il fe trouve le moins
dc déchet qu’il fe pourra.
On obfervera qu’aux étoffes qui ont du p o il, le
fens de l’étoffe eff du côté oii le poil defeend ; il n’y
a qu’au velours oii il doit être en haut. Quant aux
étoffes à figures, il faut bien prendre garde que le
deffin ne foit pas renverfé.
Les planches X I , X U & fu iv a n te s de l'a r t du ta illeur
dans l e D i c l. r a i f . des Sciences^ offrent le tracé
d’un habit complet fur des étoffes de différentes largeurs
; on y voit aulTi les tracés de quelques autres
cfpeces d’habiliemens françois, comme fraque , ré-
dingotte, roqiielaure , manteau, robe de chambre ,
& il fuffit de renvoyer le leéleur à l’explication
de ces planches.
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Ta iller t traiter monter l'ha bit complet. Après que
toutes les pieces du jultaiicoriis, ainü que celles
de la velle ük de la culotte , ont été tracées , on
commence à tailler, c’eftA-dire à couper iuivant le
tracé , d’abord les derrières, puis les devants, les
manches , les chanteaux; le furplus fera pour la ceinture
de culotte , les pattes , 6'c.
Les pieces étant taillées, on les traite à l’aiguille,
c'ell-à-dire qu’on y coût tout ce qui doit ncceffaire-
ment y être ajouté ; on fortifie d’abord par des droit-
fils ( Foye\_ D r o it -fils dans ce S u p p l. ) le haut des
plis de côté, tant des devants que des derrières,
pour éviter qu’en travaillant enfuite l’habit, ces endroits
déjà entaillés par le cifeau, ne fe déchirent.
L’on y ajoute donc & l’on y coût à chacun un droit-
fil que l’on tourne en fer à cheval renverfé, engageant
la partie du droit-fil qui s’attache au premier
pli des devants dans la couture des pattes , quand
on les attache pour couvrir l’ouverture des poches
ci-après; à l’égard du pli du derrière, on le forme
tout de fuite k l’on y ajoute le cran qui ell un petit
moiceaii quarré pris dans les recoupes de l’étoffe
du deflus , dont la deflination efl de remplir un
vuide qui lé fait naturellement entre le pli de derrière
ôc fon ouverture, lorf'qu’on forme ce pli. Foye'^
C ran dans ce SuppUment.
Lorfquc le cran efl pofé, on prend celui des devants
qui doit porter les boutonnieres , puis l’on y
bâtit à l’envers de l’étoffe en devant, un morceau
de boiigran , depuis le haut jufqu’en bas. On ne lui
donne que quatre doigts de large k répauleîtc, mais
de-l:\ on l’clargit de façon qu’il fe trouve paffer à
deux doigts de l’emmanchure, depuis laquelle on
rétrécit en douceur jufques vers le milieu de la fept
ou huitième boutonniere , d’où il continue jufqu’en
bas un peu plus large que la longueur qu’on donnera
aux boutonnieres.
Le tailleur trace enfuite les boutonnieres ; il leur
donne environ deux pouces k demi pour le juftaucorps
, k un pouce k demi pour la vefte , & i!
les efpace d’environ deux pouces. Quand toutes les
boutonnieres font tracées avec de la craie, il les travaille
en faifant d’abord deux points coules,un de chaque
côté de la trace ; il fend enfuite en devant juf-
qu’aux deux tiers de leur longueur, celles qui font
deflinées à erre ouvertes. F o y e i Boutonniere
dans Le D ic t. r a i f des Sciences 6* U S uppl, avec la f ig ,
2 i, de la p lanche I X . D i c i . raif. des Sciences , &c. On
obférvera que les boutonnieres defîl d’or k d’argent
ne fe fendent qu’après qu’elles font achevées.
Apres cette operation , on taille un fécond morceau
de boiigran pareil au haut du premier , car
celui-ci ne doit defeendre qu’à la fept ou huitième
boutonniere. On le coud au premier, & l ’on ajoute
un droit-fil du haut en-bas. On coud le tout à furjef,
prenant roujours le droit-fil tout le long des bords
du boiigran , k fronçant un peu le bord antérieur à
l’endroit de la poitrine , pour faire prendre à l’habit
le contour ëc arrondiflémem qu’il doit avoir en cet
endroit.
Le tailleur prenant l’autre devant qui eft le côté
droit auquel les boutons doivent être attachés , y
place les bougrans k le droit fil comme au devant
gauche ; puis i! joint enlemblc les deux devants par
un bâtis lâche pour marquer enluite la place des
boutons vis-à-vis de chaque boutonniere , ëc fendre
l’ouverture des poches de la maniéré indiquée ert
B B , fig . 2 , planche du T ailleur dans ce Supplement,
Il travaille enfuite les pattes E , fait cinq boutonnieres
à chacune. Si les double, c’eft-à-dire qu’il y
coud la doublure. U fait les poches, y met le parement
qui eft un morceau de doublure coufu au haut
de chaque poche , k qu’on voit lorfqu’on lève la
patte, Lorfquc les poches font attachées à l’envers
rï f i
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de l’étoffe à l’ouverture marquée , on y attache les
pattes de l’autre côté au bord fuperieur B de l’ouverture
, & l’on a foin de faire une bride aux deux
côtés de chaque patte vers le haut.
Quand les deux derrières font achevés & leurs
boutonnieres prelî'ées au carreau, on les affemble
d’abord à l’envers avec du fil à arriere-point , puis
à l’endroit par-defilis l’arriere point avec le point
de rentraiture : c’eft ce qui fait la couture du dos,
que l’on commence parle bas, c’eft-à-dire au haut
de l’oiiverture de derrière, k on met un droit-fil
en travers pour fortifier.
Il s’agit maintenant de mettre la doiiblure à ces
quatre pieces qui n’en font plus que trois , depuis
que les deux derrières font affemblés. On la fuppofe
raillée piece à piece, &: un peu plus ample que l’étoffe
du deffus. Elle le replie en-dedans de deux doigts
le long de l’ouverture de derrière , ainfi que depuis
la patte jufqu’en-bas au devant qui porte les boutonnieres,
k du haut en-bas à celui qui porte les
boutons. On bâtit la doublure , puis on la renverfe
pour la coudre , k enfin on la rabat fur le bord de
l’étoffe avec de la foie.
Nous ne parlerons point des paniers en toile de
crin , parce qu’ils ne font plus en ufage.
Avant de monter l’habit ou de coudre les derrières
aux devants, on les attache l’un à l’autre
avec trois épingles aux endroits où l’on a pris la me-
fiire. Puis préfentant la mefure au droit de chaque
épingle, on examine fi elle s’y rapporte jufte. Après
cetre précaution, le tailleur commence par coudre le
côté depuis raiftélle , autrement l’emmanchure, juf-
qu’à l’endroit oii commencent les plis de côté. Il
coud enfuite l'épaulette , puis le bord du col ou col-
het ^fig. i j , planche F l ^ dans le Dicîion n aire rai-
fo n n é d e s Sciences ^ k c . Toutes ces coutures fe travaillent
comme celle du dos, k on les preffe au
carreau.
Les plis, tant desdevantSj^fg. planches du S uppl.
que des derrières , fig. 2 , fe forment de la maniéré
fuivanre : pour le devant, pliez d’abord 1 , relevez
2 , pliez 3 , relevez 4 , ce qui fait quatre plis ; pour
le derrière, pliez r , relevez i , pliez 3 , ce qui fait
deux plis k un demi-pli qui fe trouve recouvert par
le quatrième duclevanr. On arrête enfemble les dos
des plis en-haut k en-bas , en-bas avec un ou deux
points, en-haut avec plufieurs points d’un gros fil
double.
Le corps de l’habit étant achevé, il faut former les
manches en joignant enfemble les deux quartiers de
chacune ; la couture de defius le bras eft à arriere-
point , par deffus lequel on fait le point de rentrai-
fiire, k celle de deflbus le bras à point lacé. On
coud de la même maniéré les deux quartiers de
parement ; k le parement D s’attache à la manche
C par un iurjet. Les coutures fe preflént au carreau
à l’envers fur le pafl'e-carreau que l’on fait entrer à
cet effet dans la manche. La doublure fe coud à
part, & puis s’attache aux manches. On met cinq
boutonnieres k autant de boutons fur chaque parement.
Pour attacher les manches au corps dc l’habit,
on coud chaque manche à fon emmanchure à arriere-
point , & par-deffus on fait le point de rentraiture ,
puis on preffe toutes ces coutures au carreau.
Après ce que nous avons dit du juftaucorps, la
conftruêlion de la vefte n’exige aucun détail. On
fuit les procédés expliques , avec cette dift'érence
qu on ne met point de double bougvan aux devants,
f g ’ &qne lefeul bougran qu’on met ne monte
pas jufqu a l’épaulette. Le devant auffi n’a point
de plis , non plus que le derrière , & la manche
c n’a point de parement, mais elle eft fendue
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an d , k porte d’un côté une boutonnière k un bouton
au côté correfpondant.
Les quatre pieces de la culotte étant coupé-es,
fis - > '9 ■) , planche F IL du
D ic iio n . raij. des Sciences ^ k c . on commence par
parementer, c eft-à-dire doubler dc la même étoffe ,
les ouvertures d en-bas du coté des boutonnières
^ ^ .3 » p lu n ch i F , du Diction, r a i f des Scien ces
, &c. ëc lehaiit des poches C C ; puis on fait les
• boutonnieres, au nombre dc cinq , aux devants,
on attache les boutons aux endroits correfpondans
des derrières, on aftèmble &coud les deux devants
aux deux derrières , tant en-dedans, c’eft-à-dire
entre les cuiftes, qu’en-dehors aux côtés jufqu’aux
boutons , k l’on termine cette couture par une
bride. La couture fe fait à point lacé, fi c’eft du
drap ; mais aux étoffes de foie , on fait d’abord à
l’envers un arriere-point que l’on rabat en-dehors
à point perdu, ünfait de môme la couture de l’entrejambe
qui joint les deux derrières. On laiffe en-haut
par derrière une ouverture de trois pouces à laquelle
les deux bouts de la ceinture doivent fe terminer
, k une autre par-devant pour la brayette.
_On ajoute un droir-fil à chaque portion de la
ceinture , par-deffus lequel on remploie le bord
fiipérieur. L’on fait deux boutonnieres à Tune des
portions de la ceinture , k l’on met deux boulons
à l’autre , f g . J 2 6- 33 , planche F U , du D ic l. raif.
des Scien ce s, k c . La ceinture fe coud à la culotte à
point lacé k à rabattre par-deftus , k à mefure que
l’on coud chaque moitié, on fait faire quelques plis
au haut de la culotte quife rabattent fur la ceinture.
Si elle eft de drap , on preffe les coutures au carreau
; aux étoffes de foie, on rabat la couture fur
la ceinture à point devant, k on n’y paflé point le
carreau.
On attache par derrière à la ceinture la patte k
l’arrêt d’une boucle, jfg. 2 1 . Quant à l’ouverture
du devant, qu’on nomme b ra y e tte , elle fe ferme
par une petite patte ajoutée au devant gauche , k
ponant deux boutonnieres où entrent deux boutons
attachés au devant droit.
Les poches d’une culotte font au nombre de deux
ou de quatre , avec deux gouffeis. Quand on met
quatre poches, outre les deux du devant, C C , f g . j ,
planche V , on en met deux autres en long de chaque
côré des cuiffes en-dehots , k alors en coufant les
devants aux derrières, on laiffe une ouverture d’environ
fix à fept pouces pour ces deux poches. Elles
fe lont de toile ou de peau blanche de mouron. On
ies attache avant la doublure. Cclle-ci fe fait de
peau dc mouton chamoifée, de futaine, dc toile,
&c. On la traite comme toutes les autres doublures,
k l’on luit le même procédé qu’à celle de l’habit.
Enfin on attache les jarretières D D au-bas de la
culotte.
La fig . 4 de la même planche F , du D ic l. raif. des
S c ien c e s, k c . fait voir une culotte fermée par un
pont ou une bavaroife ZP à la place de la petite
patte boutonnée , dont nous avons parlé.
Il ne nous refte plus qu’à parler des ornemens k
modes de l’h'abit. Le galon d’or k d’argent eft celui
des ornemens que l'on emploie le plus communément
; on le diftribiie de diverfes maniérés ; les plus
ordinaires font un fimple bordé, ou bien un bordé
k un galon , ce qu’on appelle fi la Bourgogne. Foyei^
Galonner , dans ce Suppl.
Les autres ornemens inférieurs à ces premiers
font les boutons d’or ou d’argent, feuls ou avec des
boutonnieres de meme , du galon en boutonnieres,
brandebourgs, boutonnieres de treffe avec ou fans
franges, boutons en olives , ganfes, &c.
Les plus beaux habits lont les habits brodés j
? ^ > 1