, ; îP ' - f
1 ' .
I '
ïij'! >
770 s E M
glande ^ qui lui donne la blancheur &: répaiffeur.
Elle paroïc bien cncnticlle , puitque tous les quadrupèdes
ont des prodates , & que plufieurs en ont
même deux paires. L’elprit de vin coagule cette hum
e u r , elle paroit donner au Ipcrme le volume 6c
le poids néccdalre pour être lancé à quelque dif-
tance.
ün a cru pouvoir attribuer la foibleHe infigne qui
fuit rémillion de la liqueur fécondante , ü des elprits
qui s'y mêleroient. Le fait ell v rai, 6c la foiblefle
vient de la perte de la liqueur & non pas de la con-
vuHion des nerfs, car la foiblcd'e cd la meme , quand
cette liqueur s’eft perdue par une gonorrhée 6c fans
cette émotion nerveulc.
La véritable liqueur fécondante paroît être celle
qu’engendient les tedicules. Quand ces organes ont
été retranchés, ou que leurs arieres comprimées
ou ccraf.'cs , ont perdu le pouvoir de fournir le
fperme , l'animal n'engendre plus, lors même qu’il
fait (es efforts pour y réufrir. 1! lui rede le fuc des
prodates, mais ce fuc ne contient pas ce qui eft nc-
cedtiire pour la tecondation.
Pour y réudir ,il faut que le mâle lance fa liqueur
dans l’organe de la L mclle; il ne iuffit pas que l’on
arrofe les oeufs de la liqueur du mâle ; l’expérience
a été faite dans le papillon 6c n’a pas réuflî.
Le fperme ed retenu naturellement dans les vé-
ficules féminales ; la caul'e qui l’y renferme n’ed pas
bien connue. Il ed vrai que le conduit exxrétoire
elt étroit, 6c ()u’il fait un coude avant de s’ouvrir
dans l’iirctre , en le détournant tout d'un coup en
dehors. Peul-être la (ubdance (cirée de la prodate,
que ce conduit tiavene , contribue-t-clle à le fermer.
Pour le fait, il ed certain ; il faut, dans l’état de
fanté, une contraction convuldve du fphinder, de
l’anus 6c du lévateur pour taire (brtir le (perme , ce
qui ne (é fait qu’apres que l'érciiHon ed parvenue à
fon dernier dégrc. L'accélérateur fait le rede, 6c
caufe le jet de la liqueur fécondante.
Outre la fécondation , qui efl l'ouvrage de cette
liqueur , elle a une utilité perlonndle, 6l qui opere
fur le mâle meme, dans lequel elle ed préparée. La
rclorpiion qui s’en tait, donne une vigui urdngulierc
au mâle ; pour en juger, on n'a qu'à comparer les
forces du cheval entier à celles du cheval. Dans l’ef-
pece humaine cette même liqueur repompéc . 6c
rendue au fang, produit la barbe, qui n’atfcint jamais
(a longitcur naturelle , quand la fecrétion de
cette précicii/c liqueur e(f /ujiprjméc. Elle grofîit
le larynx, 6c fait avancer Je cartilage thyroïdien,
d’une manière à didinguer elle feule les deux (exes.
Dans les cet fs elle tait poiider les cornes.
Il paroît adez probable que la barbe peut être
l’effet d’une plus grande vigueur ; tout homme ro-
bude ed velu , 6c il a les poils de la poitrine plus
épais, plus durs 6c plus longs. Mais il edbien difficile
d’expliquer l’élargiffiement du larynx , 6c la (ortie
des cornes, partie organifee irès-finguliere , qui
renaît toutes les années dans le cerf mâle , 6c qui ne
tombe plus, quand on a détruit les tedicules à un
cerf dont les bois ont déjà pouffié. Je préféré de
ii’expolcr que le phénomène aux vains efforts que
je terois, pour trouver la liaifon mécanique de la
liqueur tccondante avec ces parties de ranimai.
Cette liqueur fécondante n’a qu’un tems dans la
vie humaine ; elle ne fe forme qu’avec la puberté;
elle paroît cefficr de fe préparer dans la vieilleffie ,
du moins ed-il un âge apres lequel elle ne fort plus
des véficules. La puberté réunit la préfencedu fperme
à celle des poils du pubis 6c de la barbe. Dans les
femmes, le même âge à-peu-près décore le fein
d’une nouvelle beauté, & décharge le corps médiocrement
d’une partie de fon fang.
Je n’explique point ici la maniéré dont la liqueur
S E M
fécondante s’acquitte de fon importante fondîon.
Le fydeme de Leeuwenhoeck e(l à-peu-près abandonne;
on ne croit jilus que des vermiffeaux vivans
6c agiles puiffient rentrer dans le repos, 6c en fonir
une ièconde fois pour paroître fous la forme fupé-
rieurc de l’homme.
La conjeélure qui me paroît la plus fupportable,
c’ert que la partie volatile de la liqueur fécondante ,
réveille le coeur alfoupi de l’embryon , préoxif-
tant dans la mere , 6c tiu’il en redouble la force.
{ f f D. G. )
SEMI-ALLA BREVE, {MuJIq.) Voyei Alla
SEMI-lillEVE , ( Mujtq. ')S u p p l. ( F . O . C. )
$E.\4I-CANTO , en latin fani-camus, ( Mufiq. )
On trouve quelquefois ces mots pour indiquer le
deffius, dont la clef efl lur la fécondé ligne; on ne
le fert plus de cette clef. (^F. D. C. )
SEMI-CRÜME, (^Mufîq.) mot italien qui fignifie
doublti- croches , 6c qui mis lous des rondes, des
blanches ou des noires, indique qu’il faut les divi-
1er en doubles-croches, comme le mot cromtr figni-
fîe qu’il faut les diviferen croches. Foye^ C rome.
f^MuJiq.') SuppL. i^F.D.C.')
SEMI-DITUN, ( Mujiq. ) F'oyr^SFMi. (^Mufq.')
D i c î . raif. des Sciences , & c . (F. D . C. )
SEMINARA , ( Géog'-. H ift. ) bourg du royaume
de Naples dans la Calabre ultérieure, près de la
mer, du coté de la Sicile.
O ’Aubigni, general françois, y fut battu le vendredi
ZI avril 1503, par Ferdinand Andrada , 6c
Antoine de Leiic.
On croit que c’efl (lej)uis la perle de cette bataille,
que le jieupie en France a regardé le vendredi comme
\tn jour malheureux 6c liniflre.
Le même d'Aubigni, fix ans auparavant, avoit
vaincu à Seninura avei. beaucoup de gloire Ferdinand
d’Aragon , roi de Naples , 6c Goiilalve, joints
enfeinb e. ( C. )
SEMIS, Jiird.') Ce mot fignifie à la
fois l'art défaire venir les lemcnces des arbres 61.
arbriffieaux, S i l ’etpacede terre où on les a répandues,
lequel continue de porter ce nom , juf'qu’à ce
qu'on en arrache le jeune plant, pour le mettre en
nourrice ou en pépintere.
La rejn-OiluClion par les fcmcnces e(Ha plus naturelle
, la plus univerlelie, la plus féconde 6c la plus
mile de tomes.
Ce n’efl guère que par cette voie que les arbres
fe muhiplicnt dans les campagnes. La femence
naît de l’union des fexes végétaux ; ce n’eft que
pour la produire qu’on voit le printems fe couronner
de fleurs, s’abreuver derofée, & répandre le
doux éclat de fes rayons, dans la fête magnifique
6i touchante que lui prépare la nature. Cette chair
même qui enveloppe la femence, qui dans plufieurs
fruits flatte fi delicieufement le goût, 6c que
recouvre une peau fi délicate , oîi brille encore
l’émail des fleurs, n’efl qu’un péricarpe fait pour
nourrir, pour protéger, pour mûrir, peut-être
pour couver ces oeufs du végétal.
Cette multiplication ell la plus univerfelle. Si les
arbres fe reproduilcm quelquefois d’eux-niêmes par
les marcottes , ce n’efi que f^ortuitement : il n’y en a
qu’un petit nombre qui ponffient des lurgeons, &
pas un de ceux que l’on connoît, ne fe perpétue
par les boutures d’une m.iniere fpontanée; nen n’é-
galc la fécondité de la réproduéfion par les l'emen-
ces ; un gros orme [icut enfanter plufieiirs millions
d’ormes dans un feul printems : cette voie ell aufli
la plus mile ; les arores provenus des (emences font
les plus élevés, les plus rtroirs, les plus clégans,
ceux dont la croiffiance eft la plus prompte, 6c qui
s’habituent le plus aifément à la nature de la terre 6C
de la température. Doit-on s’en étonner ? L’arbre
S E M
eft tout formé dans la femence, il en jaiHit entier
avec fes juftes proportions, 6c dès Ion fein même
il a déjà fiibi quelques modifications de la part du
fol 61 du climat ; les marcottes & les boutures étant
faites avec le bois d’un arbre d’un certain âge, ne fe
prêtent pas autant à ces circonftances, faute de gradations
fuffifantes, & doivent par-là même fe naru-
ralifer plus difiicilement; du refte , on (ait que leur
cime ne s’élance jamais droite & vigoureufe par une
fléché unique , faute d’un pivot qui y réponde, 6c
d’unebelie 6c rcgiiiiere couronne de racines latérales
qui leur manque également.
Voulez-vous avoir des principes Amples & certains
lur la meilleure maniéré de (cmer les arbres
arbrifî'eaux ; voyez comme la nature difperfc 6c dc-
pofe leurs femences ; dès qu’elles font mûres, avant
que l’arbre ne fe dépouille, elles tombent ou volent
de fes branches fiir cette couche de terreau végétal
que forment par leur pourriture fucccflîve les lits
des feuilles, qui tombent annuellement ; le feuillage
de l’été que l’automne va jetter fur elles eft toute la
couverture qu’elles auront. La tendre radicule
qu’elles pouflent dans leur germination , pénétré ai-
/ement ce terreau meuble où elles font pofées; tandis
que la plantule foible qui vient à leur bout fiipé-
rieur, écarte avec la même facilité , pour fortir 6c à
s’élever, lesfeuÜIes légères ouïe duvet des mouffies.
La fraîcheur balfamlque des arbres voifins, l’ombre
proteèlricc des feuillées, achèvent de procurer aux
arbres embryons, tous les fecours que demande leur
extrême déllcatefl'ei
Les femences, pour le plus grand nombre, font
enfermées dans des filiques, des brous , des écailles,
des cupules, des calices , &c. Si donc on artendoit
trop pour recueillir les plus petites d’entre ces femences
, on ne trouveroit plus que leurs logemens
vuides. Il faut épier leur maturité, & prévenir de
quelque tems leur difperfion. Alors on les tirera de
leurs diverfes enveloppes, pour les confier tout de
fuite à la terre, comme auroit fait la nature, 6c fi
quelques-unes demandent d’être confervées jufqu’an
printems, dans du fable fec ou dans du fable humide
, fuivant les efpeces , ce n’eft que par des raifons
particulières dont nous parlerons.
Pour ce qui concerne les femences qui ont de la
chair, de la pulpe, de la gelée pour enveloppe,
lorfqu’elles y font feules, 6c que les fruits font petits,
il ne faut pas craindre de mettre ces fruits entiers en
lcrre ; peut-être feroit-ce bien faitd’cn ufer de même
pour les gros fruits à femence fblitaire, fur-tout lorf-
qu’on fe propofe de gagner quelque nouvelle variété;
mais pour les fruits charnus qui renferment
plufieurs femences, on les en tire, ou on les y lailTe,
iiiivant les cas.
A l'égard des plus gros d’entre ces fruits, il paroit
îndifpcnfable de les en tirer, à moins qu’on ne laifi'e
pourrir le fruit pour l'enterrer par morceaux : en
voici la raifon. .Si on l'enterroit entier, comme les
fcmcnces auroient au-de(Tus d’elles une cpailTeur de
chair très-confidérable, cette épailTcur, jointe à la
terre, qui recouvrirolt le fruit, fèroit que les fcmcnces
fe trouveroient trop enfoncées ; il faudroit aufti
trop de tems pour opérer la deftruélîon de cette
chair, 6c permettre de fe développer aux femences
gi'ouppccsau milieu, 6c quelquefois enfermées dans
des alvéoles niembrancufes ; pour ce qui concerne
les petits fruits charnus polyfpermes , lorfqu’on n’en
a qif en petite quantité , ou que l’efpcce eft rare &
préciculc, il convient d’en tirer les noyaux ou pépins
pour les (cmer un à un à des diftances convenables,
ün fem bien qu’en enterrant le fruit entier, ces femences
quigrouppent & febaifent au milieu,feroient
pour la plupart trop prelTécs, 6c trop mal difpofées,
6c qu’il n’en rcuflîroit que le plus petit nombre , ce
Tome ly .
S E M 771 q u i fe ro lt une p e r te r e g r e t ta b le , q u ant à la maniéré
de t ir e r les fem en c e s d e s b a ie s ou p e i iis fruits ch a r nus.
'^oyai. l'article A l a t e r n R , i///»/'/.
U y a cependant à l’égard des baies , des néfliers,
aubépines,houx, &c. un avantage à les fciner entières,
qui balance l’économie d’en féparer les noyaux ; ces
noyaux étant durs 6c offieux ne lèvent ordinairement
qu’alTez tard la fécondé année. Cette pulpe qu’on
laide autour 6c qui s’y pourrit, les humeéte, les pénétré
6c hâte leur germination ; il eft encore plufieurs
moyens de l’accclcrer. Voyaz les anicUsHovx &
N e f l i f r 6c Ics obfervations fur le jardinage
de Bradley.
Il y a des femences qu’il faut femer avec leurs cap-
fules; telles font celles des frênes & des érables;
d’autres qui font terminées par des aigrettes, comme
celles des faules 6c des platanes, doivent être au
préalable froHTées dans les mains ou agitées dans l’eau
pour les débarralTer de ce duvet qui les feroit fe
pourrir. Les cônes des fapins & de différens arbres
réfineux s’ouvrent d’eux-mêmes au printems, & jettent
leurs femences. Comme il faut les cueillir avant
cette cmiftion , on eft contraint d’expofer ces cônes
au (oleil ou à la douce chaleur d’un four médiocrement
échauffé , pour faire bailler les écailles, 6c en
tirer les femences ( V o y ez/ei articles , P iN , Sa p in ,
M é l e s e , Suppl. ). Les cônes des aulnes 6c des bouleaux
s’onvrent en automne ; il faut les garder à
vue, pour prévenir la difperfion de leurs (emences
qui fe fait très-promptement ; les amandes, les noix,
les piftaches , &c. ont une coque qui n’eft point inutile
à la germination du corps iarineux, il faut fe bien
garder de les en tirer pour les (einer ; il n’eft point
de femencedontle corps farineux ne (oit recouvert ;
dans le plus grand nombre, ce n’eft que d’une peau
mince 6c membraneiife , clans celles-ci, c’eft une
boîte épailTe 6c ligncule : voilà toute la différence
qui s’y trouve ; mais cette coque n’en ell pas moins
conftitutive de la femence dont le brou eft le véritable
péricarpe.
Nousavons vuque les femences des arbres, qui fe
répandent d’elles-mêmes, trouvent dans le fond des
bois un terreau très-legcr. C ’eft de ce meme terreau
végétal, ou de quelque terre mêlée, ténue & perméable
, qu’il faut mettre un lit, autant qu’on le
peut, immédiatement fous les femences; tout le
mieux feroit que les différentes couches inférieures
fuffient mêlées de ces terres légères , dans une pro-
grefliondécroiffante jiifqu’à la couche du fond qu’on
tiendroit plus épaiffie, & qui ne feroit faire que
d’uneterre commune & groftîere, & pour bien faire,
prlfe des lieux mêmes où l’on fe propofe de planter
dans la fuite les arbres venus de ces femls. C ’eft ainfi
qu’on imiteroit parfaitement le procédé de la nature,
6c qu’on donneroit par avance aux jeunes arbres
quelque habitude de l’aliment qui leur eft deftiné.
On vient de voir aulfi que les femences qui font
tombées des arbres ne le trouvent que irès-légére-
ment couvertes, c’eft encore ce qu’il faut imiter ; &
fi l’on eft contraint de les couvrir un peu plus, c’eft
qu’on ne peut pas toujours leur procurer l'équivalent
de l’ombre & de la douce moiteur des forêts ; c’eft
qu’étant fi peu enterrées , elles courroient rifque de
fe deftécher avec la min«e furface de terre qui ne feroit
que les cacher, 6c ne poiirroit les protéger contre
les rayons du foleil, ou même contre la feule fé-
cherelfe de l’air ; mais c’eft une réglé générale de ne
les couvrir què d’une terre mêlée infiniment légère,
faiifà les arrofer plus fouvent ou à mettre des menues
pailles d’orge ou de froment par-defllis le tout:
ccci s’entend des femis de peu d’étendue.
Cependant il y a de très-petites femences, comme
celles des bouleaux & des faules qu’il faut fe contenter
de répandre fur une terre douce & fraîche
E £ e e e ij