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féfifte plus à h fuCon élcariqiie. Obfervatlon i c
P h y f y u c i i M.Roïier, t o m c y l ,p a g .
A l’extrcmirc intérieure de la barre de ter qui le
termine en pointe , on rélerve une boule pour attacher
la chaine ou trefl'e qui doit communiquer au
barreau condufteur : on a oblérvé que les trefTes de
fîl de métal étoient préférables , parce que le fluide
s’y écoule avec plus de rapidité , au lieu que s’il le
trouvoit très-abondant , il pourroit faire éclater
quelques-uns des anneaux en fautant de l’un à l’autre
, de forte qu’il huidroit leur donner plus de grof-
feur pour prévenir cet accident ; M. de Saullure
penfe que les tretfes de til de laiton font moins ex-
polées à cire fondues èi. calcinées qu’une trelfe de
iîl de fe r , meme beaucoup plus groffe, elle a de plus
l’avantage d’être moins fiijeîte i\ la rouille.
Cette trelfe s’écarte du mât qui porte la pointe,
& vient s’aitacber fur une barre de fer quarrée d’un
pouce d’épailîeur, qui elt lurmontée d’un chapeau
de fer-blanc pour empêcher la tiltration de la pluie,
& qui fe prolonge continuement julques dans la
terre. M. le Roy , dans un excellent M iin o in qu’il a
publié à ce fuiet, dans le R u u e i l de L'academu royale
des Sciences de tyyo , conléille de placer ces barres
en-dehors du bâtiment ; mais c ’ell pour plus de fureté
, & je fais que ce favant n’a point délapprouvé la
conftrucUon du para-tonnerre que l’academie de Dijon
a fait élever lur Ion hôtel en 1776, quoique les
barres palfem dans 1 intérieur, parce qu’on leur a
donné une grolfeur luHifanie pour qu’il ne puilfe
jamais arriver aucun accident, parce qu’on a pris la
précaution d’en défendre l’approche par descioilons
en briques ; enfin parce que cette conllruélion a
lailTé la facilité d’interromiirc la communication par
une boule de métal fufpendue entre deux timbres ,
ce qui peut donner lieu à quelques obfervations,
quoiqu’aiicune des barres ne foit ifoiée, lorfque le
nuage ell très-prochain 6c la matière très-abondante.
Les barres de fer conduflrices doivent être portées
jufques dans l’eau, c’efl à-dire, dans une riviere,
un folfé , un puits , une folTe d’aifance , ou tout au
moins à une profondeur oii la terre foit conlfamment
humide : on ne doit pas craindre que le fluide éleûri-
que communique à l’eau aucune qualité nuifible,
les phyficlens favent qu’ elle ne fait que Jy tranfmec-
tre , &c qu’elle n’en retient que ce qui lui efl nccef-
iâire po.ir fe mettre en équilibre avec les corps
communiquans.
S’il ell nécelfaire de couder la barre conduclrice
pour la conduire fous terre jufqu’à l'endroit où elle
doit trouver l’eau, il ell bon de la preferver de la
rouille , foit en la mettant dans un tuyau de plomb,
foit en l’environnant fimplement de toute part de
poullicre de charbon , qui elf très-propre par lui-
même à défendre le métal , 6c qui condiiiroic u fon
défaut.
Ceft fur ces principes que l’on a déjà établi plu-
fteurs conduûeurs en Bourgogne pour preferver les
édifices : on a pris pour modèle celui qui a été poié
fur rhôtel de l’académie de Dijon , aux frais de M.
Diipleix de Bacquencourt, intendant de cette province.
Comme les clochers lont les plus expofés ,
foit par leur élévation, loir par rapport au bruit des
cloches que l'on elf dans l’ufage de fonner pcnclantles
orages, 6c qui paroifi'ent décider la chùtede la foudre
fuivant l’obfervation rapportée à Van. T onnerre ,
D i c î . raif.dcs S c . 6cc.üne f era pas inutile d’indiquer la
méthode la plus fimple, la plus corn mode 6c la plus fùre
ci’anncr ces forces d’édifices ; je n’aurai befoin pour
cela que de décrire le para-tonnerre établi fur le clocher
de l’églife paroilTialedeSaint-Phllibert de Dijon,
qui ne fait pas moins honneur au citoyen éclairé
( M. deSaify') , qui s’eû chargé dcladépenfe, qu’aux
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admlniftrateurs de cette églife , qui fe font élèves
au-defl'us des préjugés populaires ; 6c en acceptant
ce bienfait, ont donné le premier exemple en France
, de mettre fous la fauve-garde de cette belle invention
, les temples , ceux qui les fréquentent, 6c
ceux qui habitent les maifons voifmes.
La pointe métallique efl exaélement en forme de
bayonnette, c’eft-à-dire, terminée au bas par une
efpece de canon, que l’on a enfilé au-delToiisdii coq,
6c fuffilamment coudée, pourlui laiffer tout fon jeu;
cette pointe eft de fe r , on y a léulement fondé au
petit bout, un morceau de cui\Te jaune de fix pouces
de longueur : elle excede le coq d’environ quatre
pieds.
Au-deflbus du canon eft un crochet qui fufpend
une trelTe de cent cinquante pieds ; cette trefl'e eft à
tous égards préférable aux chaînes, aux tringles, & c ,
comme formant un conduèfciir plus fur, plus continu
, plus folide, ôc chargeant beaucoup moins la
pointe ; celle-ci eft une vraie corde de fil de fer, ar-
tiftement fabriquée <i trcnie-fix brios, elle vient
s’attacher à une barre de fer de dix lignes de groffeur,
placée perpendiculairement fur la face extérieure
de l’un des grands pignons de l’églife , & qui ell prolongée
jufqu’à douze pieds fous terre.
M. de Sauffure m’a communiqué le mémoire
d’après lequel on a armé les magafins à poudre de la
ville de Geneve ; ce favant, bien convaincu del’iiii-
lité & de l’efficacité des conduûeurs ordinaires ou
ûmphspara-conrzerres, comme ceux que je viens de
décrire, infilie fur des précautions même fitrabon-
dantes lorfqu’il s’agit d’armer ces édifices , il veut
que l’on porte les mâts à quelque diftance des bâii-
mens, comme à deux ou trois pieds, 6^ qu’on n’épargne
rien pour les rendre inébranlables par les plus
violens orages ; il defire que la pointe métallique
foit fixée au haut du mât par des anneaux de fer, &C
non par des clous qui pourroient conduire la matière
éleftrique dans l’intérieur du bois 6c le faire éclater ;
il p.'opofe de renter les différentes barres qui doivent
conduire en les entaillant en bizcaii, &C les réuniffant
par le moyen d’une v is , après avoir interpofé une
lame de plomb pour rendre le contaél plus parfait,
ce qui eft préférable à ce qu’on a pratiqué dans les
m.^5aiîns à poudre de Parfleet en Angleterre, où les
barres entrent à vis les unes dans les autres, de maniéré
qu’on ne peut en enlever une fans les déranger
toutes.
Ces barresainfi affemblées, doivent, fuivant M.
de Sauffure, être fimplement appliquées contre le
mât, 6c fixées fans clous ni crampons par le moyen
de piufieurs colliers de fer.
U place également dans un tuyau de plomb le
conducleur qui doit paffer fous terre pour aller chercher
le puits ou autre réfervoir d’eau ; dans le cas
oit l’on feroit forcé de chercher la terre humide, il
recommande de divifer l’extrcmité inférieure du
tuyau de plomb , en cinq ou fix rameaux , de deux
ou trois pieds, que l’on auroit foin de faire diverger.
Il place un femblable appareil de l’autre côté du
magafm , à la même diftance des murs, dont le
condudeur peut (é réunir fous terre au premier.
Enfin, fans rien changer au faîte ou couronnement
du toit du magafin , M. de Sauflùrre fait arracher l'o-
lidement au pied des girouettes quatre fils de cuiv
re , de la groffeur du petit doigt, qui defeendent
(le quatre côtés différens le long du toit ÔC des murs,
l'ans aucune interru[)tion, julqu’aii pied du bâtiment,
oit ils fe plongent en terre pour aller rejoindre le
condudeur de plomb.
Il n’ y a perfonne qui ne fente combien cette armure
eft en effet avantageiilc, qui ne penfe, comme
M. de Sauflùrre , que l’on ne doit abfoiument rien
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négliger pour prévenir un accident auffi fiinefte que
l’explolion d’un magafin à poudre.
Il me refte à indiquer prél'enteinent les moyens
de conftruire des condudeurs ifolés.
On appelle conducteur ifoU celui qui ne touche
que des matières non éledrifables par communlca-
cation, qui conferva par confcqueiit prefque tome
la matière éledrique- qu’il reçoit, qui peut être
furchargé de ce fluide, cî’autant plus aifément que la
pointe conferve l'on effet fur les nuages, 6^ qui étant
ainfi difpofé à fe décharger fpontanement avec ex-
plofion fur les métaux Sc fur les animaux qui fe trouvent
à fa proximité, peut être, dans de certains Inftans,
très-dangereux. Perfonne n’ignore le fort funefte de
M. Richmann, foudroyé par un de ces appareils.
M. l’abbé Poncelet Sc en dernier lieu le P. Cotte ont
éprouvé de violentes fecouffes , pour s’être un peu
trop approchés dépareillés barres fulminantes. Ces
exemples non feulement doivent tenir en garde tous
les pi)yficiens que l’amour de la fcience engage à
tenter des obfervations dans ce genre, mais la prudence
femble exiger encore que l’on mette à portée
de la barre ifoiée une autre barre métallique capable
de recevoir la matière de l’explofion , Sc de la
iranfmettre enfuite fans interruption jufques dans
l’eau ou dans la terre humide. C’eft fur ce plan que
j’ai fait établir fur ma maifon un condudeur ifolé
qui eft en même tems para-ion nern ; la defeription
que j’en vais donner fuffira pour guider ceux qui
voudroient en faire conftruire de femblables.
L’appareil d’un condudeur ifolé différé fi peu d’un
fimple p a r a - to n n e r r eque pour ne pas tomber dans
des répétitions, je me contenterai de décrire exade-
ment ce qui le conftitiie t e l, en renvoyant pour le
furplus do fa conftnidion à ce que j’ai dit ci-devant
du para-tonnerre pofé fur l’hôtel de l’académie de
Dijon.
La pointe de mon condudeur eft faite d’un morceau
de laiton de fix pouces de longueur, de quatre
lignes de diamètre, rapportée au bout de la veroe
de fer par un tenon Sc une goupille , Sc enfuite fondée
à l’ctainpoiir prévenir la rouille.
_ Cette pointe eft élevée à la hauteur de quatre-
vingt-dix pieds au-deffus du pavé , Sc j’obferve que
les effets fenfibles que l’on defire dépendent beaucoup
de l’élévation, parce que les matériaux des
édifices attirent eux-mêmes, Sc diffipent par confé-
qiient la plus grande portion du fluide éledrique qui
s’en rapproche à uncertain point.
Pour fixer la verge de fer fur ce mât, de maniéré
à la tenir ifoiée , j’ai pris, fuivant le confeil de .M. de
Saulliirre, un morceau de bois d’alizier de dix-huit
pouces de longueur Sc de trois pouces de diamètre,
après l'avoirfait fucceffivement tremper dans l’eau,
Sc fécher au four à piufieurs reprifes, je lui ai fait
prendre jufqu’à une livre Sc demie d’huile de térébenthine
en l’arrofant, tandis qu’il étoit expofé à
la chaleur d’un bon feu , je l’ai couvert d’un large
ruban de foie, Sc j’ai pofé fur le tout piufieurs couches
de gomme laque.
Le petit bout de cylindre avoit été creufé en fon
milieu de la profondeur de quatre pouces, pour
recevoir la verge de fer; mais avant que de l’y introduire
, je crus devoir doubler cette cavité d’un
canon de verre , Sc garnir aufli de lames de verre le
bout du cylindre fur lequel devoir repofer l’embafe
de la verge de fer ; au-deffus de cette emhâfe, on
avoit foudé un chapeau de fer bUnc de quatorze
pouces dediainetre, deftiné à garantir de la pluie le
cylindre ifolant, 6c au-deffus du chapeau , la verge
de fer portoit un manche de huit pouces pour recevoir
la treffe de fils de laiton.
La réunion du cylindre d’allzicr au mât de fapiu,
s’efi faite par le moyen d’un goujon de fer &. d’une
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Virole à griffes, portant deux branches qui ont été
clouées fur le mât ; le goujon & la virole ne prenant
ainfi que deux pouces fur cette extrémité du cylindre
, il eft refté en effet une interruption de toute
matière communiquante, de la longueur de quatorze
pouces jufqu’à la virole fupérieure.
Pour empêcher qu’un coup de vent ne foulevât le
chapeau, la verge de fer a été pofée àbaindemaftic
chaud; j’en ai coulé dans le deffous du chaoeau,
jufqu’à la hauteur de la virole, 6c il a été encore fixé
par deux forts rubans de foie, paffés dans des boucles
fondées à la furface intérieure du fer blanc.
La barre de fer à laquelle eft attaché l’autre bout
de la trefl'e 6c qui traverfe le toit 6c le plancher de
l’appartement où fe trouve l’appareil des timbres, eft
comme celle de l’académie , de douze à treize lignes
de grolfeur: elle porte de même un chapeau de fer
blanc , feulement plus rapproché du to it , pour qu’il
puiffe mettre plus fùrement à l’abri de la pluie cette
partie de la barre, 6c l’ifoloir qui l ’éloigne de toute
matière comiTumiqiiante : cet ilbloir eft une boîte
quarrée de dix-huit pouces de haut, de fix pouces
de toute face , au milieu de laquelle j’ai fixé des
tuyaux de verre par du maftic fait de cire, de refine
6c de verre pulvérifé; le canon fiipérieur eft armé
d’un collet pour recevoir la clavette qui traverfe la
barre 6c la fufpend en entier, puifqu’elle ne doit
avoir le contaéf d’aucune autre matière ; une boit®
pareille feri à ifoler la même barre à la hauteur du
plancher, 6c toutes les deux ont été pofees avec le
moins de ferrures ôc les plus éloignées qu’il a été
poffible.
Je n’ai pas befoin d’avertir que ces trois ifoloirs
doivent être éprouvés par la machine électrique
avant que d’être placés.
La conftruftion de la barre inférieure eft abfolu-
ment la même que celle d’un para-tonnerre non ifolé,
elle eft terminée à la partie fupérieure par un timbre
correfpondani à celui qui termine la barre ifoiée;
on fufpend entre les deux une boule de métal ou efpece
de battant, au moyen d’un morceau de fil de
fer tordu autour de la barre ifoiée 6c recouvert d’un
canon de verre auquel la foie eft attachée ; il eft bon
d’y placer encore cleux petites boules de mobile de
fureau également fufpenducs par des fils parallèles
dont le jeu eft plus fenfible.
Enfin, on pratique une brifure à quinze pouces
environ au-deft'ous du timbre de la barre non ifoiée
qui s’arrête par une vis de preftîon à Ja diftance que
l’on defire, qui laifl'e par conféquent la facilité à ç Ja
rapprocher à volonté de l’autre timbre, même jiif-
qu’au contafl immédiat, 6c de faire ainfi celfer l’ifo-
lement & tous les phénomènes qui en dépendent.
C’eft avec cet appareil que j’ai obfervé pendant
un orage, le 15 feptembre 1776, que la répullion
fiibite de deux boules de mobile de fureau, aunonçoit
avec une telle précifion la décharge de la nuée, qu’il
étoit poflible de la juger avant que d’en être averti
par la lumière de l’éclair, fi l’on avoit le dos tourné
du côté des fenêtres, 6c à plus forte raifon par le bruit
du tonnerre. M. Henley avoit déjà communiqué à
la fociété royale de Londres une obfcrvation peu
différente fur la répulfion fpontanée & fiibite des
boules de liege, en conféquence d’un éclair. Obfcrv.
d ep h y f. de M. Rozler, tome I F , p . 18.
Si on préfente aux boules de liege ou de mobile
de fureau, fufpendues à la barre ifoiée par des fils
de lin, un tuyau de verre, 6c qu’elles foient vivement
attirées, c’eft un figne que leur éleélricité eft
négative; au contraire , li elles font repoiiffces, c’eft
une preuve qu’elles font cleélrifées pofiiivement ; la
cire d’Efpagne lubftiiuée au tuyau de verre donnera
les mêmes figues par des effets refpeéUvement in-
verfes.