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un grand arbre. .Ses feuilles fonr compofées de cinq
ou (ix paires de folioles figurées en fer de lance ,
terminées c*n longues pointes & dentelées. Les plus
petits lobes font ceux de la paire inférieure, ils aup-
inenrcnr enfuite graduellement en grandeur jui'ques
vers te bout de la touille , oit les trois qui la terminent
font (le moindre dimcnflon. La noix , dans Ibn
brou qui cd: rude au toucher, eft plus arrondie que
la noix commune. Le bois cd très-dur & très-épais ;
l’amande ed petite , mais fort douce. De tous les
noyers^ Celui-ci fournit le bois le plus précieux & le
plus fuperbement veiné.
Le noyer, 3. indigène des mômes contrées,
prend audi un corps conddérable : les feuilles font
compolées de lèpt ou huit jiaires de folioles longues
& cordiformes , larges il leur bafe, où elles fe divi-
fent en deux oreillons arrondis ; elles fe terminent
en pointes aigues ; elles font plus rudes au toucher
Ik d’un verd plus foncé, que celles de la fécondé
cfpcc c,& n’ont pas, comme celles-ci, une odeur aromatique
; le fruit ed très-aiongé ; le bois en ed fort
dur 6c profondément fillonné ; l’amande clt petite ,
mais d’un bon goût-
Le noyer, n'’ 4. ed très-commun dans la plupart
des contrées du nord de l’Amcrique. Ses feuilles
font compofées feulement de deux ou trois paires
de lobes oblongs que termine un feul lobe : ils l'ont
d’un verd clair : les folioles inférieures font les plus
petites , &: les fupérieures les plus larges. Ce fruit
ed de la môme forme que la noix commune ; mais
le bois qui n’en ed pas fillonné , ed d’une couleur
de noifette très-paie.
La cinquième èfpccc ne produit pas un auflî grand
arbre que les précédentes : les feuilles font compofées
de deux paires de lobes, & terminées par un
lobe unique : ils font étroits à leur bafe, larges be
arrondis au bout. Leur verd ed d’une nuance tendre.
Les noix font petites & leur coquille ed tres-unie.
Le noyer, n® 6. forme en Amérique un arbre d’une
moyenne taille: fes feuilles font compofées de trois
paires de lobes unis, & lancéolées d’un verd obfcur,
dentelées par les bords & terminées en pointes aiguë.s,
Le fruit ed ovale, la coquille blanche , dure & polie
en dehors : l’amande ed petite , mais très-douce :
les jeunes branches font couvertes d’une écorce
très-unie & brunâtre; mais les branches anciennes
& le tronc ont une écorce rude & calleufe.
Les noyers d’Amérique demandent d'être abrités
les deux premiers hivers , lorfqu’on les a élevés de
leurs noix, qu’il faut faire cueillir bien mitres dans
leur pays originaire, & tranfporter dans des fables
fins.
Le pacanier de la Loiiifianne cd encore une forte
de noyer : fa noix ed figurée comme un gland très-
pointu. Voye'^ fa defeription à ^article Noyer du
DiUionnaire raif. des Sciences, &c. (A/, ie Baron
DE T s CHOUDI. )
§ NOYERS, {Gèogr.'^ petite ville de Bourgogne,
fur le Serain, entre Auxerre , Avallon , Monbard &
Tonnerre , à vingt-deux lieues de Dijon , non quatorze
, comme le dit Expilii.
Cette ville a donné le nom à une illudre maifon -,
dont les feigneurs étoient grands bouteillers de Bourgogne.
]ezx\ âe Noyers , comte de Joigny, ed inhumé
devant le grand autel de l’hôpital de cette ville , où
1 on voit fon tombeau : en 1643, on trouva dans les
fondemens de l’ancienne églife une grande tombe ,
fous laquelle étoit inhumée Alexan, femme de Mille
de Noyers, en 1273.
Le donjon, fur la croupe de la montagne , étoit
très-fort : il a été démoli en 1 5^9’ 9u3tre-vingts fiefs
dépendoient de cette tour feigneuriale. Prefque
tous les anciens feigneurs font inhumés en l’églife de
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l’abbaye de Marcilli-lès-Avallon, & en celle de
Fontenai.
Deux Grcnant ont fait honnetir â leur patrie , le
jiremier de la doélrine chrétienne, non de l’é^lifè
chrétienne, comme le dit le Dia. raif. des Sciences ,
(kc- fut élu provincial de la congrégation en 1712!
Le deuxieme,Renigne Grenant ( non Greneau ) , fon
neveu , profefi'eur de l’imiverlité , ell connu dans la
république des lettres ; c eft lui qui excita une querelle
iur le parnalle , par une bonne ode en faveur
du vin de Bourgogne. M. Coffin défendit le vin de
Champagne , ik la piece fut jugée la meilleure par
les connoilfeurs : l’école de Salerne décida le procès
en faveur de M. Grenant, & le parnalle en faveur
de M. Coffin,
Les états de Bourgogne fe font tenus à Noyers en
1659 : le chevalier Quarré d’Aligni s’y dillingiia par
la iermeté & fon éloquence. ( C'")
NOYÉS, {Méd.Ug.) La contrariété des opinions
fur la caille de la mort des noyés, rend cette qiiefiion
très-importante h difenter. La muliipliciré d’ecrits ik
d’expériences publiées par les auteurs on diffiérens
teins, fcmbleroit devoir établir incontellablemcnt
quelle ell la caufe qui fait mourir tout homme qui
tombe vivant dans l’eau ; mais par une fatalité prefque
inféparable de refprit de recherche, on v o it,
le plus fou vent, le goût de fyllême défigurer les
faits, & prêter à l’expérience des couleurs étrangères.
Parmi tous les ouvrages ou les mémoires publics
récemment fur cette queflion , les uns font diaés par
la prévention ou l'eCprit de parti que pluficurs cir-
conftances font naître; d’autres paroilfcnt le fruit de
quelques obfervations tronquées ou mal vues ,
tous en général laiflent dans l’efprit du Icéfcur impartial
cette incertitude qui rend tout problématique.
Je n’excepte de ce nombre qu’un mémoire de
M. Louis, que la clarté des vue.s, la fimpli;.ité des
expériences, & 1a folidité des preuves, rendent également
intérelTant, mais dont les principes trop
généraux fouffient des modifications que les cas
particuliers rendent nécefiaires.
On trouve un cadavre dans l’eau : fi l’examen cir-
conrtancié des fignes indique que le fujet y efi tombé
vivant, il eft polfible qu’il fe foit noyé volontairement
ou qu’il l’ait été par d’autres ; fi ce même exa-
inen démontre que la mort a précédé la fubmerfion,
il femble que l’aflaffinat doit être préfumé, ou tout
au moins eft-il prouvé que ce cadavre a étcprécipicc
dans l’eau par clés mains étrangères.
L’objet effientiel des médecins & des chirurgiens
experts confifte donc à décider, par l’infpeâion du
cadavre, fi l’homme eft tombé mort ou vivant dans
l’eau; & les fignes qui les déterminent à affirmer
l’un ou l’autre de ces deux cas, doivent être pofi-
tifs, invariables & nullement fournis aux circonftan-
ces accelToires. Voyons fi parmi les fignes connus
ou affignés par les auteurs , il en eft qui prefentent
ce caraâcre de vérité & d’invariabilité.
Lorlqu’on remarquoit que le cadavre avoir les
extrémités des doigts & des pieds écorchées,ou que
le front, les genoux ou les coudes offroient de pareilles
excoriations, on en concluoit que le fujet
avoit été noyé, &c que ces léfions étoient la fuite des
efforts qw’il avoit faits pour fe fauver, en s’accrochant
indifféremment 6c avec fureur à tous les
corps.
Ce figne peut fournir des preemptions utiles dans
certains cas , & autorifer une recherche uliérieure;
mais outre qu’un cadavre qui flotte au grc de l’eau ,
n’eft pas â l’abri de femblables léfions, il me paroît
évident que leur abfencc ne peut jamais prouver la
mort antérieure à la fubmeifion.
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Les enfans, ceux qui font ivres ou d’une complexion
délicate , ceux qu’une fyncope fubite faifit,
ne peuvent guere exécuter les mouvemens néceffai-
rcs pour s’écorcher les extrémités. Un homme peut
tomber vivant dans l’eau & fe démener en tout lens
avec violence, fans rencontrer aucun corps Iblide
contre lequel il piiiffe fe bleffer. Outre la premiere
furprife qu’éprouve un homme qui tombe dans
l’eau, 6c dont on peut juger ailément par la fenfaiton
finguliere qui s’oblerve dans ceux qu’on arrofe inopinément
avec de l’eau traîclie, il eft fur que les
mouvemens divers 6c fans ordre qu’exécutent ceux
qui fe noient, peuvent les foutenir dans le fein des
eaux, 6c ne point leur permettre d’aller heurter
contre le fond. Le défaut d’habitude, d? préfence
d’efprit ou de force , ou même d’autres obftaclos,
empêchant auffi qu’ils ne s’élèvent à la lurfacc de
l’eau pour y refpircr, ils étouffent en très-peu de
lems; ou du moins par un engorgement du cerveau,
fuite le plus fouvent inévitable de la refpiration
fupprimée, ils perdent tout ufage du fentiment 6c
du mottvement, 2c meurent pailiblement fous les
eaux.
La proximité des corps folides, tels que des arbres,
des rochers, Se. ne prouve pas davantage ; en
effet, il eft très-poffible 6c même très-naturel de
fuppofer qu’après quelque léjour dans l ’eau, un
homme dont on trouve le cadavre dans une riviere
ou tout autre lieu fembîable, fe l'oit «oj'édans un
endroit de cette riviere , dont la profondeur lui ôte
toute reffüurceà cet effet, 2c que par le courant des
eaux fon cadavre ait été entraîné dans des lieux différemment
dilpofés.
Ilferoit fuperflu d'ajoXiter d’autres preuves de la
nullitédc ce figne {K Médecine Légale, Suppl.).
L ’écume ou lamucofité éciimeufede la bouche 2c des
narines a été regardée comme indice qu’un homme
avoit été/zoyé vivant ; on l’attribuoit aux derniers
efforts de lu refpiration 2c au mélange de l’air Infpiré
avec l’eau, la falive ou la liqueur des bronches. On
regardoit l’exiftence de cette écume comme infepa-
rablement liée à la mort des «vyés; mais outre que
fur des foetus qu’on trouve noyés, elle peut être une
fuite de l’accouchement Infanticide 2c Avortement,
Suppl. ) , il eft encore poflîble que l’eau
dans laquelle on trouve le cadavre, emporte cette
écume par fon contafl ou Ion mouvement; il eft
donc prudent de ne pas conclure fur rabfence de ce
figne , qu’un homme n’a été jette dans l’eau qu’apres
avoir été mis à mort.
On fait encore qu’à mefure que la putréfadion
s’opère dans les corps prives de v ie , il fe dégage
une très-grande quantité d’air qui,devenu élaftique,
de fixe qu’il étoit auparavant, s’accumule 2c s’échappe
enfin par les orifices. Cet air parvenu dans la
bouche 2c dans les narines, y trouve une mucofité
vifqueufe avec laquelle il fe mêle; il y peut donc
très-alfément former une quantité plus ou moins
grande de bulles qui s’échappent par ces ouvertures.
Cette fuppofition devient encore plus admiflîble , fi
l’on fait attention qu’un homme déjà mort peut
n’être jetté dans l’eau que quelque tems après, 6c
avoir déjà lubi un léger mouvement de fermontaiion
putride. Qu’on ne dife point que l’odeur de ce cadavre
indiqueroit néceffairement ce principe de fermentation;
car outre que l’odeur, lorlqu’elle eft
légère, n’eft pas un figne confiant de fermentation
putride , U eft poffible que les feules matières, contenues
dans les premieres voies, fournifl'ent cet air
dont je parle ; & d’ailleurs, la lotion continuelle de
ce cadavre qui fe trouve plongé dans l’eau , peut
aifement mafqiier un léger commencement de putre-
faôHon , ôc ne pas le rendre fcnfible à l’odorat.
L’eau contenue diuis l’eftoiixac 2c les iiireftins, a
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été long-tems regardée comme un figne qu’un liom-
me avoir perdu la vie dans l’eau.: on a regardé la
déglutition co/nmcindifpenfablcmentnéceffaire pour
porter ce liquide dans les premières voies; on a nié
qu’il pût y iiénétrcr dans im cadavre, & l’abfence
de ce li(|uide a été regardée comme une preuve de
mort antérieure à la iubmerfion. Zacchias, Fortuna-
tiis,Fidclls, Rare 6c piufieurs autres, ont admis cette
düftrlne , mais elle a été depuis long-fems viftorieu-
lement réfutée par les modernes. Quoique l’ouverture
du cadavre de ceux qui s’étoient noyés, ait
lûuvenr préfenté des variétés à cet égard , il eft tout
au moins démontré que l’eau pénétré en fi petite
quantité dans les premières voies, qu’elle ne peut
fournir aucune lumière fur le fait dont il eft quef-
tion.
Bühn , prof'eflcur de la faculté de Lelpfick, a fait
à ce l'ujct j)liifieurs expériences fur des chiens; il
rapporte fes j)i*opres obfervations : elles tendent
toutes à prouver qu’il n’entre point d’eau dans l’efto-
mac de ceux qui ont été noyés vivans. Plarcr,
Valdfmldt avoient déjà avancé la même chofe ;
Conrad Becker a fait là-dcfliis un traité qui a pour
titre de fubmerf morte fine potu aqua : c’eft liir toutes
ces confidérations que la faculté de Leipfick déclara
ce figne , non-feiileraent comme fufpect, mais comme
faux , par un décret de l’année 1689.
Ce n’eft pas l’eau qui pénétré dans l’eflomac 6c
les inteftins qui caitie la mort de ceux qui fe noient ;
on en voit peu , lorfqu’il s’en trouve, Sc l’obferva-
tion comimine prouve qu’on peut en avaler fans
dangerunebien plus grande quantité. Les différences
qu'on obferve fiuTa quantitc de cette eau dans les
ouvertures des cadavres des «ojvj, peuvent d'ailleurs
dépendre (le ce que ce liquide j)cnetre fouvent par
les voies du chyle , ou le répand peii-à-])eu dans les
parties adjacentes.
Mais, trouve-t-on de l’eau clans les bronches d’un
noyé
Y a-t-il de l'eau écumeufe dans les poumons ?
Cette uau ou cotte écume peuvent-elles être ap-
perçues pluli-, urs jours après fa mort ?
Cesdifl’irentes queftions font devenues Intéreffan-
tes , comme je l’ai déjà dit, par la contrariété des
opinions; & en admettant à cet égard l’exiftence
d’une eau inl'pirée à la place de l’air, il refte encore
à examiner fi ce liquide doit néceffairement fe rencontrer
dans tout homme mort dans l’eau ; & fi au
contraire tout homme mort avant d’être jetté dans
l ’eau, doit ne renfermer aucun veftige d’eau dans
fes poumons.
Si l’on confulte les expériences, on verra, comme
l’a démontré M. Louis, que les bronches 2c les poumons
des animaux noyés, contiennent plus ouiiioins
abondamment d’eau ordinaire ou d’eau écumeufe.
Je me dilpenfe de compiler les obfervawons des auteurs
& les expériences que j’ai faites là-cleffus ; les
réfultats font à-j)eu-près les mêmes, 6c j’ai trouvé
que l’eau pénétroit prefque toujours dans la trachee-
artere des animaux vivans que je plongeois dans
l’eau ; mais il y a encore loin du réfultat de ces expériences
à la certitude roquife pour établir des
réglés de médecine-légale, 6c il faut bien plus de
précautions pour apjjliquer fans inconvénient ce
réfultat aux rapports ordinaires qu’on fait en
jiiftice.
Il importe'premièrement d’établir avec préclfion.
l’inftant depuis lequel un cadavre a refté fous les
eaux, le dégré de chaleur ou de froid de ces eaux ,
la quantité de vêtemens dont il étoit couvert, leur
forme, les impreffions qu’ils ont pu faire fur les
parties.
Les fignes les plus pofitifs, lorfqu’ils font obfervés
à propos, perdent de leur évidetiçe par le laps da