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tour autour en l’inclinant ; on l’amincit ue cette maniéré
egalement de tous les eûtes,& l’on coupe net»
tement'lcs racines qui plongent. Si l’arbre eft gros,
onpaÜe enfiiitc une planche ouuneciviere délions,
& on incÜnedelTiis la motte 6c l’arbre : on a ménagé
un talur doux llir le bord du tollé qui répond à l’endroit
par où l’on veut enlever l’arbre; on poulie
doucement la civiere lur le talut: alors on l’cnleve
avec autant de monde qu’il en laut, eu égard à la
pcfantcurde l’arbre , dont un homme tient la tige
dans une incünailbn convenable jufqu’à ce qu’on
l'oit arrivé à la nouvelle demeure qu'on lui deüine ;
on pol’c la civiere tranl'veiialemem au bord du trou,
êc levant la motte par-dellbiis , on la pofe dans le
trou : alors on la retire , on la poufl'e pour la placer
convenablement par rapport aux points où l’arbre
doit ccrrelpondre ; un ouvrier la ioutient de manière
que la tige ibit perpendiculaire au terrein,
pendant ce tems-là un autre ouvrier poulTe de la
terre deirous, pour la maintenir dans cette fituation:
on la butte pour l’affermir mieux, puis on comble le
trou. J’ai tranl'planté de cette manière de très-gros
arbres avec le plus grand luccès.
U y a des précautions préalables qui rendent la
tranj'plar.taiïontï\ motte encore plus fûre & plus parfaite.
Deftinez-vous tel arbre en pépinière ou en ba-
tardicre à être ainfi tranfplantc? faites un labour
circulaire Si profond de deux ou trois fers de beche
à une didance convenable autour du pied de l’arbre,
6l répétez cette opération deux fois l’année ; les racines
latérales étant ainli coujiées dans tout le pourtour
de la malle de terre qui formera déformais la
motte , poullcront dans l’intérieur quantité de ramifications,
dont l’empacement donnera de la confiftance
à cette motte Seen préviendra les éboulemens, 6c
aRùrera la reprÙ'e de l’arbre. Aux derniers labours
de l’année qui précédera la cranj'plantadon, on pourra
même former d’avance le folfé circulaire , ayant foin
de ne lui donner que la moitié de la profondeur qu’il
doit avoir. Nous avons oublié de dire qu’avant de
iranfporter la motte on peut, fans nul rifque , en décharger
le deffus de toute la terre qui fe trouve entre
l’aire lupérieure & les premieres racines latérales.
Emball.ige (S' tranfport du plant cnracini. L’emballage
confille dans la maniéré de préparer & d’empaqueter
les racines & dans la maniéré de couvrir tour
le paquet. Le tranfport, dans le choix de la voiture
6c les l'oins qu’on doit prendre du paquet dans la
route ; à l'égard des arbres qu’on veut envoyer fort
grands, 6c du plant de moyenne grandeur des ef-
pece-s dures, à racines robulles, il n’y a qu’une maniéré
d’emballer qui l'oit praticable r il faut d’abord
recouper nettement jiifqu’au deU'oiis de la fente les
racines qui fe trouvent éclatées, 6c qui fe pourri-
roient fans cette précaution ; enfuite envelopper de
moulTe fraîche chaque racine 6c la lier avec des öfters
fins ou de la filaffe. Les racines ainfi garanties, on
formera des paquets de huit ou dix arbres plus ou
moins, luivant leur grolleur. Pour former ces paquets,
il taut prendre les arbres les uns après les
autres,agencer 6c enlacer leurs racincsles unes clans
les autres, puis joindre les tiges ; on liera les tiges en
deux ou trois endroits avec des cordes de paille. Cela
fait, on prend des javelles de paille longue de leigle
qu’on étend par terre ; on pole rempritement de racines
du paquet fur le milieu de leur longueur, puis
on rctrouffe la paille de tous côtés, on la lie contre
le failceau des tiges; on en applique encore le long
du failceau jul'ques par-delù le bout des fléchés réunies,
6c on ajoute autant de liens d’ofier qu’il en
faut pour bien affujeteir par tout cette couverture.
Il faut alors recommencer la premiere opération ,
c’ert îi-dire, envelopper une fécondé fois le cul du
paquet avec de la paille & l'affujeitir de la maniéré
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que nous l ’avons dit : on finit pat pafî'er de la
Hcelle forte e.i plufieurs fens fous le cul du paquet;
on l’attache contre le lien le plus inférieur, & pour
la mieux arrêter, on ajoute par-deffus, au-de(fous
de ce lien , un autre lien de corde bien ferré. Il faut
en générai, pour les envois d’arbres, prcRrer les
caroiTes publics aux rouliers; les rouliers font des
détours pour charger 6c décharger fuccelTlvement
lour voiture; pour taire foixante lieues, ils demeurent
fouvent jiifqu’à deux mois en route, 6c vos
arbres arrivent (ecs on pourris.
Il convient auiri de ne faire porter vos ballots
d’arbres aux bureaux des melfageries que la veille
des jours oii les carroffes partent, 6c de bien vous
aflurer qu’ils leront employés clans les prochains
envois ; car fi l’on le fie aux direéfeurs, ou à leurs
lüus-orclres, ils laifi'eront là vos paquets pour peu
qu’ils les gênent, 6c ne les chargeront fouvenr que
quinze jours après, au grand détriment des arbres ,
dont ce delai tera périr le plus grand nombre. Le
mieux eÙ d’avoir une perfonne de confiance qui les
voie charger, qui ait foin qu’on ne mette point
d’autres paquets par-Jelfus , 6c qu’ils foient bien
attaches. 11 tauclra promettre pour boire au cocher,
afin de l’engager à en prendre l'oin pendant la route :
ces loins coniilk-ntà voir fi le paquet ne fe dérange
pas , à la replacer, à le relier s’il faut, à remettre la
paille qui ponrroit s’écarter ou fe déchirer. Si la route
cil longue, ii le tems ell confiamment doux 6c fee ,
fi c’ell au printems que fe fait l’envoi, il jettera de
tems à autre de l'eau fur les racines ; s'il gcle, ou fi
le tems efi dil'pofé à la gelée , il faudra s’en bien
garder. Les voitures par eau font plus lentes, mais
les arbres n’y font pas fatigués, 6c cette voie peu
difpendieufe eft fouvent préférable pour les gros
envois, lorfcju’on en a la commodité. A l’égard du
trajet de mer, on ne peut le fi-iire fubirà des arbres
emballés de la maniéré que nous venons de dire.
Nous en parlerons loiTqii’il en fera tems. La meilleure
lailon pour faire des envois, dans la maniéré que
nous venons de détailler , ell oélobre 6c novembre ;
fi les arbres ont encore des feuilles , on les ôte, de
crainte que parleur rranfpiration elles ne fafTent rider
l’écorce. On peut encore, fans trop de rifqae, envoyer
des arbres de l’efpece Sc de la grolTcur de ceux
dcjnc il ell quefticn depuis la fin de janvier, jui'qu’ea
mars ; mais plus avant dans la faifon, on feroit en
danger de les perdre à cauf'e du haie.
Lorfqu’on envoie du petit plant d’efpeccs peu délicates
, faciles à la reprife, 6c donc les racines font
médiocrement fortes, il faut fe fervir d’une caifi'e
de fapin ou de peuplier à planches mal jointes, afl'u-
jetties avec des iintaux ; on mettr.-i au fond un lit de
moufie; enfuite on j)lacèra deffus les jeunes arbres,
après avoir enveloppé de mouife en particulier la
racine de chacun ; on en pofera alternativement un
à un bout 6c un à l’autre par le côte des racines , 6c
on continuera ainfi de les mettre les uns f'ur les autres
6c de maniéré que leurs fbmmicés viennent fe baifer
au milieu de la caifi'e. Il faut obl'erver que la caifi'e
doit être beaucoup plus large que haute, afin de
n’etre pas dans le cas d’en mettre plus de quatre
ou cinq les uns au-defTiis des autres. Lorfqu’on en
aura placé ce que la caifi'e en peut conrenir fans les
gêner , on hk ttra par defius le tout un lit de moufi'e
affez épais pour qu’il s’élève 6c s’enfle au deffus des
bords de la boîte , afin qu’en la comprimant pour appliquer
le couvercle tes arbres fe trou\’cnt affujettis.
A l’égard des marcottes foibles, des arbufles à
racines grêles , des plantes à tiges lignenfes, des
arbres encore frêles , d’ef'peces r.ires, précieufes
ou délicates, 6c en particulier des arbres 6c arbufles
toujours verds , qu’il faut en général tranfporter
petits, 6c quifoulTrent plus que les autres d’une trop
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longue interruption du mouvement de la feve , il faut
aufli les emballer dans une caifi'e légère 6c ajourée,
mais avec plus d’attention dans leur ariangemeni 6c
dans la préjxiration des racines.
Clouezfur le fond intérieur de la caifTe, à environ
dix pouces de chaque bout, des morceaux de latte
parallèlement aux deux parois qui la terminent ; enfoncez
de élevez dans toute la longueur de cette latte,
à quatre pouces les uns des autres, des petits bois
arrondis, de la grofi'cur du doigt, 6c coupez-lcs
également parle haut, enfortc qu’ils ioiem de niveau
avec les bords de la caùîe, 6c même un peu moins
élevés. Cet agencement refieinble à un ratcau pofé
fur fou dos, ou aux ridelles d’un chariot ; les petits
arbufles étant empaquetés , coinrnc nous le dirons
ci-après, on en mettra un entre chaque paire de
ridelles, de manière que L bout des racines empaquetées
touche jul'qu’à la paroi du bout de caifi'e ,
6c on en difpol'era ainfi autant de rangs les uns au-
deffus des autres que la h.ruteur de la caifi'e le pourra
permettre. La même choie doi: le faire à chaque
b ou t, enfprte que les cimes des arbufles , luffifain-
ment el'pacées à leur origine , à caufe de la grolieur
du paquet des racines, viendront fe joindre 6c l'e
croif'cr dans le milieu de* la caifi'e. Cela fait, on mettra
un lit de moufle par-dellus la mafl'e des i).=iqaets
des racines, Ôc non j).is fur les tiges de branches qui
doivent être libres & aérées ; ce lit de mouife fera
afi'ez épais pour que le couvercle, en le comprimant,
affujettifie les racines ; ce couvercle, fuit de jiiau-
ehettes mal jointes , afi'emblécs avec des bittes
clouées, leva cloué fur les bords de la caifi'e 6c bien
ficelé. Ces interlliccs, 6c les trous qu’on aura f.iits
d’elpace en ef'pace dans les parois de la eaili'c , fer-
viront à donner pafî'age à l’arr , dont la circulation
cfl nécelTaire pour prévenir la moilifl'ure. Voici la
maniéré de préparer 6c d’empaqueter les racines. Si
les arbufles que vous voulez tranfporter ont été
élevés dans des pots, ou bien s’ils font en oieine
terre, 6c qu’il foit pofiible de les enlever en motte,
il fera bon de ne pas négliger cette précaution , l'ur-
lout à l’égard des arbres les plus délicats ou les plus
difficiles à la reprife : vous amincirez 6c arrondirez
la motte jiilqu’à ce qu’elle n’ait plus que le volume
abfolumeut néceflaire : cela fait, vous l’cnveloope-
rez de moufî'e, ou de filafi'e, 6c vous l’affujettiVc-z
bien par plufieurs révolutions de ficelle.
S’il n’a jias été pofiible de lever les arbufles en
mot te, ou ii l’on craint de rendre la caill'e trop lourde,
il convient de s’y prendre de la manière f'uivante.
Vous arracherez avec beaucoup d’attention le
plant dont vous vouiez faire l’envoi, enf'orte que les
racines aient à-peu-près toute leur longueur ; vous
tournerez en Ipirale les racines les plus longues 6c
vous entrelacerez les moyennes de maniéré^ à former
un empâtement de racines arrondi ; vous étendrez
fur une table une couche de moufl'e longue ou
de filafi'c , 6c vous paierez deiTus les racines de votre
arbulle ; vous aurez dans un j)Ot un mélange de terreau
de bruyere; vous en emplirez loutVempâie-
nient de racines, de iiiamei e à en tonner une motte
artificielle, alors vous l’emmailloterez avec votre
nioufi'e , 6c vous afTujettirez le tout par plufieurs révolutions
de ficelle.
La meilleure faifon pour faire des envois d’arbres,
fuivant celte méthode, cfl le mois d’aoùt, la fin de
feptembre, 6c la fin de mars pour ceux qui ne quittent
pas leurs Icuilles ; 6c a l’egard des autres, depuis
la fin de feptembre luiqu’à la fin ci’oclobrc , & tout
le mois de février quand il Je permet. Us peuvent
fupporter un trajet de trois ou quatre cens lieues,
6c peut-être davantage. Us peuvent être juf'qu’à trois
mois en route fans périr. Si l’envoi fe fait de bonne
heure enautomne, lesarbrespoullcront dans un long
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trajet des racines fibreufes ; s’il fe fait en printems ,
ils poufferont des bourgeons 6c même des (leurs dans
la caifi'e.
Mais ce feroit en vain qu’un correfpondantaurolc
pris toutes ces précautions, ü le cultivateur en recevant
l’envoi s’y prenoit mal pour déballer la caifle
6c pour planter les arbufles qu’elle contient.
La caific ouverte, il faut les tirer doucement les
uns après les autres des ridelles où ils font engagés,
en commençant par l’étage le plus élevé , 6c continuant
ainfi jufqu’au dernier, 6c ayant foin de ne pas
écorcher les tiges contre les ridelles & de bien démêler
les rameaux qui fe croifenr. Il efl j>his fur de
couper en plufieurs endroits la ficelle dont les mottes
font environnées que d’effayer de la délier, on y
rencontre fouvent de l’embarras, 6c les mottes fe
dérangent ; fi les arbres ont des moues naturelles, il
ne faut faire autre cliofe aux racines que de tailler le
bout de celles qui excédent ; mais pour ceux qui
n’ont qu’une motte artificielle, il convient de fecouer
doucement la terre fine qui la compofe , de dérouler
avec dextérité les racines, de les tailler, 6c d’étendre
horifontalement les latérales en les planiaat. Dans
les deux cas, il efl bon de mettre deffus 6c à l’entour
une bonne terre légère coinpofée. Four ce qui regarde
les autres foins qu’on doit apporter dans la
plantation des arbufles (de ces cnvo'is, ils dépendent
de l’elpece, de la force de ces arbufles 6c de la iail'oa
oii on les reçoit, détails qui fe trouvent à leurs articles
particuliers, 6^ AansVart. PiANTATiON’,
Il nous refie à faire une obfervation très-importante
; s’il arrive que les arbufles 6c les plantes aient
poLiflé dans la caifi'e, comme ces bourgeons, par la
privation de l’air libre & de la lumière, (bnt'devenus
tendres, herbacés 6c fans couleur, ils feroient la
proie du foleil & de l’air trop aélif, fi on les y exqio-
icitfans ménagement, toute la plante en foulfriroit.
Il convient donc de ne les expofer que par degrés à
l’air ambiant 6c aux rayons (blaires. Pour cet effet,
lî on les plante en des pots, ces pots doivent être
placés d’abord dans une ferre obfcure 6c pourtant
aorée ; delà, au bout de quelques jours, derrière
une charmille, puis contre un mur au nord, puis
contre un mur au levant, 6c enfin à relie expofition
qui convient le mieux à chaque efpece ; fi on les a
plantés en pk'inc terre , il favit les couvrir d’une faî-
nere de pallie , d’un toit de païUafl'on ou de telle
autre couv'erture qu’on trouvera convenable , la
laifler une quinzaine de jours, enfuite en diminuer
lépaifieur, puis l’ôter les matins 6c lesfoirs, nuis
ne la mettre qu’au plus chaud du jour, enfin i’ôter
rout-à fai: ; les [louffes trop longues 6>c trop étiolées,
ii ert bon de les retrancher , car en cet état elles fe
rétalilifl'ent rarement.
Cette façon d’emballer 6c do tranfporter les plantes
, ell fans contredit la meilleure qu’on puifl'e employer
: elle ponrroit fervir dans nos colonies toutes
les fois qu’on voudroit tranfporter de nouveaux
plants d’efpece utile pour les naturalifer 6c dans la
vue de les cultiver en grand pour quelque objet de
commerce.
Du tranfport dis boutures , des morceaux de racine ,
des félons & des greff’es. On verra dans [’article 13oü-
TURE , Suppl, la maniéré de les choifir, de les couper
, de les tailler, 6c par quelles précautions préalables
on les dilpofe à pouffer des racines : il s’apit
maintenant de les emballer pour les tranfporter au
loin.
Il s’y en trouve qui ne font pas terminées par un
bouton , il cil bon d’appliquer lur la coupure iùpé-
ricure de celles-là un mê'ange de cire de poix blanche
6c de térébenthine ; il faut fe bien garder de les
lier enfemblc par paquets, celles du milieu manquant
d’air,pourrolent fe delfécher ou fe chancir. Voici 1^.
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