3 i 6 P H A
"■ Ff‘
- p r ; 3
» I
P !l
Le pofte du ti'oifieme phahingarcjne ctolt encore h
l'aile gauche , mais coiure la droite de cette aile, &C
dans l’intervalle qui étoit au cenire delà phalan<^c.
Le ouatricme qui ctoit ,ainfi que le premier, à l’aile
droite, s’appuyait liir la gauche de l’aile, en entrant
auifi dans le meme intervalle.
L’aile droite le trouvant ainfi conduite par le premier
& le quatrième phalangarque, l’aile gauche
par le fécond & le troifierae, cette dillribiuion
des chefs établilToit entr’elles une égalité parfaite,
par rapport au mérite de ceux qui les com-
niandoienf.
Les premiers Hiérarques de phrJangé fimpie
, le plaçoient conformément à ce principe ; ceux
de la premiere &c de la iroilieme, à la gauche de ces
troupes ; ceux de la deuxieme de de la quatrième, à
leur droite. On obfervoir les memes proportions
dans les tetrarchles, en mettant à la tète de la premiere
décurie le premier ou le plus brave des quatre
décurions; le fécond , à la tête de la quatrième ; le
troifieme, à la tête de la tioifieme ; de le quati ieme ,
à la tête de la deuxieme.
Ils rangeoient de même les chefs des quatre terrar-
chies qui éroiem dan^ la lynt.igmc : le premier, à la
droite de la premiere ; le lecond , à la gauche de la
quatrième ; le troifieme , à la droite de hi troifieme;
de le quatrième, à la gauche de la lecondc. LesGrecs
oblervoient inviolablement le meme ordre dans les
autres troupes de la phaiungc.
Les dilîances ou intervalles font de trois fortes:
le foldat occupe quatre coudées en tous Icns , lorf-
qu’il efl Amplement mis en rang ; deux coudées ,
lorlqu’il eft en ordonnance ience ; une coudee leu-
lement, quand i! etf en ordonnance preffcc.
L’ordonnance de la phalangt elt terrée , lorfque
les premieres diftances ayant été diminuées également
en tous lens, il relie encore entre les loTdats
un efpace l’uffifant pour qu’ils pullfent le mouvoir ik
tourner de tous côtés.
Elle eft preATée lorfque les loîdats fe reA'errent au
point de fe toucher, de de ne pouvoir plus taire de
mouvement ni lur leur droite , m lur leur gauche.
Les Grecs chargeoient l’ennemi en ordonnance
ferrée ; mais lorlqu’ils vouloient attendre qu’il attaquât,
ils le recevaient en bataille prellée , 6c la
raifonen eft , qu’on a dans cette dilpofition plus de
force ou de fermeté pour loutenir, 6c meme pour
rompre l’impétuolité d’un premier elFort.
Comme le frontde la phalange conrenoit 1014 dc-
curions, ils occiipoicnt par coniequent, lorfqu’ils
étoient dans la premiere dilpofition , une longueur
de 4096 coudées, ou de joftades 6c ç6 coudées;
dans la fécondé, 5 ftades 6c 48 coudées, 6c dans la
troiAeme , deux ftades 6c demie 6c 24 coudées.
Dans le premier cas, la phalange occupoit en
longueur 853 toifes quatre pieds , 6c 1 z toifes 8
pieds de profondeur ; dans le lecond, 416 toifes 5
pieds de longueur, 6c 6 toifes 4 pieds de hauteur ;
6c dans le troifieme ,2 13 toifes 2 pieds 6c demi de
longueur, 6c 3 toiles deux pieds de profondeur.
_ Les principales armes de la phalange étoient la
pique 6c le bouclier : il étoit de cuivre , rond , médiocrement
convexe , 6c de 8 palmes ou 20 pouces
de diamètre.
La longueur des piques étoit au moins de 8 coudées
ou de 10 pieds, 6c quelquefois plus.
Comme les décurions fe trouvoient, en qualité
de chefs de Ale , toujours placés au front de la phalange
, les Grecs n'élevoient à cet emploi que d’ex-
cellens foldats. Non-feulement il falloit qu’ils fuA’ent
grands 6c vigoureux , mais encore qu’ils euftent
donné des preuves certaines de valeur 6c d’intelligence
; car c’eft le premier rang qui agit avec le plus
d’efficacité, 6c qui réunit feul tout l’effort 6c toute
- P H A
l’aéliviic de la phalange. Les Grecs le regardoient
comme le tranchant de ce corps , 6c la mafl'e conden-
lée 6c lerrée des autres rangs qui s’appuyoient fur
lu i, comme un redoublement de charge 6c de pefan-
leur , qui multiplioit la force de fon adion.
Ils ne plaçoient au dernier rang que des foldats
d’élite , parce que la pointe de leurs piques n’étant
pas tort éloignée de l’extrémité des premieres, cette
proximité leur donnoit le moyen de féconder les
efforts du premier rang. D ’ailleurs, lorfque quelques
déciirlons venoient à être bleft'ésoutiiés, les foldats
du lecond rang remplift'oient auffi-tôt les vuides du
premier ; ils diftribuoient pour la même raifon les
loldats dans le troifieme rang, 6c fucceftivement
dans les autres, felon qu’ils leur connoifloient plus
ou moins de vigueur 6c de courage.
La phalange macédonienne dut à la difpofition de
fes rangs, cette force étonnante à laquelle il étoit
impolîible de réfiftcr. Lorfqu’elle étoit fur le point
de charger, les rangs 6c les Aies fe ferroient, 6c les
foldats ne lailToient entr’eux que deux coudées de
diilance. Leurs piques en avoient 14 de long; 6c
comme la partie que les mains en occupoient étoit
de deux coudées, ils en prefentoient encore 12 en
avant. Les fariÜ’es du fécond rang débordoient le
Iront de la phalange de 10 coudées; celles du troifieme,
de 8 ; celles du quatrième, de 6; celles du
cinquième, de 4 ; enAn celles du fixieme, de 2 ; car
les piques des rangs pofterieurs ne pouvoient plus
déborder le premier. Ce front ainfi hériffé dans fa
vafte étendue de fix rangs de piques, formoit uu
afpeél effrayant ; mais qui en même tems qu’il infpi-
roit la terreur à rennenil, augmentoit l’ardeur 6c
l’affurance du foldat qui le voyoit protégé par toutes
ces pointes.
On choififfolt pour l’emploi de ferre-Ale extraordinaire
, un homme entendu 8c plein de prudence ;
c’étoit à lui (le faire enforte que les rangs & les Aies
fuffent toujours exaélcment dreffés; de contenir les
loldats dans leurs rangs, 6c de les contraindre d’y
rentrer lorfqu’ils en fortoient. Il les obligeoit encore
à le ferrer de fort près lorfqu’il Ailloit prelfer les rank’ s
6c les Aies ; la force de la phalange dépendant beaucoup
de la précifion avec laquelle ces manoeuvres
s’exccutoient.
Outre les foldats dont je viens de parler , 6c qui
compofoient la phalange , il y en avoir d’autres armés
à la légère, qu’on plaçoit en avant du front ,
fur les ailes ou à la queue.
Ils en formoient 1024 décuries , c’eft-à-c!ire, autant
qu’il y en avoir ^diXis h phalange ^ 6c ils les plaçoient
derrière celles-ci; la premiere décurie des
vélites , â la fuite de la premiere des opiites ; la fécondé
en Ale de la fécondé , 6c ainfj des autres;
mais avec cette différence que les décuries des vélites
n’étoient que de 8 hommes au lieu de 16 ; enforte
que les 1024 décuries ne contenoiem que 8192
hommes.
V’ oici les noms des troupes particulières dont la
réunion formait le corps entier des vélites.
Quatre décuries ou 32 vélites faifoient une
fyftafe.
Deux fyftafes, une pentacontarchie de 64 hommes.
Deux pentacontarchies, une hécatontarchie de
128 hommes.
On ajoutoit toujours dans cette troupe cinq fur-
numéraires , l’enl'eigne, le ferre-Ale extraordinaire,
le trompette , le héraui-6c le fourrier.
Deux hécaroniarchies compofoient une pfilagie
de 256 hommes.
Deux pAlagies, une xénagie de ^ 12 hommes.
Deux xéiiHgies , un fyftênie de 1080 hommes.
Deux fyftêmes, une épixénagie de 2048 hommes;
P H A
Deux cp^xénagies, nneftiphe de 4096 homme:.
Enlin deux ftiphes , une ép.tagme , qui comenoit
.0 , . d é a ir ie s .& S ip x velues.
Ce corps avoit de plus huit officiers fupériciirs ,
Quatre epixenagues , te quatre fyflémarques
n „h'dimp eft oblongue ou tranfverle , lorique
fa lon^eur excede fa hauteur; elle eft droite, lori-
Qu’elle a plus de hauteur que de front : telle eft une
p/uj/avea qui marche par halle. Ainfi l’iifage a tranf-
portc aux difterentes difpofitions de la phalange les
noms que l’on donne aux figures qii on lui lait imiter;
car on appelle oblongue toute figure dont la
longueur furpaffe la hauteur ; & droite , celte qui a
beaucoup plus de hauteur que de longueur.
Uphaùnae oblique eft celle qui, portant plus
près de l’ennemi fa droite ou la gauche , u’engage le
combat qu’avec cette aile Iciilemciit, & tient 1 autre
comme en réferve dans un certain éloignement, |iif-
qu’au moment favorable de la faire agir, {fig- 21. )
Voye-^ les mots Insertion , Préposition , Po st position
, Ap p o s it io n , Imposition 6c Subjonction
dans ce Suppl.
La phalangi antiftome ou â deux fronts par la tete
& par la queue , eft ainfi nommée du double front
qu’elle préfente en même tems. Les Grecs ctomnt
dansTufage d’appcller/ronr toutes les parties d’une
troupe qui regarde l’ennemi dlredlement.
Dans celte ordonnance les foldats du centre fe
tournent mutuellement le dos , 6c ceux de la tete 6c
de la queue qui lé trouvent par ce moyen faire face
en même tems vers les côtes oppofes, foutiennent
à la fois le double effort de l’ennemi. Une troupe
d’infanterie , pour éviter d’être enveloppée , ne fau-
roit oppofer de meilleure difpofition à un corps
de cavalerie qui lui eft fuperieur.
Les Grecs employoient cette difpofition contre
les barbares qui habitoient fur les bords du Danube ,
6c qu’on nommoit p.arce que chacun
d’eux menoit à la guerre deux chevaux avec lui ; ils
avoient acquis, par l'effet de 1 habitude , tant d a-
drefté 6c de légèreté , que dans la chaleur du combat
ils paffoient de l’un à l’autre avec une rapidité fur-
prenante. Dans ces fortes de cas la ti oiipe de caya-
lerlc fe trouvoit dans la nécefficé de divifer fes forces
; 6c pour pouvoir charger en même tems les
deux fronts de l’infanterie , elle étoit obligee de
former deux efeadrons oblongs, dont la longueur
étoit double de la hauteur. (j%. j o . )
La phalange amphiftome ou â deux fronts par les
flancs, étoit, à quelque différence près, lemblable
à la précéxlente ; 6c fon objet étoit de réfifter à un
corps de cavalerie plus confidérable. Toute leur
différence conliftoit en ce que dans la phalange antiftome
, la double attaque étoit loutenue par la tête
6c par la queue , 6c que dans celle-ci c’étoient les
deux flancs qui combattoient en même tems. Les
Grecs oppofoient dans toutes les deux de très-lon-
<^ucs piques à la cavalerie ; dans toutes les deux ,
chaque demi-Ale prenoit un afpeft; contraire à l’autre
6c leurs foldats faifoient face vers les côtés
oppofés. D’un côté c’étoient les chefs de Ale qui
faifoient front, 6c de l’autre c’etoient les ferre-Ale.
Quelquefois la troupe fe partageoit en deux dlvi-
fions, 6c la fécondé alloit fe porter à la queue de la
prenùere, en dirigeant loti front du cote oppofe.
Dans la phalange doublée aiitiflome, a fronts
oppofes par la tête 6c la queue , les chefs de Aie
n’étolcnt point en-dehors, comme dans la colonne
indireéie ; ils lé trouvoient à fronts oppofes lur les
flancs intérieurs des deux divilions, 6c les lerre-
nle couvroient les flancs extérieurs de la droite 6c
de la gauche ; on employoit cette difpofition contre
un corps de Cc^yaleifle, o;-donné en forme de coin»
P H A 3 1 7
Comme le but de l’cfcadron étoit de rompre,avcc la
pointe 6c les faces du coin où étoient également
diflnbués les diet's 6c les meilleurs cavaliers, fin-
fantciie, de même le but de celle ci étoit de. vaincre
, par une ferme réflftance , l’impétiiofité de
l ’efcadron , ou de la rendre vaine en lui cédant à
propos.
Le coin dlrigeoic toujours fa principale a£Hon
contre le centre d’une troupe, parce que l’ayant
une fois enfoncé, la déroute devenoit générale.
L’infanterie qui jugeoit du defléin de l’ennemi par
la manoeuvre , ne le voyoit pas plutôt prêt à fondre
fur elle , qu’elle s’ouvroit par le milieu , au moyen
de quoi l’efcadron qui ne pouvoit modérer tout-à-
coup la rapidité de fon mouvement, fe trouvoit
porter au-delà des deux divilions fans avoir pu les
entamer , ou bien les chefs de Ale des deux troupes
faifam face au terrein vuide qu’ils iaiffoiententr'eux,
préfentoient de part 6c d’autre comme un mur inébranlable
, 6c roinpoient par leur fermeté , tout
l’effort de la cavalerie. g2. )
La phalange doublée amphiftome ou périftome
étoit celle dont les deux divilions ordonnées en colonne
indirecle, s’avançoient l’une 6c l’autre obliquement
par l'aile , ayant les chefs de Aie en dehors
6c Icslérre-Ale en-dedans. Lorfqu’une troupe ennemie
rangée en bataille quarrée , lé voyoit attendue
de pied ferme par une autre, mife dans une difpo-
Ation femblable, elle lé partageoit en deux feétions,
dont chacune , au moyen d’une marche faite de
biais, tâchoit de lourner la troupe oppoiée, & de
la prendre en même tems 6c en flanc & en quene-
Ceile-ci ne s’appercevoit pas plutôt du danger qui la
nienaçoit, qu’imitant la même manoeuvre , elle le
féparoit auffî en deux divifions, qui fe metroienc
tout de fuite en mouvement, 6c dont l’une s’avan-
çoit contre la droite de l’ennemi, tandis que l’autre
alloit faire tête à fa gauche.
On nomma cette ordonnance amphiflorne, à caufe
des deux fronts que les deux diviAons d’une troupe
ainfi difpoféc , préfentent en même tems à l’ennemi
parleursilancsextérleurs (/î^.ji).Les deux diviAons
4 (rayant marché obliquement devant elles,après s’être
réparées, 6c ié portant de plus en plus fur leur droite
6c leur gauche pour tomber fur les flancs de la troupe
oppofée , celle-ci s’ouvroit par le centre par quelques
pas de côté que la divlAon de la droite failoit à
droite 6c l'autre à gauche; 6c faifant enfuite toutes
deux un quart de converlion , la premiere à droite,
la fécondé à gauche, elles dirigeoient l’obliquité de
leur marche fur celle de l’autre troupe.
Pour avoir une phalangehomocoüome y il falloit
que, A l’on metioit en tête une décurie entière de
léize hommes, elle fut iminediatement fuivie d’une
même décurie femblablemeiit polée, 6c que toutes
les décuries tuarchaffent ainli fucceffivcment l’une à
la queue de l’autre, 6c formaffent chacune leur rang.
C ’eft de l’égalité parfaite quife trouve parce moyen
entre tous les rangs, qu’une phalange ainfi ordonnée
a pris le nom à'homocojlomc. On employoit cette dil-
poliiion contre la plinthe ( /fl?ye:^PLiNTHE.)_/iG,
Lorfque deux troupes formées en colonne indi-
reéle marchent à même hauteur, ayant l’une6c l’autre
leurs décurions ou furie flanc droit, ou lur le
flanc gauche , cette difpofition femblable leur fait
donner le nom de double phalange homocoflome, (ƒ"-
Une phalange étoit appellee hécéro/îome lorfque marchant en colonne indirecte , les décurions de la
premiere de fes troupes particulières étoient placés
fur le flanc droit, ceux de la fécondé fur le flanc gauche,
ainfi de luitc'dcs autres troupes, enforte qu’au-
cunc n’eCu fes dccurions du meme coté que celle qui