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A r th u r s oxen., qu’on croit avoir cte un teiuple du
Dieu Terminus.
On voir dans !a province de Clydei'dail, pendant
plufieurs milles, des reftes d’un grand chemin R.o-
main , connu tous le nom de WaïUngJîreee, & dans
le canton de Tivedail des vertiges decamp Romain;
on en remarque de meme à Ardoch.
Quelques provinces de l’Ecorte ortrent des mo-
miniens depierres rangées en lignes circulaires,
prodigieufement longues, qui vraifemblablemcnt
ont été des monumens tuncraircs, ou des lieux oii
les Druides célcbroient des artes de religion.
Les Bretons Calédoniens , habitant ia partie que
Ton peut appeller barbare, par rapport la R o -
rnahie, paroiffent portérieurement Tous le nom de
P iHi , qvii fe Ut pour la premiere fois dans le panégyrique
de Conrtance , par Mamenin. L’ufage qu'a-
voit cette nation , & qui lui étoit commun avec
les Thraces & les lllyriens, de s’imprimer Uir la
peau des figures colorées , les a fait nommer ainrt,
P icies ou P e in ts , ricc fa l jo nomine picios , dit Clan-
dien.
Quelques corps de milice du tems d'Honorius,
& que la notice de l’empire dirtingue par le nom
de H on o r ia n i, étoient tires de la nation des Firtes.
Les S co ts , Iclon quelques-uns , étoient tme colonie
de Scythes venus du Nord de la Germanie;
lelon d’autres , ils fortoient des cotes de la Galice
& de la Bifcaye , & vinrent s’établir dans l'Hiber-
nie , à laquelle ils donnèrent le nom de Scoti.i : de
rirlande , ils paflérent en Ecofl'e, vers l’an 431. Ce
que poUédoient les Piftes ou Calédoniens compo-
foil un petit royaume, (|ui fut détruit vers l’an840
par Kenneth , fécond du nom , roi de Scot : la défaite
des Picles après une longue guerre , & ia perte
de deux batailles fut alors fi complette, qu’elle a fait
oublier leurs noms. Celui des Sco ts ne prévalut pas
néanmoins fubitement dans le pays où le nom d’Albanie,
plus général, faifolt appeller le peuple AL-
labani. Ce nom qui étoit particulier aux Scots n’ert
donc point encore celui de Scotia ou d’EcolTe , que
l’on ne trouve employé que dans le x i. ficcle par
Adam de Breme.
La puirtance des Scots reçut un nouvel accroif-
fement peu de tems après , vers l’an 870 , en prenant
fur les Bretons le pays rttué au midi du Clyd
Gallway , & le Cumberland. Ils pénétrèrent chez
les Saxons Nori-Humbres que des divifions înterti-
nes avoient alFoiblis. La rigueur dont ula Guillaume
le Conquérant, dans fon gouvernement en Angleterre
, fit pafl'er des Anglo-Saxons dans les provinces
reculées, & particuliérement de la nobleffe , dont
celle d'EcolTe tire en partie fon origine ; de-Ià vient
que le langage y eft plus Anglois qu’ailleurs, que
les Ecortbis y font appelles Sajfons.
Les Ecoffois on été alliés & amis de la France
dès le régné de Charles V. L’union de l’EcolTe avec
l’Angleterre , pour ne faire qu’une feule monarchie
fous le titre de Grande-Bretagne, a été confomince
fous le régné d’Anne Stuard , tille de Jacques IL La
maifon Stuart qui afinide régner dans la reine Anne,
avoir commencé à régner en Ecofl'e en 1370, par
Robert Stuart, qui mourut en 1390. F o y . la Mar-
liniere , d’AnviÜe. ( C. )
SCWOBACH , ( Géo^r. ) village près de Nuremberg
en Allemagne, où naquit Jean-Philippe Bara-
t ie r , mort en 1740 , âgé de 19 ans, étant de la fo-
ciété royale de Berlin , & ayant déjà publié quelques
ouvrages , dont quelques-uns furent imprimés
qu’il n’avoit que onze ans. Les principaux, font :
Voyages du J u i f B e n jam in , traduits de l'Hebreu ,
avec notes & dirtertaiions, 2 vol. in-8 ''; D ifq u ijiû o
de fuccejfions Epijcoporum Romanorum. V a u tres
indiqués dans fa vie, par M. Formey, fccré-
ttire de la focièié royale de Bçriin, ( C. )
S E B
^ S C Y L A C (E [ /M , Sc YLACE, dans U D le ilo n n .
raifonné des S c ien c e s , &Lc. ( Géogr. a n c .') ville du
midi de l’Italie , dans le B nu ium , aujourd’hui SquU.
l . i c i , dans la Calabre ultérieure.
La navigation du golfe étoit dangereufe, comme
il paroît par V c fvû ïQic navitragum, que les poètes
lui donnent.
CalFiodore qui naquit à ScyLace dans le vi« fiecle
fait une belle defeription de la patrie. Elle s’éloione
du rivage en s’élevant doucement, baignée de la
mer d’un côté, & entourée de l’autre des campagnes
les plus fertiles. On découvre de la ville des
coteaux chargés de vignes , des aires pleines de riches
moifl'ons, des campagnes couvertes d’oliviers;
rarement les nuages lui dérobent la vue du
foleil, 6c l’air y efl toujours tempéré. ( C. )
S E
SEBASTIEN, roi de Portugal. ( H iß . de Portugal.')
Une imagination ardente, une intrépidité à l’épreuve
des dangers les plus effrayans, un courage héroïque,
un deiir immodéré de gloire & de célébrité, fou-
tenu par des idées fortes, outrées, romanel'ques,
peuvent faire un guerrier formidable , un général
entreprenant; mais ces qualités ne font pas celles
qui forment les grands rois. Tel fut pourtant, pour
Ion malheur, & pour celui du Portugal, le fameux
, le plus intrépide des hommes, & le plus
bizarre des rois. S’il fût né dans les fiecles héroïques,
il eût été peut - être aulTi loin qu’Alexandre ; il en
avoit toute la fougue , toute l’impctuofité. Mais dans
le XVi'^fiecle, l’Europe étoit trop éclairée pourque
la valeur d’Alexandre fuffit <ï un fouverain ambitieut
de gloire. Cette ambition exceflîve étoit en lui un
défaut qu’il tenoit de l’éducation; car il avoit reçu
de la nature les plus aimables qualités : il étoit bon ,
libéral, magnifique , ami de la jurtice, ardent, incapable
de crainte; & Tesinrtruéfeurs abufant de cette
rare intrépidité, lui avoient perfuadé qtte rien n’étoit
plus beau , plus grand & plus fublime que d’exterminer
les infidèles, & d’aller d’un pôle à l’autre,
inonder la terre de leur fang. Le zele malentendu
de Sebaßien pour la religion , lui fit regarder cette
opinion meurtrière comme une vérité lâcree, & fa
valeur ne fécondant que trop fon zele religieux, il
ne fut plus d’obrtacic capable d’arrêter fes projets
infenlés. Ce prince eût vraifemblablement penfé
dirtéremment, & il fe fut conduit avec plus de fa-
gelTe , file roi Jean III, fon grand-pere, eût eu le
tems de diriger fa jeunelTe,& de veiller à fon éducation
; mais il avoit à peine trois ans, lorfqu’une
mort imprévue lui enleva Jean III, & il n’avoit jamais
connu don Jean, prince de Portugal, fon perc,
qui étoit mort avant meme que dona Jeanne, fon
époule, fille de l’empereur Alphonfe , donnât le
]o\.\rk Sebaßien. Dona Jeanne, peu de tems apres
avoir perdu fon époux, fe retira en Elpagne ; en
forte que le jeune prince monta fur le trône fous la
régence de la reine, donna Catherine , fa grand’mere,
veuve de don Jean III, & foeur de l’empereur Char-
les-Quint. Pendant le peu de tems que cette princeffe
fut à la tête de l’adminirtration, elle gouverna l’état
avec aiitantde prudence que de modération.Elle ligna-
la même fa régence par des fuccès éclatans contre les
Maures, &par des victoires importantes ; maisquel-
qu’crtentiels que fulTent ces fervices , ils ne purent
éteindre l’averfion naturelle que les Portugais
avoient pour le gouvernement d’une femme, &
lur-tout cette femme étant efpagnole ; cette averlion
alla fl loin , que dona Catherine, fe facrlfiam géné-
reufement à l’intérêt public, fe démit de la régence
en faveur du cardinal Henri de Portugal, qui ne fe
réfervant que les foins du gouvernement, confia
alTez imprudemment l ’éducation du jeune fouverain
S E B
à don Gonçale de Camera & à deux prêtres , fort
bon théologiens, mais irès-pcu capables d’élever 6c
de former un roi. Du relie, par les foins pacificjues
du cardinal, le royaume devint tout aurti florilfant
qu’il pouvoir l”être; aulfi tôt que Sebajîicn fut
parvenu à fa quatorzième année, le cardinal-infant
le dépouilla de la régence, & lui remit l’autoriié
lupreme. La nature avoit donné au jeune monarque
un elprit vit, & un goût décidé pour les fciences ;
mais les inrtrufleurs, au lieu de profiter de ces dll-
pofitions heureulcs pour en faire un grand prince ,
avoient fl fort gâté fes bonnes qualités, que leurs
foins n’aboutirent qu’à lui donner les opinions les
plus bizarres. En effet, ils lui perfuaderent que ia
qualité la plus elTentielle d’un l'ouverain étoit le
courage , 6c que le courage confiftoit à ne craindre
aucun danger , à les chercher au contraire , à les
braver, & que ia religion fe réciuifoit à nourrir une
haine implacable contre les infidèles, & à falfir tous
les moyens de les cxter.miner. Nourri dans ces fauf-
fes idées, Stbajiien brûla dès fa plus tendre jeuneffe,
du delir de fignaler fa valeur par les exploits les plus
éclatans, ÔC fur-tout d ’anéantir les infidèles. Le cardinal
n eut pas allez de foin de corriger ces dan<^c-
reul'es opinions ; aurti fut-il la viétime des adulateurs
du prince , qui bientôt lui rendirent fon oncle le
cardinal fulpcél, & tentèrent même de le faire dé-
poler de fon archevêché. La cour du jeune monarque
étoit remplie de factions, d’intrigues, de cabales.
La reine dona Catherine étoit très-éclairce, le cardinal
avoir de bonnes intentions ; mais ils le détef-
toient 1 un 1 autre, & ne cherchoient mutuellement
qu’à fe perdre ; Martin Gonçales de Camera, h ere
du précepteur du ro i, devint Ion favori, & en flattant
fes deux palrtons , la gloire & la haine des
Maures, ils parvint à faire üifgracier Alcaçova,
miniflre intelligent, habile, & dont la retraite fut
fiinerte a I adminirtration. Don Alvare deCaftro s’in-
rtnuoit dans 1 elprit du roi , aux dépens des jéfuiîes
qu il dctelloir, & qui érolent prefqu’auflî puiffms à
la cour, qu’lis deliroient de l’être. Don Alvare , dans
nn voyage qu’il fit féal avec le r o i, dévoila fi bien
le caraftere intrigant & ambitieux des jéfuites , que
Sebafiien AQv'mx. aufli violemment leur ennemi , qu’il
avoir été docile à leurs confeils avant fon départ.
Alvare de Cartro le rendant jurtice , s’apperçut qu’il
n’avoit point le talent des affaires, & Alcaçova fut
rappelle. Au milieu de ces intrigues l’état profpé-
roir, & le commerce avoit fait les plus heureux
progrès. fit publier un abrégé des loix , qu’il
avoir faite lui-meme, & qu’il eut foin de faire obfer-
ver. Touiours dévore du defir de le fignaler par les
armes, il forma le projet d’aller lui-même faire la
guerre dans les Indes ; mais l’adroit Alcaçova lui fit
abandonner ce defl'ein. Toutefois il ne put le faire
renoncer à celui d’aller tenter des conquêtes en Afrique,
Il fit partir quelques troupes fous la conduite
de don Antoine, prieur de Cralo , & il s’embarqua
fort brufquement lui-même enfuite, avec quelques
leigneurs de fa cour ; aborda fur les côtes d’Afrique,
fit allez infrudhieufement quelques courfes, fe remit
en mer, fut accueilli par une violente tempête &eu t
beaucoup de peine à retourner en Portugal. L’inuti-
hté de ce voyage eût dû le guérir de ces romanef-
quesidées; maisilfecroyoit trop obligé de détruire
les mfideies pour renoncer fi facilement auxdertrs
qiul avoit fl long-tems conferves; il ne chcrchoit
qu une occafion de repalî'er en Afrique, 6c fon mal-
heyr voulut qu’elle fe préfentât. Muley Mahamet,
Maroc & de Tarudant, détrôné par
uley Molach, fon oncle, paffa en Europe, alla
demander du fecours au roi d’Efpagne , qui n’eut
gardede lui en accorder, puis s’adreffaau roi de Portugal
, auquel il céda Arzile , jadis conquis fur les
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Porfugaîs, SchnJlUn, perfiiadé que c’étoit là une
occafion d’ailcr diendre fes conquêtes en Afrique ,
s’engagea à fournir les plus grands (ecours à Maha-
met, & fit tous fes efforts pour s'affurer , dans cette
guerre, de l’alhance de Philippe 11, roi d’Efnaone
qu. tenta tous les moyens poffibles de le dctoifrncr
de celte Solle & téméraire cnlreprife. Il fut puiffam-
ment econdc par la reine Don,i Catherine. & par
le caromal Henri ; mats leurs remontrances ne firent
que 1 aficriTur encore plus dans fon projet. Philipne
II, n’ayant pu rien gagner fur fon neveu . protmt
de lu. lourntr cinquante galeres & cinq mille hommes,
Animé par ce petit licoiirs, Sii,,/U e„ ufa de
toutes les rcllburces pour fe procurer les fonds né-
cefiaires à cette expédition, il leva une armée aullî
nombreufe qu’il lui fut polïïble ; il relia inébranlable
malgré toute la vivacité des follicitatlons du roi
djEfpagne, des grands de l’oi tiigal &c du peuple réu-
ms pour le conjurer dette point entreprendre cette
guerre. Leroi de Maroc, lui-même, inflruii des préparatifs
de ScbaJHtn , lui écrivit, cé ap.et lui avoir
expole les rations qui l’avoienl contraint de détrôner
Ion neveu , qui par fes vices & fa tyrannie , avoit
loulfcve les fujels, lui confeilla de ne pas entreprendre
de le rétablir, & fit prier par des ambaffadeurs
le roi d’Efpagne, de détourner fon neveu de cette
guerre , qui lu. feroit inévitablement funefte. Ssb a-
p i n ne fit feulement point de réponfe à Molach , &
s’embarqua avec fes troupes, quelques efforts que
l’on fit pour l’en empêcher. Ce qu’on avoit prévu arris
a ; Muley Molach Innnnt de fou anproche. Je
mit a la te te d une armée de loi Xante niiiie chevaux
ôe de quarante mille fantaifins , il; marcha contre les
Portugais. Les deux armées fe rencontrèrent aux environs
ü’Alcaçao-Quivir , prés du gué de la ri viere
de Luc. La plupart des oISciers Portugais opinèrent
pour ia retraite , pa.r l’impoffibilité qù’il y avoit de
forcer une armée auiîl nombreufe "de poliée aulïï
avamageufement. Quelques-uns dirent qu’il falloit
donnerla bataille, non qii’il,s fu.Tent affurés de vaincre,
mais parce qu’ils regartioient le combat comme
néceflatre , ne doutant point que les ennemis ne les
y forcaffent bientôt. Le général de Mahamet, vou-
loit que .fans combattre , ni ]‘e retirer, on fe retrancha:
d;ms le lien qu’on occupoit, de maniéré à ne
pouvoir être attaqués, parce qu’il fe flattoit que fi
Molach, qui, quoiqu’à la tête de fon armée, étoit
malade .venoit à mourir , la plupart des .Maures qui
combattoient pour lui, s’emprefferoient de reconnoitre
Mahamet, & do lui rendre la couronne. Cet
avis étoit le plus fage, mais .1 fur rejette par S d a f lu n
qui voulut qu’à l’inllant même , on donnt'it le lignai
du combat. Le cherlf le pria du moins de différer
jnfqti’à quatre heures de l’après-midi, afin qu’en cas
d’événement malheureux , on pi'ii fe retirer à la faveur
des ombres de la nuit. Le roi de Portugal traita
cette précaution de lâcheté, & perfifla; le lignai fut
donné; les deux armées s'ébranleront, & en vinrent
anxmains.DèsIe commencement de l’aaion,ôefa/ÎL,i
reçut un coup de feu à l’épaule ; mais .quelque vive
que fût la douleur, elle ne l’empêcha point de char-
gei a la tete de la cavalerie. Molach monta aulii à
cheval, & le labre à la main , tenta defondre fur les
chrétiens ; mais il s’évanouit, & fes gardes le reçurent
dans leurs bras; on le porta dans fa litiere, oit
il expira un moment après, portant le doigtà fa bouche
pour recommander le fecret ; fa mort ne rallenlit
point le feu du combat ; fon armée enveloppa celle
de Mahamet; les Allemands, les Italiens 8é lesCaf-
tillans fe battirent très-coiirageufement ; Sibafiien fit
des prodiges de valeur, mais fut très-mal fécondé
par l’infanterie Portugaife, q ui, difent tous les hilio-
rlens qui ont parlé de cette aflion , fit fort mal fon
devoir. Le défordre fe mit dans l'armée des chre