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du paganll'inc q;:i ne iccr rcficmblent pas de queîqiic
cote qu’on les eonliclcrc.
Comme (hph'C conJemnolt l'immohuion <run
giMiul nombre de viâimes, liir-tont celle des v;i-
clies, 1! a dii par-là le l'aire dans la G rcce, trois lortes
d’umemis ; il irrirolt ccu v qui vcr.doient les victimes;
il inâtûit les l'aciiiîcatems qui les mangeoient :
il iriitoit les dés’Ois idclàtrcs qui avcient finie d'en
oti'iir, dans l'eî'pcrance d'oxjsier, par cet iivc.tiie
moyen , les crimes dont les devers ne b'iit que trop
Ibiu-ent coupables. U n'ell donc pas éîonnanc que ics
fanatiques l'aient l'ait périr ; car, Ion reconnoît dans
toutes les circonllanccs rapprochées de cette tm
tragique, l’etlet de rintolciance & d'une l'nreur ilo
religion, s’il clf permis de parler de la lorre. Pitiu-
gore a du , par une doéh'ine à pru-j^rès ler.-,bla!;le ,
s’attirer Lt haine des l'acniicatcius «le ritalie : aulii
jk; ir.ouaic-il pas de la n;ort naturelle , non plus
(^yyOrpbii, qui pix'choit encoi c , c«sn>!ne nous l'a\ on s
d it , raiiliint'nce du vin & des li pacurs enivr intcs,
fc Cela à des Peuples , dont rhiiloi.'e ne l'ait jatruis
mention, fans parler en meme tems de leur extrême
in:emj)crance dans le boire; on lait ainoiuxl'hui,
p;:r les relations des voyageurs, combien cc vice
rcgi'.e clicz tous les Sauvages en général, oii il
cccalionne des meurtres, des com-bats, Cs: enfin
des guerres comme parmi les Amcucains. Quoi-
qu Horace parodie iiiimuer que le chantre de la
Thr.îce rJl'orma tous ces dciordes par la puiii'ance
les charmes de l'on art,
Si/vefires hom'n:S ficcr i'Uc'prcs(}uc cî^orum,
Caiihus 6’ fczdo v 'iîiu dcicrrnit Orphens.
on peut néanmoins aif.-ment l'e dgurer qu’il s’ex-
pola encore par-ià au r*d'cn;imenr ou ['iuiùt ;à la
brutalité des plus barbares d’entre ces baibares ià.
Quant au temps où Qrph:c doit avoir vécu, les
favans s’imaginent que l’époque eu eft fixée par
rexpedition des Argonautes ; mais quand cnùùte
on conduite Us chronologizes ù:r la date de cette
expédition , on n'en trouve pas trois qui s'accordent:
icaligcr ne la place que vi.ngt ans .avant la
prife de Troye, & il n'eZ point pofhble de la jslaccr
plus tard; parce que Nelior aîi'urcir avoU connu
Ccenéo ; éc le bis de Coenee , dù-on , croît im des
Argonautes, auxquels route l’antiquité al'l'ocie ai.lîi
Orphee, tans que nous ayons p\i. malgré nos ve-
c’nercltes, découvrir le véritable t'oudontent de cette
tradition; au relie, le dcfir de s’InZruire qui le
guid.a en Egypte, a pu le guider aubi dans la Col-
chide q ii « d maintenant une contrée incuire &
dérolcc ; mais alors on y voyoit des villes florif-
ianres qui commerçoient jm'qu'en Phénicie , qui
conimerçoicnt jrdqu’aux Indes : ainii la curiofité
à'Orphcc à cet egard n’e'Z pas plus extraordinaire
que celle d'Herodofe . qui fit auiTi, comme l'on
fait , un v’0)'age clans la Colchide , dont il voidoic
éclaircir I'hiltoire , qu’il n'a cependant pas
éclaircie. ( D. P. )
ORi-HEON, ( Luth.') infiniment à coxdes de
boyaux : on le tait parler par le moyen d’une
roue Sc d’vm clavier, comme celui d’un clavecin ;
c'efi proprement une efp‘.*ce de grande vielle.
lafig. ) ^ plan, l Vdi Luih. ficondijulu du Dlaïonnuln
raif. des Sàcf{ccs. {F. D.C. )
ÜRPHÉCRON , ( Luth.') Infiruincnt à cordes
plus petit que la pandore , mais qui d’ailleurs lui eZ
entièrement lemb.’able. On accorde comme au Iiirh,
la chautereile enƒ;/. Voyt^ la table du rapport de
l'entendue des voix éb des infirumens de mufiqiie,
comparés au clavefiin du Dïci. raif. desScicnceSflkc.
planch. A’A'//, fécondé fuite, bc la fig. 12 , pl. U de
Luth. Suppl. (xF. D. C.)
O l i lA , (^Gio^r. anc.) ville ancienne de i’Eirurie,
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aujourd’hui du patrimoine de S. Pierre, bâtie par les
Pelages de '1 hdlalie , lur une colline proche de 1 endroi: où le Narle fe jette dansic Tibre,;! 40milles
(le Rome, bon nom .s'eoit de pluficurs maniérés,
//(), o;/;.v/,7 , tdana , O/v.-c , Hor;a , Orihi, Horii. Virgile
met les lîoitcnfis parmi les peuples qui lotis la
conduite de .Mdîape vinrent au fecours de Turnus.
Nu f a 6- Nortina clajjcs populiquc Idiini,
M. Fontanini qui a lait une lavante did'ert.ition
en 1708 liir ne doute pas qu’elle ne fut une
des (lou/c dynalhes de PEtrurie. Aiigtifie, aorès la
ixitafile u'Aélium , y envoya une colonie (ju’il con-
laera Mars vengeur: il fit polér dans le Tibre pour
rompic l’uupéiuolité i!c ion cours, deux piliers ejui
lubiUlent encore, ce qu'on appelle la piU d'/iug-.jk.
fAv.z a eu des decemvirs èb des l'exvirs augiiibuiA-,
Q. Mennms, un deslexvus d drr.z, ay;tnt pci cln la
l.i'e agee de cpmire ans, lui ht ceue tainculc épitaphe
; ^
Q_iiQd dcant natam patri præjlarc f-pulto,
Hoc co-,:i’ ù nnix prxjltiu ipft puter.
M. Eontnnmi rapporte pluficurs autres inlcrjptions
& anciens momimens qui prouvent lantiquuc hc
la g ’oire de cette ville dcveiuie cpilcopale.
La tamcul'e Pi oba Falcoma Honina a fait honneur
à fa paru.; au i Vo liecle p.ai- fes poélies ; le centon de
^ agile ciu'dle compola fur le myilere de iv.n e religion,
dont parie S. Jerome, Pa rendue célébré. Il
fut dédié à Honorius, fils de Théodofe-le-crand
vers 393.^
S. Liuiieu , Alexanclrm de naifiance , paroît en
avoir cré évêque ions Jovien, en 365. On croit que
c d i b meme qui tut eveque (i’Autun : m.iis les aétes
deb.C-iZien , confervés manufents à Saint-Germain-
dfS-pjxs, dilvni que S. Calfien ctoi: d’0 /?d, & qn’il
fut conlacrc eveque par un autre CalIIeii venu
^ ■ ^<^urri. de Tiev. oCl. & nov. i~o8-(^C.')
Ü R iE G lA , (jJocan.') genre de plante dont la
fleur _n’a qu’un calice de ciaq feuilles fans corolle ,
trois étamines ce un pifiil, dont l’ovaire devient une
cap(ule;iunc feule cavité, contenant plufieurs fe-
menccs, Unn. gcn.pl. oian. mor.og. On n’en connoîc
qu’uns dpecc qui ic trouve en Eipagne, &: qui ref-
lembie alfcz pour le portail galium. (Z>. )
^^ORTELSbOüRG, (Céoar.) ville de Priiire,dans
PGuc;-:a::d, fur la riviere de Wdbiilch , au voilinage
de philicuis lacs, cR: fur un fol feriile en grains &
en foins. Elle efi munie d'un ancien château, où La-
d;fi;s5,roiüc Pologne, alla conférer en iCz9avec
Georges-Guillaume , éleéfeur de Brandebourg ; &
elle eu ie fiege d'un grand bailliage , dont la plupart
des habiîans parlent polonois. La feriilitc de fes en-
viroxns, l'application de fes habitans au tra vail,&
rattention qj:e le gouvernement y donne au commerce
bi â 1 rndufinc, en fo:rtune des bonnes villes
du royaume. Son bailliage comprend avec elle les
villes de PalTcnheim & de VViltenberg, avec les
mines de fer de ixiitrenberg. (Z). G .)
§ ORTENAU , (6'Jog/-.) contrée d’Allemagne,'
dans le cercle de Souabe , entre le Brifgau , la foret
Noire , le marquifat de Bade & le Rhin. IJ fe divile
en canton & en !)aiPiage. Le bailliage efi l'Autriche,
qui en a remis en fief la plus grande partie à la mai-
lon de Bade, mais qui ne laiffe pas que d’en entretenir
toujours le bailüfdans la ville impériale d’Of-
tenbo’.irg : dans l’enceinte de ce bailliage fe trouve:it
aufii des terres & féigneuries appartenantes les unes
au landgrave de Hefi'e-Darmfiadr, & les autres k
l’évêque «le Strasbourg. Dès le règne de l’empereur
Henri IV, ce bailliage d'Onenau eteit déjà fcparc du
duché de Souabe : les ducs de Zoehringen en ctoient
en poffefiîon; Si ce fut k i’exiimfiion de leur race
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que la malfon d’Hapsbourg en acquit la propriété.
Le canton d'Ortenau efi formé par la partie de la no-
bleffe immédiate de Souabe qui a fa chancellerie dans
la ville de Tubingen : il y a de môme dans ce canton ,
mais fans aucune relation avec fa confiitution politique
ou civile , les villes impériales d’Offenbourg,
de Gcngenbach & de Zell. (_Z>. G. )
ORTENBOUR, (Géogr.)ém immédiat du Saint-
Empire , à titre de comté, lituc dans la Bavicre inférieure
, & enclave dans la préfeélure de Landshut.
Il efi fort petit, ne renfermant quun bourg & un
château de fon nom, avec quelques villages , & ne
rapportant que douze à treize mille florins par an.
Il efi de la religion protefiante , & fes comtes qui
paient des taxes modiques ;! l’Empire, prennent place
aux dictes entre Haag &c Ehrenfcls. ( D. G. )
§ ORTHEZ 0« OtiTEZ, (Géogr.) petite ville
du Béarn, diocefe d’Acqs, fiege d’une fénéchauffée,
d’environ 4000 âmes, à fept lieues de Pau. C’efi de
cetf* ville qifctoit le vicomte la Braue, commandant
de Bayonne en 1 571. Sur l’ordre d’exécuter la
S. Barthelemi, dont il n’y a qu’un excès de fanatifme
qui puifie faire i’apologie, il écrivit à la cour cette
lettre qu’on ne peut trop citer pour l’inftruéfion de
nos neveux.
« Sire , J’ai communiqué le commandement de
» V. M. à fes fideles habitans de Bayonne & gens
» de guerre de la garnifon : je n’y ai trouvé que de
» bons citoyens & de braves foldats, mais pas un
» bourreau; c’efi pourquoi eux & moi iupplions
» très-humblement V. M. de vouloir employer nos
» bras bi nos vies en chofes pofiîbles: quelque ha-
» zardeufes qu’cdles fuient, nous y mettrons jufqu’à
« la dernierc goutte de notre fang ».
Ce vicomte ne fut pas le feul ami de l'humanité
qui refufa de verfer le fang de fes concitoyens. Samo-
dération fut imitée par le comte de Tende , en Provence
; par Gordes, en Dauphine ; par Saint-Erem,
en Auvergne; par Philibert de la Guiche, à Mâcon ;
par Chalot Charni, en Bourgogne ; par Hennuyer,
évêque de Lizieux, tk par Villars, conful à Nîmes.
Un bon François qui voyage dans fes provinces &
à qui la mémoire de ces fages gouverneurs efi chere,
demande à Dijon, à Mâcon, à Bayonne, où font les
fiatues élevées à ces peres de la patrie? Quel efi fon
étonnement de n’y trouver aucun monument qui
rappelle la trace d’un fait fi honorable ! (C.)
ORTHIEN , {Mufiqut des anc.') le nome orthien
dans la mufique grecque étoit un nome daftylique
inventé, felon les uns, par l’ancien Olympus le phrygien
, & , felon d’autres , par le myfien. C’efi fiir ce
nome orthien ^ difent Hérodote & Aulugelle, que
chantoit Arion , quand il fe précipita dans la mer.
Voye:{_ FlÛTE, (^Liccér.) Di&ionnaire raifonné des
Sciences ^ Sic. (S )
§ ORTYGIE , Ortygla^ {Geogr. anc.') c’efi ainfi
que fut d’abord appellee l’île de Delos. Le môme
nom fut donné à uneîlefituée fur la côte orientale
de la Sicile. Le golfe dont parle Virgile, Æn. l. Jf/,
efi celui fur lequel fut depuis bâtie la ville de Syra-
eufe, la plus floriffante des colonies grecques. Fondée
d’abord dans l’île ddOrtygie par Archias de Corinthe,
elle devint bientôt puifiante par le commerce & par
la commodité de fes ports, & s’étendit dans la terre
ferme. Par les différens accroifiemens qu’elle reçut,
elle fut compofée de quatre parties , qui étoient
comme autant de villes féparées les unes des autres,
niais réunies fous une même enceinte.
L’île d'Oriygie fut toujours la partie la plus confi-
dérable. Située entre les deux golfes de Syraeufe ,
elle refferroii l’entrée du grand & la commandoit ; à
quoi contribuoit aufli le cap Plenimyriuni, qui lui
étoit oppofé vers le midi. Un canal étroit qui la
iéparoit des autres parties de la ville , falToit la jon-
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éliondes deux ports qui ayant des entrées dlITérentes,
communiquoient aifément l’un à l’autre par le bras
de mer.
C’efi fur le bord occidental de l’île qu’etoit la célébré
fontaine dt Arethufe.
La ville de Syraeufe efi atijourd’hui bornée :'i l’ile.'
On voit encore dans le château une grofie iource
qu’on croit être Amhife. Mais la mer a beaucoup
gagné fur ce rivage , comme il paroît par plufieurs
lources qu’on voit jaillir du fond de la mer, & qui
groflifioient autrefois cette fameufe fontaine. Géogr,
di Firÿ.p. IÇ)7.{C-)
ORVANNE, {Géogr.) nviere du Gâtlnois , qui
prend fa fource près du bourg de Salnt-Valcricn , à
trois lieues de Sens, vers le couchant : au bout de
cent pas , elle fait tourner un moulin , & s’appelle
la fontaine de Saint Blaife y à caufe d’une chapelle
voifine de fa fource ; mais au-delTous du moulin,
elle commence à s’appeller la riviere d'Orvanne. Elle
paffeenfuite àDoUoi, à Valery , Blennes, Diant,
Voiix, Ferotes, Flagy : ait fortir de Flagy efi une
plaine à main gauche, qui régné jufqu’auprès de
Dormelle. Derrière l’éminence oîi efi fitué ce village,
on apperçoit une autre plaine à droite, qui
s’étend du côté de l’eft & du nord. C’efi dans cette
derniereplaine que fut donnéela bataille lurnommée
de Dormelle , où Théodobert & Thierri défirent
Clotaire II en 600, fuivant le rapport de Frcdcgaire.
Super Arounnem nec procul à Doronullo vico prslio
confligentes junxerunt.
Le vallon qui arrofe cette riviere s’appelle le
vallon d'Orvanne , Si les paroiffes qui y font fituées
font nommées les paroi^cs de la vallée d'Orvanne ;
mais au-delà de Dormelle , la riviere s’appelle Ra~
vanne, peiit-ctre parce qu’elle paffe dans un château
afiez difiingué, appelle* le château de Ravanne : le
nom du château efi peiit-ctre celui môme de la riviere
différemment prononcé , de même qu’Aimoin écrit
auffifon nom en latin d’une autre maniéré que Fré-
dégaire , fuper fuviu/n Arvennam. Il efi Inconteftable
qu’il s’agit dans ces deux auteurs de la même riviere
d'Orvanne q u i, plus anciennement , a dû être prononcée
Arvanne ; ainfi il faut abandonner la riviere
d’Ovaine, éloignée de Dormelle de plus de huit
lieues , qui prend fa fource à quatre lieues d’Auxerre,
& va fe jetter dans le Lovain , au-deffus de
Montargis , & dont le nom latin efi Odona. Le P.
Daniel a eu raifon de dire que la bataille de l’an 600
fut donnée fur une riviere qui fe jette dans le Lovain
proche Moret : il ne s’eft trompé qu’en lui donnant
le nomd’C>K«z//za,aufii-bien que D.Ruinart. Ce n’eft
pas non plus la riviere de Vanne que Frédégaire a
eue en vue, comme l’a cru le P. le Cointc après Faucher
; encore moins VAro'éna fuviolus , du pays du
Maine. Voye^ Difj'trt. de h Boeuf, 1 .1. (C.)
ORVILLA , Ori-üvi//«! , {Géogr.) village moitié
en Bourgogne, moitié en Comté , fur la Venelle,
annexe de Selongey , fur la grande route de Dijon
àLangres, entre les deux villes : nous ne parlons
de cette paroiffe que pour reftifier l’erreur de tous
nos hifioriens de France, qui font arrêter la reine
Brunehaut par Clotaire à Orbe , en Suiffe, pour la
conduire devant le prince qui tenoit Ibn camp à
Rionova y que nos hifioriens, même l’abbé Velli,
appellent Rinove, & qui n’eft autre que Reneve, à
trois ou quatre lieues d'Orville & à quarante-trois
d’Orbe: toutes ces fautes ne viennent que de l’igno^
rance du local. J’ai vu les deux endroits : il étoit
naturel que la malheureufe Brunehaut, qui venoit d’Auftrafie pour fe rendre àChâlons-fur-Sône, paffât
à OrviLlty qui étoit fur la voie Romaine ; elle y fut
arrêtée & conduite au camp du roi à Reneve , dans
le voifinage. _ .
M. Mille, dans fon premier volume de 1 Hijtoire
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