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674 R O M ils les appelloient implement capra. Les camps à
demeure ctoient plus folides & mieux fortifies , &
ils les appelloient
Ils ctablilToieni pour l’ordinairc leurs camps d hiver
dans les villes ou dans les cités , ou ils leur en
donnoient la forme & la folidité.
Leur camp formoit un quarré qu’ils divifoient en
deux parties, Tune fiipérieure Ôc l’autre intérieure.
La tente du général & celles des principaux officiers
étoienî dans la premiere ; & celles des fimples fol-
dats , tant cavaliers que fantaffins, dans la fécondé.
L’appartement du général, qu’ils appelloient
t o in , étoit d’une forme circulaire; les principales
parties éioient le tribunal ou la tepte du général, &
celle de l’augure ( au'^waU'), ou 1 on falloir les pi ieres,
lesfacrifices,£'c. les tentes des jeunes gentilshommes
qui s’attachoient «u général pour apprendre la
guerre, & qu’on appelloit impiraions contubernalcs.
A droite du prétoire & près du/urw/« étoit_ le
fjuoejlorium OU le logement du qiiefteur , ou tréloner
de l’armée ; c’étoit dans le forum que le vendoient
les provifions, que 1 on tenoii confeil, & qu on
donnoit audience aux ambafladeurs : on [appelle
quelquefois qumuma.
Les licutenans-gcncraux ( ) étoient logés
de l’autre côté du prétoire; les tribuns étoient logés
au-deffous de fix en fix , vis-a-vis leurs légions, afin
qu’ils puffent avoir l’oeil fur elles.
Les préfets des troupes étrangères étoient campes
à côté des tribuns, vis-à-vis leurs ailes refpeaives ;
derrière ceux-ci étoient les e v o ca ii, &l enfuite les
extruordmaru & ablccii equiics , qui terminoient la
partie fupérieure du camp.
On lailfoit entre-deux un efpace de terrein d’environ
deux cens pieds de long, a p p e l l e ^
où l’on piaçoit les autels & les ïtames deS dieux , &
peut- ctre les principales enfeignes militaires.
La cavalerie romaine occupoit le milieu de la
partie d’en-bas, comme la place la plus honorable ;
lùivoient les triaires , les princes , les hallaires, la
cavalerie & rinfanrerie étrangère.^
La politique des Romains paroît fur-tout dans la
maniéré dont ils dlftribuoient les troupes confédérées
; ils en plaçoient une partie au haut du camp ,
&une autre au bas, mais de fortequMs ne formolent
qu’une ligne très-mince amour des troupes de la république
qui occupolent le milieu du camp.
Les Romains foriifioient leurs camps d’un fofTé &
d'un parapet, qu’ils a p p e l l o i e n t &: vallcrno ; ils
difiinguoient dans celui-ci deux parties, Vaguer i l
lesfu d i s ; Vagger n’étoit autre choie que l’élévation
de terre qui formoit le parapet, les f u A ’s une
efpecede fafeinage qui fervoit à la foutenir.
D i La paie diS fo lJ a t s . Les Romains payoient leurs
foldats en argent, en bled & en hardes.
Quant à l’argent, il eft certain que pendant plus
de trois cens ans, les troupes fervirenr graiis 6c à
leurs propres dépens. Dans la (liite on donna deux
oboles par jour aux fantaffins, quatre aux centurions
& aux officiers fiibalternes, & une dragme aux cavaliers
: il y a lieu de croire que la paie des tribuns
étoit conficicrable , quoique Polybe n’ en dile mot,
du moins fi l’on en juge par ce paffage de Juvénal :
— /4per enim , quantum in Itgiont tribuni ,
A c c ip iu n t , donac Calvin« vtL Catien«.
Jules-Céfar doubla dans la fuite la pale des légionnaires;
Augufte la fixa à dix fols par jour, & Domi-
tien la pouffa jufqu’à vingt.
C ’éfoient les quefieurs ou tribuniararii qui étoient
chargés de les payer ; indépendamment de l’argent,
on donnoit encore du froment & des habits aux
troupes, que les quefieurs leur deduifoient fur leur
paie i c’étoient les foldats eux-mêmes qui broyoient
R O M leur grain, ou avec des moulins à main qu’ils pop»
toient avec eux , ou entre deux pierres ; ils en fai-
foient des gâteaux qu’ils failoiem cuire fur du charbon
; leur boiffon n’etoit que de l’eau avec quelques
gouttes de vinaigre, qu’ils appelloient pofea.
D e s chdtinuns militaires. Les Romains puniffoienC
les coupables de trois façons 5 ou clans leur peribn-
ne, ou dans leur honneur, ou dans leurs biens. Les
châtimens corporels confifioient dans la fufiigation
& dans la baftonnade. La derniere,quoique comprife
dans le nombre des châtimens civils , ne privoit
point le coupable de la v ie , mais elle étoit pour
l'ordinaire capitale dans le camp, & voici comment*
on amenoit le coupable devant le tribun , qui lui
donnoit un petit coup de baguette fur les épaules,
après quoi il le renvoyoit, laifî'ant â fes camarades
la liberté de le tuer s’ils vouloient, ce qu’ils ne man-
quoient jamais de faire : on infligeoit ce châtiments
ceux qui déroboient dans lecainj), quifailoient un
faux rapport, qui abandonnoienr leurs pofies dans
une bataille , qui s’attribuoient des exploits qu’ils
n’avoieni pas faits, qui combattoient !ans ordre,
qui abanclonnoient leurs armes, ou qui retomboient
trois fois dans la meme faute.
Lorfque le nombre des coupables étoit confidé-
rable, qu’ils abandonnoient leurs drapeaux, qu’ils
fe mutinoient, ou qu'ils commettoiem queîqa’autre
crime femblable , on prenoit le parti de les décimer.
Les châtimens qui influoient fur l’honneur, con-
fifioient à les faire paffer dans un pofie inférieur, à
leur donner, au lieu de bled, une certaine portion
d’orge , à leur ôter leur ceinture & leur baudrier, à
les faire tenir debout pendant le fouper, &c.
On leur impoloit auffi unearnende , & on les obll-
geoit à donner une camion jufqu’à tant qu’ils l’euf-
fent payée : onleuroioit auffi quelquefois leur folde,
& on appelloit ceux-ci «re dirutl.
D e s û com pen fis militaires. Les moyens dont les
R omains fe lervoîent pour encourager la valeur &
l'indurttie, étoient plusconfidérables que ceux qu’ils
employoient pour châtier le vice. Les principaux,
pour ne rien dire ici des préfens en argent qu’on fai-
Ibit aux foldats, étoient ceux c|u’iis appelloient
imperatoria t tels que
L’hafie fimple { h a fa purii ) qui n’avoit point de
fer , on la donnoit à celui qui avoir tué un ennemi
en fe battant avec lui corps à corps : cette hafic étoit
fi honorable , qu’on l’a donnée aux dieux fur les anciennes
médailles.
Les armillæ , c’étoient des efpeces de bracelets
qu’on donnoit à ceux qui avoient rendu quelque
fcrvicc important, pourvu toutefois qu’ds fulfent
Romains.
Les colliers d’or & d’argent torques^ qui n’étoient
pas moins eftimés pour la matière que pour la déli-
catefl'e du travail.
Les phulerce, qui confifioient en de riches har-
nois , ou plutôt en de chaînes d’or qui defcencloient
jufques fur la poitrine.
Les v e x illa t , c’étoient des bannières de foie de
différentes couleurs , pareilles à celle dont Augufie
fit préfent à Agrippa après la bataille d’AéHum.
Il faut ajouter les couronnes que l’on donnoit aux
foldats dans différentes occafions, telles que ;
La couronne civique, pour celui qui a voit fauvé la
vie H un citoyen.
La couronne murale , pour celui qui avoir monte
le premier à l’affaut, Ôc qui avoir la figure d’une nni-
raille.
La couronne caprenfîs ou v a lla r ls , jrour celiu
qui avoir le premier forcé un retranchement. ^
La couronne navale, pour celui qui s’étoit fignale
dans un combat naval.
R O M La couronne obfidionale, dont les foldats faifoient
préfent au général qui avoir obligé l’ennemi à lever
le fiege d’une ville.
La couronne triomphale, qu’on décernoit aux généraux
qui avoient mérité les honneurs du triomphe;
elle étoit de laurier, & dans la fuite on lui en fub-
fiitiia une d’or.
On faifoit auffi préfent aux foldats de couronnes
dorées.
Les honneurs qu’on décernoit aux généraux qui
avoient triomphé de l’ennemi, foit pendant leur ab-
fence ou après leur arrivée , ctoient la fa lu ta tio ini-
peratoris ,\'A fupplication, l’ovation & le triomphe
qui clevoit un général au plus haut comble de la
gloire.
Le premier confifiok à donner au général qui
avoir remporté quelque avantage, le titre àlimpe-
racor. Ce titre lui étoit enfuite confirmé par le fénat.
La fupplication confiftoit en une proceffion folcm-
nelie qu’on faifoit aux temples des dieux, pour les
remercier de la vièfoire qu’on avoit remportée.
C ’étoit le général lui-même qui la demandoit au fénat,
en lui envoyant le récit de fes exploits dans une
lettre enveloppée de laurier.
L’ovation confiftoit à facrifier une brebis aux
dieux, au lieu qu’on leurfacrifioitunboeuf le jour du
triomphe. On peut voir dans Plutarque la deferip-
tion qu’il a donnée de celui de Paul Emile. (F .')
ROMANCE, f. î .{M u f t q u e . ) air fur lequel on
chante un petit poëme du même nom, divifé par
couplets , duquel le fiijet eft pour l’ordinaire quelque
hifioire amoureufe & fouvent tragique, Comme
la Tornanci doit être écrite d’un fiyle fimple,
touchant, & d’un goût un peu antique, l’air doit
répondre au caraûcre des paroles ; point d’ornemens,
rien de maniéré , une mélodie douce, naturelle
, champêtre, & qui produife fon effet par elle-
même, indépendamment de la maniéré delà chanter.
Il n’efi pas néceffaire que le chant foit piquant,
il fuffit qu’il foit naïf, qu’il n’offufque point la parole
, qu’il la fafie bien entendre , & qu’il n’exige
pas une grande étendue de voix. Une romance bien
faite , n’ayant rien de faillant, n’affefte pas d’abord;
mais chaque couplet ajoute quelque chofe à
l ’effet des préccciens , l’intérêt augmente infenfiblement,
& quelquefois on fe trouve attendri jufqu’aux
larmes , fans pouvoir dire où eft le charme qui a
produit cet effet. C’eft une expérience certaine que
tout accompagnement d’inftrument affoiblit cette
impreffion. Il ne faut, pour le chant de la romance.,
qu’une voix jufte , nette, qui prononce bien, & qui
chante fimplement. ( 5 )
§ ROMANS , i^Géogr.') ville du Dauphiné , &
la leconde ville du Viennois ; les guerres civiles de
religion l’ont prefque ruinée. Elle eft affez marchande
, il y a plufieurs moulins & manufadures
pour la foie, qui occupent beaucoup de bras. On
remarque un calvaire modelé fur celui de Jérufa-
lem , par Roman i l BoiJJîn , qui avoient fait
le voyage de la Terre Sainte. François I. y mit la
premiere pierre en 1510.
L’églife collégiale de S. Barnard, fut.fondée en
abbaye au commencement du ix« fieclè, par Barnard,
archevêque de Vienne, fous la dépendance
immédiate du fiege de Rome , d’où la ville prit le
nom de Roman ^ elle fut fécularifée au dixième fiecle.
Lcfacriftaincftlafcule dignité : U y a 14 chanoines.
D autres dlfent que Barnard acheta, fur les bords
de 1 lierc , un terrein inculte d’une dame appellee
Romana , cl’où ce lieu prit le nom de Romans.
Quoi qu il en foit, le fondateur y mourut en 841,
& y fur Inhumé. Il eft connu dans notre hiftolré pour
avoir pris part à la révolte des enfans de Louis le
Débonnaire , avoir été depofé au concile de
Tome I F , ^
R O M ’ 675 Thionville pour fa prévarication contre fon roi.
Mais après une abfencc de quatre ans, il obtint fa
grace de la^ clémence de l’empereur, rentra dans fon
liege, & répara fa faute par une pénitence éclatante
qui l a fait mettre au nombre des Saints. C’eft à fa
lolhcitanon que le fameux Agobard , de Lyon , fon
ami, compofa le traité de la dignité du facerdoce.
On gai^e dans les archives de cette ville un
billet de Louis X I , de 300 livres, qui lui furent
prêtes par les habitans lorfqu’il n’étoit que dauphin,
<k dans la difgrace de fon perc,
Humbert V , général des Dominicains en 1 15 4 ,
mort à Lyon fimple religieux en 117 7 , étoit né à
Romans . C’étoit un favant théologien , qui a com-
pofé plufieurs ouvrages qu’on ne lit plus.
Le fameux général de Lalli, qui a commandé
dans 1 Inde & laiffé prendre Pondlchéri par les
Anglois, & qui a été décapité à Paris, étoit né à
Romans. ( C. )
§ ROMARIN /«ri/.) en latin, rofmarinus;
en anglois, rofmary ; en allemand, der rofmarin.
Caractère générique.
La fleur eft labiée; le calice eft cylindrique &
comprimé au bout ; fon ouverture eft droite & di-
fegment fupéricur eft entier,
1 inférieur eft fourchu ; le tube du pétale dépaffe le
calice : la levre fupérieure eft courte & droite , i l
clivilée en deux parties dont les bords font rabattus;
la levre inférieure eft pendante i l découpée en trois :
on trouve dans la fleur deux étamines formées en
alêne, qui Ce penchent vers la levre fupérieure ;
elles font terminées par des fommets fimples ; au
fond fc trouve un embryon à quatre cornes, fur-
monte' d'un ftyle de la même forme & longueur que
celle des étamines, & fitué de la même maniéré : il
eft couronné d’un ftygmate aigu : l’embryon fe partage
en quatre femences ovales qui mùriffent au
fond du calice.
Efpeces.
I. Romarin à feuilles étroites , rabattues par
les bords, & blanches par delTous,
Rofmarinus fo l i i s lin ear ib u s, marginibus refiexis
fu b tits incanis. Mill.
Garden rofmary with a narrow leaf,
a. Romarin à feuilles étroites, obtufes, vertes
des deux côtés.
Rojm arinus fo l i i s Unearibus o b tu fïs , utrimaue v i-
nntibus . Mill. ^
Broad leaved w ild rofmary.
En Efpagne , dans la France méridionale, en
Italie i l en Hongrie, les romarins croiffent en foule
dans les fables, aux lieux pierreux & fur les rochers
qu’ils décorent & d’où ils parfument l’air au loin.
C ’eft cette plante dont les fleurs fe fiiccedent fi
long-tems, qui fournit en Efpagne une récolte fi
abondante aux abeilles; auffi n’eft-il pas rare de
trouver jufqu’à deux cens ruches dans un petit pref-
bytere de campagne. Les romarins s’élèvent à
cinq ou fix pieds de haut fur des tiges boifeufes,
rigides & affez robuftes ; quoiqu’ils ibient naturels
de pays affez chauds , ils fupportent nos hivers
en plein air lorfqu’on les plante dans des terres très-
fcches. Ce n’eft que dans des terreins femblables
qu’ils ont toute l’intcnfité de leur parfum. On en a
vu en Angleterre qui étoient venus d’eux-mêmes liir
de vieilles murailles, i l qui y bravoient les j>iiis
grands troids, par la raifon que dans une lituation
femblable leurs racines demeuroient très-feches; i l
nous obfcrverons en paffant que la plupart des
plantes aromatiques ne demandent que très-peu
■ "humidité.
ün a une variété au n ° . 1 dont les feuilles font
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