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chien fur leurs épaules à la longueur de quatre mille
pas. L’empereur rouché de la viciHelîe du prélat, &
par refpeà pour foncaraétere, le difpenla de cetie
ignominie ;ni3 is le comte l’cHuya avec dix feigneurs
de fou parti, pour avoir autorité des défordres dans
le palatinut, x ii. fieclc.
Le V. Barre, (fA llim a g n e ,tom e in - 4 ° .
1^40 ,€i\ rapportant ce trait, ajoute que cette peine
militaire éîoit pour les nobles .* qtiani aux mitres on
leur faifoit porter tête nue une Telle de chevah il
remarque qu’un comte deChâlonsiubit cette peine.
Sous cet empereur, Frécléricducde Suabe, la Germanie
perdit Ton nom pour prendre celui d 'A l le magne.
Joiirn, des fa v a n sn o v em b r e i y 4 ^- ( ^ )
PURETÉ du f y l c , ( Bc lles-Leitrcs. ) qualité que
doit avoir la diélion , tk qui confirte a n'employer
que des termes qui foient correcls , à les placer dans
tm ordre naturel, à éviter les mots nouveaux, à
moins que la néccÆté l’exige, & les mots vieillis
ou tombés en dilcrédit.
Nous nous fommes allez étendus ailleurs fur la
pureté du langage , comme il ell ailé de s’en convaincre
en confultant les articles C o r r e c t , D i c t i o n ,
d'il. Nous ajouterons feulement ici que l’invention
des termes nouveaux, qui ne fut jamais tant en
vogue qu’àpréfent, exige beaucoup de dilcrérion.
La gloire de palTcr pour créateur en ce genre, comme
dans tout autre, elt éblouilîante, & c’ell contr’elle
qu’il faut être principalement en garde. Sous prétexte
d’enrichir la langue , onia charge d’exprelTions
extraordinaires ,dont la durée eliaulfi paflagere que
l’origine en d l peufolide. Ronfard avoir cru rendre
tm important l'ervice à la nôtre , en y inlérant un
grand nombre de termes inouïs, bizarrement mclan-
gis de grec & de latin. Il fs trompa : ce langage pé-
dantefque n’eut pas aux yeux de tout le monde les
mêmes grâces qu’il avoit à ceux de l’invemeur. La
force & l’énergie qvi’il prétendoit introduire par la
dans notre langue , dégénérèrent en barbarie. Ce
ri’ell pas que des mots grecs Sc latins, on n'en puifl’e
pas Lien faire des mots Irançois; mais outre qu’il tau-
droit être extrêmement précauiionné à cet égard,c’eft
moins à l’énergie qu’on devroit s’attacher , qu’à l’é-
Icgance & à la douceur , qui font les plus folides
beautés d’une langue; & il n’eft point d'idiôme où
l’on pût puifer plus abondamment, quanta ces deux
jroints ,qiie dans l’italien & lelanguedoclen. Le goût
d ’un particulier ne détermine point celui du public en
faveur d’un mot nouveau : celui meme d’une académie
ne fuIHroit pas pour en faire la fortune, parce
que , tout arbitraires que foient les paroles , il ne
dépend pas néanmoins du caprice des particuliers
de les établir ou de les changer à leur gré. La raifon
d’utilité doit toujours être la première bafe de ces
innovations : elle feule a pu produire dans les arts &
dans les fciences tant de termes nouveaux qui leur
font propres : elle feule peut en faire pafiér de fem-
blabîes dans le langage ordinaire , pourvu que cette
utilité foit réelle qu’il en réiulte pour la langue
une acquifition avantageufe , non pas une fuper-
»• fluitéqui l’appauvrit, bien loin de l’enrichir.
J’ajoute que les vieilles exprelfions lont pcrmlfes
dans le ftyle maroticpie ; mais encore faut-il en ufer
avec retenue : dans tout autre ouvrage elles forme-
roient une bigarrure ridicule avec les exprefiîons qui
font en ufage , telle que la pourpre fi eftimee des anciens
, fl l’on en coufolt quelqueslambeaux avec des
pièces .de notre écarlate.
Ces règles font indifpenfables pour tous ceux qui
fe mêlent d’écrire , fur-tout pour les poètes. Le
moyen de s’y conformer fans peine, c’eft d’étudier la
langue avec beaucoup de réflexion , & rien ne contribue
davantage à nous en donnerune parfaite con-
Doiffaneç, qu§ la letture des bons écrivains, & une
P Y C
teinture de la poéfic. On peut appliquer aux rapports
étroits que ces deux connoifiànccs ont entr’ellcs, ce
qu’Horace a dit de la nature êc de l’art :
Alc cr iu s f i e
A lté ra po felt opem res , & conjurât aniicé.
En effet, le choix des expreftions , la variété des
tours, la force des epithetes , la pureté & la correction
qu’exige la poéfie françoiic, accoutume de bonne
heure un écrivain à s’exprimer avec précifion, à
rejetter les termes parafitcs, à chercher avec loin ce
qu’il y a de plus convenable & en même tems de plus
harmonieux clans le langage pour peindre les idées;
il n’y a pas même jufqu’à la gêne & la contrainte de
la rime, qui ne devienne utile en cette occafion ,par
la néceffité où elle met de cherciierdes expreftions
fortes ou brillantes , d’en taire la comparaifon, d’en
pénétrer le vrai fens , d’on lentir les diftérences, &
de les appliquer avec difeernement. Les grands orateurs
de l’antiquitc n’ont p:rs négligé cette méthode;
ik. parmi nous, M. Racine a montré, parie peu d’où-
vraies en profe qui nousreftent de lu i, que celle-ci
tire le plus foiivent fes plus grandes beautés du
fein même de la poéfie. (+)
PUSPOKI, BISCHDORF , ( Géogr. ) ville de la
baft'e Hongrie , dans le comte de Presbourg, & dans
le cüftriâ: fiipéricur de rile de Schutts. Elle eft munie
d’un château , & elle appartient, à titre de feigneu-
rie aux archevêques de Gran : elle le range d’ailleurs
dans la province parmi les vules à privilege, &
parmi celles donc la population cft aflez confidéra-
b le .(D . G . )
PUSTER.THAL, ( Géogr. ) grand quartier du
T y r o l , dans le cercle d’Autriche, en Alicrnagne : il
touche à l’état de Venife, & s’étend du paft'age de
Miiilbach à celui de Lienz , clans une longueur de
douze milles d’Allemagne. La nature lui donna
d’ex'cellens pâturages Sides eaux minérales fort efti-
mées : les grains y réumiTent [>eu ; mais c’eft de toutes
les parties du T y ro l, celle oii le bétail profpere davantage.
L’on partage ce quartier en quinze jurifdi-
éfions. Si Tony compte deux villes, favoir Braunegg
& Lieniz , trois bourgs à marché , quarante villages,
dont quinze font de paroiiTe,Si au-delà de trente
châteaux. L’éveque de Brixen en poftede quelques
portions, Si le relie eft à la maifon d’Autriche, par
le teftamenr d’un ancien comte de Gortz, dès l’an
1 500. ( Z>. G . )
PUY-MOiSSON, ( GJogr. H iß . L k t . ) C a flrum à
Podio-MoiJJorioi bourg de Provence , au diocefe de
Bied , avec commanderie de l’ordre de Malte , donnée
en 1150 par Raymond de Belanger, comte de
Barcelone Si de Provence.
C’eft la patrie de Guillaume Durand , célébré
doéleur , furnommé Speculator, à caufe de fon livre
fur le droit, intitulé Speculum juris : il fut envoyé
par Grégoire X , légat, au concile de Lyon, tenu en
1274, & fait évêque de Mende en i ; i! refula
depuis l’archevêché deRavenne, Si mourut à Ronn?
en i 2<)6, âgé de 64 ans : fon R a tion al des offices div
in s a é tc 'n n p r im é ( o a v e n f , il parut pour la premiere
fois à Mayence en 1459- ^oyer^ G a ll. Chtiß.
tome I P" 3 Honoré Bouche , Nofiradamus , H iß . di
Provence & B a n d . ( C. )
P Y
P Y CN I , PYCNOI, ( M u fiq . des anciens. ) r o je {
Épais y Mufiq.") dans \ z D i t i . ruif. des Sciences ? Sic.
('^■ )
PYCNOS, ( Mufiq. infir. des anc. ) Pollux ( Ono-
rnafi. liv . I F , chap. 10.) parle d’une flûte qu’il
ainfi ; probablement elle étoit plus épaift'e
P Y R
autres, & par conféquent elle avoh un fon grave &
même fourd. ( F . D . C . )
PYRRHUS , td'Epire. ) fils d’Achille
& de Dcidamie, eut cette valeur féroce 6i
brutale qu’on reproche à fon pere ; étant allé fort
jeune au fiege de Troye , il fit reflài de fon courage
contre Eurypile , qu’il tua; oe fut en mémoire de
cette viéloire qu’il inftitua la danfe pyrrique où les
danfeurs étoient armés de toutes pièces. Il entra le
premier dans le cheval de bois ; & quand la ville fut
au pouvoir des Grecs , il donna le fignal du carnage ;
& dominé par le defir d’une vengeance brutale , il
maffacraPriam au pied des autels ; ilimmola Polixene
fur le tombeau d’Achille , & précipita du haut d’une
tour le jeune Aftianax , fils d’Heélor. Tandis que ce
vainqueur fanguinaire fe livroit à la férocité de fes
penchans., des ambitieux lui enlevèrent f héritage de
fes aïeux; alors roi fans état, il fe mit à la tête d’une
troupe d’averituriers , avec lefquels il fonda un nouvel
empire dans le pays des MoloITes, qu’il chafta de
leurs poffelTions.
Ces nouveaux conquéransfurentd'abord appelles
Pyrrkides , du nom de leur chef ,& enfuite E p y r o u s .
étant allé à Dodone pour y confulter le dieu
fur les deftinées de fon nouvel empire , enleva La-
naïTe , petite-fiUc d’HercuIe, dont il eut un grand
nombre de filles , qu’il donna en mariage aux rois fes
voifms ; ces alliances affermirent les fondemens de
fa domination naiffante. Après avoir été le meurtrier
de Priam & de fa famille , il fut fenfible au mérite
d’Hélénus, fils de ce roi infortuné, à qui il fit préfent
du royaume de Chaonic, & d’Andromaque, femme
d’Heiftor , qu’il avoit lui-même époufée , lorfqu’elle
lui échut en partage. PyrrAwi joui(Toitde la plus haute
confidération chez les rois fes voifms, lorfqu’il fut
aftalTiné dans le temple de Delphes, parOrefte, fils
d’Agamemnon ; la couronne d’Epire palTa fuccefii-
vemem à fes defeendans.
P y r rh us H, defeendant d’Achille & du premier
Pyrrhus , fondateur du royaume d’Epire, etoit fils
d’Eacide & de Troade; les Epirotes fatigués de la
dominationd'Eacide, quUes facrifioit dans une guerre
ftérlle contre les Macédoniens, fecouerent le joug
de l’obéiftance , & le forcèrent d’aller chercher un
afyle chez les rois fes alliés. Son fils, encore au berceau
, fut confié à des ferviteurs fideles qui veillèrent
fur fa vie ; le peuple indigné de de pouvoir alTouvir
fa vengeance fur le pere , demandoit le fiing de fon
fils innocent; il fallut le dérober à fa fureur, & le
conduire en lllirie à là cour du roi Glaucus , dont la
femme étoit comme lui de la race des Eacides ; Glaucus
attendri par les careffes enfantines, & fur-tout
par le malheur de ce prince innocent, brava les menaces
de CalTandre q u i, à la tête d’une armée , de-
mandoit qu’on lui livrât cette tendre viéÜme pour
l’immoler; & pour avoir un titre plus lacré de le
protéger , il crut devoir l’adopter. Les Epirotes, admirateurs
des fentimens aftéélueux d’un étranger
envers un prince né du fang de leurs rois, éprouvèrent
le remords d’en être les perfécuteurs ; ils pafte-
rent de la fureur à la compaftîon. Quoiqu’il n’eût
encore que douze ans, ils folliciterent & obtinrent
fon retour pour le placer fur le trône de fes ancêtres;
on lui donna des tuteurs pour gouverner fous fon
00m , jufqu’à ce qu’il eût atteint l’âge de diriger lui-
même les rênes de l’empire. Dès qu’il put foutenir
les fatigues de la guerre , il manifefta ion génie véritablement
né pour la gloire des armes; quoiqu’il
fixât fur lui l’admiration; quoique fes traits fiiffent
impofans, U ne put réuftir à fe faire aimer ; il avoit
dans la phyftonomie quelque chofe de fier & d’inful-
tant qui inlpiroit plutôt la crainte que l’amour ; fes
fujets indociles fe révoltèrent, & il fut obligé de
mendier un afyle chez Demétrius, fils d’Antigone,
Tomt iF't
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qui flvoit époufé fafoeur ; il fe fignaîa dans les guerres
que le prince fon proteéleur eut A foutenir courre
le roi d’Egypte. Lorïque le retour de la paix eut
rendu fon courage inutile, il fut donné en otage à
Ptolomée , dont il devint bientôt le favori ; il réiiiac
a plaire à la reine Bérénice, qui lui donna en mariage
fa fille Antigone, qu’elle avoit eue de Philippe avant
d’être unie à Ptolomée.
Cette alliance lui fournit les moyens de rentrer
dans 1 Epire , a la tête d’une armée ; il fut obligé de
partager le trône avec l’ufurpatcur Néoptoleme,
dont il fe défit quelque tems après. Dès qu’il fut pof-
feifeur fans partage de fes états, U devint le prote-
éleur des rois qui l’avoient protégé ; U porta le feu
de la guerre dans l’Italie , oii une victoire qu’il remporta
, lui promettoit de grandes conquêtes. La nouvelle
que Demétrius étoit mourant, lui fit tourner
fes armes contre la Macédoine ; mais le rciablÙTe-
ment de la fanté de Demétrius le força de s’en éloigner.
Quelque tems après il fut plus heureux , il fe
rendit maître de ce royaume, qu'il partagea avec
Lyfiinachus ; mais les Macédoniens préférant la domination
de fon collègue, l’obiigerent de renoncer
aux droits de fes victoires.
Une guerre plus mémorable ouvrit un vafte champ
à fes inclinations belliqueufes ; les Tarcniins & les
Lucaniens opprimés par les Romains , l’appellerenc
à leur fecours ; l’amour de la gloire , ou peut-être
l’efpoir d’envahir l’Italie , le fit céder à leurs follici-
tations ; l’exemple d’Alexandre , qui avoit porté fes
armes triomphantes aux extrémités de l’Orient,
celui de fon oncle qui avoit protégé ces mêmes Ta-
rentins contre les Brutiens, allumoit dans fon coeur
l’ambition des conquêtes; il iaifta le gouvernement
de fes états à fon fils aîné, & fe fit fuivre des deux
autres pour adoucir l’ennui d’une fi longue expédition.
Il débarqua à Tarente , où leconlul Levinus,
informé de fon arrivée, s’avança versHcraclée , oîi
les deux armées rivales difputerem long-tems la vi-
ftoire, d om Pyrrhus fut redevable à fes éléphans,
qui jetterent la terreur parmi les Romains qui n’a-
voienî aucune idée de ces animaux. Cette vicloire
fut plus glorieufe qu’utile à Pyrrhus qui l’acheta par
le facrifice de l’clite de fes troupes ; c’eft ce qui lui
fit dire , fi je gagne encore une pareille vidoire , je
m’en retournerai fans fuite en Epire : il eft vrai que
les Locriens fe déclarèrent pour lui, & le mirent en
état de foutenir la guerre. L’eftime que les Romains
lui infpirerent, lui fit fouhaiter de les avoir pour
amis, il fit demander la paix par Cinéas , à qui le
fenat répondit que le peuple Romain n’écoûteroit
fes propofitions que lorfqii’il feroit forri de l’Italie.
Cinéas de retour auprès de fon maître, lui dit,
Rome m’a paru un temple, ôc le fénat une aflémblée
de rois.
Fabricius fut envoyé auprès de Pyrrhus poiw traiter
de la rançon des prifonniers, qui furent renvoyés
gratuitement, afin que les Romains, après avoir
éprouvé fa valeur, euffenc des témoignages de fa
magnificence. Le monarque enchanté de lafimplicité
héroïque de Fabricius , lui promit les premières
dignités, s’il vouloit s’attacher à lui; mais ce Romain
défintérelTé ne fuccomba point à l’éclat de fes
promeftes, aimant mieux commander à ceux qui
difpofoient de la fortune , que d’être grand lui-
même.
Les témoignages réciproques d’eftlme que fe doti-
noientees généreux ennemis, ne purent les déterminer
à la paix ; on en vint à une fécondé bataille ,
dont l’événement fut le même que le premier. P y r rhus
aftôibli par fes propres vifloires, eût été obligé
de quitter avec honte l’Italie, fi les Siciliens ne lui
euffent fourni un prétexte honnête de s’en éloigner,
A A a a i)