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|5critoirie. Elles ne font pas produites par des glandes
conglübées, mais elles ont une liaifon particulière
avec ces glandes, qui font des paquets de
vaiHeaux lymphatiques, ramalfés par une cellu-
lüfitc.
Les glandes articulaires qui font en partie fim-
ples , 6c en partie conglomérées préparent aiifli la
partie albumineufe d’une liqueur, dont la graille fait
tin autre élément.
Les liqueurs huileufes font en grande partie dé-
pofées dans la cellulofité, c’eft ainlî que naît la
grailTe. La bile eft préparée dans un vifcere glanduleux
; le cerumen 6c les differentes pommades de la
peau fe préparent par des glandes fimples ou com-
pofées de fimples.
De ce détail je n'ai pas pu tirer des lumières : il
n’y a que la mucofité qui ait un organe affedtc, encore
cet organe ne différé-t-il pas d’un organe
qui prépare des liqueurs inflammables 6c des liqueurs
albumineufes. Comme la même humeur eft
féparée des organes tout-à-fait diff'érens entr’eux ,
on ne découvre point de liaifon entre une liqueur
déterminée & fon organe.
Me pardonnera-t-on fi je n’offre guere que des
conjeiftures? on m’exeufera fans doute , parce que
je n’offre ces conjeétures que pour des conjeéfiires.
Le lang, dont doit être féparce une certaine hu-
meur, peut arriver à l’organe fecrétoire chargé de
particules analogues à cette liqueur. On entrevoit
que c’eft le cas du foie, dont le fang toiii-à-fait particulier
eft rempli degraiffe reforbée, de particules
volatiles repompées des gros inteftins , 6c d’eau
albumineufe abdominale.
Les vaifl'eaux qui iéparent une liqueur détermin
ée , peuvent être uniquement ouverts à une certaine
clafle de particules , à l’exclufton de toutes
autres. L’humeur aqueufe eft préparée par les artères
de l’uvée 6c du corps ciliaire , & ces arteres
ne contiennent pas de fang, elles font remplies d’une
liqueur tranlparenie : c’eft ce que Boerhaave appel-
loit des vaijjeaux du fécond ou du troifieme degré.
La vîteffe du fang change certainement les humeurs.
L’urine d’un homme qui eft fatigué, fa fueur, fa tran-
fpiration, eft bien différente de celle d’im homme qui
a négligé l’exercice du corps. Si donc la vîtelfe
du fang peut changer la nature des humeurs, 6c par
le même organe en faire naître de plus huileufes,
de plus âcres , il paroît que la vîtelfe conftamment
plus grande du fang dans un organe favorifera con-
ilamment Ja préparation d’une humeur douée de ces
qualités. La lenteur fait des effets contraires ; elle
rend muqueufes les humeurs aqueuf'es.
, On comprend qu’une ariere née de l’aorte dans le
voifmage du coeur, une grande artere, une artere
cylindrique , peut conferver plus de vîteffe, 6c que
les plis répétés la retardent aufîi-bien que l’éloignement
du coeur.
Les injedfions avoient appris à Ruyfch que les petites
arteres ont un port & une divifion particulière
dans chaque organe. Il eft vrai qu’il y a prefque partout
des réfeaux ; mais Ruyfch avoit découvert des
cercles dans les yeux , des arbriffeaux dans les inteftins
, des pinceaux dans la rate , des ferpens dans
le rein. Les angles des divifions étoient aigus dans
quelques places, plus arrondis dans d’autres, droits
& même obtus dans quelques endroits. On a cru
voir dans les différentes ftruélures des caufes de dif-
férens degrés de vîteffe , ôc on s’eft flatté que l’ob-
fervation exaéle de ces différences nous menerolt à
découvrir le méchanifme qui feul eft propre à produire
de certaines humeurs.
J’ai abandonné cette efpcrance , depuis que j’ai
vu que les veines avoient, comme les arteres, leurs
réfeaux, leurs cercles, leurs arbriffeaux, leurs
S E C angles pliisbu moins ouverts. Comme les veines ne
font pas faites pour féparer des humeurs : toutes ces
différences dans les ramifications ont donc un autre
ufage.
La grandeur du calibre des Valffeanx fecrétoîres
promettoit beaucoup. On fent que la feule diminution
de ce calibre peut exclure les globules rouges 6c
les particules les plus volumineiilfs du fang; qu’elle
feule fuftit pour ne permettre de fecréiion que d'une
humeur dont les particules foient très-fines.
En raffinant un peu fur cette idée, on a trouvé
qu’elle pouvoil fervir également à expliquer la/e-
crétion des humeurs fines 6c celle des humeurs grof-
lîeres ; les premieres fimplement, en leur préparant
des vaiffeaux qui excluent les particules plus volu-
mineufes , 6c les groffieres , en donnant à l’artere de
l’organe fecrétoire une fuite de branches uniquement
percées pour recevoir les humeurs fines, de maniéré
que le tronc de l’artere ne retiendroit vers fon extrémité
, que les particules les plus groftès.
Dans le liecle précédent on a beaucoup fait ufage
de la figure des parilcules & des orifices fecrétoîres,
uniquement proportionnés à une figure déterminée.
On a cru que des particules triangulaires n’entre-
roient que dans des canaux dont l’orifice feroit
triangulaire. On a réfléchi enfuite que l’on ne con-
noiffoit jufqu’ici d’autres particules 6c d’autres orifices
d’arteres que de figure circulaire ; l’on a fait
voir que , pour peu que la particule non fphérique
eut des côtés Inégaux , il y auroit, dans la fuppo-
fition des arteres de la même figure , plufieurs cas
où elles feroient exclues de ces orifices ; qu’elles
n’y entreroient qu’en préfentant les côtés analogues
aux côtés analogues des vaiffeaux fecrétoîres ; que
d’un autre côté, fi les particules étoient beaucoup
plus petites que ces orifices, elles pafferoient, avec
une égale facilité, par des vaiffeaux d’une figure
différente de la leur.
La denfité différente des orifices des canaux fe-
crétoires a été prife en confidcration par d’autres
auteurs. Plusdenfes, moins dilatables, ils n’admettront
que des particules dont le momentum foil con-
fidérabie & le volume petit, la fecréiion fera plus
pure & moins copieufe. L’utérus de la verge ne
tranfmet qu'une elpeCe de lait ; les vaiffeaux de cet
organe , dilatés parla puberté , tranfmettent du fang.
L ’irritabilité des vaiffeaux fecrétoîres pourra influer
efficacement fur la fecréiion. L’irritation la plus
fimple fait couler le lait dans les mamelles, la liqueur
fécondantes des véfîcules féminales , le mucus des
finus de l’ iiretre.
L’irritation fait fuccéder à ce mucus une lymphe
jaunâtre, prefque fanglante & fluide. L’irritation
dans le rhume de cerveau fait naître une eau un peu
âcre au lieu du mucus. La fumée augmente les larmes,
l’âcreté des remedes purgatifs, la liqueur exhalante
des inteftins, & l’imagination feule fait jaillir des
jets de falive ; I’affieftion nerveufe fait fuccéder une
eau prefque pure à l’urine âcre & dorée.
Il eft donc démontré que l’affeftion nerveufe opéré
fur les fecrétions avec beaucoup de force ; & il eft
probable qu’un organe plus irritable pourra différer
dans fa fecréiion d’un organe plus relâché & moins
doué de force contraéHve. Les organes fort fenfibles
6c fort irritables paroiffent devoir exclure les particules
âcres , 6c celles dont la figure irrite les parois
des vaiffeaux ; les orifices des organes relâchés &
peu fenfibles s’ouvriront à ces mêmes particules, 6l
fayoriferont la fecréiion des humeurs âcres & des
particules rameufes.
Le canal excrétoire peut être court & droit, H
peut être long & pliffé. Dans le premier cas la fecré-
lion eft abondante ; l’humeur pourra être groffiere.
Dans le fécond la fecréiion fera lent©, elle fera peu
abondante,
S E C abondante ; elle deviendra vlfqueufe par le retardement
qu’elle foiiffrira.
Les glandes 6c les refervoirs, plus amples que les
arteres fccrétoires, font un grand effet fur les humeurs
: ce font des lacs où la vîteffe du fang artériel
fe perd entièrement. L’humeur pourra léjoiirner
dans le réi'ervoir des mois 6c des années entières, fi
l’orifice eft étroit 6c embarraffé.
Dans ce repos les particules fimilaires s’attireront
, il fe fera des humeurs plus püres & plus homogènes
, des mucus , des graiffes : la partie la plus
^fluide fera repompee par des veines abforbantes ;
l’humeur retenue en deviendra plusvifqueufe & plus
pure encore. Elle s’y amafl'era , & fera prête à être
fournie plus abondamment, quand l’organe aura
fouffert la preffion nécefiaire pour fe défemplir.
Il pourra arriver , par le moyen des refervoirs ,
des changemens confidérables dans les fluides. Des
particules volatiles pourront s’exhaler, 6c le refte
de l’humeur devenir plus vifqueux. Il pourra au
contraire fe faire dans l’humeur une efpece de putré-
faûion, dans la chaleur fur-tout du corps humain ,
qui favorilè cette atftion de la nature. D’autres liqueurs
pourront fe mêler dans le réfervoir, 6c l’humeur
compofée pourra acquérir de nouvelles qualités.
La maffe alimentaire eft un exemple inftruélit
du pouvoir du réfervoir. La liqueur principale qui
y eft dépofée, eft la maffe alimentaire. Le chyle ,
qui en eft la partie la plus greffe & la plus acefeente,
eft enlevé par les vaiffeaux ladés. La bile , *le fuc
pancréatique, le mucus inteftinal 6c la liqueur exhalante,
s’y mêlent; la chaleur & la putrefaftion
opèrent fur la maffe , 6c les excrémens fortent de
l’amis infiniment différens de la maffe alimentaire,
telle qu’elle eft au foriir de l’eftomac.
J’ai expofé plufieurs caufes qui peuvent déterminer
en effet les humeurs fécernées à prendre un
certain caraélere ; une partie de ces caufes exerce
réellement ce pouvoir dans le corps animal ; c’eft à
elles qu’il convient de s’arrêter, en négligeant celles
qui n’ont pour elles que la théorie.
Ces caufes, différemment combinées, peuvent
produire des humeurs très-différentes entr’eilcs. Les
particules graffes paroiffent naître prétcrablemcnt
par des orifices larges 8c des canaux fort courts ;
elles font dépofées dans des cellules 6c dans des
glandes ou dans des refervoirs.
Les humeurs albumineufes paffent dans des orifices
un peu plus étroits que ceux des particules
graiffeufes. Les canaux de ces humeurs font plus
larges ; elles n’ont befoin ni de cellules ni de glandes.
Les humeurs muqueufes fortent du fang par des
canaux plus étroits que ceux de la graiffe 6c de la
lymphe ;car ce n’eft que par une vélocité augmentée
que la lymphe 6c le fang paffent dans les finus muqueux.
Elles font prefque toujours dépofées dans
des glandes ou dans des refervoirs.
L’eau paroît paffer préférablement dans des tuyaux
étroits, droits, fermes, &av ec toutes les conditions
qui produifent la vîteffe ; elles n’ont pas befoin de
glandules ni de réfervoir.
Les humeurs compofées, la bile, le lait, l’axonge
des articulations, font compofées des claffes précédentes.
Je ne fais que nommer les fermens attachés à de
certaines parties, & capables de changer, dans leur
artere particulière , les humeurs qui y feroient dépofées
; l’attraélion des particules analogues , ou les
filtres que réfute la variété des liqueurs qu’un même
organe prépare fuivant la différence de l’âge, de la
vîteffe du fang , de la dérivation ; l’analogie de la
pefanteur des particules avec la pefanteur fpécifique
des organes; hypothefequi répugne entièrement à
l’anatomie, 6c qui, dans le cerveau, feroit naître,
Tome IV,
S E D 761
au lieu des efprits, une humeur plus pefante que
l’eau, dont le poids eft beaucoup plus petit que celui
du cerveau, & d’autres hypotheles nées de l’envie
de fe diftinguer , d’inventer ou d’éclaircir des matières
fur lefquelles le refte du genre humain manque
encore de lumières. Ce n’eft pas à une ame que je
recourrois non plus. Il fe fait dans les plantes des
fecrétions parfaites , 6c du meme fuc nourricier de la
terre le tithymale produit un loit blanc & cauftique ,
la chélidoine un lait jaune âcre, 6c l’orpin un jus
nitreux rafraîchiffanî, & d’autres plantes des fucs
aromatiques. ( H. D. G. )
SÉDECIAS , jußiee de Dieu , ( Hiß. facrée. ) fils
de Jofias, frere de Joakim ou de J^.choni;^s , roi de
Juda. Ils’appelloit & Nabiichodonoior,
en le mettant à la place de fon neveu , i’affoibiit
autant qu’il put, pour le mettre hors d’état de fe
révolter, & changea fon nom en celui de
pour le faire fouvenir de tout ce qu’il avoit à craindre,
s’il violoit le ferment de fidélité qu’il exigea
de lui, au nom du Dieu tout - puift'ant. Ce
prince avoir alors vingr-itn ans, & il en régna onze,
pendant lefquels il fit le mal devant le Seigneur, imitant
en tout l’impiété de Jo.akim. Son peuple fuivit
fon exemple , parce que , fuivanr rexpreffion de
l’Ecriture , Dieu , par un jiifte jugement que méri-
toient leurs iniquités prcccclemes, les a\’oit abandonnés
à la malice & à la dureté de leur coeur , 6c
que rien ne pouvoir plus les rappellei à lui. Jerém.
iij. 3. Dieu leur fit en vain pailer par le prophète
Jérémie ; ils ne furent toucliés, ni des averiilfenvu,?
les plus prelTans, ni des menaces les plus effrava;- •.
ni des plus féveres châtimens. Ils continuere-.. i;
s’abandonner à toutes les abominations des g.^n .
& profanèrent la maiion du Seign^nir; enfin iii- r.ii.'
rent le comble à leurs del'ordres, éc la cok-re d: ■
ne tarda pas à éclater conrr’eux. Sédéàas, la i'. ?-
miere année de fon regne , envoya à Bab}'lo!iC d v
députés , pour y porter (ans doute k tribut a;. . !
il croit afiùjetti; 6c Jérémie profita de roccahin
écrire à tous les Juifs de la captivité une lettre , où
il leur marquoit ce qu’ils dévoient faire dans la fitua-
tionoît Dieu les avoit mis;les avcriiffoitde fe tenir en
garde contre les faux prophètes, 6c leur dccouvroit
iedeffein de miféricorde que Dieu avoit fur eux,après
que les foixanre-dix ans de la captivité feroient expires.
La fécondé année du regne de Sédécias, cc prince
ayant reçu des ambaftadeurs de plufieurs rois voifins
delajudée, en apparence pour le complimenter fur
fon avènement à la couronne, mais en effet pour
tramer une ligue contre le roi de Babylone; Jérémie ,
par l’ordre du Seigneur , fe fit un joug & des liens
qu’il mit â fon cou , 6c en donna à chacun des am-
bafl'adeurs pour leurs maîtres. Le prophète vouloit
leur faire entendre, par cette afiion, que leurs complots
étoient vains, 6c ‘qu’ils feroient tous affLijettis
au roi de Babylone, parce que Dieu, fouverain
maître des états, les avoit tous livrés à ce prince ,
qui n’étoit que l’exécuteur de fes ordres, Jér. xxvij,
G. Jérémie exhorta en particulier à demeurer
affujetîi au roi de Babylone , & à ne point écouter
les avis contraires que lui donnolent de faux prophètes
qui n’avoient aucune mifiion du Seigneur
pour lui parler. Mais ce prince , flatté par les pro-
meffes de ces impofteurs , méprifa tous les avis de
l’envoyé de Dieu ; 6c , impatient de fecouer le joug
d’une puiffance étrangère , il ht alliance avec le roi
d’Egypte, 6c fe révolta contre Nabuchodonofor, violant
ainfi le nom de Dieu qu’il avoit pris à témoin de fa
fidélité : aufti le Seigneur, indignement outragé par
cette perfidie . déclara par fon prophète que le coupable
ne lui échapperoit pas, & qu’il feroit tomber
fur fa tête le mépris du ferment qu’il avoit violé.
Erich, xvij. tS. L’effet fuivit de près la menace :
D D d d d