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îT.aniere que nous avons éprouvé la meiileure:
choilîllez un panier d’une grandeur proportionnée à
la quantité de boutures que vous voulez envoyer,
étendez d’abord au tond de ce panier un lit de moufTe
afl'ez épais, mettez llir ce lit de moufle un lit de bonne
terre meuble de quatre ou cinq pouces d’épaifl'eur ;
vous ficherez vos boutures verticalement dans ce lit
de terre A environ un pouce les unes des autres, en
des rangées diflantesde trois pouces, parallèles aux
petits côtés des parois ; vous aurez des traverlcs de
Jeunes branches de lureau , dont vous aurez ôté la
moelle , de qui lcront percées latéralement de plu-
fleurs trous comme une flûte travcrliere ; vous pal-
iérez ces bâtons à travers le panier vers la partie inférieure
de chaque rang des boutures que vous lierez
apres, ik vous répéterez la meme opération A
environ trois ou quatre pouces de la partie lupé-
rieure des boutures ; vous arroferez bien tout le tond
du panier, enliiite vous emplirez de moufle feche
tous les intervalles qui ié trouvent entre les treillages
parallèles des boutures, jiilques par-deflus leurs
bouts iûpérieurs;vous ajouterez un lit de moufle qui
excede les bords du panier ; vous adapterez le couvercle
en preflantla moufle , & le liant fortement
avec de bonne ficelle : il faut recommander aux cochers
ou autres meflagers, de plonger chaque huit
jours dans l’eau le fond du panier, s’il ne gele pas
& fl le teins ne menace pas d’une gelée prochaine.
On peut envoyer ainfl des boutures d’une partie du
monde à l’autre. Les feions deflinés A taire des greffes
en ente , peuvent té tranlporterde la môme maniéré,
avec beaucoup deidccès, en décembre, en février
&: en mars ; ceux qu’ on aura reçus en décembre feront
ente’rrcs un à un, de trois ou quatre pouces de
profondeur , contre un mur expolé au nord; on
mettra de la litlere A leurs pieds, 6c l'on appuiera
en-devant contre le mur un bout de paillatTon : lorf-
quele tranlport des feions ne doit pas ctre long, on
peut fc contenter d'en ficher deux ou trois dans une
pomme, &c de la mettre dans une bourriche ou
dans une boîte trouée ; le mieux efl de les dilpofcr
verticalement, de cacheter leur bout fupérieur, de
mettre une couche de terreau en-bas, de maniéré
qu’elledépalié les pommes de deux ou trois pouces,
61 de remplir juiqu’en-haut avec de la montre : on
peut aufli le fervir avec fuccès de très-gros navets
ou turnips , de carottes, de betteraves, de gourdes,
& : . on les vuidera Sc l ’on arrangera dedans un certain
nombre de feions ; on mettra ces racines ou fruits
dans une boîte aérée, avec du foin menu au-defl'iis
pour les aflujettir.
Tous les moyens dont nous venons de parler fc-
roient encore inruflifanslorfqu’il s’agit de tranfporter
des boutons ou des feions grêles, herbacés , chétifs ,
tels que les donnent certaines efpeces délicates ou
certains individus encore fort jeunes, peu acclimatés
, ou qui font plantés dans un fol peu convenable
à leur végétation; le defléchement, la chancilïure
gagnent bien plus vite ces frêles boutures, &: ces
maigres feions : il n’y a qu’un moyen d’alTurer le
fuccès de leur tranfport, c’efl de les planter à demeure
dans un petit panier; on en garnira le fonddi
les parois de moufle, &: on l’emplira d’une terre
convenable ( Voye:^ l ’a nicU Bouture. ) , puis on
les y plantera avec toutes les précautions requifes,
on aura de petites baguettes qui traverferont les
mailles du panier & auxquelles on alfujettira chaque
bouture, afin de s’afl'iirer qu’elles ne changent point
déplacé. Dans le tranfport, ces baguettes ferviront
en outre A comprimer le lit de moufTe qu’on aura
étendu entr’elles par-deffus la terre ; on les trav'er-
fera par d’autres baguettes liées à celîes-ci A l’endroit
oii elles fe croilent ; le panier n’aura été rempli
de terre que jufqu’à environ quatre ou cinq pouces
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de fes bords, mefure de la partie des boutures ou
feions qui fera hors de terre. Ün arrofera la terre
A pUifieurs reprifes, puis on emplira de moufle fine,
de balles de bled ou d’autre chofe fcmblable , l’in-
tervalie des boutures ou des feions jufqu’aux bords
du panier.
ün ajoutera un lit épais de moufle par-defTus les
bouts , enfuite on adaptera le couvercle en comprimant
, 6c on le liera avec de bonne ficelle. Ce
panier étant arrive A fa deflination, le cultivateur
ié contentera d’ôter la moufle d’entre les feions, 6c
il enterrera le panier contre un mur au nord, jiil-
qu’au lems de greflér en ente. A Tégarcl des paniers
contenant des boutures, il les enterrera tout de fuite
dans une couche récente, & il leur donnera les
foins détaillés dans l'a i iid c Bouture.
Les bouts débranché,les bourgeons qu’on coupe
en juillet & en aoiAt pour y lever des ceufl'ons, demandent
encore plus de précautions dans l ’emballage,
& ne peuvent gnere fupporter un aufli long
trajet, la feve agilTante dont elles font remplies , le
chaud de la faifon multiplient les dangers du defle-
chement & de la chancilfure, 6c obligent à plus de
foins pour prévenir ces accidens. Cependant on
pourra le fervir avec fuccès des maniérés d’emballer
que nous avons décrites, en ayant foin d’imbiber
un peu plus la terre & ia mouflé du fond des paniers,
6c de les rafraîchir plus fouvent dans une
longue route ; ces bourgeons demandent quelque
attention dans leur choix & leur préparation.
11 ne faut choiflr ni les plus forts, ils ont trop de
fucs ; ni les plusfoibles, ils fe defléchent trop v ite;
il tant préférer ceux qui tiennent le milieu entre
ces extrémités, 6c choilir le moment oît leur écorce
a déjà pris quelque confiftance. Cet état de l’écorce
varie dans lés époques felon les efpeces; ainfl il ne
faut envoyer A la fois que les efpeces dont le jeune
bois prend dans le meme tems ce degré de maturité ;
c’efl plus ou moins tard dans les mois de juillet 6c
d’août, fuivantque lafaifon efl avancée ou reculée;
on coupe ces bourgeons nettement 6c l’on applique
de la cire d’orangers fur la coupure; s’ils font trop
longs, on les coupe en plufleurs morceaux & l’on
met également de la cire à la coupure lupérieure ;
mais le bourgeon pourvu de fon bouton terminai
efl préférable à ceux qui ont eu deux coupures.
Nous avons éprouvé une afTez bonne maniéré
d’emballer les bourgeons à éeuffons ; on aune boëte
légère de bois percée de plufleurs trous, ou un panier
d’une grandeur convenable ; on étend au fond
un lit de moufTe imbibée; on couche liir cette
moufle les bourgeons d’une feule efpece fans qu’ils
fe touchent ; on couvre cette couche de chanvre
fee , au-defliis de ce chanvre on. étend un lit de
moiiiTe humide, on y dépofe les bourgeons d’une
autre efpeee, & Ton continue ainfl julqiTA ce que
la boëte foit pleine : A chaque couche de bourgeons
on attache une étiquette de plomb où fe trouve le
nom imprimé au moyen des lettres gravées fur des
poinçons ; on peut fe contenter de les marquer par
les lettres de Taiphaber, rapportant ces lettres aux
noms des efpeces fur un petit mémoire qu’on envoie
dans une lettre à la perfonne A qui les greffes
font deftinées ; fl Ton ne peut remplir route une
coLiclie de bourgeons de la même efpece, il faut ab-
lolument mettre une étiquette ou une marque A.
chacun : car il efl eflentiel de n’en pas faire de paquets,
le comaél mutuel les fait fe chancir ; c’efl un
des inconvéniens des envois faits dans des concombres
vuides & fermés, Thumidité du concombre,
la privation d’air contribuent aufli A garer ces bourgeons,'
ils arrivent ordinairement l’cpiderme pourri,
les bouts des pédicules des lûpports tombés 6c le
fupport niid déjà fort altéré, 6c les éeuffons qu’on
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en tire reufliffent très-rarement. Il y auroit cependant
un moyen de fe fervir de ces fruits avec moins
d’inconvcniens, ce léroit de les prendre moins mûrs,
de les viiider avec foin , de n’y point trop entafler
les bourgeons, 6c de faire quatre fentes aux concombres
dans une partie de leur longueur: aurefle,
l’emballage que nous avons décrit d’abord, en parlant
des boutures des feions, feroit encore le meilleur
pour les bourgeons A ccuflbns ; il ne s’agit que de
trouver des correfpondans qui fe veulent donner la
peine de l’exécuter. _ _ ,
Lorfqu’on tire des greffes de fort loin , il faut préférer
les feions aux bourgeons; la feve étant indolente
dans le terns qu’on les envoie, ils fupportent un plus
long trajet fans s’altérer. Comme Tente fe fait au
priniems 6 l pouffe tout de fuite , on ne perd pas un
moment pour la jouiflance, & les fujets fur lefqucis
on fait cette orefle ne demandent aucune préparation
préalable. On peut fe borner à demander des éeuffons
des efpeces qui ne fe greffent bien que de cette
maniéré ; A l’égard des autres, les fujets entés donne-
fonr dès le même été, des éeuffons abondamment ;
il en faudra profiter, c<ar les arbres provenus d’ccuf-
fon font toujours plus beaux que les autres.
Enfin, quelques précautions qu’on ait prifes, les
boutures 6c les greffes peuvent arriver fatigués, &
il ne fera pas inutile d’indiquer les moyens de les
reflaurer. Dès qu’elles feront arrivées, on les examinera
attentivement, on retranchera avec foin les parties
chancies ou trop altérées, 6c on appliquera de la
cire d’oranger fur les coupures récentes ; on les dé-
pofera enfuite dans un lieu obfcur 6c frais, & on les
y laiffera repofer quelques jours. A Tégard de celles
qui arrivent i’écorce ridée, il y a un point de deffé-
chement où Ton ne pourra les rétablir, & qu’il feroît
intéreflant de déterminer par des expériences exactes.
Celles que nous avons déjà faites nous affurent
qu’on peut parvenir Aies remettre en bon état, pour
peu qu’il y refle de vie ; il faut les laiffer deux ou
trois jours dans le premier dépôt dont nous avons
parlé ; enfuite plongez-les dans Teau 6c les y laiffez
quelques heures ; enterrez-les enfuite dans une terre
fraîche à Texpofliion du nord ; tirez-les de ce nouveau
dépôt au bout de quelques jours, & fichez-les
de la moitié de leur hauteur dans une bonne couche
tempérée 6c ombragee de paillaffons; lorfqu’on verra
leur écorce bien tendue ik bien liffe, on pourra s’en
fervir après les avoir iaiffé reffuer ; il faut obferver à
Tégard des feions 6c des éeuffons qu’on fait au prin-
tems, qu’ils ne reprennent que mieux un peu ridés.
Les vaiffeaux altérés 6c vuidés pompent la feve avec
plus d’afHviic, dans ce cas, les éeuffons fe lèvent de
force avec la foie.
Envoi des feomens de racines. Il n’y a guere de parties
des arbres dont Tenvoi le puiffe faire aiilTi aifé-
ment 6c aufli fûrement, 6c qui fouffre un plus long
trajet ; c’efl un nouveau motif de s’affurer par des
expériences réitérées & variées de toutes les efpeces
qui le peuvent multiplier par cette voie. On con-
noît déjà le genre des fiimacs, les bonducs , les acacias
qui viennent fort bien de morceaux de racine ;
il efl bien vraifemblable qu’il n’y a guere d’efpece
qui fe refuiac à ce moyen de multiplication, avec
des modifications & des foins appropriés ; il fuflira
de mettre un lit deniouffe ou d’éponge au fond d’une
petite cailTe , de Templir A moitié d’une bonne terre
légère humeclée,Ôc d’étendre au-deffus les bouts des
racines A un pouce les uns des autres ; on achèvera
d’emplir la caille avec la même terre; étendez par-
deflus le tout une couche de moufle, adaptez le couvercle
en comprimant ; clouez-le 6c Taffujettiffez
avec de la ficelle : c’eft tout le foin que demande cet
envoi qui doit toujours fe faire depuis le mois d’octobre
jufqu’au quinze février. Les oignons des plan-
T R A 97: tes bulbeiifcs & les tubercules ne font point dans le
meme cas, ce ne font point des racines , ce font des
boutons ; ils craignent l’humidité dans leur tems
d’inertie 6c demandent de Tair, il faut les envoyer
à part 6c bien fecs, enveloppés de filaffe , en des
boîtes percéesd’un grand nombre de trous;les plantes
à racines fibreuies veulent être emballées comme
les arbufles délicats : à l’égard des.plantes à racines
charnues , dont la couronne efl lurmontée d’une
loufle épaille de feuilles, elles demandent quelques
précautions particulières ; il faut garnir leurs racines
de terre légère 6c les enveiojïpcr de mouffe af-
lujettie avec de la ficelle ; il faut les pofer verticalement
à côte les unes des autres, dans une boîte
plate dont la hauteur fera prifefur celle des plantes;
il n’y en faut mettre qu’un feul étage ; on preffera de
la moufle entre chaque touffe, puis on adaptera le
couvercle qui doit être fort ajouté. Il nous crt im-
polTiblc d’entrer dans le détail de chaque coIlecHon
de plantes, dont les racines different de celles dont
nous venons de parler; on les rapportera A ces trois
efpeces, fuivant lareffemblance qu’elles auront avec
elles, 6l le correfpondant intelligent mettra dans
leur emballage les modifications indiquées par leur
nature particulière.
Envoi des femences. C’efl la maniéré la plus facile,
la plus fùre , la plus utile de tranfporter les végétaux.
Entrons dans quelques détails préliminaires:
il convient d’abord d’établir quelques grandes divi-
flons entre les différentes feinences, c’efl le moyen
d’appliquer une méthode commune à toutes celles
que des traits frappans de reffemblance réuniront
dans la même colleftion ; ces reffemblances ne font
point tant prifes de leur forme que de leur conflitu-
lion, c’efl cette conflitution particulière qui les fou-
met à autant de précautions néceffaîres pour les
tranfporter avec fuccès.
Divijlons desfemcnces. i°. Les femcnces couvertes
d’une enveloppe coriacée, comme les marrons, les
glands, les pépins, & c .
2°. Les femences couvertes d’une enveloppe boi-
feufe,Ia noix, les noifeties , les amandes, les gros
noyaux, & c .
3°. Les femences de moyenne groffeur, contenues
en des capfules ou filiques.
4°. Les très-petites femences, contenues en des
capfules feches.
5°. Les femences renfermées en des cônes.
V 6'^. Les cônes très-lâches ou nuds , comme ceux
des bouleaux , de Taulne 6c du tulipier.
7°. Les petites baies qui contiennent nombre de
petites femences, comme les fralfiers, les mûres,
les arboufes, les baies de Tamelanchier, &c.
8*^. Les noyaux huileux, contenus en des baies
comme celles de lauriers, lauriers-tulipiers, lauriers-
ceriles , chionante.
9°. Les femences offeufesquî ne viennent pas d’un
fruit charnu.
10®. Les femences offeufes, contenues en des
baies comme celles des houx, des épines, d’c.
ii*^. Les petites femences A aigrette.
1 1®. Les lemences garnies de duvet &c les femences
infiniment petites, comme celles des kalmias,
clethra, 6'c.
Les premières fe rident 6c fe deffechent aifément
à Tair libre, le trop d’humidité.les gâte bientôt ; c’eft
pourquoi on les enverra en du fable fin 6c fec : lî le
trajet n’cfl point fort long èz que Tenvoi le fafl'e vers
le printoms , on pourra les mettre dans du labié fin
6c humide, mêlé de terreau , ils y germeront, & ce
fera un avantage ; en les tirant de la boîte pour les
planter tout de fuite, on les verra lever au bout de
quelques jours.
Les fécondes étant long-tems A germer, doiven t fe