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])ierrcs 5 on ne dolt clone achever de les tailler, oli
leur donner la dernière forme, que lur le tas, c’eft-
à-dire lort'que la colonne elt placée oii elle doit être.
RENFOKCER , v.a./>m en fensneutre^ (^Mnßque. )
c’ell palier du d ou x au f o r t , ou du fo r t au très-/ùr^,
non tout d’un coup , mais par une gradation continue
en renflant i c augmentant les fons, foit fur
une tenue, foit fur une laite de notes, jufqu’à ce
qu’ayant atteint celle qui fert de terme au n n fo r c é ,
l’on reprenne enfuite le jeu ordinaire. Les Italiens
indiquent le renforcé, dans leur mulique ,par le mot
crefceridoow parlemotr/«/ô/'{ii«r/oindificremment. (-S')
J’ai vu dans pluüeurs pièces de mufique un figue
qui me paroît excellent pour indiquer le renforcé ;
c ell un angle dont le fommet ell au point oii l’on
doit commencer à nrforcer le Ton , & dont les
jambes fînilTent à l’endroit oit l’on doit finir. On a
le figne contraire pour marquer qu’il faut diminuer
le fon ; & ces deux fignes combines enfemble &
formant un rhomboïde , indiquent qu’il faut d’a-
feord enfler le fbn graduellement, & le diminuer
enfuite de même. {^F. D . 6’.)
RENSE-, RENS 0« REES , ( Géogr. ) petite ville
d’Allemagne, dans le cercle du bas-Rhin , & dans
la partie fupérieure de l’éleÔorat de Cologne , au
bailliage d’Andernach. Elle efl fameule par les dictes
qui s’y tinrent dans le Xiv^ fiecle , au tems des
différends de l’empereur Louis V avec divers papes,
& par le trône impérial qui fe voit encore à fes
portes, & qui efl une forte de tribune de pierre ,
bâtie en voûte , élevée fur 9 colonnes à la hauteur
de 30 à 3 ^ pieds , & pourvue de 7 fieges , fuivant
l ’ancien nombre des éleéleurs. L’on croit ce tronc
fort antique, & l’on fait que jufqu’au regne de
Charles-Quint, la plupart des empereurs ont fait
la cérémonie d’aller s’y affeoir d’abord après leur
éleéfion, de s’y entendre proclamer. ( D . G .')
§ RENTI, Reniica , ( Géogr. H iß . ) fes Efpa-
gnols y furent mis en déroute le 13 août 15^4,
par les François, commandés par Henri II. Gafpard
de Tavannes , gentilhomme de Bourgogne, eut la
réputation d’avoir le mieux combattu , & le roi le
voyant retourner de la mêlée, tour fanglant, l’em-
bralTa, & s’arrachant le collier qu’il portoit, le lui
mit au cou.
La lenteur du connétable de Montmorenci empêcha
la prife de l’empereur, Sc la ruine entière de
ion armée. ( C. )
RENTRÉE, (^Mußque.') retour du fujet, fur-
tout après quelques paufes de filence , dans une
fugue , une imitation , ou dans quelque autre
defTein. ( ô )
RExNVERSÉ , ( Muß que. ) en fa it d’in te r v a l le s ,
renverfé e f l o p p o fe à d ire é l. Foye^ D i r e c t {M u-
ßiq u t.^ Dicîionnaire raif. des Sciences-, en fa i t d ’a c -
•cords , i l e f l o p p o fe à fo n d am en ta l. Foye^ F oN -
DAiMENTAL , ( Mtißq ut. ) DiUionnaire r a i f des
Sciences , & C . ( S )
R e n v e r s e , adj. m. ( terme de B la jo n . ) fe dit du
chevron qui, au lieu d’avoir la pointe en haut Sc l’extrémité
de fes branches en bas , fe trouve dans une
pofition contraire.
Renverfé, fe dit aufli d ’un é eu ffo n p o fé à contre-
fen s .
Fourre de Beaupre, du Valbourg en Normandie ;
de gueu le s , à trois chevrons renverfés Fardent.
Corville de Ners en la même Province;
à trois ecußons renverfés d'or. ( G . D . L . T . )
RENVERSEMENT, { A ß r o n .'f maniéré de vérifier
les quarts de cercle en mettant en bas la partie
fupérieure , pour obferver la hauteur du même
objet dans le s deux fens différens. Voye^ Q u a r t
de cercle, DiUionnaire ra f des Sciences, Ôcc. ( M . d e
L A L a n d e . )
§ R e n v e r s e m e n t , ( Mufique. ) fur l’orgue &
le clavecin , les divers renverfemens d’un accord
autant qu’une feule main peut les faire , s’appellent
fa c e s . F o y c i F a c e , {M u fiq u e . ) DiUionnaire r a if des
Sciences , &c. ( -S' )
RÉPARTITIONS , f. f. plur. {terme de Blafon.^
divifions de l’ccu , ou figures compofées de plu-
fieurs partitions.
\Jécartelé ell fait du parti du coupé.
\Sécartelé en fa u to i r , du tranché & du taillé.
Le g iron né , qui efl ordinairement de huit girons '
efl fait du parti , du coupé , du tranché ôc du
taillé.
Les p o in ts équipolés de neuf carreaux, font formés
de deux partis de deux coupés.
Le f t f c é f le burtlé , le bandé , le co tic é , le pâté ,
le vergeté, Vcchiquecé, le fu f e lé , le lo fa ng é , le f r o n t ,
font des repartitions.
Ce mot vient du verbe répartir , divifer , partager,
diflribucr en plufieurs parts, des efpaces qui
ont déjà etc partagés. ( G . D . L . T. )
RÉPONS, f. m. {M u fiq u e .') cfpece d’antienne
redoublée qu’on chante dans l’cglite romaine apres
les leçons de matines ou les capitules , & qui finit
en manicre de rondeau, par une reprile appellee
reclame. ( -S' )
RÉPONSE, ( Mufique. ) c’efl, dans une fugue, la
rentrée du fujet par une autre partie, après que la
premiere l’a fait entendre; mais c’ell fur - tout
clans une contre-fugue , la rentrée du fujet renverfé
de celui qu’on vient d’entendre. Voye^^ Fugue ,
C ontre-FUGUE, ( M u fq u e . ) DiUionnaire raif. des
Sciences, { S )
REPOTENCÉE, adj. f. ( terme de Bla fon. ) fe
dit d’une croix potencce dont les extrémités de
chaque branche font encore potencées.
Defeognets de la Ronciere, enBretagne ;//«fa b le ,
a la cro ix repotencée £ argent , cantonnée de quatre
molettes d'éperons de meme.
REPRODUCTION ANIMALE , ( ce
fiecle a enrichi la phyfique de decouvertes , dont on
n’avoit pas la moindre idée, le moindre ioupçoii,
& q u i, fl elles avoient été propofées comme de
fimples conjeétures , auroient été regardées comme
les plus abfiirdes de toutes les chimères. Tandis que
les nomenclateiirs avoient caraâérifé \ animal ^ \ o .
v é g é ta l, de maniéré à mettre entr’eux une barrière
en apparence infurmontable , les eaux font venues
nous offrir organique qui réunit aux
principales propriétés du végétal, divers traits qui
ne paroifTent convenir qu’à l’animal. Le fameux polype
à bras a prodigieufeinent étonné les phyficiens,
éc encore plus embarraffé les métaphyficiens.
A la fuite ont bientôt paru beaucoup d’autres ef-
peces d’animaux , de claffes & de genres différens,
les uns aquatiques , les autres terreftres , & dans
lefquels on a trouvé avec furprife les mêmes propriétés.
Ce font ces propriétés qui ont fait donner
à plufieurs de ces animaux le nom général de {oo-
p h y te s , nom affez im]>ro])rc : car il ne font point
des animaux-plantes ; ils font ou paroiffent être de
vrais animaux , niais qui ont plus de rapport avec
les plantes que n’en ont les autres animaux.
Nous ne retracerons pas ici I'hifloire des polypes
qu’il faut chercher dans leur article. Qui ignore
aujourd’hui que le moindre fragment de polype
peut devenir en afî'ez peu de tems un polype pai'
fait? Qui ignore que le polype met fes petits an
jour, à-peu piés comme un arbre y met lés branche?
Qui ignore enfin que cet être fingulier peut
être greffé fur lui-meme , ou fur iiu polype
d’efpece différente, & tourné & retourné comme
lin gant? On fait encore que , pendant que le pq-
lypc-mcrc poulfe un rejetton, celui-ci en peufle
R E P d’autres plus petits, ces derniers en pouffent d'autres
encore, &c. Tous tiennent à la mere comme à leur
tronc principal, & les uns aux autres comme branches
ou comme rameaux. Tout cela forme im
arbre en miniature ; la nourriture que prend un rameau
paffe bientôt à tout i’affemblage organique.
La mere & les petits femblent donc ne faire qu’un
feul tout, &C compofer une efpece finguliere de fo-
ciété animale , dont tous les membres participent à
la même vie & aux memes befoins. Mais il y a cette
différence effentielle entre l’arbre végétal & l’arbre
animal, que dans les premiers Icsbranches ne quittent
jamais le tronc , ni les rameaux les branches; au lieu
que , dans le fécond , les branches_& les rameaux fe
féparenc d’eux-mêmes de leur fujet, vont livre à
part , & donner enfuite nalffance à de nouvelles végétations
pareilles à la premiere.
L’art peut faire du polype un hydre à plufieurs
têtes & à plufieurs queues ; s’il abat ces têtes Ôc
ces queues, elles donneront autant de polypes parfaits.
Ce n’ell qu’accidentellemcnt qu’il arrive quelquefois
au polype de fe partager de lui-même par
morceaux ; mais il ell une famille nombreufe de très-
petits polypes qui forment de jolis bouquets , dont
les fleurs font en cloche , &; qui fe propagent en fe
partageant d’eux memes. Chaque cloche fe ferme,
prend la forme d’une o live , fk fe partage fuivant
fa lo’'£'it'ur en deux olives plus petites , qui prennent
enluite la forme de cloche. Toutes les cloches
tiennent par un pédicule effilé à un pédicule commun.
Toutesfe clivifent & fe foudivifent fïicceffive-
ment de deux en deux , & multiplient ainfi les fleurs
du bouquet. Les cloches fe féparent d’elies-mêmes
du bouquet, & chacune va en nageant ie fixer ailleurs,
6c y produire un nouveau bouquet. D’autres
efpecesde très-petits polypes fe propagent de même
en fe partageant en deux, mais d’une maniéré différente
de celles des polypes à bouquet.
On découvre dans les polypes bien des chofes
qui paroiffent fe réunir pour conllater leur lénfibi-
lité. Tous font très-voraces , & les mouvemens
qu’ils fe donnent pour faifir & engloutir leur proie,
femblent ne pouvoir convenir qu’à de véritables
animaux. Si les polypes l'ont lenlibles, Ils ont une
ame ; 6c s’ils ont une ame, cela fait naître bien des
queffions difficiles à réi'oudre. L’ame de chaque polype
a fans doute été logée dès le commencement
dans le germe dont le corps du petit animal tire Ion
origine ; Ôc par germe, il faut entendre toute préformation
organique dont un polype peut réfuiter
comme de fon principe immédiat.
On découvre dans differentes fortes d’infufions ,
à l’aide des microfeopes, des corpufcules vivans,
que leurs mouvemens & leurs divcri'cs apparences
ne permettent gnere de ne pas regarder comme de
vrais animaux. Ce font les patagons de ce monde
d’infiniment-petits, que leur effroyable pcriteff'e dérobe
trop à nos lens 6c à nos inffrumens. C’eff meme
beaucoup que nous foyons parvenus à ajipercevoir
do loin les promontoires de ce nouveau monde, &
;'i entrevoir au bout de nos lunettes quelques-uns
des peuples qui l’habitent. Parmi ces atomes animés,
il en efl probablement que nous jugerions bien moins
animaux encore que les pol)-pes, fi nous pouvions
pénétrer dans le lecrct de leur ffruélure, 6c y contempler
l’art infini avec lequel l’auteur de la nature
a fu elegraJer de plus en plus l’animalité fans la détruire.
Revenons aux polypes. Combien l’organifation
de ces petits animaux c[ui femble n’étre qu’une gelée
épaiffie , diftère-t-clle de celle des animaux que
leur grandeur de leur confiffnnce Ibumettcnt au fcal-
pel de l’anatomifte ? Si les jxilypes ont une ame , il
faut que cette ame reçoive les impreffions qui fe
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font fur les divers points du corps auquel elle eff:
unie. Comment pourroit-cile veiller autrement à la
conlervation <le fon corps ? Cela conduit à croire
qu’il y a, quelque part dans le corps du polype, un
organe qui communique à toutes les parties, & par
lequel i’ame peut agir fur toutes les parties. Cet organe,
quelles que folenc fa place 6c la ffmaure,
peut en renfermer un autre qui f'era le véritable
liege de l’ame, que l’ame n’abai.donnera jamais , 8c
qui fera l’inlhument de cette régénerarion future
qui élevera le polype à un dégvé de p.?m-6lion que
ne comportait point l’état préfent des cliofes. b’eye^
P a u n g é n é s i e , S uppl.
La reproduction animale, dont le polype a fourni
le premier exemple, eff mcrveilleufe fans contredit ;
mais elle n’a été , pour ainff dire , qu’un acheminement
à la découverte d’une reproduciion plus merveil-
leufe encore. La ffruéiurc du polype eff d’une extrême
ffmpliciré , au moins eut apparence. Tout fon corps
eff parfemé extérieurement ik intérieurement d’une
multitude de très-petits grains, logés clans répailTeur
delà peau,& qui l'emblent faire les fonélions de vlf-
ccres ; car les meilleurs microfeopes n’y découvrent
rien qui reffemble le moins du monde aux vifeeres
que nous connoifTons. Le corps lui - même n’ell
qu’une maniéré de petit fac , d’une confiffance pref-
que gélatineufe , & garni près de Ion ouverture, de
quelques menus cordons, qui peuvent s’alonger
le contrarier au gré du polype ; 6c ce font fes bras,
11 n’a point d’autres membres ; & on ne lui trouve
aucun organe de quelque efpece que ce (bit. Quand
on longe à la nature 6c à la limplicité d’une pareille
organilarion , on n’eff plus auffi lur[)ris de la régénération
du polype , & de toutes ces étranges operations
qu’une main habile a lu exécuter fur cet individu
lingulicr. En le retournant, par exemple,
comme le doigt d’un gant, cela ne l’cmpêcho point
de croître , de manger tic de multiplier. Si meme on
le coupe par morceaux , jienclant qu’il eff dans un
état fi peu naturel, il ne laiffe pas de renaître, à fon
ordinaire , de bouture ; 6c chaque bouture mange ,
croît 6c multiplie.
Mais , fans déroger à l’ effime due aux recherches
6c aux travaux de M. Trembley , à qui la gloire de
l’invention dans ce genre ne pourra jamais être
ôiée , M. l’abbé Spallanzani a fait de nouveaux j).;S
clans cette carrière , qui font encore plus furpre-
nans ; il s’off attaché à l’examen des répruduUions
a n im a le s, fk aucun phylicien n’avoit pouffé auffi loin
que lui ce nouveau genre d’expériences phyfiologi-
ques, ne les avoit exécutées ÔC vaiiées avec plus
d’intelligence, ôc ne s’étoit élevé auffi haut dans
l’échelle de l’animalité. C’cll ici le lieu de donner le
précis de ces expéiiences.
Tout le monde connoit le limaçon de jardin,
nommé vulgairement efeargot ; mais tout le monde
ne fait pas que l ’organifation de ce coquillage eil
très-compofee , & qu’elle fe rapporte , par divcrfes
particularités très remarquables, de celle des animaux
que nous jugeons les plus parfaits.
Sans être initié dans les fecreîs de l’anatomie , oti
fait, au moins en gros, qu’un cerveau eff un organe
extrêmement compofé, ou plutôt un affemblage de
bien des organes différens, formés eux-mêmes de
la combinailon 6c de l’entrelacement d’un nombre
prodigieux de fibres, de nerfs , de vaiffeaux , & c .
La tête du limaçon pofl'ede un veritable cerveau ,
qui fé divife comme le cerveau des grands animaux,
en deux mafl'es hémifphériques, d’un volume confi-
dérable, 6 l qui portent le nom de lobes. De la partie
inférieure de ce cerveau Ibrtent deux nerfs principaux;
de la partie fupérieure en fortent dix, qui fe
répandent dans toute la capacité de la tête ; quelques
uns fe partagent en plufieurs branches. Quatre
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