A1 1 4 Ml ,|
i ' ' 1 fl
1 i
H '
3 5^ P H y
Claude Perrault fut un des principaux auteurs
de cette anatomie ; outre un nombre de recherches
particulières, il a donné k s Ejj'ais di pliYjiqiu,
dont la plus grande partie regarde la phyfîologic.
11 a donné une hypoihefo lingulii-re fur le mouvement
mul'culairo. Il a placé l’organe de rome
dans la lame l'jrirale du limaçon. Dans le livre de
la Mcchaniquc des anurujux ^ il a enleigné la ni-cme
doélrine , que Sralil adopta après lu i, & (ju’on
attribue communément à ce médecin. Il trouve
dans l’ame la caul'e de tous les mouvemens vitaux :
il en reconnoît les erreurs & le dclefpoir. Il adopte
les germes dllperfcs, & fe déclare pour le développement,
ÔC parcourt les principales tonélions
de l’animal. Il attribue la renailfance des parties
perdues à des germes précxiltens , qui n’avoient
pas été développés.
On doit à Needham la réfutation de plufieurs
erreurs, de reffervcfcencc du lue pancréatique avec
la b ile , des vaill'eaux chyleux de l’utérus, du feu
viral , placé dans le coeur, de l’air épanché dans
la poitrine. Il a vu les vaill'eaux lymphatiques du
bas-venire tantôt remplis de chyle , Ôc tantôt de
lymphe.
Richard Lower , praticien, mais qui aima l’anatomie,
a fait philieurs expériences liir l’animal vivant.
Il a vu rhydropifie iurvenirà la ligature des
veines , l’animal devenir quelquefois paralytique ,
à la liiite de la ligature de l'aorte , &L périr de 1a
blellLire du conduit tliorachique. U a vu le mouvement
du coeur & du chyle , & a exécuté plii-
ficurs fois la transfuûon du lang. Sa reponfe à E.
de Meaka ell toute phyfiologiqi.e.
Guillaume Hôlder a très bien réulîi, & à expliquer
la formation méchanique des lettres, 6c à
enfeigner à parler ;I des muets.
Jean Mayow a rétabli la véritable aélion des
niiifcles intcrcoflatix internes.
Edme Matiotte, ayant découvert qtie la partie
de l’oeil, placée directement à l’entrée du nerf
optique , ell entièrement infenfible aux objets vi-
fibles , a voulu transférer à la tunique choroïde
le fiege de la vue.
François Bayle de Touloufe a hafardé beaucoup
d'hypothefes. Il a rendu aux mufcles intercodaux internes,
l ’office de ballTer les côtes ; mais il a bienfenti
que le mufcle, en fe contractant, perd plus de fa
longueur, que ne le permettoient les calculateurs.
Martin Lilter a travaillé fur l’anatomie comparée
des animaux tedacées, mais il a donné plu-
fieiirs divinations lur la phyfiologii & fur la rel'pi-
ration. Il a rejette le nitre du fang, la parenchyme
entre les arteres & les veines, les vermilTeaux
de Leeuwenhoeck, la pléthore menltriielle. Il a
cru voir que le mouvement du coeur ell arbitraire
dans la limace. Il a expliqué par la fermentation ,
& par la putrefaCtion , la digeltion des alimens.
Gafpar Bartholln, fis de Thomas éleve de Du-
verney, a donné beaucoup d e d a n s fon
trahi du dlaphragmi, ôc dans le refte de fes ouvrages.
Conrad Brunner, célébré médecin , a fait des
expériences extrêmement difficiles , pour prouver
que la vie de l’animal peut fort bien fe foutenir,
fans le fuc pancréatique , dont il detruifoit la glande
dans les chiens : il a réfuté l’effervefcence de la
bile & d’autres erreurs épidémiques.
Antoine van Leeivwenhoeck, bourgeois de Delft,
homme fans lettres, poUiTeur de lentilles de verre,
fe fervit lui-même de fes microfeopes pour obfer-
v e r , & parvint jufqu’à fe faire un nom des plus
illiilires. Il eut même le crédit d’introduire dans la
phyjiologîs une nouvelle hypothefe. Les animaux
fe formoient, félon lui, de certains vermilFeaux,
P Fî Y
contcmis dans la liqueur fécondante, qui fe dc-
veioppoient avec le teins. Il connut les polypes,
êc découvrit > après Malpighi, les globules du lang ,
lur ielquels il tonda une autre hypoiheié , appuyée
par Boerhaave. 11 obl'erva beaucoup de faits utiles
lur le mouvement du fang & fur la circulation. Un
leCleur attentif découvrira par-rout des matériaux
intcrdlans dans les ouvrages, en fe méfiant des hy-
poihelés de l’auteur.
Guillaume Coll mit les fermens è la place des
pores ligures. U connut la retardation du lang clans
les vaiüeaux capillaires, raccroidément de lumière
dans les branches. H enfeigna que le corps de l’animal
ell uniquement un tiilu de nerfs.
Guichard Joleph Duverney , un des principaux
anatoiTulles de Ion liecle, a infiniment travaillé &C
lur les animaux, & fur le corps humain : il ell le
véritable auteur de l’anatomie , îclie qu’elle cil
expolée ])ar ^Vin^o\v, & enleignée ù Paris. Quoiqu'il
ait laillé plus de faits que de théorie, il n’a
pas entièrement oublié la phyjiologU. Il a traité des
liqueurs qui aident la digt-llion dans différens ani-
m.iux , du méchanifme de l’ouïe , de la Ibrination
des os (k de leur nutrition. Il a défen-dii, contre
Mcry , le fentiment de Harvey, lur le pallage du
lang à travers le trou ovale. Il a ôté à l’ellomac
la part qu’on lui alîigne ordinairement dans le vo-
mill'ement. Il a vu les mufcles conferver leur irritabilité
, après la dellruélion de leurs nerfs. Il a
dillmgué deux mouvemens du cerveau , celui qui
dépend des arteres, & celui qui fuit la refpiration.
Il a rétutéies véliculcs du poumon, & la lemence
des femmes.
Jean Conrad Peyer , cleve de Duverney , n’a
donné que fa jeunelfe à l’anatomie j il n’a pas lailfé
de taire des découvertes importantes. lia confirmé
le mouvement antipérillaltique dans l ’homme, traite
des lues qui digèrent les alimens, refl'ufcité le mouvement
du coeur, en foufîlant le canal ihorachiqiie ,
& décrit dans le plus grand détail la rumination.
Jean M ery, l’émule de Duverney, bon anato-
mille ; ce qu’il a donné fur la physiologie ^ ell ce
qui a le moins contribué à fa gloire. Il a cru devoir
propofer fur la direfHon du fang , qui palTe
par le trou ovale, une nouvelle opinion ; au lieu
de le mener de la veine-cave à l’oreillette gauche,
il l’a ramené de cette oreille à la droite. Celyflê-
me eut beaucoup de partifans dans fon tems, & a
été abandonné dans la fuite. Mery a foutenu la
communication du placenta avec l’utérus. Il a fait voir
dans un animal tenu fous l’eau, les vailTeaux rouges
de la rétine. lia décrit la refpiration des oifeaux,
celle des quadrupèdes ; l’effet différent de Pair ,
admis dans la cavité de la poitrine , fur des animaux
de différentes daffes : les routes de Pair, h
travers le corps animal. Il a remarqué que les prétendus
mufcles érecleurs font incapables de la fonction
qu’on leur attribue. II a reconnu qu’il n’y a
aucunes fibres circulaires dans l’uvée. H n obfervc
que la prunelle eff élargie clans le cadavre.
Denys Dodard a travaillé fur la perfpiration fanc-
torienne, mais nous n’avons qu’un petit nombre de
réfûltats de fes journaux. II a traité fort au long
de la formation de la voix, & de la différence des
tons, qu’il attribue à la différente ouverture de la
glotte.
Godefrol-Guillaume Leibnitz a rejette la puif-
fance que Stahl attribuoit à Pâme. II a enfeigné
l’harmonie préétablie. Il fait mention d’un chien
qui prononçoit quelques paroles. Il a prévu les
polypes.
Edouard Tyfon s’ell appliqué à l’anatomie comparée
; il a vu des choies fort fingulieres, tel ell
l’animal
. n r i
P H Y
l’animal qu’il appelle lombheus hydropicns. Il a foii-
tenu que l'homme ell naturellement carnivore. Son
anatomie du pygmée, oiirang-oiuang^ cil un chef-
d'oeuvre.
Philippe de la Hire a travaillé fur les y eu x, fur les
fondions de leurs parties & fur leurs maladies. II a
foutenu les droits de la réfiiie, & n’a pas cru qu’il
fut uécefi'aire que Poeil changeât de figure pour di-
llinguer U les objets éloignés & les plus proches. II
a vu »avantles modernes, que la prunelle fc dilate
par une force nuifculaire, <k fe rétrécit par la feule
clallicité.
Ncliéir.ic Grew & Jean Ray ont écrit fur la defii-
nation des parties du corps animal; ils font entrés
dans un grand détail fur Peltomac, les intcllins & les
faveurs.
Jacques Rzambeccari a fait des expériences fur
différentes parties du corps, dont il a privé les animaux
; la dellruélion du cæcum a prefqiie toujours
été fiineile: les animaux ont fort bien fupporté la
perte d’un rein ou de la rate. 11 a obfervé , comme
plufieurs autres auteurs, que l’humeur aqueufe renaît
d’elle-même.
^ Philippe-Jacques Hartman a fait plufieurs expériences
fur des animaux qui ne faifoient que de naître :
il a vu que le poumon n’acquiert pas dans un moment
la faculté de furnager. Il a démontré que l’animal
fait s’acquitter de la déglutition dans le ventre
de la mere. 11 a oppolé les plus fortes objeélions au
fyftême des oeufs. Il a fuivi la formation du foetus
dans le lapin.
Antoine Niick a fait des expériences phyfiologi-
ques fur la quantité de falive fcparée dans un tems
donné, fur la reforprion qui fe fait dans lafiirface
interne du péritoine , fur la formation des pierres
autour d’un corps étranger, fur les fuites de la ligature
des arteres, fur les différentes communications
entre les vaifl'eaux lymphatiques d’un côté & les arteres
, les veines ou les conduits excrétoires de
l ’autre,fur la marchedufoetus del’ovaireàl’utérus.
Godefroi Blclloo , anatoinifle , a fait des expériences
fur les nerfs, fur les fuites de leur ligature,
fur la difi'érente Ilruaure des yeux dans différens
animaux.
Guillaume Mufgrave eff l’auteur d’une belle expérience
, c’eff la couleur bleue dont fe teignent les
vaiffeaux lacffés, après qu’on a fait avaler à l’animal
de l’mdigo fondu dans l'eau. II a vu la réforption
de l’ eau injeftée clans les grandes cavités de l’animal.
II a hé la veine jugulaire , fans qu’il en foit fuivi
aucun fymptôme.
George Ernell Stahl, chymifte, homme d’un génie
penetrant, mais qui ne polî'cdoit pas l’art de s’ex-
piimer, affez étranger dans l’anaîomie, mais in^é-
nieuxa réunir des faits épars, ik des phénomènes
de l’homme vivant. Il adopta le fyffeme de Perrault
il lui donna plus d’étendue, & le Contint par des’
raifons affez probables, pour fonder tinefeae noni-
breuleen Allemagne, en Angleterre, en France en
Elpagne même. Selon Siahl, la matière cft incapable
de produire du mouvement, il faut pour cela un être
immatériel de la ifatiire. C ’ell l’ame qui a formé le
corps, de ranimai, c’eff elle qui le gouverne , qui eff
la caillé unique des mouvemens vitaux, dellinés à
préferver le corps de la putréfadion. Elle fait accé-
Icrer ou ralentir le rnoiivcment du fang , par la con-
ffnéhqn des fibres qui s'appelle/zmnv.raenr a..
e e tait raffcmbler le fang dans une partie du corps;
eue excite la fievre pour fiirmonter répaiffiffement
ou lang, poi,r en cxpuller les matières niiifibles ;
elle qppole à chaque maladie des mouvemens nro-
portionnes. Elle ne fe rappelle pas fon influence fur
CS mouvemens, parce que la coutume les lui a ren-
P H Y 35J
quelquefois erronés, l’ame a toujours fes vues, mais
elle peut fe tromper, ÔC clans fon défcfpoir caul'er
des mouvemens nuilibles. On voit affezcjiiccefyffême
a beaucoup de rcffembiance avec la doctrine de Tir-
ntabihré; car Sralil reconnoît dans les parties du corps
numam une aptitude à fe comraèter, quand dies font
irritées; mais il attribue les mouvemens occafionnés
par irritation a l’ame agiffanie à des fins qu’elle prévoit.
I reffe par les méchaniciens, il dillingue la volonté
interne qui ne s’apperçoiipas,de la volonté
extérieure qui s’apperçoit.
Les obfervations d’Antoine de Heide , fur le mouvement
du fang dans les vaiffeaux capillaires & fur
la formation du cal , méritent d’etre lues.
Raimond 'Vieuff'ens a beaucoup travaillé fur les
parties les plus difficiles de l’anatomie. Il avoittrop
de penchant pour les hypoihefes , pour les fermentations
, & pour l’cxiffence des fcls chymiques dans
le fang. Il a fait des expériences l'ur le inouveme:it
du coeur & fur le pouls. Il a cru avoir découvert, ik
les principes chymiques du l'ang, & leur, proportions,
& fur-tout la préfence d’un acide. On lui a
attribue les petits vaiffeaux différons de ceux qui
charrient le fang. Il a démontré la communication des
arteres avec les veines , & les conduits excrétoires,
& celle des arteres du foetus avec les vaifi'eaux de la
mere. Il n a pas ignore la dilatation des veines du
foie , qui le fait pendant la contraaion du coeur. Il a
découvert les vaiffeaux qui répandent le fang dans
la cavité du coeur même. Il a défendu l’humeur di-
geffive de l’eftomac U la fermentation, &: il s’eft
oppofé à la trituration.
Les écrits de Paul Buffiere , contre le fyftcme de
Mery, font fondés fur les faits; & la phyfio/nde de
Berfer fe dillingue par l’élégance du ffyL. Uilciple
de Ruyfch, il en a défendu la caiife contre Mabi'ffii
& Bohn. ^ °
Frédéric Hofman, le collègue & l’émule de Stahl,
ayoit moins de gcnie que fon adveriaire , msis jîlus
d’aménité dans la füciété,& plus de clarté dans l’ex-
preflîon ; je l’ai connu particuliérement. Il oppofa à
Stahl wn^phyjiologie méchanique, dans laquelle il y
a l’extérieur de la méthode géométrique , avec quelques
expériences & des analyfes. Il a affignéaiix
vaiffeaux lymphatiques le tiffu cellulaire pour origine.
Il a réfuté le fyllême de Bontikoc , fur l’acide
ik le vifqueux , & la nature alkaline de la bile. Son
chef-d oeuvre, qui eff peut-être plutôt l’ouvrage de
Schulze, eff un traite qu’il a écrit dans fa vieilleffe ,
il y compare fa théorie à celle de Stahl, & donne
les raifons qu’il a eues pour ne pas être du même'
fentiment qile fon collègue. Il fait voir que le corps
ell tres-capable de produire du mouvement, que les
fievreslont un mouvement convulfif, que les efforts
que Stahl attribue à la nature prévoyante, font fou-
vent nuifibles, &c.
Les traités de M. Tauvry , contre l'hypothefe de
Mery, font écrits avec beaucoup de foin : il a donné
une hypothefe fur le mouvement mufculaire.
Je cite Homabono Pifoni, parce qu’il a été le dernier
de fon fiecle qui fe loit oppofé à la circulation
du fang, & qui même ait cru avoir fait des expériences
capables de la détruire.
Jean Bernoulli, l’un des précepteurs de ma jeii-
nelle , a écrit fur la tranlpiration infenfible , & fur
le tems dans lequel elle détruit toute la fubffance naturelle
du corps, de l’homme : il y donna une théorie
delà nutrition. Il a-calculé le raccourcifl'ement delà
fibre mulculaire , dans la fu[)pofition qu’elle s’enffe
k devient Iphérique : il a propofé une hypothefe
pour découvrir la eaufe de cette contraélion.
Le traité de la parole de J. Conrad Aramann eff
un chef-d'oeuvre. Perfonne n'a expliqué aufii clairement
que lu i, la formation méchanique des lettres. Yy
1^1