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Robin'ui folds imparl-pinnacls , follolis ohlon^o-
ovatis , pediinculis raccrnojîs ^ conjiriis. Mill.
Rohinia w'uh long bunches o f flowers growing in
clujlers.
8. Faux acacia à feuilles conjuguées impaires , à
feuilles ovale-renverfées, à grappes rafl'emblées aux
côtés des branches , & dont les filiques ont une
membrane à quatre ailes.
Robinia folds iinpan-pinnatis ^foliolis obversb avails
, raoanis aggregaeis axillaribus , Ugurninlbus mem-
branacio-ucragonis. Mill.
Robinia with flowers growing in clujlers from the
flde o f the branches and pods having four winged mem-
brancs.
9. Faux acacia h feuilles doublement ailées, à
folioles ovales , aififes, à fleurs en épis terminaux.
Robinia folds dupheato -pinnatis , follolis ovatis
fcJJlUbus , floribus fpicads terndnalibus. Mill.
Robinia with double winged leaves , &c.
10. Faux acacia à feuilles conjuguées, à folioles
lancéolées oppofees , à grappes axillaires , à longs
pédicules.
Robinia folds pinnads ^ folioUs lanceolatis ^ oppo-
Jids , racemis axillaribus , pedunculis lon<rioribus. '
Mill.
Robinia with fpear shaped lobes and long bunches
o f flowers on the fide of the branches upon longer foot
flalks.
1 1. Faux acacia à feuilles conjuguées impaires , à
folioles oblongues pointues, à grappes axillaires à
filiques oblong-ovales.
Robinia folds Imparl-pinnaiis , folioUs oblongis,
acuminatis , racemis axillaribus y leguminibus oblongo-
ovatls. Mill.
Robinia with acute pointed lobes and bunches of
flowers proceeding from the fide o f the branches.
L’acacia , n°. 1 , ell indigene de l’Amérique fep-
ttntrionale ; e’eft M. Robin qui le premier tranfporta
fes femences du Canada à Paris ; bientôt après elles
furent apportées de Virginie en Angleterre ; cet
arbre , dit Miller, devient très-grand dans fon pays
natal, & y efl fort eftimé par fa durée. On l’employé
dans la conftruélion de la plupart des maifons
qu’on bâtit à Boflon , dans la nouvelle Angleterre ;
il s’efl: conlervé parfaitement fain. J’ai vu dans une
cour à Metz deux acacias qui avoient plus de quarante
cinq pieds de haut, & dont le diamètre ctoit
d’environ quinze pouces ; ils poulToient encore tres-
vigoureufement lorfqu’on les abattit, &paroilToient
être fort loin de ce terme où les arbres ne font pref-
que plus que s'entretenir. Le bois de l’acacia eft très-
dur , d’un grain fin, & prend le plus beau poli ; fa
couleur eft un jaune-marbré , & onde de deux ou
trois teintes d’olive ; on en fait de fort beaux meubles
, il eft recherché par les tourneurs ; il pourroit
fervir à des ufages plus utiles, fi par une culture
convenable on lui procuroit toute la grofteur dont il
eft fufceptible : j’ai trouvé que cet arbre aimoit à
être placé furie bas des coteaux , dans des terres
légères, fubftantieUes, profondes & un peu humides
: il y a beaucoup de terres & de pofitions où il
végété mal; comme il eft très-fragile , il faut le
mettre dans des lieux abrités des grands vents ; il
convient aufti de mettre une grande diftance entre
ces a r b r e sd o n t les racines s’étendent au loin ;
comme ils aiment d’avoir le pied à l’ombre, on fera
bien de les environner d’un taillis d’arbrifteaux de
moyenne ftature. Lorfqu’on plante les acacias, il
faut avoir grande attention de ne pas trop enfoncer
les racines, plus ils font jeunes, mieux ils réufliffent,
plus vite ils forment de grands arbres, La bonne
faifon pour leur tranfplantation , c’eft la fin de mars
ÔC les premiers jours d’avril ; j’en ai perdu beaucoup
pour l’avoir faite avant l’hiver : une preuve que
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cette faifon leur eft contraire, c’eft que ceux d’entre
ces arbres plantés en automne qui ont réchappé ne
commencent toutefois à végéter, que long-tems
après ceux plantés dans les premiers mois du prin-
tems. J’ai conftamment éprouvé que l’expofition du
midi & du couchant étoit mortelle au faux acacia
c’eft le nord , & fur-tout le levant qui lui conviennent.
Cet arbre fe multiplie par fes femences , par jgj
furgeons qu’il poufl'e de fes racines latérales fupé-
rieures, & par des bouts de fes racines qu’on enfonce
julqu’à fleur de terre. Lorfqu’on a arraché un
acacia, qu’on laifte le trou ouvert, il naîtra quantité
de drageons tout autour de fa paroi. Les femences
fe recueillent en novembre par un beau tems ; on les
tire des filiques au commencement de mars, & on les
femedans une bonne planche de terre où l’on aura
mêlé du fable fin & du terreau : il faut arrofer de tems
à autre, & fur-tout couvrir le femis de filets, les oi-
feaux pinceroient les feuilles féminales dès qu’elles
fortiroient de terre , & détruiroient toutes les efpé-
rances du cultivateur. Dès la fécondé année, on
pourra tirer les jeunes arbres des femis, & les mettre
en pépinière dans des rangées diftantes de deux pieds
& demi & à un pied & demi les uns des autres, dans
le fens des rangées. On les y cultivera pendant deux
ans, au bout de ce tems ils feront propres à être
fixés là où l’on veut les avoir. Ceux dont on voudra
faire des taillis & des remifes, refteront deux ans
dans le femis ; on ne les en tirera que pour les planter
à demeure à quatre ou cinq pieds en tout fens
les uns des autres.
Le faux acacia pouffe très-vite les premières années,
jufques-là qu’il lance quelquefois des baguettes
de fix ou fept pieds de long d’un feul jet de feve ;
mais au bout de quelques années, fa végétation fe
ralentit prodigieufement ; quelquefois même elle
languit, & il faut lui rendre du reffort en recoupant
les plus hautes branches : comme cet arbre pouffe
d’abord en hauteur, il ne prend guere de corps dans
ces premiers tems, durant lefquels il convient de
l’appuyer contre un fort tuteur.
Lorfque c’ eft par la ftérilité du fol que les acacias
languiffent, il faut les labourer plufieurs fois & enterrer
à leur pied du fumier confommé. On fait que
la feuille de cet arbre donne un excellent fourrage,
ainfi que celles de prefque tous les légumineux ; il
femble que la providence ait fpécialement deftiné
cette claffe de plantes à la nourriture des beftiaux.
Lorfque l’acacia fe plaît dans une fituation, if
prend une touffe affez régulière & affez étendue :
fes feuilles élégantes font étroites & affez éloignées
entr’elles ; mais quand l’arbre eft fort, les différens
étages de branches feuillées qui fe trouvent les uns
aii-deffus des autres, ne laiffent pas que de rompre
les rayons folaires ; la lumière fe joue mollement à
travers ce feuillage léger & diaphane dont le verd-
clair eft plein d’aménité : à la fin de mai, il eft partout
entrelacé & doucement nuancé d’une quantité
prodigieufe de grappes de fleurs d’un blanc citrin
qui pendent avec grâce ; le bas du pavillon de ces
fleurs eft teint d’un jaune-verdâtre pâle ; elles exhalent
une odeur analogue à celle de la fleur d’orange
: alors cet arbre donne aux yeux & à l’odorat
les fenfations les plus voluptueufes, mais fa fleur
ne dure que huit jours : ainfi paffent les momens les
plus doux de la v ie, & encore ne rcfleuriffent-ils
pas chaque année. L’acacia doit être prodigué vers
les confins des bofquets de mai qui doivent être contigus
aux bofquets de j’tiin ; car louvent cet arbre ne
fleurit que dans les premiers jours de ce dernier
mois.
Si l’acacia n®. 2 ne eUffere du premier que par fes
filigues bériffées^ il ne peut guere paffer que pot**'
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une variété : je ne l’ai point vu ; il fe peut qu’il ait
des particularités qui le rendent intereft'ant.
L’acacia n'^. 3 habite la Caroline, quelquefois il
s’y éleve à vingt pieds; en France & en Angleterre,
il ne paroîc pas devoir atteindre à cette hauteur; il y
fleurit trop jeune pour qu’on puifté efpcrer qu’il s’élance
beaucoup. II n’eft pas prudent de lui former une
tige nue, à moins qu’on ne le plante dans une fitua-
lion parfaitement abritée contre les vents : rien n’eft
fi fragile que cet arbre, fur-tout lorfque fes branches
fontchargées des épis deles fleurs, dont le nombre
prodigieux les accable.
Le bois ancien de l’acacia-rofe eft revêtu d’une
écorce gris-terne, le bois de deux ans conferve encore
des poils rigides qui lont devenus blancs ; les
rameaux de l’année precedente ont leur écorce d’un
brun-rougeâtre & cliargé de poils d’un ton un peu
j;lus rouge ; les bourgeons loni d’un verd-brimâtre,
êt hcrifl’és de ces épines molles qui y font purpurines
; il s’en trouve aufiî lur les pédicules des grap-
])es, & même fur le calice des fleurs : elles reircm-
blent à celles de certains rofiers.
Dans leur état hivernal, les boutons font plats ;
vers la fin d’avril, ils le gonflent & paroiflem comme
coinpofés de plufieurs mamelons. Chacun de ces
boutons donne naiflance à un bourgeon qui porte
ordinairement deux grappes de fleurs à la bale , &
deux ou trois plus haut, difpofés alternativement
ainfi que les feuilles ; elles confiflent en un maîire
pédicule arrondi dans fa partie lùpéricure & plat
en-deffous: fur ce pédicule font attaches par de courts
pétioles les lobes tantôt oppofés, tantôt alternes, au
jtombre de neuf à onze ; quelquefois les lobes font
en nombre pair, mais c’efl une anomalie: ils font
ovale-ronds, très-entiers & terminés par un filet qui
paroît être la prolongation de la côte du milieu ; leur
verd-brun eft teint de rouge , iis deviennent plus
verds à mefure qu'lis s’étendent. Les grappes de
fleurs font pendantes & ferrées ; les fleurs qui font
du role le plus tendre , ont un pavillon large & bien
étendu , marcpié d’un jaune mourant : ainfi cet arbre
chargé 6l comme fuccombant fous le poids ôc le
nombre de fes bouquets, offre le coup-d'oeil le plus
fr.i’S & le plus ravilfant. L’acacia-rofe doit tormer la
plus belle décoration des bofquets de la fin de mai ; il
fl’ urit ordinairement vers le 15 ouïe 20; on peut
i’y employer furie devant des allées ou au milieu
de.s maints, foit en buiffon, foit en treillage ou en
demi-tige. J’ai entrelacé des acacias roCe parmi des
trifolium qui donnent en même tems leurs fleurs
d’un jaune éclatant : j’ai mole quelques pyracanihes
qui font blancs de fleurs dans le même lenis ; la rofe
finiple de couleur d’aurore , les rofes de Champagne
6c de Bourgogne de différens tons d’incarnat ajoutent
à la variété de cette décoration ; elle cfl déployée
en-de\'ant d'une allée de méleles dont le verd îcntlre
eftfi délicieux; en devant j'ai une rangée d’ancltolies
(le tous les tons du bleu & du violet ; clerrieie s’élève
une paliffade de méicfes taillée au cif'eau , elle
Icri de fond à toutes ces fleurs, 6c les fait mer^’eil-
leul ement reffortir.
L’acacia-rofe fe multiplie par fes femences , elles
procurent les meilleurs fujets ; mais cet arbre ne
tniéflfiant ni en France,ni en Angleterre, il faudroit
les tirer de la Caroline. On fupplee à leur défaut par
cl autres moyens de multi |)licat ion, par les marcottes,
les boutures, des éclats de racines & la greffe.
Les marcotes le font i. n juillet avec les bottrgeons
de 1 (innée ; on les couche dans un petit trou où l'on
appoite du terreau confommé, mêlé de terre frai-
elle & oriéfucuie ; on les plie doucement en faifant
une petite coche à leur courbure inférieure ; lorC-
qu elles ‘ont placées de recouvertes, on plaque de la
moufle lur la terre ; on en relcvc le bout contre un
R G B 655 petit bâton , en les nouant avec du feirpe , ôi en les
arrofant très-fouvent, elles feront enracinées la fécondé
automne.
Les boutures fe plantent en avril dans des pots emplis
de bonne terre ; on tient ces pots dans un feau
ou 1 on met affez d’eau pour qu’elle baigne le milieu
du pot; on tient ces féaux dans un lieu un peu ombrage.
Les bouts de racines le plantent comme ceux
du bonduc. k'oyei l'article Bonduc, Suppl.
La greffe fe fait fur le faux acacia commun ou en
fente à la fin d’avril, ou en écuflbn vers la fin d’août.
L’enre doit être bien garnie de poix : on l’emmail-
lotte enfuite avec du papier & on lie avec de l’ofier.
La feule attention particulière que demande l’ccuf-
fon c’eft (le choifir les boutons les plus faillans,
placés ordinairement vers le bout des bourgeons.
L’acacia-rofe fe tranfplante en novembre ou en
avril. Il finit mettre au printems de la moufle autour
de l'on pied, & arrofer de tems à autre : cet arbre
aime les terres humides, légères, fubllantielles 6c
profondes; il y a apparence qu’il croît en Caroline
au bord des eaux; 1! peut (ubfilfer en France dans
pkiiicurselpeces dcfols, mais il en eft peuoiiil fafl'e
de grands progrès, 6c il conferve long-tems tout«
fa vigueur dans les terres médiocres ; il faut le fumer
quelquefois, Sc recouper chaque deux ans les bourgeons
de l’année précédente de la moitié de leur
lo ngiieur : qu’on le foiuiennc avec de bons tuteurs ;
qu’on cultive la terre avec foin à fon pied , c’eft tout
le régime que demande cet arbre délicieux ; on ne
fauroit trop s’attacher à l’avoir franc du pied, 6c fur-
tout à le reproduire jxir la graine.
Les n^. 4 & i font indigenes delà Sibérie, où
ils ne s’élèvent guere qu’à douze ou quinze pieds de
haut ; le n^. 4 a quatre folioles ; le n'^. i en a de
huit à dix ; ainfi leurs feuilles qui font conjuguées
ne font pas terminées comme celles des autres acacias
par un leul lobe. Les lobes ou folioles du n°. S
fions oblongs , étroits ôc terminés par une très-petite
pointe; leur verd efit tendre. Les fleurs d’un jaune
pâle naiflenr fioiitaires aux côtés des branches, à ht
fin d'avril ; le pavillon eft étroit 6c peu étendu ; leur
nuance le confond avec le verd-jaune des jeunes
pouffes ; mais cet arbre eft alors d'un alpeél doux &
gracieux, qui varie la ficene du printems. L’écorce
des branches 6c du tronc eft verte; lorlqu'elle eft
d'un verd-jaune, l’arbre languit. Il lui faut une terre
fraîche un peu forte & un heu un peu ombragé. Otx
miihipHe les acacias de Sibérie par la graine quil
taut (enter en novembre ou en février. Ils reprennent
fort bien de marcottes; les boutures m’ont
rcuffi quelquefois ; fi on les fait en pots fur une
couche tempérée & ombragée, il en reuffira l>eau-
coup. Les graines de ces arbres font une bonne nourriture
, on les mange comme des petits pois.
La fixieme eipcee croît naturellement à Campê-
che , d’oît felon Miller, le dofteur Hoiifloun l'a
apportée en Angleterre ; elle s’cleve à trente ou
quar(Tnte pieds. Les lobes font agréablement marqués
par-defl’ous de taches purpurines qui teignent
foiblemenc le deffus; les fleurs font petites & d’un
beau rofe.
L’acacia n°. y a été auffi trouve à Campeche ; les
lobes font d’une confiftance affez épaifl'e ; lesjeunes
branches font couvertes d’un duvet de couleur de
fier; les fleurs l'ont d’un rouge jaunâtre.
Le n'^. S eft naturel de la Jamaïque, où les colons
Anglois l’appellent dogwood, il s’cleve à quarante
})iecls ; les fleurs naifî'ent en touffes de grappes aux
côtés des branches, tandis qu’elles font dépourvues
de feuilles, de forte que cet acacia paroîr alors tout
couvert de fleurs. Les bouquets terminaux font les
j)lus grands , 6; font formés en pyramide ; les fleurs
lont d’un rofe pâle.