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Que VOS couleurs foieni pleines, refferrées,tianchant.
s,hardies. ElRelle (l<ms le Uibhnic? Oeployezen
d’cclatanies 6c de limples en meme terns. LU-elle
clans le naïf'? Jeuez-en de negligees ÔL de délicates
tout cnfemble. ,, ,
O-.iUeh/’ropriiU des couleurs, \ly a h propneu
des Ions , c’ell-dire , rafldriinient du Ryle au mouvement
de l’adtioii qu’on décrit. Point de mouvement
dans la nature cjui ne trouve dans le choix clés mots
ou dans leur arrangement, des fous qui lui répondent :
à un mouvement lourd 6c tardif, repondent des Ions
graves & traînans ; à un mouvement brufque 6c précipité,
des tons vifs 6c rapides; tl un mouvement
bruyant 6c cadencé, des ions cclatans nombreux;
à un mouvement léger 6c facile , des ions doux &
coiilans ; à un mouvement pénible 6c profond , des
Ions rudes 6c fourcls ; à un mouvement vaRc & prolongé,
des fous majcRueux & loutenus. Cec accord
des Ions avec chaque mouvement qu’on décrit, produit
riiarmonie imitative; 6c l’harmonie imitative
l'orme dans la poéfie fur-tout, une partie efléntielle
de la propriéii du JiyU- ., ^
Une partie plus etremielle encore, c’eR la propriété
(les traits, c’eR-à-dire, raRortiment du Ryle à la
paRîon qu’on exprime. Les differentes paffions donnent
à l’ame différentes lécouffes,qui le marquent
au-dehors par différentes figures, ou ce qui eR le
même, par différens traits ; c’eR en quoi confiRe
l’éloquence du fenriment. L’admiration entaffe les
hyperboles emphatiques, les parallèles flatteurs;
rlronie, le reproche , la menace font les traits favoris
de la haine & de la vengeance. L’envie cache le
dépit fous le dédain , prélude à la fatyre par l’elnge.
L ’orgueil défie, la crainte invoque,lareconnoiffan-
ce adore.Une marche chancelante, un accent rompu,
l’égarement de h penfée , l’abattement du difeours
annoncent la douleur. Le plailir bondit, pétille ,
éclate , fe rit des obRacles 6c de l’avenir , fe joue des
regies 6c du tems, s’évapore en faillies , écarte les
réflexions, appelle les femimens. Des traits moins
x'ifs plus tou chans, un épanouiffement moins fubit
& plus durable , moins de paroles 6c plus d’expreffion
caraeférifent la joie douce 6c paiiible. La mélancolie
l'e plaît à raffemblcr autour d’elle les imagesfuneRes,
les triRes fouvenirs, les noirs preffeuiimens. L’efpc-
rance ne s’exprime que par des foupirs ardens, que
par des voeux répétés , que par des regards tendres
élevés vers le ciel. Le déléfpoirgarde un morne filen-
cc , qu’il ne rompt que par des imprécations lancées
contre la nature entiere ; dans fa fureur, il regrette ,
i! invoque le néant.
ReRe enfin la propriété de la maniéré , c*eR-à-dire,
l’affortimenc du Ryle au génie de l’auteur. Le génie
eR l’enfant de la nature 6c l’éleve du hazard. Il eR
rare du moins qu’il ne porte l’empreinte des circon-
Rances : celles qui ont fur lui une influence plus marquée
, font le climat où l’on a pris naifiance , le gouvernement
fous lequel on v it, les fociétés que l’on
frequente, les îeéfures que l’on fait. Le climat agit
plus particuliérement lur l’imagination ou fur la maniéré
de voir les choies ; le gouvernement fur le ca-
raclere ou lur la maniéré de les feniir ; les fociétés
fur le jugement ou lur la maniéré de les apprécier ;
les Icéfures furie talent ou fur la maniéré deles rendre.
De toutes ces différentes manières fondues en-
l'embie , il en fort pour chaque auteur une maniéré
propre qui caraétérife fesouvrages, qui perfonnifie
en quelque forte fon Ryle, je veux dire, qui l’anime
de fes traits , le teint de la couleur , le (celle de fon
ame. Un écrivain qui n’auroit point de maniéré ,
n’auroit point de R>le. Un écrivain qui quitteroit la
manière pour emprunter celle d’un autre, cette dernière
, Rît-elle meilleure, n’auroit jamais qu’un Ryle
dilfonant, étranger, équivoque. U croiroit s’élever
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au-cleffus de 'lui-même, 6c il tomberoit au • deffous.
Quand la manière dccele l’auteur, quand les traits
expument la paffion, quand les Ions imitent le mouvement,
quand les couleurs peignent la choie, quand
les tours marquent le fujet, quand le ton répond au
genre, quand les termes rendent l’idée ; alors la re-
préléntation équivaut à la réalité ; alors la diRraéUon
ceffe, l’attention croît, le Ryle a toutes les qualités
ncceffaires pour plaire 6c pour attacher. ( -R)
PROPUS ou P r æ p e s , ( Jflrorî. ) nom que donne
Piockis il une étoile de la troili'. me grandeur, fituée
vers la conReilation des gémeaux devant le pied de
caRor ; d’autres l’ont appellee rroyjwi, parce qu’elle
eR voilîne du tropique , 6l qu’elle lemble indiquer
le retour du loleil par l’extrémité du pied de caRor.
( M. DE LA La n d e . )
PROSERPINACA , f. f. ( Jlift. nat. Bot. ) genre
de plante dont nous ne connoiffons qu’une feule efpe-
ce , qui fe trouve dans les marais de la Virginie , 6c
dont nous avons la defeription dans les Epkem. nat^
car. ly^S y n°. 2 j , 6c dans les aB. Up!’, ly^i, p. 81.
Linné la range parmi l e s trisyn. Son calice
poféfur l’ovaire , eR découpé en trois feuilles, les
trois piRUs font drapés : la graine qui a trois angles
eft couronnée du calice & partagée en trois chambres.
Les feuilles de la plante font alternes , 6: les
fleurs fortent de leurs aiffelles. ( W. )
PROSODIAQUE, adj. ( Mii 'fîq. disanc. ) Le nome
projüdiaquéhc\ian\o\t en l’honneur de Mars, 6cfur,
dit-on , inventé par Olimpiis. ( 5")
PROSODIE, f. f. {^Miifiq.dés d//c.) forte de nome
pour les flûtes 6c propre aux cantiques que l’on chan-
toit chez les Grecs à l’entrée des facrifices. Plutarque
attribue l’invention des profodies à Clonas , de
Tésée , felon les Arcadiens , & de Thebes, felon
les Béotiens. (S ')
P r o s o d i e , ( Mujîq. mod. ) La connoiffance parfaite
de la profodié eR abfolument nécefl'aire à tous
ceux qui veulent compofer de la mufique vocale ;
cependant la plupart des compofiteurs négligent entièrement
cette partie , & puis l’on s’étonne de voir
la mulîque ne plus produire d’auffi grands effets.
Que diroit-on d’un afteur qui feroit breves des fyl-
labes longues ; longues des fyllabes breves ; qui
éleveroit la voix où il faut l’abaiffer ; 6c qui l’abaif-
l'eroit oîi il faudrojt l’élever ? on le trouveroit fans
doute infoutenable. La nation Françoife fi délicate
fur ce point, 6c fur une prononciation ou un accent
vicieux,toléré cependant tous ces défauts û l’opéra,
tant férieux que comique. J’avoue que cette fingu-
Here contradiéîion m’a toujours frappé , 6c que je
n’en vois d’autre raifon que celle que j’ai déjà infi-
nuée à VanicU MusiQUE, Suppl. Le fondateur de la
mufique théâtrale françoife étoit un Italien ; il a négligé
la profodié de la langue ; la nation prenant la
faute du muficien pour celle de la mufique même,
s’eR accoutumée à entendre mal prononcer en chantant.
Les Ricceffeurs de Luili ne fe fontpoim apper-
çus de ce défaut, ou n’ont pas fu le corriger, & petit
à petit on en eR venu jufqu’û ne plus penfer à la pro-
fodie dans la mufique vocale.
Pour prouver ce que j’a\ance , je renverrai à l’air
qui fe trouve à VnnicU E x p r e s s i o n , dans
le Dicl. raif. des Sciences, 6cc. l’on y verra , vers la
fin, la premiere fyllabedumot l a n c e cR longue,
placée fur le levé de la mefure qui eR à trois tems,
& la ^erniere fyllabe qui cR tres-breve 6c formée
d’un e muet fur le frappé, 6c d’un ton plus haut que
la premiere , tandis que la voix doit tomber l'iir une
muet ; le reRe de l’air eîî d’ailleurs paflàblemenijufle,
du côté de la profodié s’entend.
Mais fi les compofiteurs François font blâmables
de négliger la projodie de leur langue, peu harrao-
-nieufe en elle-même, que dirons-nous des Italiens ?
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lis corr.pofent dans une langue fi muficale , que clia-
qiie air fournit, ,our ainli dire , la n-dodie t|iii lui
ell propre, & cependant ces muficicns enfreignent
toutes les lôix de la projodie & de la poéfie. Du chantant
1 du chantant! crie-t-on par-tout ; & l'e-cpref-
fion la proJodU, perfonne n’y penfe.
C ’efl foLivent encore pis dans la mufique latine.
Le récitatif au moins paroît devoir être exempt
de fautes de profodié; point du tout,il en eR fouvent
plein. {^F. D.C.') > \ ^
§ P r o s o d i e , f. {.{Littérature. Poefe.) ouïes
fons élémenraires de la langue françoife ont une
valeur appréciable 6c conRante , 6c alors la profodié
cR décidée ; ou ils n’ont aucune durée preferite , 6c
alors ils font dociles à recevoir la valeur qu’il nous
plaît de leur donner, ce qui tait de la langue fran-
çoife la plus fouplc de toutes les langues ; 6c ce n’cR
pas ce que l’on prétend lorfqu’on lui difpute fa
profodié.
Que m’oppofera donc le préjuge que j’attaque ?
Dire que les fyllabes françoifes font en même tems
iiidccifes dans leur valeur, 6c décidées à n’en avoir
aucune , c’eR dire une chofe abfurde en elle-même;
car il n’y a point de fon pur ou articulé qui ne foit
naturellement difpofé à la lenteur ou à la vîteffe, ou
egalement iufceptilffe de l’une 6c de 1 autre ; 6c Ion
caraftere ne peiitréloignerdecelle-ci, fans l’incliner
vers celle-lâ.
Les langues modernes, cllt-on, n’ont point de fyllabes
qui (oient longues ou brèves par elles-mêmes.
L ’oreille la moins délicate démentira ce préjugé ;
mais je fiippofe que cela foit, les langues anciennes
en ont-elles davantage? ER-ce parelle-incme qu’iine
fyllabe eR tantôt breve 6c tantôt longue dans les dé-
clinaifons latines ? Veut-on dire feulement que dans
les langues modernes la valeur profodique des fylla-
besmanquede précifion? Maisqu’eR-ce qui empêche
de lui en donner ? L’auteur de l’excellent Traité de la
profodié françoife^ après avoir obfervé qu’il y a des
breves plus breves, des longues plus longues, 6c une
infinité de douteufes, finit par décider que tout fe
réduit à la breve & à la longue; en effet, tout ce que
l’oreille exige , c’eR la prcc.fioii de ces deux mefu-
res ; 6c fi dans le langage familier leur quantité relative
n’eft pas complette , cffR à l’aéleur, c’eR au
leéleur d’y fupplcer en récitant. Les Latins avoient
comme nous des longues plus longues, des breves
plus breves, au rapport de Qaintilien ; 6c les poètes
ne laiffoient pas de leur attribuer une valeur égale.
Quant aux douteufes, ou elles changent de valeur
en changeant de place: alors, felon la place
qu’elles occupent, elles font décidées breves ou
longues; ou réellement indéclfes , elles reçoivent
le dégré de lenteur ou de vîteffe qu’il plaît au poète
de leur donner: alors, loin de mettre ol)Racle
au nombre, elles le favorifent ; 6c plus il y a dans
une langue de ces fyllabes dociles aux mouvemens
qu’on leur Imprime , plus la langue elle-même obéit
aifément à l’oreille qui la conduit. Je fuppofe donc ,
avec M. l’abbé d’Olivet, tous nos tems fyllabiques
réduits à la valeur de la longue & de la breve : nous
voilà en état de donner à nos vers une mefure exaéle
6c des nombres réguliers.
« Mais oîi trouver , me dlra-t-on, le type des
'O quantités de notre langue? L’ufageen eR l’arbitre,
>> mais rufa^e varie; 6c lur un point auflî délicat que
» l’eR la durée relative des fons, il eR mal aife de
5» faifir la vraie décifion de l’ufage ».
Il eft certain que tant que les vers n’ont point de
metre précis 6c régulier dans une langue, fa profodié
n’ eft jamais ftable. C ’eft dans les vers qu’elle doit être
commeendépôt,femb!able aux mefures que l’ontrace
fur le marbre pour reéllfier celles que l'ufage altéré ;
6c fans cela comment s’accorder ? La volubilité , la
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moîleffe , les négligences du langage familier font
ennemies de la précifion. Flnxa 6* lubrica rcs ftrmo
hurnanus , dit Plaion. Vouloir qu’une langue ait acquis
par l’mage (eul une profodié régulière 6c confiante^,
c’eR vouloir que les jaas fe (oient mefurés d’eux-
memes fans être réglés par le chaitr.
Chez les anciens la mufique a donné fes nombres
à la poéfie ; ces nombres employés dans les vers 6c
communiqués aux paroles , leur ont donné telle valeur
; celles-ci l’ont retenue 6c l’ont apportée dans le
langage ; les mots pareils l’ont adoptée ; 6c par la
voie de l’analogie le lyRême profodique s’eR formé
infenfiblement. Dans les langues modernes l’effet n’a
pu précéder la caufe ; 6c ce ne fera que loni^-rems
après qu’on aura preferit aux vers les loix du nombre
& de la mefure, que la profodié fera fixée 6c unanimement
reçue.
En attendant, elle n’a , je le fais, que des regies
cléfeéfueufes ; mais ces regies, corrigées l’une par
l’autre, peuvent guider nos premiers pas.
1°. L’ufage confiihé par une oreille attentive 6c
juRe, lui indiquera , fi non la valeur exaéfe des fons,
au moins leur inclination à la lenteur ou à la vîteffe.
2°. La déclamation théâtrale vient à l’appui de
l’iifage, 6c détermine ce qu’il laiffe indécis.
3'’ . La mufique vocale habitue depuis long-tems
nos oreilles à faifir de juRes rapports dans la durée
relative des fons élémentaires de la langue ; 6c le
chant mefuré dont nous Tentons mieux que jamais le
charme , va rendre plus précife encore la juReffe de
ces rapports. Ainfi , des obfervations faites fm-rufa-
ge du monde, fur la déclamation théâtrale 6c fur le
chant mefuré, de ces obfervations recueillies avec
foin, combinées enf'embîe , 6c recHfices l’une par
l’autre, peut réfulier enfin un lyRême de profodié
fixe , régulier 6c complet. ( M. Marmon t e l . )
PROSOFIS , f. f. ( //if. nat. Bot. ) nouveau
genre de plantes des Indes, dont Linné nous donne
la defeription dans la nouvelle édition defon fy f.
nat, 1770. Elle appartient aux dccarldr. rnonogyn.
fon calice hemifphéroïde eR partagé en quatre
dents : le Rigma eR fimple , 6c la coüê enflée, renferme
plufieurs graines. Elle a des feuilles alternes
pinnées, dont la conjiigaifon eR terminée par deux ;
les épis étroits 6c longs terminent la tige ou forcent
des aiffelles. Les fleurs font petites. La feule efpece
de ce genre qui eR connue , s’appelleprofopis Jpni-
géra. Lin. ( 7F.)
§ P I lO iT A T E , f. f. {.Anatorn.^ Au fortir de
la vefiîe, l'iiren-e naiffante eR einbraffée par une
glande d'une nature jîarticuliere, qu’on appelle pro-
jlace. Elle eR unique dans l’homme. îl y en a deux
dans un grand nombre de quadrupèdes.
Elle ne reffcmble pas pour la Rruéiure an refte
des glandes. Sa fubRance eR uniforme, fans lobes
6c fans grain> vifiblcs, 6c faite par une cellulofité
fort ferrée. La glande en général a prefque la figure
d’un coeur , dont l’échancrure 6c la partie la 'jjlus
large regarde la veiiîe, 6c elle devient moins large
à mel'ure qu’elle s’étend fur l’iiretre. Ede
cR placée fur le reétum 6c fur la veflie & fous les
véficules féminales 6c fous l’uretre , du moins
pour la plus grande partie de fon épaiffeiir :
elle eR attachée .'c ce canal par un tiffu cellulaire
ferré. Sa furface l'upcrieure eR creufée d’un fillon
vafcuhiire : elle fait boffe dans la vefiîe. Les fibres
droites antérieures 6c poRérieures de la vefiîe fe
perdent à-AX\shprofate.
Je ne lui connois qu’une enveloppe cellulaire 6c
vafculeufe , fans fibres cha;'nues.
Toute fimple que paroît fa fubRance, elle n’ea
a pas moins des conduits excrétoires bien vifibles
6c bien nombreux ; ils defeendent vers la pariia
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