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que de ~ de pinte, c’ed-à-dire , de i pouces cubiques
d’eau , dans une minute de tems, ce qui ert une
partie prefqiie infendble dans ces fortes d'expériences
; le /wnee d’eau évalué à 13 pintes j par juinute,
donne 66 muids , en 14 heures , ou 200 muids jufte
en trois jours ; & en Tévaluant à 1 3 pintes -, par minute,
fuivantia première expérience de M. Mariette,
il donne 66 muids | en 24heures,ou 200 muids y en
trois jours, ce qui ne va qu’à 60 pintes de différence
dans un jour, ou ce qui eff le même , à 2
pintes j par heure.
Ainû M. Couplet prenoit pour la valeur du pouce
d’eau, l’écoulement par minute de 13 pintes | , me-
fure de Paris , chaque pinte de 48 /'ohc« cubiques ;
malsM. l’abbé Boffut, dans le fécond volume de fon
lavant traité d’hydrodynamique , rapporte des expériences
qu’il a faites avec le plus grand foin en
1766 , à Mezieres ; il a trouvé un rclultat moindre
que M. Couplet, & je fuis perfuade qu’il eff préférable.
Dans quelques-unes de fes expériences, l’eau étant
entretenue dans le réfervoir à la hauteur confiante
de 7 lignes au-delTus du centre d’une ouverture verticale
& circulaire d’un pouce de diamètre , en 2
mimites45 fécondés, ilareçuim pied cube d’eau.
Ce produit revient à 628 pouces cubes en une minute.
La furface de l’eau s’abaifibit en longueur dans la
direûion de l’orifice ; mais cette efpece de demi-entonnoir
efi tres-peu fenfible. Si l’on fuppofe, dit
M. Bolîut, comme on le fait ordinairement, que le
pied cube d’eau contienne 36 pintes de Paris , on
trouvera que la dépenfe précédente revient à 13 -fj
pintes par minute. M. Mariette, ajoute-t-il,qui a fait
la meme expérience, trouve la dépenfe un peu plus
forte, mais je crois pouvoir garantir la parfaite
jufiefle de mon opération. J’avois une furface d’eau
très-etendue, fenfiblement immobile; au lieu que
dans l’expérience de M. Mariette Peau provifionnelle
qu’on jettoit dans le vafe pour l’entretenir plein à la
même hauteur, pouvoity occafionnerquelqu’ébran-
lement. Or, fi la furface s’élève au-delTus des 7 lignes,
ou s’abaiffe au-delTous, on obtiendra des réfultats
fenfiblement différens. De plus , il peut fe faire que
M. Mariette & moi n’ayons pas employé des étalons
de la même grandeur ; enfin, on doit remarquer
que cet auteur a varié plufieurs fois dans fes réfultats
à ce fujet.
Cette expérience étant le réfiiltat d’un grand
nombre d’autres fur lefquêlles M. l’abbé Bofllit a pris
un milieu , & qui ont été faites avec la plus ferupu-
leufe attention, on ne peut fe difpenfer d’admettre
ce dernier réfultat.
On trouve dans le même livre des expériences
femblables, pour différentes hauteurs, de réfervoir,
d’où M. l’abbé Bofi'ut tire cette règle générale , qui
efi toujours fenfiblement vraie pour Pulage de la pratique
ordinaire , que les quantités d’eau dépenfées ,
durant le même tems, par différentes ouvertures
fous différentes hauteurs dans le réfervoir, font
entr’clles en ralfon compofée des aires des ouvertures,
& des racines quarrées des hauteurs des
réfervoirs. ( M. d e l a L a n d e . )
POUDRE,( Phyf. Phofphore. ) poudre cornbupble.
Il faut prendre de la farine de froment 4 onces
alun de roche pulvérifé 8 onces; mêlez exaûement
le tour, & enfuife le faites defiécher fur un feu de
charbon, dans unebafflne de cuivre ou terrine qui
réfiffe au feu, en remuant jufqu’à ce que la matière
foit réduite en poudre noire, obfervant de piler fi
elle fc grumelle.
Enfiiite prenezde cette/’o//^/^^ à volonté, & mettez
dans un petit marras qui n’en ioit rempli qu’à moitié;
mettez ledit matras dans un grand creufet avec du
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fable defiiis & deffous ; placez ce creufet dans un
fourneau proportionné, & lui donnez, premièrement,
un feu lent pendant demi-heure, & l’augmentez
enfiiite, enforie que le creufet rougifie , ôc
le tenez en cet état pendant environ une heure , juf-
qu à ce^ qu’il ne forte aucune vapeur ; faites enfiiite
refroidir, obfervant,avant qu’il foit tout-à-fait froidi,
de boucher le matras avec un bouchon de liege.
Noiu. Si poudre brûloit pas, il faudroit la
recalciner dans le matras, de la même maniéré ; il
faut enfiiite mettre la poudre dans des bouteilles,
qu’il faut tenir exaétemenr bouchées, & éviter,
autant qu’il fe pourra , que l’air n’y entre. ( Article
tiré des papiers de M. DE M a i r a n . )
§ Po^UDRE A CHEVEUX. Elle étoit înconnue à
nos ancêtres : le premier de nos écrivains qui en ait
parle efi L'Etoile, dans fon journal fous l’an 1 593 ,
où il rapporte qu’on vit dans Paris des religieufes fe
promener frifées & poudrées ; depuis ce tems la
poudre fe mit peu-à-peu à la mode parmi nous.
Louis XIV. ne la pou voit fouffnr, & il ne s’en fervit
qu’à la fin de fon régné. De notre nation, la poudre
a paflé chez tous les peuples de l’Europe, excepté
les Turcs à caufe de leur turban.
Marguerite de Valois, au rapport de Brantôme ,
étoit fâchée d’avoir les cheveux fi noirs ; elle recoii-
roit à toutes fortes d’artifices pour en adoucir la
couleur ; fi la poudre eut été en ulage, elle fe feroit
épargné ces foins.
Les anciens fe teignolent les cheveux en blond,
parce que cette couleur leur plaifoit , quelquefois
ilsles couvroient depoudrcàdox., pour les rendre plus
brillans ; les Bourguignons les oignoient de beurre.
Nuits parif. t. I. (C .)
§ FOUGUES, ( Géogr. Nijl. naturelle. } bourg du
Niveniois, cclebr.e par une fourced’eaux minérales,
froides , vineufes & ferrugineufes, dont il efi parlé
dans Le Dichonnaire raif. des Sciences. Nous ajouterons
que le prince de Conti, qui y prit les eaux en
1766, fit rétablir &c orner la fontaine : on y fit cette
infeription fimple 6c de bon goût:
Sans ornement j'errois dans La contrée^
Conti parut , je fut ornée;
Ma fource ne tarit jamais ,
C’eji l'image de fes bienfaits.
En travaillant au grand chemin, en 17^0, près
de P ougiies, on découvrit des pierres polies, taillées
en forme^de carreaux, très-pefames, & anffi belles
que l’albâtre & le marbre ; des bafes decolonnes de
pierres ordinaires , où l’ordre dârchiteéfure étoit
'encore difiinftement marqué, & quelques morceaux
d’une efpece de mâche-fèr ou d'écume de métal
fondu, qui pefoient beaucoup, & qui firent croire
qu il pouvoir y avoir eu là quelque éghfe jiavée de
pierre d’albâtre, 6: dont les cloches avoient été
fondues par un incendie. Les champs des environs
font nommés champs de Bretagne .■ l’on y a trouvé
deux tombes qui s’enfoncèrent fous la terre dès
qu’on voulut creiifer plus avant, Mém. pris fur les
lieux. (6'.)
FOUILLÉ , {_Jurifp. ) On dit,/?. ic;8. t. col. Ug. 1,
du Dichonnaire raif. des Sciences , les matériaux de
Pouillé font encore entrelesmainsdcM. l'abbé le Beuf
Mais ce favant efi mort en 1760, & le vol. du
Dictionnaire n’a été imprimé qu’en 1765. L ’auteur
auroit donc du dire étoient entre les mains de feu
l’abbe le Beuf. ( C. )
POUILLI , en Bourgogne^ ( Géographie.') bourg de
l’Auxois,bailliage d’Arnai, diocefe d’Autun, à trois
lieues d’Arnai, fept de Bcaune , huit de Dijon ,
PoUiacum., Poilloeium. C ’étüit autrefois une place
forte , bâtie fur la montagne , où il ne refte plus que
l’cglife m le presbiiere. RÎQbard , comte d’Aunm ,
5c
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& premier duc bénéficiaire de Bourgogne, yfalfoit
quelquefois fon féjour comme dans un lieu de plai-
lance : ce Richard mourut en 922.
La chapelle de Notre-Dame qui efi au bas de la
motte fut bâtie en 1061 : les ducs y ont fondé un
falut tous les dimanches après vêpres, & qui s’exécute
encore. Guy Choart vendit fes héritages à
,Po«/7A’au duc Hugues IV, en 1260. Ce prince bâtit
le château, dont il lubfiftc encore une tour quarree.
Leduc Jean fit fortifier la motte àc Pouilli Qn 1412,
Le Seuil PouiUi^ qui devoit faire le point de
j^rtagedu canal projette pour joindre ITone à la
Saône , efi une motte de terre ovale de 200 pas de
circonférence,& de 64 pieds plus haute que la plaine.
Dans une largeur de 400 toifes fe trouve une
Crete plus élevée que le refie de 12 pieds , fur un
niveau penchantdu fiidaunord. L’ingénieur Abeille
y avoir fixé le point de partage en 1723 ; fon projet
fut vérifié , & la pofiîbilité reconnue en 1724 par
M. Gabriel, ingénieur des ponts & chauflees de
France; depuis par M. de Chezi en 1756 , & par
M. Perroner, ingénieur en chef en 1766. Le célébré
M. Laurent, auteur du canal de Picardie, qui réunit
rOife à l’Efcaut, a de même déclaré le canal poffible
en 1772 , & a fait creiifcr des puits.
On ne lait par quelle fatalité ce projet fi utile à la
province , fi avantageux au royaume même, fi
defiré de tous les bons patriotes, commencé , quitté ,
repris tant de fois depuis Henri IV , n’a pu encore
avoir fon exécution. MM. Thomas du Morcy &
le Jolivet en ont démontré les avantages & la pof-
fibilité par deux bons mémoires, dont le premier a
etc couronné à l’académie de Dijon en 1765. M. Be-
guillet a compofé l’hifioire de ce canal projette,
mais qui n’efi pas encore publiée.
Cependant, dit éloquemment M. Linguet dans
fes Canaux navigables , les chemins font tout faits ;
les veines de la ramification defquelles dépend la
vie de la France font toutes prêtes. La Bourgogne
efi le point central, le véritable coeur où la nature
a voulu qu’elles fe réuniffent, pour porter de la
chaleur & de l’aéHvité dans tous les membres : c’efi
là que la Saône s’avance vers la Loire, pour inviter
les hommes à faire difparoître l’intervalle qui les
fépare. C’efi-là qu’elle fufpend fon cours qui la
porte vers la Méditerranée, & quelle marche avec
une lenteur incroyable, comme fi elle s’éloignoit
à regret des fources de la Mofelle, dont il leroic
fi utile pour nous de la rapprocher. Le canal par
Pouilh iiniroit la Saône par l’Ouche, à l’Yonne par
l’Armanfon. Cet admirable canal deviendroit la
veine pulmonaire de la France.
M. de Chezy, qui a vifité en 1756 le Seuil, la
vallée & les montagnes de Pouilli,' ^ jugé que le
clocher , qui a 65 pieds d’élévation, en avoit
365 depuis le bas de la montagne.
La famille de MM. Comeau,qui a donné des con-
léillers au parlement, & des brigadiers des armées
à I état, iort de PoiuLU^ où leurs ancêtres font
inhumés.
F-dme Julien, confeiller au parlement de Dijon
Cit mort en 1519 à PoiiiUi, fa patrie.
D. Louis Machureaii , bénédiftin , qui a fourni
aux auteurs du Gallia ChrijUana , torn. , les mé-
diocefe d’Autun, efi né à Pouilli. (C.^
_ § POULS, ( Médecine. ) dans cet article du Die-
tionnaireraf. des Sciences, p. 2oC. col. 2, on a oublié
c e citer 1 ouvrage d’un lavant Bourguignon , mé-
cecin de Louis de Bourbon, prince de Condc ,
nomme acques Geojfron , de Saulieu, qui publia en
° “ y’‘3ge en cinq livres , intitulé : Pulfuum
§ POUMON, f. m, ( A n Z . ) f-eihme |«r,ie du
compolée de vaiffeaux
P O U 5ir
de vcficules mcmbi-aneiifcs , & nui fert pour la ref-
pirntion, ‘
La pleure efi compofée de deux facs membraneux,
rapproches par le haut, (éparcs enfiiite par
c pericai e , dont les acloficmens compoiéiit les
deux mediaflms. ‘
Cette pleure renferme une cavité exaflement
•emplie par les p (.ft vrai qu’.I rr a entre
eiir iurface convexe & la pU.„e , „„e vapeur qui
<c prend comme l ean du péricarde ,& qui plus pâle
dans I adulte & plus rouge dans le foetus, efi coagulée
par les acides & par les (piritiieux. Elle fuinte de
toute la iurface iv. poumon tk de la pleure - l’in-
(edion & fur-tout celle qui fc fait avec de la’ colle
de poiflon fondue dans l’eau-de-vie, imite fafecré-
tion & luinte de même de toute la furface du pou*
mon & de la pleure.
_ Cette liqueur efi remplacée dans les inflammations
de la poitrine par une croûte couenneufe & ^é-
atineiife, qui couvre la furface <\k\poumon
la pleure. En s’épalffiffant davantage , elle forme
de la cellulüfire, & des membranes fouvent alTcz
étendues , qui attachent le poumon à la pleure, ou
par quelque lobe ou même dans toute la furface.
Dans les oifeaux, cette celiulofué elU’ouvracre de
la nature; elle le trouve dans le poulet enT-rmé
dans fa coque , & le poumon n’y efi jamais libre.
1’ ^ long-tems que ces attaches caufoient de
lalthme de l’opprefilon ; mais on lésa fi fou-
vent retrouvées , & dans des hommes doués d’une
relpiration fi parfaite , qu’on efi revenu de c**
préjugé.
Cette obfervation auroit du empêcher qu’on ne
fe livrât à une hypothefe , avec laquelle elle efi
en contradiclion. Des phyfiologifies ont cru pouvoir
expliquer les phenomenes de la refpiration, en
fuppofant de 1 air entre le ^o.’//7ion & la pleure; ils
ont cru en voir dans les différions des animaux vi-
vans. Galien même avoit été dans cette idée ; elle
efi vraie dans l’oifeati, dans lequel le poumon a
de grands trous qui laiffent échapper Pair entre lui
& la pleure.
Des expériences convaincantes ont prouvé que
cet air n exifie point, & que le touche iinriiédiatement
la pleure dans l’animal vivant & dans
1 homme. Le plus fimple , c’efi de découvrir avec
précaution la pleure, en enlevant les mufcles in-
tercofiaux, fans percer cette membrane. On voit
alors dans 1 homme le.poumon placé immédiatement
fous lajîleure , 6c les lignes noirâtres, qui font def-
finées fur fa furface, paroiffent collées à cette membrane.
On apperçoit le même contaél immédiat
dans les jeunes animaux à travers le diaphraome.
Pour fe convaincre encore mieux , qu’aucune
colonne d’air ne fépare naturellement la pleure &
le poumon^ il n’y a qu’à percer cette membrane ,
après avoir bien examiné la contiguïté des parties»
L'air entre auffi-iot dans la poitrine, le poumon fuit
& s’abaiffe, & il naît dans la poitrine entre la pleure
& \e^poumon, un efpace qui n’exifioit point.
Or, il n’y a aucune ralfon qui l’eût empêche d’exi-
fier avant rouverturc de la pleure, fi effeaivement
il y avoit de 1 air cntr’elle & le poumon. L’air ex-
férieur n’auroit pas dilaté un efpace membraneux
déjà rempli d’air.
L’expérience réufiît dans l’animal vivant, niais
elle y efi plus difficile , parce que l’agitation de la
refpiration offre la pleure au fcalpcl, 6c la met en
danger.
L’air qu’on admet alors dans la cavité de la poitrine
, comprime le poumon ; il diminue la refpiration
& la voix , & quand on perce les deux facs de
la pleure , l’animal ne tarde pas à périr. D ’où vient
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