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932 T E N _ T18 grains ; la lin a c u l dans cct endroit ctoit done
dc 156 grains, c’elt-à-dire , le double du premier
poids. Tous les os de l’amimil, s’il ell permis de les
appcllrr ainfi dans ce lems, éioiem comme de la
gdee très-teiiJi'c.
Le divicnie jour, la longueur du tibia étoit de
quatre Ij..^ncs, & U le rompit par un poids de 2.64
orains ; cet os nvoit dans ce jour plus de conlîftance,
il comniençoit à devenir d’une couleur un peu
foncée dans le milieu : la cavité cylindrique de la
moelle n’étoit pas apparente ; mais on la voyoit
didinaement avec le fccours d’une loupe très-aigué.
En frottant le même os entre les doigts, il fe fondoit
dans riiillant ; cependant il reÜoit une efpecc de
tunique un peu plus confinante, en forme d’im petit
vaifVeau vuide 6c très-blanc. Pendant qu’on frottoit
l’o s , il fortoit par les deux extrémités de cette tunique
de la gelée fiiffifamment épaiiïe , laquelle en fe
fondant cauibit la dilToluiion de l’os. Si on frottoit
davantage la tunique, qui paroilToit elle-même être
également compolée d’une gelée plus durcie, elle fe
fondoit aiifîi.
Dixième jour, l’os étoit long de quatre lignes &
demie, &C fa circonférence étoit d’un quart de ligne,
il fallut employeri863 grains pour en arracher l’ex-
irêmité fupérieure , ce qui eft fept fois plus que le
poids du jour précédent ; il étoit plus folide & plus
übfcur dans le milieu ; la gelée , fortie par les extrémités
de la tunique que nous avions obfervée la
veille , ctoiî plus denfe &rcliiloit avec plus de force
entre les doigts.
Onzième s’étoit alongé de cinq
lignes &C ; 1974 grains le firent caffer : la cavité de
la moelle étoit vilible même fans loupe ; la gelée,
ou pour mieux dire le cartilage très-tendre qui étoit
forti de la tunique, fe fondoit difficilement entre les
doit^ts : cette même tunique, de laquelle on pouvoit
féparer un périorte très-mince , ctoit bien plus folide
, & commençoit à acquérir du relTort.
Treizième jour, la longueur de l’os étoit de fix
lignes 6c f , & fa circonférence d’une ligne 3 c 4 : il
fut rompu par le poids de 5100 grains.
Quatorzième jour , il étoit opaqvre jufqu’aux épi-
phyfes , & long de fix lignes 6c ^ : on le caffia avec
8729 grains.
Quinzième jour , le tibia avoit une longueur de
huit lignes, il fallut 10410 grains pour en faire détacher
fon extrémité fupérieure. Le corps de i’os étoit
prefque offifié, 6c il falloir Je frotter beaucoup pour
faire fortir de la tunique cette fubftance q ui, de gé-
larineufe croit devenue cartilagineufe ou à demi
ofléufe 3 la tunique même où cette efpece de gaine,
dont nous avons parlé, étoit forte, blanche, éla-
llique.
Seizième jour,, il étoit long de huit lignes 6c ^, fa
circonférence de deux lignes 6c è i & poids de
11050 grains fut allez fort pour le rompre.
Dix- feptieme jour, la longueur étoit de dix lignes,
ilfecalTa avec 11986 grains; la fubftance offeufe
étoit confondue avec la tunique : celle-ci ne pouvoit
pas être diftinguée toute feule que dans les extrémités.
Lafurface de l’o s, après en avoir ôté lepériofte,
paroilToit à la loupe, couverte d’une infinité de petits
trous.
Dix-hiiitieme jour, le tibia s’étoit alongé de i z
lignes fur 3 lignes de circonférence; 13095 grains
le firent calTer.
Dlx-neuvieme jour, U étoit long de 12 lignes
& 4 , & fe rompit par le poids de 32103 grains.
Vingtième jour, il fe trouvoitdela longueur de
13 lignes ; on eut befoin d’y appliquer un poids de
51855 grains pour le cafter.
Vingt-unienie jour, le poulet étoit forti de l’ceuf,
& fon tibia étoit alongé de i4ligoes, avec 3 lignes
T E N
de circonférence ; le poids qui fit rompre ce dernier
os fut de 60099 grains, qui font 6 livres 8 onces
2 gros 43 grains.
Pour faire des effais fur le cubitus , à la place de
la machine de Mufehenbroek ( <1 ) , je me fuis lervi
de l’appareil qu’on voit dans /apla ne . F U I dé Chirurgie
, S u p p l, fig . i* : a b repréfenie le cubitus , d d une
corde qui en a fixé une extrémité à l’anneau £ , 6>Ccc
une autre corde qui a pareillement arrêté l’autre
extrémité à l’anneau triangulaire f o h ; F G eft un
petit mur, au fommet duquel eft couché un prifme
triangulaire g m e , & fur celui-ci eft appuyé le levier
.5 . La balance D eft attachée à un aiitre anneau
triangulaire aufti/A;, dont le côté/A: finit en angle
pour être reçu dans un fillon pratiqué fur le levier
en n .- on a fait la même chofe pour l’anneau 0 f h 6c
pour le point d’appui m , afin de mefurer exaélemenc
les diftances d ’n àm y &c à’m à 0 ; de cette maniéré
le premier cubitus qui étoit dénué du périofte fe
cafta vers l’extrémité inférieure où U s’articule aux
os du carpe, parTaélion d’un poids de 464 livres
I once 5 gros 67 grains, qui font la fomme de
4,277,127 grains : l’autre cubitus avec fon périofte
fe rompit au même endroit par un poids de 485
livres 10 onces 1 gros 59 grains, qui font la
fomme de 4,475,713 grains; il refte donc pour la
force du périofte 21 livres 8 onces 4 gros 64
grains, ou 198,496 grains : on voit par ce calcul que
la force du périofte eft à celle de l’o s , comme 1 à
2 1 , ce qui ne s’accorde pas avec le calcul du célébré
Haies, qui a donné une plus grande force au périofte
(^b). On peut voir dans le même auteur comme
on doit calculer la force que la nature emploie pour
alonger les os.
Pour reconnoitre la force que le calus acquiert
fucceffivement , j’ai fait des expériences lur des
chiens 6i des pigeons, faifant toujours les fraftures
dans le tibia, &c traitant ces animaux d’une maniéré
convenable; j’en ai tué en différens tems. Il feroic
trop long de rapporter tous les moyens que j’ai employés
pour qu’ils ne puffent pas fe mouvoir pendant
le traitement, 8z les précautions que je prenois,
après les avoir tués, pour découvrir l ’os tans donner
le moindre mouvement à la fraflure ; je me contenterai
feulement de faire remarquer la maniéré comme
j’en ai examiné la B { f ig . 2 * y même
planché ) , eft un tibia de pigeon , dont la fraéture eft
en F : a a défont deux petites cordes qui fixent les
deux extrémités de l’os, l’une à la balance E , &
l’autre à un foutien tranfverfal C D .
Je caftai donc les quatre tibia à deux pigeons fort
jeunes ; le premier fut tué après quatre jours , 6c le
fécond après neuf : la frafture de la premiere patte
du premier pigeon, fans être découverte de fon périofte,
fut détachée par une force de 10 onces 5
gros 3 6 grains, ou de 6 15 8 grains ; & celle de l’autre
patte, dont j’avoisôté le périofte, avec une force
de 1804 grains, ce qui fait la troifieme partie du
premier poids; cependant la frafture du tibia avec
fon périofte d’un jeune chien , parvenu au dernier
dégré de fon accroiffement, fe détacha, après trois
joursdetraitement, avec 13 onces 2 gros44grains,
ou avec 7676 grains : la circonférence de cette dernière
fradhire étoit d’un pouce demi-ligne ; il eft
effentiel de remarquer ici qu’il faut bien de 1 attention
6c bien du tems pour ôter le périofte de la Ira-*-
Ûure fans en détacher les morceaux de lo s , parce
que le moindre mouvement les fepare tellement,
qu’on croiroit qu’ils ne fuffent réunis que par le feul
périofte, 6c que depuis la fraèlure ils ne fe fuflent
jamais collés enfemble : j’ai employé quatre, cinq ^
(.î) Voyez ladiffenation corporumfirmorumcolierennJ, (é) Hermajî. anim, exp. yP<^ragr.
T E N
fix heures pour ôter les tégumens, les mufcîcs, le
péroné, les autres membranes &c le périofte dans de
femblables opérations. Les deux autres tibia de l’autre
pigeon ont été examinés tous les deux avec le
périofte , mais l’un avoit été ferré par le bandage
plus que l’autre ; la tumeur de fon périofte étoit par
conféqiient moins confidérable , 6c la force que la
fracture avoit acquife encore moins, c’eft-;\-dire ,
de 2 livres 6 onces 5 gros 73 grains, ou 11445
grains, pendantquedansl'autreellectoit de 3 livres
6 onces 1 gros 43 grains, ou de 3 1291 grains, ou
pour mieux dire, fa UnaciU étoit le double de ces
poids ; la circonférence naturelle de ces tibia étoit
de cinq lignes, 6c l’épaiftcur de l’os d’un quart de
Je caftai enfiiite le tibia à cinq petits chiens du
meme âge, 6c prefque tous de la même grandeur ;
au bout de quatre jours le périofte du premier petit
chien ne s’étoit pas enflé du tout, 6c la fraélure fe
détacha avec 3 livres 2 onces 7 gros 15 grains,
qui font la fomme de 29317grains;Ta/é/2aci/équ’elle
avoir donc acquife pendant les quatre jours du traitement,
étoit de 58634 grains ; la frafture du fécond
de dix jours fe fépara avec 14 livres 7 onces 6c 2
gros, ou 133200 grains; celle du troifieme, de
douze jours , avec 22 livres 4 onces & 2 gros , ou
205200 grains; celle du quatrième, de quatorze
jours, avec 24 livres 3 onces 6c quatre gros, ou
223200 grains ; celle enfin du cinquième, de feize
jours, avec 29 livres 6c 1 1 onces, ou avec 273600
grains. Toutes ces fraâures avoient été faites fur la
moitié inférieure du tibia , dont la longueur étoit de
fix pouces ; la circonférence à la place de la fradure
étoit de 9 lignes 6c { , 6c l’épaifteur de l’os d’une
demi-ligne. Pour faire le rapport entre la force ac-
quife par ces fraftures en diferens tems, 6c la ü n a -
cité naturelle de l’o s , je fournis à l’épreuve un tibia
«ntier d’un de ces petits chiens, 6c il fe cafta au
même endroit des fraftiires, avec 109 livres 6c 6
onces, ou avec 1008000 grains, par conféquent la
frafture du premier avoit acquis la trente-quatrîeme
partie avec la fraftion , qu’on doit réduire de
la force naturelle, parce que 293 17 eftà 1008000 ,
comme i à 34 ; celle du fécond, la feptieme
partie avec une fraâion, parce que 133100 eft à
1008000, comme i à 7 ; celle du troifieme
la quatrième partie avec une fraélion, parce que
205200 eft J008000 , comme i à 4 celle du
quatrième , la quatrième partie aufti, mais avec une
fraélion majeure, parce que 123200 eftà 1008000 ,
comme i à 4 4-^4 ^ ; celle enfin du cinquième , la
troifiemepartieavecune fraftion, parce que 273600
eft à 1008000, comme i à 3
Pour obferver la différence qui fe pafferoit entre
deux fraftures faites fur le meme animal, je choifis
deux chiens bien gros , 6c je leur caftai les quatre
tibia ; au bout de neuf jours je fis au premier l’amputation
de la patte dans l’articulation du genou , Ôc
je le traitai de la maniéré qu’on fait dans les amputations
des membres humains. La frafture de cette
patte coupée fut détachée avec 5 livres 2 onces
2 gros 30 grains, ou 47406 grains ; trois jours après
je tuai l’animal, pendant que j ’examinois la force de
la fraflure de cette fécondé patte, 6c que j’avois déjà
mis dans la balance 3 livres 8 onces 6 gros 3
grains, j’entendis un bruit dans la frafture môme ,
comme fi deux corps fortement collés fe fuftent fé-^
parés : on ne voyoit pourtant à l’extérieur aucun
figne de léparation, j’interrompis l’expérience, &
j’ouvris la tumeur du périofte qui environnoitla fra-
flure comme un bourlet ; c’etoient les extrémités
caftees de l’os qui s’étolent mutuellement détachées ,
6c la fraélure n étoit contenue que par cette épaiffe
tumeur du périofte. Au bout de 15 jours je fis pareil-
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lenient l’amputation d’u.ne patte au fécond chien.;
6c fa ffaèlure fe fépara avec 46 livres 14 onces
1 gros^ 36 grains, ou 432108 grains : la fraèhire du
péronc de ce même tibia , que je parvins à féparer
lans l’endommager aucunement, fe détacha avec
17 livres 9 onces 6c z gros, ou 162000 grains:
trois jours après je tuai l’animal ; malgré les fouftran-
ces de ce cruel traitement, la force de cette fraefure
ctoit augmentée fur la premiere de 25 livres 8 onces
& 36 grains, fans pourtant que la tumeur du
périofte fut plus confidérable que l’autre ; la circonférence
de l’os dans le premier chien étoit d’un pouce
& trois lignes ; ôc dans le fécond , d’un pouce quatre
lignes ôc demie. Tels font les effais que j’ai faits à ce
fujet, dont on pourroit tirer dc grands avantages ,
s’il étoit poffibie fur-tout de les renouveller” fur
l’homme ; les grands hôpitaux nous en offrent quelquefois
l’occafion, qu’on ne devroit pas néelieer.
( Cel article e fld e M . Tl iOJA. )
t e n a i l l e , ( rirc. mille. Tacîiquc des Grecs.'^ La.
ten a ille , chez les Grecs, etolt une ordonnance qu’ils
oppofoient à la marche en colonne direèlc ( Foye^
Marche. ) . Pour la former, une troupe fe parta-
geoit en deux divifions q ui, marchant par les ailes
s’éloignoient par la tête, 6c fe joignoient par la
queue, ôc qui leur donne la forme d’un angle rentrant,
ou de la lettre ^ ^ { F o y . f ig . 2 6 y p la n c .d e
Lartniilit. Tachque des Grecs , S u p p l. ) La tenaille eft
fecife à former ; la troupe étant partagée en deux
divifions, celle de la droite fait un demi-quart de
conyerfion à gauche , & l’autre à droite ; après
quoi toutes les files de la premiere divifion décrivent
encore autour de leur chef de file un autre
demi-quart de converfion à gauche, & les files de
la gauche font le même mouvement à droite, & la
tenaille fe trouve faite. (T')
TEN AN T , TE, adj. (^ternie de B la fo n .') fe dit
d’une figure humaine , d’un dextrochere , d’une
main, qui paroît tenir quelque piece ou meuble
dans un écu.
Du Chaftelier, en Bretagne ; de gueules au d extrochere
, mouvant de C angle fenejîre en c h e f y & p o f é en
barre y tenant une f leu r -d e-ly s y accompagné de quatre
befans y un en c h e f, d eu x a u x fla n c s y un en pointe ^
le tout d'argent.
T en ANS , 1. m. plur. (^terme de Bla fon .'^ a n g les y
fauvages , mores , firenes , qui femblent tenir
reçu. Xls font ordinairement deux, un de chaque
cote. ^
_ L’origine des tenans vient de ce que dans les anciens
tournois, les chevaliers faîfoient porter leurs
ecus par des valets déguifés en mores, fauvages &
dieux de la fable, même enmonftres pour infpirer
de la terreur à leurs adverfaires.
Il y avoit aufti des valets déguifés en ours , lions
6c autres animaux.
Ces valets tenoient l’écu de leurs maîtres; lorfque
l’on ouvroit les pas d’armes , ceux- qui dévoient
combattre touchoient de leur lance l’écu du cheva-
lieravec lequelilsdevoient entrer en lice. Celui qui
voyoit toucher fon écu , le préfentoit 5c atraquoit
le champion.
Les auteurs ont nomme tenans dans les armoiries,
les figures huma.ines, defupports les figures des
animaux. Voyez/a planche X 'X I I de B la fo n , I I voL
des planch. ( G . D . L. T. )
TENDRESSE, SENSIBILITÉ, ( Gramrn. S y n o n .)
La tendrefe a fa fource dans le coeur, la fenfibiUcé
tient aux fens 6c à l’imagination. La tendrejje fe
borne au fentiment qui fait aimer ; la fcn fib d ité a
pour objet tout ce qui peut affeder l’ame en bien
ou en mal ; la tendreffe eft un fentiment profond &
durable ; la fen fib ih té n’eft fouvent qu’une im-
preftion paftagere, quoique vive ; tendreffe f I