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656 R O B
It fi H
Le ^ a été découvert par le pere Plumier,
dans quelque contrée des colonies Françoifes , aux
Indes occidentales ; les fleurs Ibm ccarlatte , & par
confcqucnt du plus bel effet; l’arbre s’é'leve à trente
pieds; l’ccorce eft grife tachée de blanc.
L’acacia n°. lo 3 été trouvé à Campêcbe:il s’élève
à vingt pieds ; les fleurs lont bleues ; les folioles du
bout des branches lont couvertes d’un duvet d’une
teinte légère de couleur de fer.
Enfin la onzième elpece indigène de Campcche
s’élève à trente pieds ; fes feuilles font d’un verd
brillant par-delTus , & d’un verd pâle par-deflbus ;
fon écorce d’un gris brunâtre ell marquée de taches
blanches ; fes fleurs naillcnt en longues grappes aux
côtés des rameaux ; elles l'ont d’un rôle pâle.
Ces fix dernières cfpeces feinultiplient de graines
fuivant la méthode [iropre aux plantes des climats
chauds, 6«: demandent la ferre chaude en hiver.
( M . le Baron D E T S C H O U D I . )
ROBOAM , place du peuple , ( H iß . fa cr . ) fils de
Salomon, Se de Naama, femme Ammonite, avoit
quarante Se un ans lorfqu’il fuccéda à Ion pere , l’an
du inonde 3019. Après la mort du prince , il alla à
Sichern, où tout Ifraéi s’etoit alTemblé pour l’établir
roi; S; en meme teins Jéroboam qui s’étoit fauve tn
Egypte pour échapper k la juflice de Salomon , en
étant revenu , alla avec tout le peuple trouver R o -
éo.'ï/«, pour le prier de les décharger des tributs im-
menfes dont fon pere les avoit accablés. Le roi leur
demanda trois jours pour faire la réponfe, è c employa
ce teins à conluher. Il s’acirelTa d’abord aux
vieillards qui avoient été du confeii de Salomon, Si
qui connoiiTant la fituation des affaires publiques ,
S c l'humeur du peuple, lui confeillerent de l’appai-
fer avec quelques paroles de douceur, fuivies de
quelques effets bienfaifans. Mais cet avis n’étant
pas conforme à fes vues, il s’adreffa aux jeunes
gens qui avoient été élevés avec lui ; & ces téméraires,
fous prétextequ’il falloit fourenirfonautorité,
è c qu’il étoit dangereux de j)lier fous une populace
mutinée, lui confeillerent un refus accompagné de
paroles dures, & de menaces infupportables,7 7 . Par.
X. 14. Roboam S i ceux dont il fuivoit le confeii,
firent bien voir par une réponfe fiimpérieufe , qu’ils
me connoifToient ni la nature , ni les jufles bornes de
la puiffance fouveraine. Ceux qui en font les dépo-
litaires, ne l’ont reçue de Dieu que pour faire le
bonheur de ceux qui leur font fournis, & pour être
leur appui, & non pour les traiter en efclaves.
L ’exemple de Roboam doit leur apprendre que le
plus ferme appui des trônes, cfl l’amour des peuples :
qu’un prince doit toujours être prêt à écouter les
plaintes de fes fiijets, à foulager leur mifere ; que
les confeils violens font d’une dangereufe confé-
quence, & qu’on rifque tout en pouffant à bout la
patience des peuples. Le fils de Salomon en fit une
trifle épreuve. Jéroboam S i tout le peuple étant
revenus le troifieme jour, il leur donna la réponfe
que les jeunes gens lui avoient fuggérce. Il n’eut
aucun égard à leur priere , parce que L)ieu qui vou-
loit accomplir ce qu’il avoir dit par Ahias de Silo ,
qu’il ôteroit dix tribus aux fils de Salomon pour les
donner a Jéroboam, s’étoit détourné de lui. Pour
exécuter fon defl'ein , il permet que ce prince , fe
livrant à un confeii pernicieux, pouffe k bout la
patience de fes fujets par fa dureté , Sc donne lieu à
une révolte prefqiie générale, qui facilite à Jéroboam
fon élévation au trône. Car dix tribus renonçant
à la maifon de David, & fe donnant à Jéroboam
, accomplirent par leur réparation la volonté
que Dieu avoit d’htimilier les defeendans d’un roi
qui l’avoit abandonné, & i l nerefla k Roboam que
Juda & Benjamin. Ce prince envoya auffi-tôt Adu-
ram, fon intendant des tribus, pour rappciler les
R O C rebelles, mais ils l’afTommercnt à coups de pierre ’
& Roboam effrayé , monta fur fon char, & s’enfuit
à Jcrufalcm. Quand il fut arrivé dans cette ville fl
afl'embla les deux tribus qui lui étoient demeurées
fidelles, S i marcha à la tête de 1 80000 hommes
pour combattre Il'racl, S i le remettre fous fon obéif-
lance. Mais le prophète Semeias fe prefenta de la
part de Dieu , Si. défendit, aux deux tribus d’aller
combattre contre leurs freres, parce (que leur fepa-
ration S i leur réunion en un corps d’état fous Jéroboam
, étoient arrivées par l'es ordres, & que les
hommes euffent entrepris en vain de s’y oppofcr
Dès que les foldats eurent entendu la parole dû
Seigneur, ils n’avancerent pas plus loin contre Jéroboam
, & ils s’en retournèrent chacun dans l'a maifon.
Ainli, le royaume d’ifraël demeura partagé en
deux. Jéroboam régna à Sichem fur les dix tribus, 6c
Roboam à Jérufalemfur Juda & Benjamin. Ce prince
s’appliqua à fortifier fon royaume contre fon ennemi.
Il fit entourer de murs plufieurs villes de fon état
y établit des gouverneurs, S i y amafla des armes &
des provifions. Il vit aulfi augmenter le nombre de
fes fujets par un grand nombre de prêtres S i de lévites,
qui ne pouvant exercer leurs fonêtions dans
le royaume d’Ifraél k caufe de l’idolâtrie de Jéroboam
, quittèrent tout ce qu’ils poffédoient dans ce
pays fchifinatique S i idolâtre, fe retirèrent dans les
terres de Juda, afin de fervir Dieu dans le temple
de Jérufalem, S i fe réunir à la vraie églife où étoit le
miniflere légitime. Tous ceux aulfi qui étoient attachés
à la vraie religion, S i qui ne prenoient point
de part au fchilme des dix tribus, prirent la géné-
reufe réfolution de facrifier leurs biens S i leurs éta-
bliffemens au devoir de fervir Dieu félon les ordonnances
de fa loi. Roboam marcha pendant trois ans
dans les voies du Seigneur ; mais quand il fg vit
affermi fur le trône , & qu’il crut n’avoir plus rien à
craindre , il abandonna fa lo i, S i fes fujets trop dociles
le fuivirent dans fes égaremens : ils devinrent
idolâtres comme lui, & leurs moeurs fe corrompirent
à un tel point, qu’en peu de tems le royaume
de Juda devint le théâtre des plus affreux defordres
qu’on eût vu depuis l’entrée des Ifraélites dans la
terre de Chanaan. D ieu, irrité de leurs excès &
voulant les punir comme il avoit puni ceux dont ils
faifoienr revivre les abominations, appella en Judée
Séfac, roi d’Egypte, S i le chargea d’exercer fes
vengeances fur Roboam S i fur fon peuple. Ce prince,
fuivi d’une armée innombrable, entra dans le pays,
qu’il ravagea , Sc dont il prit en peu de tems toutes
les places de défenfe. Jérufalem, où le roi s’étoit
retiré avec les principaux de fa cour, alloit être
aflîégée , S i pour leur ôter toute efpérance. Dieu
envoya le prophète Semeias qui leur déclara de fa
part que puifqu’ils l’avoient abandonné,il les aban-
donnoit auffi au pouvoir de Séfac. Cette menace les
toucha, ils s’humilièrent fous la main de Dieu, Si
reconnurent la juftice de fes jugemens. Le feigneiir,
fléchi par cette humiliation , adoucit la rigueur de
l’arrêt porté par fa juflice. Il les arracha k la fureur
de rennemi ; mais pour leur apprendre la différence
qu’il y a entre le fervir S i fervir les rois de la terre,
il voulut qu’ils fiiffent affujettis à la domination de
Séfac, ƒ/. Pa r . x i j . 8 . Séfac fe retira donc de Jérufalem,
après avoir enlevé lestréfors du temple du
feigneur S i ceux du palais du roi. Roboam., ingrat aux
bienfaits de D ieu , continua à faire le mal, S i après
avoir régné dlx-fept ans , il laiffa en mourant le
royaume à Ahia, un de fes fils qu’il avoit eu
Maacha , fille d’Abfalon. (-}-)
R O B R I C A , ( Géogr. anc. ) ce lieu efl place dans
la Table Théod. entre Juüomagus ou Angers S i Ca-
farodunum ou Tours que Sanlon place k Saumur,
ÔiM. d’AnvilleauPoni de Longue fur Loire,
j^riva y
R O C
Briva ^ déflgnant un pont. No:. Gaul. d’AnvllIe,
f “ S- )
ROC-D’ECHIQUIER , f. m. Latruncularïs rapes y
( u nm de BLafon. ) meuble d’armoiries fait en petit
pal alefé, dont la partie fupérieure efl ancrée S i l’inférieure
chargée ci’une traverfe.
Les El'pagnols appellent rocs, les tours des échecs ,
& on prétend que c’eflde-là qu’eftvenu le nom de
roc-d'èchiquicr.
La Roche de Fontcnilles,de Rambu'reâTouîoufe ;
d'azur à trois rocs-d'échiquier d'or.
Roquelaure de Saint - Aubin , â l’Ifle - Jourdain;
d 'azur à trois rocs-£.échiqidcr dhargent. {G . D . L . T.)
* ROCE'IE, f. f. {terme d eChiiufournkr.') mafljfplus
OU moins gros de plufieurs pierres, qui dans le feu
fe font unies les unes avec les autres. Ces roches
ne font point de la cha u x brûlée , ainfi que les appellent
les Chaufjurniers en Flandre. Noye^ C h a u x
33RULÉE dans ce Suppl.
§ ROCHE-GUYON ( l a), Géogr. Rapes Gui-
donis, bourg du 'Vexin fur la Seine , entre Mantes S i
\'ernon. Il tire fon nom du rocher au pied duquel
le château cfl fitué , S i d'un feigneur nommé Guy
ou Guyo/t, frere de Richard de Vernon , à qui le
château appartenoit, S i qui vivoit fous Louis le
Gros.
Ily a un prieure dépendant de l’abbaye deFccamp.
C’étoit une ancienne baronnie érigée en duché en
faveur de la maifon de Silli S i de Liancourt, S i
depuis 1679 pour celle de la Rochefoucault. Le
comte d’ Anguien , s’y divertiflant avec lès favoris ,
y fut afi'ommé par un coffre qu’on lui jerta fur la
tête en 1546. Ce prince , vainqueur de Cerifoles,
l’honneur de la maifon royale , étoit frere du roi
de Navarre S i oncle de Henri IV. U brilla , S i paffa
comme Gaflon de Foix , duc de Nemours. Ainfi , le
îilbn de Romorentiii jette lur la tête de François I
dont il fut dangereufement bleffé en 1510 , l’oeil
perce du comte de Spol par Brion au tournois de
l ’entrée du roi à Milan en i 5 15, la lance de Mont-
gomeri qui creva l’oeil à Henri il , S i lui fit perdre
Ja vie ; tous ces jeux qui a])prochoient trop du naturel
de la guerre, firent dire à un Turc avec rai-
fon « Il c’efl tout de bon , ce n’ efl pas affez ; fi
» ce n’efl: qu’un jeu, c’efl trop ( C )
§ ROCHELLE ( l .a ) , Géogr. Hiß. M. de iMau-
repas niiniflre , fit travailler au port par ordre
du ro i, ce qui fit dire au l'ecrétaire de l’académie,
qu’un miniflre força la nature pour éloigner la mer
de les bords, un autre les ouvrit pour y faire entrer
les richeffes & l’abondance.
En rcconnoiflance de la fidélité S i de la bravoure
des Rochelois qui fe font défendus fl vaillamment
clans la derniere guerre contre les Anglois qui tentèrent
une defeente, le roi a fait ôter l’inl'cription
déshonorante que le cardinal de Richelieu avoit fait
graver lur une plaque d’airain en 1627.
Des lettres-patentes ont accorde à une focieté
de gens de lettres, le ûixq S'académie royale dont
M. le jirince de Conti étoit le jiroteêleur , en 1732.
_M. Jaillot , prêtre de l’oratoire, a commence
l’hiftoirc de la Rochelle que M.d’Arcere l'on confrere
a achevée publiée en deux vol. in~g.°,
La relation du fameux liege de 1573, parut dans
le recueil des pieces de l’académie in-8°. en 1767,
par ces deux oratoriens. ( C ’. )
_§ RWCHEFORT , ( Géogr. Hiß. Litt. ) On publia
en 1757 l’hiflolre de Rochefort, contenant l’éta-
bliffement^ de cette ville , de l'on port S i arcenal de
marine , Si les antÂpiitcs de l'on château yin-4'^.
Cette hiflqire où l’homme de lettres conduit la
plumt de Ihiflorien, eft écrite agréablement, S i
lemée de traits d’érudition. ( C. )
Tome i r .
R O C ,657 ROCHER , f. m. nip ts , ;'f , {a rm e Se JSLrß,,.)
meuble de l’écu cjiii reprefente une roche , elle ell
figurée avec des inégalités pointues.
La Roque d’Olès , d’Omac , uiocefe de Saint-
lo n s ; d a-^iir au rocher £ argent.
Roquettes d’Amedes, à Paris; de gueules au rocher
d argent au ch e f coufu d U r u r , chargé de trois
étoiles d'or. { G . D . L . T . \
ROCHER t r e m b l a n t de U R o q tu tu , { H iß .
naturelle. ) Un phénomène bien curieux cfl le tocher
tremblant de U Roquette, montagne à environ une
lieue de Caltres en Languedoc. C’eft le rocher le
plus eleve de la montagne , lur le penchant de laquelle
il eft fitué du côté du levant, Si flir le bord
d’un autre gros rocher qui fort de dellôus les terres.
Il a une pente de 6 pouces du côté de ce penchant
, vers lequel il efl coupé à plomb au-deffous
d’un petit arrondiffement. Sa forme irrégulière approche
beaucoup de celle d’un oeufapplati qui porte
lur le petit bout. Sa plus grande circonférence qui
efl les deux tiers de fa hauteur , efl de 26 pieds ; U
plus petite qui efl la baie efl de 1 1 , Ôc. la hauteur
efl de II pieds. La maffe fait donc un folide de
360 pieds cubes , S i peut pefer près de 600 quintaux.
1! fe trouve placé à un des angles du rocher
qui lui lerr de bafe. Il efl fi près du ^bord , que la
cn-confcrence inférieure n’en efl éloignée que d’environ
un pied & demi, & qu’un à plomb qui paf-
leroit par les endroits du roc les plus avances ,
lomberoit au-delà de celui qui lui fert de bafe.
Comme nous avons dit que la figure de ce roc
tremblant efl celle d’un oeuf applati, il faut nécef-
faircment que les diamètres de la bafe foient inégaux,
& celle-ci efl convexe ; de forte qu’aux extrémités
du plus grand diamètre , il s’en faut près de 8 pouces
qu’elle ne touche le rocher fur lequel elle efl placée.
Mais le rocher appuie fur toute lalongueurdu petit
diametre : cette pofuion d’une mafl'e de roc d’un fl
grand poids & d’une fi grande hauteur dans un pena
chant où elle n’a prefque point d’autre appui qu’une
ligne , n eft pas la partie du phénomène qui mérite
le moins l’attention d’un natiiralifle. La pierre dont le
roc tranblant eft formé , eft d’une nature fort dure
& fort compaifle. Feu M. le régent trouva ce rocher
fi curieux, qu’il en fit lever le plan en 1718. M.
Marcorelie, de l’acadcnfie des fciences de Touloule,
a obfervc que le rocher en queflionfe meut viiible-
ment& d’une maniéré fenfible , lorfqu’une certaine
force lui efl appliquée du midi au nord. On a plu-
fleurs fois réitéré cette expérience ; on a appuyé
un bâton ou qiielqu’autre corps près de ce rocher
du côté du midi ; on lui donne quelques fecouflès ,
il fe meut, S i il exerce des vibrations qui font que
le bâton ne fe trouvant pas continuellement appuyé
, tombe par degré fur la bate da rocher.
Toute force ne fulîit pas cependant pour le mouvoir,
celle qui feroit moindre que la force ordinaire
d’un homme , ne lui caiifcroit point un ébranlement
réel; mais lorfqii’il efl en mouvement , il
ne lui faut que la moindre aiflion pour l’y confer-
ver. Il exerce prefque toujours fes balancemcns du
feptentrion au midi, dans une direftion perpendiculaire
à la coupe de la pente du rocher fur lequel
il efl affis. Ces balancemens font tels que le bord
de la baie fe fouleve de 3 lignes, qu’il fe fait i'ept
à huit vibrations (cnfibles , & que la cime parcourt
environ un pouce à chaque balancement ; après
quoi ce roc perd prefque tout le mouvement qui
lui a été communiqué , S i revient dans t'a premiere
firuarion. M. Marcorelie explique pourquoi quatre
hommesagiffanrde concerté en même tems, ne peuvent
pas mouvoir le rocher à'la premiere inipullion
qu’ils lui donnent , quoique la force avec laquelle
chacun d’eux peut agir, foit d’environ 100 livres,
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