i G N E R foapçonne que DiU.raif. lîisScUnas,
&c. car , puii'que c’àott un air fpondee , il croit
compolc de notes longues & égales ; ce qui peut
egalement tbrmer un air trifte , & un air propre à
endormir les enfans. (^F. D. C'. )
NEüGRAD , NOVIGRAD , ou NOGRAD ,
( Gio^^r. ) comte de la baiî'e Hongrie , aux confins
de ceux de Pellh , de Heves & de Hont, ayant environ
douze milles d’ Allemagne en longueur , &
cinq i\ lix en largeur , fk comprenant dans fon étendue
des montagnes ik des plaines, des forets, des
champs, des vignes , des prairies , & plufieurs eaux
minérales. Il a pour rivieres l’Ipoly &: la Zagiva , &
pour habitans des Hongrois naturels, & des Slaves
fortis de Bohc'me. On le partage , quant ù l’eccléfial-
tique, en grand Ncograd 6c petit Néograd ; 6c quant
au civil, on le divil'e en quatre dillriéfs , qui font
ceux de Lofontz , de Fileck, de Szetfeny & de
Kekko. Le grand Ncograd relcve de l’archevcque
de Gran, 6c le petit de l’éveque de Vatz ; dans l’en-
femble de les dillriéls on compte dix-fept chateaux,
dix villes 6c deux cens vingt-trois bourgs ; mais le
pays n'eft pas peuplé à proportion de fon étendue ,
ni floriflant à proportion de tous ces bourgs , villes
6c châteaux; il manque de villages, de tolérance
6c de liberté. {D . G.')
NERESHEIM , ( Géogr.') ville 6c grand bailliage
d'Allemagne , dans le cercle de Sottabe 6c dans les
états d’Oettingen-Wallerrtein. Il y a dans fon reffort
une ancienne & riche abbaye de benédiélins, qu’une
bulle papale affranchit, il eff v ra i, de toute jurif-
diclion, mais qui n’en a pourtant pas moins été
obligée jufqu’à prélent de reconnoitre celle des
comtes d’Oettingen. (Z). G .)
§ NERF, f. m. (^Anat.') Les/rer/S' ne font pas
ablolument néceffaires à l’animal. H y e n a dans la
plus grande partie des claffes , dans quelques tefla-
cés même ; mais les animaux fimples en font dépourvus
, tels que le polype 6c les zoopliytes.
Le nom de nerfs, été pris pour des parties très-
différentes chez les anciens ; il eft bon de s’en ibu-
venir quand on lit leurs ouvrages : non - feulement
ils ont donné ce nom aux ligamens 6c aux tendons,
mais aux mufcles même. Celfe prend très-fouvent
le nom de n e ftn ce fens. Ariffote appelle nerfs les
cordons tendineux 6c iuifans des valvules du coeur.
Les nerfs font conffamment applatis; c’efl une
marque par laquelle on les diftlngue des arteres ;
ils ne lont jamais fimples ; chaque nerf vifible eft
un paquet de cordons médullaires enveloppés par
leur pie-mere , 6c réunis par une cellulofité. Le nerf
optique, dont la ftruéture eftobfcure dans l'homme,
a la même ftruélure dans les poiffons.
L’intérieur des nerfs., leur partie eftentlelle , c’eft
la moelle. Cela eft un peu moins évident dans les
nerfs de la moelle de l’épine , mais dans le cerveau
rien n’eft plus vifible ; on voit cette moelle fe réunir
de plufieurs parties de la partie médullaire du cerveau
pour former un nerf, comme dans la premiere
paire, dans la fécondé 6c dans la feptieme ; cela
eft encore plus fenfible dans le nerf optique des
poiffons.
Je dis que la moelle eft l’efTence du nerf Le nerf
n’eft que moelle avant que de s’envelopper dans la
pie-mere ; cela eft évident dans le nerf de la quatrième,
celui de la cinquième, 6c de la premiere
ôc fécondé paire. Il n’eft plus que moelle , lorf-
qu’i! eft arrivé à la place de fa deflinaiion. C’eft
ainfi que le mrf optique fe dépouille de Tes enveloppes,
6c n’eft plus que moelle, lorfqu’il s’épanouit ôc
forme la rétine. Le nerf mou de l’organe de l’ouïe
eft conftamment médullaire.
Rien n’eft plus femblable que les nerfs, & plufieurs
paquets purement médullaires du cerveau ,
N E R
mais qui ne changent jamais de nature. Tel eft le
nerj du corps calleux comparé au nerf mou 6c au quatrième
; telle eft la commilTurc anterieure 6c pofté-
rieure du cerveau.
Il eft prclqu’ctonnant qu’une chofe fi évidente ait
befoin de preuve; mais la néceffiré des hypothefes
a un pouvoir fans bornes fur des elprits fyftémati-
ques. ün a voulu relever les meninges, on leur a
attribué la produélion des nerfs. C’eft une erreur de
la jeuneil'e d’Eraliftrate , qu’il abandonna dans un
age plus mur , 6c que des modernes ont renouvellée.
La fécondé partie du nerf, ce font les enveloppes.
Comme les plus petits nerfs , le dernier même de la
moelle de l’épine , font toujours coinpofés de plufieurs
paquets médullaires, 6c que la molleffe extrême
de cette fubftance ne pourroit pas foutenir
la moindre preffion : chaque paquet vifible , même
au microfcopc , de la moelle, eft enveloppé de la
pie-mere , qui l’embrafte a fa fortie du cerveau , 6c
qui l’accompagne jufqu’ü la place oii la moelle doit
agir feule ; place que dans la plus grande partie des
nerfs il eft difficile , impoffible même de déicrminer.
Les paquets médullaires ne fe confondent jamais,
du moins à l’oeil fuiiple , 6c le Icalpel lufnt pour
léparer ces paquets ; il n’y a que le ganglion dans
lequel ils fe perdent. Le nombre de ces paquets eft
très-grand ; on en peut compter jufqu’à cent dans
le nerf de la cinquième paire , 6c davantage dans le
nerj ilchiadique.
La pie-mere des nerfs fe continue évidemment à
celle de la moelle de l’épine 6c è celle du cerveau.
Elle conferve la nature vafculeufe 6c fa délicatelfe.
Lesrilainens même les plus fins des nerfs , que
Ruylch favoit éfiler dans le mamelon de la baleine ,
conlervent leur membrane particulière ôc propre à
chaque filet.
Les paquets nerveux font réunis par la cellulofité
qui (e continue avec l’arachnoïde du cerveau 6c de
la moelle de l’épine. Ses petits filets 6c fes petites
lames donnent aux filets du nerf une folidité qu’ils
n’auroient plus fans la cellulofité.
Des vailfeaux rouges, fouvent très-nombreux,
rampent dans les intervalles des paquets médullaires.
Le nerf de la cinquième paire eft fouvent fi couvert
de vaiffeaux, qu’on a cru y reconnoitre un ganglion.
Plufieurs nerfs, ÔC généralement les branches molles
du grand n?.^fympathique , paroiffent rougeâtres,
parce qu’apparemment la proportion des vailleaux
à la fubftance cellulaire y eft plus confidérable.
Les gros nerfs reçoivent des arteres d’un affez
gros diamètre. Il y en a dans Fifehiadique qui font
dans le même des anaftomofes affez jetnarqua-
bles, & en-deffus 6c en-deffous. Il y a quelquefois
de la graiffe dans la cellulofité des nerfs.
Galien a cru que les nerfs étoient couverts d’une
enveloppe générale que leur donnoit la dure-mere.
Cette opinion s’eft confervée avec d’autant plus
de ze le, qu’elle fervoit à défendre une hypothefe
chérie.
L’anatomie détruit cependant fans peine une erreur
qui ne fauroit réfifterau fcalpcl 6c à l’oeil. Le nerf
optique eft le feul qui arrive l’oeil dans une enveloppe
de la lame intérieure de la dure-mere. Tous
les autres nerfs paffent par des canaux offeux que la
dure-mere revêt; mais elle ne s’attache jamais au
nerf, qu’on fcpare fans peine avec fa feule enveloppe
cellulaire 6c de l’os 6c de la dure-mere : l’expérience
eft aifée , 6c fur-tout dans les gros nerfs, comme l’eft
celui de la cinquième paire. La dure-mere fe réfléchit
à la fortie du canal, & fe continue avec le
periofte ; on pouvoir s’y attendre , puifqu’ellc eft
le périofte interne du crâne. Elle- l’eft fi véritablement
, que dans les poiffons il y a entr’elle 6c la
pie-mere un grand efpace rempli de graiffe plus ou
N E R
moins fluide, 8c qu’elle n’a dans ces animaux aucune
apparence d’une enveloppe du cerveau. Dans
le pafiage du z/tr/'iympathique, une enveloppe formée
par la lame interne de la dure-mere enveloppe
l’arterc carotide ; le«i:^yell enfermé. Mais, comme
une partie acceflbire, il d l cent fois plus petit que
la gaine fournie par la dure-mere , 6c conferve dans
cette gaine fa molleffe originale. Les nerfs de la
moelle de l’épine décrivent la longueur d’un pied
entier avant que de toucher la dure-mere.
Qu’eft-ce donc qui en a impofe à ces auteurs qui
ont cru voir une gaine formée par la dure-mere?
La lame interne de la dure-mere de la moelle de
l ’épine s’attache au ganglion dontfortent les nerfs ;
elle le rev êt, 6c fe continue pendant peu de lignes:
mais elle fc diffout bientôt, 6c devient un tilfu cellulaire
: cela arrive de même dans quelques-uns des
nsrjs du cerveau.
On a eu encore , pour admettre cette gaine , une
autre raifbn. Plufieurs nerfs, 6c l'ur-ioiit le plexus
nerveux du bras , ont une gaine qui paroit forte 6c
lolide , 6c qu’on peut regarder comme membra-
neufe. Mais une attention plus exacte fera oblerver
que cette gaine même n'eft qu’un tiflii cellulaire un
peu plus ferré.
Comme il y a des nerfs j)refqu’enîlcrement dépourvus
d’une gaine femblable, tels que le nerf mou
de la feptieme paire, roifaéfif, les nerfs nés du fym-
pathique au haut du cou , les nerfs des mufcles int'*-
roffeux , 6c plufieurs autres nerfs profonds , on voit
affez qu’une cellulofité folide n’eft pas effentielle au
nerf, & qu’il en elt deftitué , dès que fa fituaiion le
mer à l’abri de la compreflîon.
C ’eft cependant cette diverfité dans la confiftance
des nerfs, qui a porté les anciens à faire deux claffes
de nerfs ; les nerf durs, nés de l’cpinc du dos, defti-
nés au mouvement, 6c les nerfs mous, prépofés au
fentiment, qui naiffent du cerveau. Mais Galien lui-
même, tout amateur qu’il étoit du lyftême , a f'enti
que la nature des choies s’oppofoit à cette divition.
Les nerfs du cerveau, difoit-il, lorfqu’iis font fort
longs, deviennent durs à la fin , 6c fervent au mouvement
: il parloir apparemment de la huitième
paire.
Il pouvoir ajouter que les nerfs les plus durs deviennent
mous, dès qu’ils font il i’abri de tout rif-
que. Tels font les nerfs qui pafl'ent fur les os du
carpe ÔC du tarfe pour aller aux intérofléux : ils
naiffent des plexus les plus durs. Dans le mufcle
même , les nerfs perdent beaucoup de leur confiftance
en fe partageant 6c en fe dépouillant peu-à-
peu de leur cellulofité.
L^ne autre erreur tient, en quelque maniéré , h
la première ; c’eft celle des auteurs qui ont donné
de l’clafticitc aux nerfs , qui les ont regardés comme
des cordes vibrantes, qui les ont fait contraélibles ,
6c qui ont tranfportc dans la pathologie 6c dans la
pratique toutes ces erreurs. La dureté, due au tiffu
cellulaire , peut en avoir impolé ; car il eft trop aifé
d’ailleurs de faire voir que le nerf le plus dur en
apparence n’eft point élaftique. Qu’on détache le
ifehiadique ou le médian , qu’on divil'e alors fon
tronc ; loin que les extrémités fe retirent , elles
s’alongent, 6c l’une déborde l’autre. Il eft effentiel
de les détacher avant de les couper : fi on ne le fai-
foit pas, la cellulofité qui attache le nerf aux mufcles
voifins , le retircroit, 6c la plaie deviendroit
béante. Cette cellulofité détruite , le tifiïi de la
même efpcce qui unit les paquets médullaires des
nerfs , fe contrafle 6c fait déborder la partie médullaire.
On a donné de l'importance , depuis quelques
armées , à l’humidité dont le iiffu cellulaire eft
abreuvé dans les nerfs : je me hâte de définir cette
Tome i r .
E R 2 7
humidité, de peur qu’on ne la confonde avec l’cf-
jiric animal. 11 n’eft pas douteux que les petites
arteres des nerfs n’exhalcnr une vapeur humide qui
peut devenir eopieufo par difl'crcntes caufes, 6c former
des hydatides ou même des ganglions. Cela
doit être rare, 6c je n’ai jamais vu un amas d’humeurs
dans les nerfs. Ce que Malpighi a décrit me
paroit être l’humeur roiiffe 6c un j)cu vifqueuf'e,
affez commune dans l’entonnoir formé par la dure-
mere , 6c qui fe termine au coccyx.
Ce ft une célèbre queftion II les filets médullaires
des nerfs font des tuyaux , ou bien s’ils font folides,
ou du moins remplis d’une cellulofité poreuf'e, comme
les roleaux.
Des auteurs modernes n’ont pas balancé de prononcer
en faveur des tuyaux. Ils ont cru en avoir
vu la Icélion au microfcopc. H y en a eu qui ont
afluré qu’un nerf^ic fe gonfle comme un vaifi'eau
languiri.
Je n’admets pas ces tuyaux vifibles, trop grolHcrs
fans doute pour tranimettre une liqueur aulü fine que
les cfprits animaux. Ce qu’on a vu n’a etc apjiarem-
ment que la coupe des eipaccs cellulaires qui f e f'or-
ment ncceffairement entre les paquets médullaires.
L ’effet de la ligature eft entièrement improbable. La
moelle eft trop tendre , la ligature la détruit ; 6c
quand la moelle leroit tubuleuic, le mouvement du
fluide nerveux celî'eroir, â caufe de la deflruftion des
tuyaux , comme il ccfl'e dans la tige d’un concombre
qu’on lierolt.
On ne peut donc répondre ù cette queftion que
par un raifbnncment : nos fens font trop grolîiers
pour nous fournir des faits. Comme les ordres de
la volonté s’exécutent dans le moment même , 6c
comme le fentiment de la douleur fc porte avec une
égale rapidité des extrémités du corps à la tête, il
eft probable que la moelle eft formée de tuyaux ,
fi du moins la lénfatlon 6c le mouvement font l ’effet
d’une liqueur ; ce qui paroit probable. {_^oy. Fluide
NERVEUX , Suppl.'). Un tiflu cellulaire paroit contraire
à la vîteffe du mouvement progreffif de la
liqueur nerveufe. Une fibre folide pourroit être à la
vérité luivie par un courant éleétrique ; mais les
phénomènes du corps animal ne paroifl'ent pas permettre
que refprit animal loit un fluide éleftrique.
Il paroit donc probable que la moëile des nsrjs elt
lubuleiif'e. Sa continuité avec la moelle du cerveau,
la continuité de celui-ci avec la fubftance corticale,
la nature vafculeufe de cette fubftance prcf'que démontrée,
i’accroiflément fimulrané &c proportionné
de la fubftance corticale 6c médullaire, la certitude
que la fubftance corticale le nourrit & s’accroît par
des tuyaux qu’une liqueur pénétré ; tous ces phénomènes
réunis ajoutent à la probabilité des tuyau.x
médullaires.
Les nerfs accompagnent affez généralement les
arteres, mais avec liberté. Leurs angles font plus
aigus 6c: plus fouvent rétrogrades ; leurs anaftomofes
plus fréquentes dans les'grands troncs, plus rares
dans les petites branches ; les plexus plus communs.
Le diamètre de l’artere diminue allez régulièrement
6c à mefure qu’elle donne des branches ; il n’en ell
pas de même 6.\\nerf L’intercoftal eft petit en fortanr
du crâne , il eft très-petit â fon infertion dans le nerf
facré le plus inférieur, il eft plus gros dans la poitrine.
La divifion des nerfs varie plus que celle des
arteres.
Ils font plus gros dans le foetus,ils égalent alors les
arteres ; ils font plus petits que les arteres dans l’adulte
, le feul ni’./optique 6c l’acouftique confervent la
fuperiorité. Les plus gros nerfs font ceux qui vont
aux organes des fens , enfuite ceux qui vont aux
mufcles , ceux des vifeeres font les plus petits : c’eft
exaflement le revers des arteres.
D ij