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renouvelle toutes les années, ce qui fait fans doute
qu’on en voit queIc|uetois deux enlemble. Barter, o/?.
/ubi: r. //. (n .)
PASTORALE , ( ) opéra champêtre dont
lesperlbnnages lont des bergers, £v dont la mulique
doit éii-c an'ortic à la limplicitc de goût de moeurs
qu'on leur luj)poic.
Une pjjîoruU crt auTi une piece de mufique faite
fur les paroles relatives à l’état palloral, on un chant
qui imite celui des bergers , qui en a la douceur , la
KMidreiTe Scie naturel; l’air d’une danle compoice
dans le meme caractère, s’appelle pjjioraU.
{ S .)P
ASTORELLE, ( Mt/Jîq-) airhalicn clans le genre
padoral. Les airs françois a p p e l l e s ( o n t ordinairement
à deux tems, ÔC dans le caraétere ds
mulettc. Lespujiorc/L'S italiennes ont plus d’accent,
plus de grace , autant de douceur !k moins de fadeur.
Leur mel'ure elt toujours le fix-huir. (b.)
PAT-CONG , C e lt , à proprement parle
r , le carillon des Siamois, car ce font plulieurs
timbres placés chacun fur un bâton court planté lur
une demi - circonférence de bois, delà forme des
jantes d’une petite roue de carrelle. Le muficien ert
alîis, les jambes croifées au centre de la circonférence,
6z frappe les timbres avec deux bâtons. L ’étendue
du p.u-con^ ert de deux quintes fans femi-cons, &
rien n’etoutfe le Ion d’un timbre quand on en frappe
un autre, f^oye:^ le p ji / (T, lÜ de Luth,
Suppl. (T. D. C'.)
PATENOTRE, {.i.i^tcnmdiBl.qfnn.') meuble de
l’écu qui repréfente un chapelet. Foye^pl. lX ,jig .
4Ç) / di Blufon dans le Di^. ruifonné des Sciences,
6cc.C
e terme vient du vieux françois patenojîre^ qui
a lignifié un chapelet eÜ dérivé des mots latins
puter nojler.
De Lermlte de Saint-Aubin, en Auvergne ; deJi~
nopli à la paunotre d'or de vin§t-iin grains, pofée en
chevron , un dixain de chaque côté, qui f t terminent par
une houppe en bas, une croij'ecte de même fur le grain en
chef; cettepatenôire accompagnée de trois quintefcuilles
d'argent.
Remarquez qu’au titre de la fg . 4^1 dans le Dicî.
raif. des Sciences., 6cc. on s’ert fervi du terme chapelet:
dans l’art héraldique ou fe fert du terme pate-
nôtre; le mot chapelet ne s’emploie que pour les or-
nemens extérieurs de l ’écu, comme celui qui accole
les armes d’un chevalier de Malte, d’un chevalierde
l’ordre de S. Lazare, d’une abbelTe. ( G. D . L. T. )
* PATES D’ITALIE, Pates composé es ,
( Econ. domef. Cuif. Pdiif. V e n n ic e iu iLes vermi-
cels, les macaronis & les lazagnes font des pâtes f in .
pUs, faites par un limple alliage de fcmoule & d’eau
fans aucun ingrédient étranger , bien travaillées, &
miles fous dirtérentes formes, comme nous l’expliquons
à chacun de ces articles dans ce Supplément.
On fait encore en Italie beaucoup d’a u t r e s A m ples
& d’autant plus fines que la femoule a été
repalTée plus de fois, ou qu’elle a eu plus de fafTées,
comme s’expriment les vermiceliers. Dans le feul
royaume de Naples, on en fait plus de trente fortes
dilférentes, qui toutes ne different que par le pinson
le moins de fineffe de la pâte, & la forme ou figure
qu’on lui donne, foit avec des moules différens, foit
avec le meme moule en la coupant à différente épail-
feur, ou de diverlés maniérés.
Les pâtes compojées fe préparent dans les cuifmcs
avec de la meilleure farine, qu’on pétrit avec des
ccLifs fans eau ou avec un peu d’eau, en y ajoutant
aufli fur la fin du travail, du beurre ou de la crème, ôc
affaifonnantmême le tout de quelques gouttes d’huile
de fleur d’orange, de fafran ou de candie, Gc. Cette
coupée en filets, en rubans ou en grains, s’ap-
P A T pelle nouilles, laiagnes ou fcmoule compofée. Pour
achever de préparer ces pâtes ^ on les met dans de
l'eiui bouillante fur le feu, & on les y tient durant
deux ou trois minutes, pendant lequel tems on entretient
l’eau toujours bouillante, & l’on a foin de
l’a'uter continuellement avec une écumoire qu’on
enfonce il plat &: qu’on relevc promptement, comme
pour battre l’ eau , afin d’cmpécher par le mouvement
qu’on lui donne , que les pâtes ne fc prennent
& ne le collent. Enfuite on les jette dans iin.e paf-
foire, & de la palîbire aulfi-iôt clans de l’eau froide
où on les agite ; enfin on les retire, & on les met à
pâtes compoféis font meilleures au goût
que ne font les pâtes Amples ordinaires des vermice-
Iiers , parce que les premieres font affaîlbnnées. On
k s mange nouvellement faites; elles ne fe gardc-
roient pas comme les autres.
L’art de faire cuire à propos les pâtes, foit Amples,
foit compofées , confirte principalement â leur
conferver la forme, & â ne pas les réduire en bouillie.
Pour que les vermicels & les autres pâtes con-
fervent leur figure en cuifant, & pour qu’elles ne
prennent point au fond du vailfeau dans lequel elles
cuil'ent, il faut faire enlbrte qu’ elles Iblent toujours
en mouvement, foit par le bouillonnement même du
bouillon dans lequel on les cuit, foit par le moyen
de la cuiller avec laquelle on les remue lorfqu’on a
diminué le feu. Trop & trop peu de feu fait également
prendre les pâtes au fond du vaiffeau. Trop de
feu les faifit & les brCile: trop peu de feu les laiffe
s’cpailTir au fond du vaiAcau, où elles forment du
gratin. Si l’on remue beaucoup avec la cuiller les
pâtes a fï cuifent, on les délaie, & l’on en fait de la
bouillie ; A au contraire on ne les remue pas affez ,
elles cuifent inégalement, & elles prennent au fond.
Les pâtes Amples, qui ne doivent pas être nouvelles
comme \tspâtes compofées y ont extérieurement
un certain goiit de farine qu’il ert bon de leur ôter
pour les rendre plus délicates à manger. Pour cela ,
quand on veut cuire des pâtes d'haLicy on commence
par les jetter dans de l’eau bouillante, d'où on les
retire dès que l’eau dont les bouillons avoient ceAe,
remonte en bouillant; &: tout de fuite on rejette ces
pâtes dans de l’eau froide, où on les remue légèrement.
Lorfque ces pâtes font un peu refroidies, on
les retire de l’eau fans leur lailTer le tems de s’y amollir,
& on les met à égoutter : c’ert ce qu’on appelle
blanchir les pâtes, 11 ert indifpenfable de faire blanchir
les pâtes, & même de les amollir un peu dans
de l’eau, lorfqu’on veut les manger cuites dans du
lait.O
n prépare les pâtes en gras en les faifant cuire
dans du bouillon de boeuf & de veau pour les vermicels
; de boeuf, de veau & de mouton pour les
macaronis , les nouilles & les lazagnes ; l’on y met
de la volaille pour la femoule. Les pâtes cuites ainrt
forment une efpece de potage. On les apprête auffi
en maigre, & en forme d’entremets. Alors on les
affaifonne avec quelques jaunes d’oeufs , ou un peu
de beurre frais du jour, ou de la crème , ou enfin,
A l’on veut, avec un peu de fromage, foit parmel'an
ou de Gruiere. yoyeq^ C Art du Vermicelier ,par'bA. Ma-
louin.
§ PATHÉTIQUE, {Mufiq.') genre de muAque
dramatique & théâtral qui tend à peindre & à émouvoir
les grandes palTions , & phis particuliérement
la douleur & la trifieffe. Toute l’exprelAon de la
muAque françoife, dans le %<enrepathétique, con(\ÜQ
dans les fons traînés, renforcés, glapiffans , & dans
une telle lenteur de mouvement, que tout fenti-
ment de la mefure y foit effacé. De-là vient que les
François croient que tout ce qui ert lent ert pathétique
, & que tout ce qui ert pathétique doit être lent.
Ils Qnt même dçs aus qui deviennent gais & badins,
ifi ’
P A T
ou tendres pathétiques, félon qu’on les chante vite
ou lentement. Tel d l un air A connu clans tout Paris,
auquel ou donne le premier caraétere, fur^ ces paroles
: Il y a trente ans que mon cotillon traîne , &c.
& le fécond liir ccllcs-ci : Qitoi ! vous parteifins que
rien vous arrête , &CC. C ’ert l’avantage de la mélodie
françoife ; elle lert à tour ce qu’on veut ; Eiet avis,
<S', cum volet, arbor.
A4ais la muAque italienne n’a pas le même avantage
; & chaque chant, chaque mélodie , a fon caractère
tellement propre , qu’il cft impolAble de l’en
dépouiller. Son pathétique d’accent & de mélodie fe
fait fentir en route forte de mefure, & même dans
les mouvemens les plus vifs. Les airs françois changent
de carartere, felon qu’on prcA'e ou qu’on ralentit
le mouvement : chaque air italien a fon mouvement
tellement déterminé, qu’on ne peut Tahérer
fans anéantir la mélodie. L’air ainfi défiguré ne change
pas fon carnclere , il le perd; ce n’ert plus du chant,
ce n’cft rien.
Si le caràdlere du pathétique n’ert pas dans le mouvement,
on ne peut pas dire non plus qu’il foit dans
le genre, ni dans le mode, ni dans l’harmonie , puif-
qu’il y a des morceaux également pathétiques dans
les trois genres, dans les deux modes, & dans toutes
les harmonies imaginables. Le vrai pathétique ell dans
l’accent pafiionné qui ne fe détermine point par les
regies, mais que le génie trouve & que te coeur
fent, Ains que l’art puiA'e, en aucune maniéré, en
donner la loi. (b")
Pathétique , adj. & f . m. ( Belles-Lettns. ) C ’eft
le caractère que donne à l’éloquence, h la poéfie ,
à la muAque, à la peinture, l’exprertion d’un fen-
timent, d'une penfee, d’une action propre à nous
émouvoir.
Une dirtinciion qu’on n’a pas affez faite , & qui
peut avoir fon utilité, ert celle des deux pathétiques ,
l’un direét & l’autre réfléchi.
Nous appelions direct, celui dont l’émotion fe
communique fans changer de nature , lorfqu’on fait
paffer dans les âmes le meme fentiment d’amour , de
haine, de vengeance , d’admiration , de pitié, de
crainte, de douleur, dont on ert loi-même rempli.
Nous appelions réjléchi, le pathétique dont l’im-
preflion différé de fa caule , comme , lorlqu’au moment
du crime qui le menace , la tranquille fécurité
de l’innocent nous fait frémir.
Quand on a defini l’éloquence , l’art de communiquer
les affeétions & les mouvemens de fon ame ,
on n’a conAdéré que l’un de les moyens , & ce n’eft
ni le plus puiffant, ni le plus intaillible. C’en ert un
fans doute pour l’orateur qui veut nous émouvoir ,
que d’être pnflîonné lui-même ; mais il ert rare qu’il
pinffe le paroîcre, fans courir le rifque, ou d’être
ful'pcét, ou d’être ridicule ; > à moins que la caufe
pour laquelle il fe palAonne ne foit bien évidemment
digne des grands mouvemens qu’il déploie , &
de la chaleur qu’il exhale, fa violence porte à faux ;
c’eft ce qu’on appelle un déclamatcur. D ’un autre
côté, l’on a de la peine à fuppofer que l’homme
paffionné foit bien Ancere & jurte ; A on fe livre
à lui par fentiment, on s’en déAe par réflexion. L’éloquence
paffionnce veut donc ôi fuppofe des efprits
déjà perfuades & dilpofés à recevoir une derniere
impolAon. C ’eft ainfi que Demofthene a pu l’employer
contre Philippe , & Cicéron contre Catilina.
Le pathétique indirecl, fans annoncer autant de
force , en a bien davantage, ü s’inAnue , il pénétré,
ils empare inlenfiblement des elprits , & les maîtrife
fans qu’ils s’en apperçoivent, d’autant plus fCtr de
fes effets , qu’il paraît agir fans efforts ; l’orateur
parle en Ample témoin ; & lorfque la chofe ert par
elle-même , ou terrible , ou touchante , ou digne
d exciter 1 indignation bc la révolte, il fe garde bien
Tome ly .
P A. T 2 5 7
de mêler au récit qu’il en fait, les mouvemens qu’il
veut produire. Il met fous les yeux le tableau de lu
force 61 de la toibicffc, de l’injure & de l’innocence ;
il dit comment le fort a écrafé le foible , & comment
le foible , en gémiffant, a fuccombé : c’en ert affez.
Plus il expole Amplement, [>lus il émeut. Voyez ,
dans la pérorallbn de Cicéron pour Müon, fon ami ;
voyez, dans la harangue d’Antoine au peuple romain
lur la mort de C clar, l’artifice vidorieux de ce genre
éét pathétique. Cicéron ne fait que répéter le langage
magnanime ëc touchant que lui a tenu Milon ; ÔZ
Mifon, courageux, tranquille, ert plus intcrenanc
dans fa noble conrtance , que ne l’eft Cicéron en
luppliant pour lui. Antoine ne fait que lire le terta-
ment de Cclar ; & cet expofé Ample de fes dernleres
volontés en faveur du peuple romain, remplit ce
peuple d’indignation & de fureur contre les meurtriers
; au lieu que les mouvemens palAonnés d’Antoine
, fa douleur, fon reftemimenr, n’auioient peut-
être ému perlbnne ; peut-être même auroient - ils
foulevé tous les efprits d’un peuple libre contre
l’efclave d’un tyran.
En employant le pathétique indirect, l’orateur ns
compromet jamais ni fon miniftere , ni la caufe ; le
récit, l’expolé , la peinture qu’il fa it , peut caufer
une émotion plus ou moins vive fans conféquence.
Mais, lorfqii’en fe palAonnant lui-même, il s’efforce
en vain de nous émouvoir, & que , par mallieur ,
tout ce qui l’environne ert froid , tandis que lui fcul
il s’agite , ce contrafte riAble fait perdre à Ion liijet
tout ce qu’il a de lérieux , à Ibn éloquence toute la
dignité , à fes moyens toute leur force.
Le pathétique dired , pour frapper a coup fiir ,
doit donc le faire précéder par le pathétique indirect.
C’ert à celui-ci à mettre en mouvement les pa/Aor«
de l'auditeur; & , lorfcju’il l’aura ébranlé, que le
murmure de l’indignation fe fera entendre, ou que
les larmes de la compartioncommenceront â couler,
c’ert à l’orateur à fe jetter comme dans la foule , Ec
à paroîrre alors le plus ému de ceux qu’il vient
d’irriter ou d’attendrir. Alors ce n’eft plus lui qui
paroît vouloir donner l’inipulAon , c ’ert lui qui la
reçoit; ce n’eft plus à fa paffion qu’il s’abandonne ,
mais à celle du peuple ; ÔC , en fe mêlant avec lui,
il acheva de l’entraîner.
Le point critique & délicat du pathétique dired,
ert de tenir effentiellement à l’opinion perfonnclle ,
& d’avoir befoin d’être foiitcnu par le caradere de
cekA qui l’emploie. Lhie feule idée incidente qui ,
dans l’cfprit des auditeurs, vient le contrarier, le
détruit.
Suppofons, par exemple , que Périclès eut reproché
aux Athéniens le luxe & le goût des [ilaiArs ,
avec la véhémence dont les Gâtons s’cîevoient
contre les vices de Rome , la feule idée d'Alpalle
auroit fait rire les Athéniens de l’éloquence de Périclès.
Suppofons que dans notre barreau un a\'ocat,
peu févere lui-même dans fa conduite & dans les
moeurs , voulût parler, comme un d’Agiieffeau , de
décence & de dignité, & qu’on fût inrtruit du foupé
qu'il auroit fait la veille , ou de la nuit qu’il aurait
paffee ; fuppofons qu’un homme voluptueulement
oiAf vînt fe paffionner en public contre la mollcAé èc
la volupté , & que , tandis qu’il recommancleroïc le
travail, i’humilitc, la tempérance, on fûtqu’un char
pompeux l’attend, qu’un dîner fompmeiix ert préparé
pour lui ; que deviendroit fon éloquer.ce?
En poéfie , & fpéciaicment dan«. la poéfie dramatique
, même dirtinélion; ainli le précepte d’Horac« ;
........................... b": vA me fiere, doUndum cfi
Primtim ipfi tibi.
n’ert rien moins qu'une maxime générale.
K. k
m