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qu'elle y puiffe tourner fans obüacle, Pour la foii-
ïcnir, c ’e(î-ù-dire pour l’t'inpccher de couler du haut
en bas , il y a en K un renflement à l’efiieu du iro-
l'homccrc ( c ’efl ain/i qu’on nomme la tringle ^ S ' )
qui fera entièrement enlermc dans l'appiù de la fc-
neitre. Com/iie c’efl cette partie qui porte tout le
poids de l'inltrunienr, loriqifil eft en mouvement,
fl y un h'otrement contre le fond du trou dans lequel
ce renflement efl logé. Pour diminuer ce frot-
icment on garnir le fond du trou en bon fer trempe
& bien poli, & le deflous du renflement efl aufll
îrcs-poll, ou bien l’on y met trois petites roulettes
de cuivre, comme on voit dans la//!,’. 2. o ii ^ B C
eft la coupe verticale du trou & du renflement, &
B deux des petites roulettes en queftion, puis on
a fo;n de mettre de l’huile d’olive dans toutes ces
parties, pour rendre le mouvement plus doux.
A rextremire intérieure de l’etHeu ^ B Jîg. 1. efl
une efpece de girouette C qu’on nomme le pied du
irochoniîtré^ qui conflfle en une plaque demi-circulaire
d’un pied de rayon faite avec de bonne tôle
fortifiée par des bandages de fer a b c de trois ou
quatre lignes d’épaifleur, qui fert à foutenirla tôle
dans le milieu. Cette partie efl attachée forreineni à
retîieu.
Sur l’appui de la fenêtre dont il a été pvirlc plus
haut, eft attaché lixément un cercle de cuivre cf ÿ ,
par le milieu duquel paflé librement rcflieu du tro-
ch om itn. Ce cercle ell divifé en deux parties égaies
])ar im diamètre parfaitement parallèle à la quille
du vaifleau , & fon limbe efl aiUÎî divifé en 360 dé-
grés. Immédiatement au-clefl'ous efl attachée à l’ef-
lieu une alidade ou une aiguille dont la pointe perte
lur les degrés du limbe; fon axe doit être exafle-
ment dans le même plan que la furface plane du
pied du irockomare ; l’on nomme cette partie le
cud'iin du irochomeire.
Un pied & demi pins haut, ou deux pieds , fui-
vant l’élévation de la fenêtre, efl une roue M N O
licrizontalc, faite en i'or.me de poulie, parce qu’elle
a une gorge dans i’cpailfeur de fa circonférence.
Elle efl fixée à l’etlieu dont l’axe paffepar fon centre.
Op peut lui donner tel diamètre qu’on \-eut, mais il
eii: i)oa de connoitre la diflance de ion centre à
l’axe du cordon qui doit être engaec dans fa gorge ,
afin qu’on puilTe la comparer, s’il eft ncctfl'aire,
avec la diflance de l’axe de l’eflieu au centre de
gravité du pied C de l’infirumenr.
La gorge de cerie louc efl enveloppée toute entière
]un- un fort cordon de foie qui efl attaché à
demeure par une de les extrémités. Ce cordon va
horizontalement palfcr lur une poulie O lulpencUie
au plancher de la chambre par un anneau 6c un crochet
qui efl au liant de fa chape , en forte que dans
les roulis, la poulie conferve fa pofition verticale;
à l’autre extrémité du cordon efl fufpendu un grand
plateini de balance P qui puifle contenir des poids
julqu’à la concurrence au moins de 150 ou 300 livres,
comme il efl quelquefois néceflaire.
C/hgi.’ de c c iu rnachim pour la dérive. Cette machine
étant ribandonnée à clle-mcme, ce qu’on fait
en ne chargeant point le plateau de balance R,
ou même en le détachant du bout du cordon Q R ,
& le vaifleau étant en marche, le pied du irochomeen
lembiable à une girouette qui prend touiours la di-
.région du vent pouflé par les eaux de la mer, fe
tournera aufli-tôt dans-la direéhon de la route du
vaifleau; il fera par conlcquent avec la quille un
angle qui n’efl autre que celui de la dérive ; cet angle
fera rapporté fur le cadran par l’angle de l’aiguille
a v ec 'ie diamètre reprefentatif de la quille.
L ’jrc compris indiquera le nombre de degrés de
,cet angle de dérive.
Ufaoe pour U f i l ia le , Lorfqu’on voudra inefurer
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le fillage ou îa vîtefl'e du vaifleau , on accrochera le
plateau de balance dont la pelanteur fera connue ,
au bout du cordon de fiifpenfion; puis on le chargera
avec des poids, jufqu’à ce que l'aiguille ait décrit
un quart de cercle fur le cadran , à compter du
point où elle lera au moment oit l’on voudra faire
l’oblcrvaiion. L’aiguille étant dans cette nouvelle
pofition , on verra par le poids dont on a chargé la
balance la melure de la réliflance de l’eau contre la
lurface plane du pied de l’inflrument, car alors elle
fera diredement oppofee au courant de l’eau & en
recevra par conféquent toute l’impulfion; ainli l’effort
qu’elle fera contre cette furface lcra toujours
reprélenté par le poids qui la maintiendra dans cette
poliiion. Ce font deux forces oppofées qui lé font
équilibre ; donc , fuivant le principe connu en mé-
chanique, la vîtefle du navire fera proportionnelle
à la racine quarrée des poids qu’on fera obligé
d’cm.ployer pour maintenir l’équilibre en queftion.
L’opération efl très-fimple , ainli l’on peut faire
l’oblervation aulîl promptement qu’avec le loch.
Ayant donc connu, une fois pour toujours, le
poids qui îau équilibre à rimpulllon direéle de l’eau
contre la furtace plane du pied du t r o c h o m e t n par
une vîtefl'e donnée, U efl facile de trouver lesvîteiîés
correipondantes aux poids qu’exigeront les- différentes
oblervations, puilque les vîtefl'es feront en-
tr'elles comme les racines quarrees des poids oui
leur feront équilibre , fuivant le principe adopté
par les mécaniciens. Ainû l’on fera une table à deux
colonnes; clans la premiere, feront les vîteflés, le
premier terme fera 100 toifes par heure, ou un dixième
de lieue marine , ou toute autre partie qu’ou
voudra de la lieue de 20 au degré , tous les autres
termes croîtront en progreflion arithmétique de 100
toiles en 100 toifes , ou de dixième de lieue en dixième
de lieue.
Dans la fécondé colonne feront les poids corref-
pondans pour la former; on multipliera le poids
correipoiidant à un des termes de la premiere colonne,
lequel poids fera connu par expérience ou
par calcul, on le multipliera, dis-je, parle quarre
d’une fraéUon qui aura Tunité pour numérateur,
& pour dénominateur le nombre qui exprime le rang
qu’il doit tenir clans i'a colonne ; le produit fera le
jrremier renne. Pour avoir les autres, il ne s’agira
p/us que de multiplier ce premier terme par 4 , par
9 , par 16 , par 25 , par &c. c’efl-;\-dire parle quarré
de tous les termes de la fuite des itombres naturels.
Par exemple , fi on fait par expérience ou autrement
qu’il faut un poids de 2 livres 4 onces , ou 36
onces pour faire équilibre à une vîtefle de 600 toiles
par heure ; comme dans îa premiere colonne 600
toifes tiennent le fixieme rang, 36 onces tiendront
auflî le fixieme rang dans la deuxieme colonne. On
multipliera donc 36 onces par le quarré de ^ou par
y:,, le produit une once formera le premier terme ;
le deuxieme fera 4 onces ; le troifieme 9 onces; le
quatrième 16 onces; le cinquième 25 onces, & c .
Lors donc qu’une obfervation aura donné un certain
poids, on le cherchera dans la deuxieme colonne;
fi on l’y trouve, la vîtefle du vaifleau fera
exactement exprimée par le terme corrcfpondant
de la premiere colonne; mais fi le poids donné par
l’oblervation ne lé trouve pas dans la deuxieme co-
lomie , on prendra celui qui en approche le plus ,
dé le terme correfpondant de la premiere colonne
fera, à très-peu de choie près, la véritable vîtefl'e
du navire.
Ün voit déjà l’avantage de cet infiniment fur le
loch pour la melure du fillage, car les oblervations
lont non feulement plus faciles à faire, mais encore
plus exaftes, puifqu’on n’a à craindre ni l’alongement
nil e raccourciflément de la ficelle, ni les erreurs du
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fablier; on pourra s’en fervir dans les tems où la
mer efl agitée, prefqu’aufli fûrement que lorfqu’elle
efl calme ; car puifque le pied du trochometn eft la
feule partie de cette machine par laquelle le mouvement
puifle fe communiquer au refte, & qu’elle
n’en peut recevoir d’autre qu’un mouvement circulaire
horizontal; il eft evident 1*^. quelle n en
pourra communiquer d’autre; 2°. que plus le vaifleau
aura de vîtefle, moins le pied de i infiniment
fe femira du choc irrégulier des vagues, parce qu’il
aura plus de force pour lui réfiftcr ; & en troifieme
lieu, il en fera encore préfervé juiqu’à un certain
point par fa profondeur au-deffus de la furface de
la mer. Il n’aura tout au plus dans ce cas qu’un
mouvement d’ofcillation fort petit en comparaifon
de celui qui tend à lui imprimer la réfiftance de l’eau
caufé par le mouvement progreflîf du navire. Le
petit mouvemé"nt d’ofcillation lé manifeftera dans
le vaifleau , parce que l’aiguille aura un petit mouvement
alternatif d’allée & de venue qui lui fera
décrire des petits arcs égaux fur le cadran du trocho-
metre. Alors on prendra pour le point d’obfcrvation
le milieu des arcs.
Un autre avantage de cette machine, c’eft c[u’elle
eft, aufli-bien que l’obfervateur, à l’abri des injures
de l’air , puifque rien n’empêche de donner au
chafîîs de la fenêtre a laquelle elle eft adaptée, une
faillie ftiffifante au dehors du vaifleau, pour enfermer
dans la chambre toute la partie fupéricure du
trochouicin.
L’auteur de cette machine eft M. Aubery, chanoine
régulier de Sainte Genevieve , prieur & curé
de N. D. du Chaage, à Meaux en Brie ; il en pro-
pofa une ébauche en 1772 a l ’académie roy'ale des
fclences de Bordeaux qui avoit propolé pour fujet
du prix de Mathématiques de cette année, la que-
flion fuivante : « Quelle eft la meilleure maniéré
» de mefurer le fillage ou la vîtefle des vaifleaiix en
» mer, indépendamment des obfervations aftrono-
» miques & de la force du vent, & c .
L’académie de Bordeaux a cru voir dans le tro-
chometre c\\\i lui fut préf'enté alors, le germe ou la
bafe de la découverte importante qu’elle avoit en
vue ; & quoiqu’elle fentît qu’il cioit fufcepîible de
perfeftion , elle voulut bien accorder le prix à l’au-
îeur qui a depuis perfeéHonné fon invention, & l’a
mis dans l’état qu’on vient de décrire. On craindra
peut-être que rimpctuofité des vagues n’enleve la
tringle du trochometre, puifqu’il y a des tems oîi le
loch même ne peut fervir, mais on en féroit quitte
pour l’ôter de place quand il y auroit du danger.
Au refte la méthode de mefurer le fillage du vail-
feau par le moyen du loch efl fi imparfaite, que les
navigateurs exercés ne daignent pas le jetter, 6c
eftiment à la vue fimple quelle efl la vîtefle du
vaifi'eàu; mais aujourd’hui la méthode des longitudes
par le moyen de la lune , commence il devenir
d’un ufage fi fréquent, qu’on ne fera peut-être bientôt
plus obligé de mefurer par le fillage la vîtefle
d’un vaifleau. Dans l’ efeadre d’évolution part’ie de
Breft en 1775, il y avoit peu de vaifl'eaux oit l’on
n’obfervât tous les jours la longitude . 6c toutes ces
oblervations s’accordoient dans moins d’un demi-
degré. ( M. D E LA L a n d e . )
TROMBE , ( Luth. ) forte d’inftrumcnt de per-
cuflion. La vombe eft une caiflé-de bois quarrée ,
longue de f’ept quarts d’aune environ , large d’une
demi-aune, de poféc fur quatre pieds; au nnheu de
la table de cet inflrumcnt eftun trou rond d’environ
un quart d’aune de diamètre ; à un des longs côtés de
cetre caifle efl attachée la groflé corde de la comre-
bafle, quifonnele/ô/M'uniflondefeize pieds; cette
corde traverfe la trombe, pafl'e fur un chevalet plus
haut & plus fort que celui d’un violoncelle, de tient
T om e îV ,
T R O 979 de l’autre côté une cheville. Le chevalet n’efl pas
au milieu de l’inArument, mais il eft avancé vers la
droite , enforte que l’efpace gauche foit le plus grand.
On accorde une trombe en üz , & l’autre en f o l , comme
les tymbales , on frappe les cordes avec des
baguettes garnies de gros fil au bout. La trombe a le
fon d’une timbale couverte. (/'. D. C. )
§ TROMPETTE , ( Mufiq. inpr. des anciens. ) La
trompette des anciens, fur-tout celle des Piomains &
des Hébreux , paroît différer principalement de la
nôtre, en ce qu’elle n’avoit qu’une feule branche
ou canal, & qu’elle- croît toute droite, comme l’on
peut voir par \ts. figure 2 , planche I. du Luth. Suppl.
Cette figure a été copiée du Mufeum Romanuni, de
Caufeus (de la Chauffée) & a été tirée originairement
de l’arc de Titus. Quelques-unes des trompettes des
anciens paroiffent aufll avoir eu des anches faites
d’o s , car Properce dit, livre IV é lé g . 3
Et lîruxit querulas rauca per offa tubas.
Et Pollux , dans fon Onomajlicon., « la trompette fe
» fait d’airain & defer, mais Ion anche d’os ». Pollux
ajoute qu’il y a des trompettes àiXo\\.eis & des courbes ;
comme il ne parle point des cors , il eft probable que
c’efl ce qu’il entend par trompette courbe.
Les anciens avoient plufieurs fortes de trompettes
comme le rapporte Bartholin , dans fon traité De
tib. veter. d’apres les commentaires d’Euftathius fur
Homere.
1®. La trompette athénienne , inventée par Minerve
, & dont fe fervoient les Argiens.
2“. Celle qu’Ofiris avoit inventée , & dont les
Egyptiens fe fervoient dans leurs facrifices.
3®. La trompette gauloife, qu’on appellolt aufll
carnix ; elle n’étoit pas fort grande, mais fon pavillon
fe terminoit par une tête d’animal, le canal en étoit
de plomb, & le fon aigu.
4*^. La trompette paphlagonlenne qui fe terminoit
par la figure d’une tête de boeuf, 6c rendoit un Ton
grave.
5°. Celle des Medes, dont le tuyau étoit de rofeau,
61 le fon grave.
6°. Enfin la trompette îyrrhénienne, inventée par
les Tyrrhéniens , & qui efl celle dont parle Pollux.
Euflathius dit aufll que la trompette tyrrhenienne
reffcmbloît à la flûte phrygienne, ayant l’embouchure
fendue. ( F. D . C. )
T rompette, (^ L u th .) Les Negres de tousles
pays où l ’on trouve des cicphans, ont une forte de
trompette^ compofée d’une des dents intérieures de
cet animal ; ils poliffent cette dent en dedans & en
dehors pour la réduire à la groffeur convenable ; ces
trompettes font de grandeurs différentes pour produire
diflérens tons, mais cependant on n’en tire
qu’une forte de bruit confus & très-peu agréable.
Voye^ les trompettes des Negres ^fig. /, 2 6’ j , planche
III. du Luth, Suppl.
Ces trompettes d’y voire pefent quelquefois jufqu’à
trente livres ; elles font ornées de plufieurs figures
d’hommes 6c d’animaux, mais mal deffmées ; au plus
petit bout eft un trou quarre qui fert d’embouchure
ou de bocal, 6c à l’autre bout efl une petite corde
teinte de fang de poule ou de brebis, apparemment
pour fervir d’ornement ; les Negres en règlent les
ions par une efpece de mefure.
Les habitans de Congo ont encore une autre forte
de trompette, à l’ufage particulier du roi & des princes
: elle efl conipolée de plufieurs pieces d’y voire,
bien percées, qui s’emboîtent l’une dans l’autre , 6c
qui toutes enfemble font de la longueur du bras.
I..’einbouchure ou le bocal eft de la grandeur de la
main , on y applique les doigts , & le fon le forme
par leur reflerrement ou leur dilatation ; cet inflru-
ment n’a point de ttous Latéraux comme nos flûtes,
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