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cle pétrole. M. Lauta Baniclitquc cettc odeur appro-
choit de celle qu’on appcrçoit quelquefois dans les
expériences d’éleélricité.
Quand le tems cil clilporé au tonnerre, la flamme
redouble de vivacité ; ce qui lembleroil indiquer
quelque rapport avec le feu électrique.
Selon M. Targioni ( ^ e n T o je am , torn.
Z». 300. ), ce feu doit être regardé comme le refle
d’im volcan éteint depuis long-tems.
Dans un pré, à un demi-mille de P lc tra -M a la , efl
une fontaine a{)pellée B iù a , dont l’eau eft
froide, mais s'allume comme de l’efprit-de-vin,
quand on en approche une allumette, frayage d'un
François en Ita lie , torn. I I . (C.)
P I L A , {^Géogr.) montagne célébré du Forêt, eft
fltuée aux confins de cette province Ôc du Lyon-
nois, dans l'éleClion de Saint-Etienne, entre Saint-
Chaumond , Condrieu, Saint-Etienne êc le bourg
Argentai : elle s’étend en long du midi occidental au
nord orientrd, &, felon que le penl'e M. de Buffon,
elle pourroit bien être une fuite de ces montagnes
qui commencent au bord de la mer en Galice, arrivent
aux Pyrenees, traverfent la France par le Vi-
varaisêc l’Auvergne, féparent Tltalic, s’étendent en
Allemagne & au-defliis de la Dalmatie jufqu’en Macédoine
; & de-là fe joignent avec les montagnes
d’Arménie , le Caucafe , le Taurus , l'Imaiis, s’étendent
jufqu’à la merde Tartarie.
Cette montagne, auiii célébré dans le Lyonnois
que le mont Olympe chez les Grecs, tire fon nom
non de Ponce-Pilate qui s’y noya dans un puits,
comme le croit le peuple, mais de deux m o is , p i
qui fignlfie une m ontagne, & de /a t qui veut dire
large ; ou peut-être du mont P ile a tu s , parce qu’elle
eft prefqiie toujours couverte d’une elpece de chapeau
de nuées; de , bonnet ou chapeau, on
a fait par corruption P ila .
Duchoiil, auteur Lyonnois, qui donna en 1555
une defeription en latin du P ila , fait une peinture
charmante des moeurs, des ufages de des plaifirs des
habitans de ce canton, lur tout de ceux de Doilîciix
qui habitent l’entrée des bois de fapin.
Le puits de la montagne dont l’eau efl claire &
tranquille, ell la fource du Gicr qui va tomber dans
le P».hône. Prefque tous les orages qui éclatent dans
le Lyonnois & aux environs , le forment fur le P ila .
Iis commencent par une petite vapeur de la gran-
devir d’un chapeau, peu-à-peu la vapeur augmente
& s’agrandit à vue d’oeil; à meliire qu’elle acquiert
un plus grand volume, elle defeend, fe change en
nuée fort noire de occalionne des tonnerres affreux.
Ceux qui font lur le fommet de la montagne voient
l’orage fous leurs pieds, mais ils n’en font pas plus
en fureté : la foudre dans fes éclats terribles eft dirigée
indifféremment tantôt au-defîus , tantôt au-
deffous des nuages qui la renferment.
Toutes les fois qu’on apperçoit de Lyon le fommet
de P ila couvert d’un petit brouillard ou d’un nuage
très-léger, on peut alfurer que la journée ne fe paf-
fera pas fans pluie ou fans orage, dc ce prefage eft
comme infaillible : rexprelfion ulitée pour lors dans
le Lyonnois, c’eft que P ila a pris fo n chapeau.
Les pâturages y font excellens: aulTi les betes à
cornes y font-elles en grand nombre. La grange de
P ila peut nourrir 80 vaches ; comme le thin , le romarin
de le ferpolet s’y trouvent en abondance,
les moutons y font d’un goût délicieux.
La température au P iU c Ç i toujours très-inégale,
elle change d’un moment à l’autre , & ces change-
mens font fl fiibits, que fouvent dans l’efpace d’une
heure , on paffe pourainfi dire de l’hiver à l’été. On
aflure qu’on découvre, du fommet des têtes les plus
élevées, dix-fept provinces : la vue n’eft arrêtée de
bornée d’un côté que parles montagnes delaSuiffe
P ï N
& des Alpes, de l’autre par celle du Puy de
Domine, oit le célébré Pafchal fit fes expériences
fur la pelanteur de l’air, & enfin par celle du Cantal
en Auvergne, qui eft toujours couverte de neiges,
&dont l’endroit nommé le Plom b de C a n ta l eft de
993 toifes plus haut que le niveau de la mer.
Le beurre qu’on fa'c pour le conferver plus long-
tems , y eft de la premiere qualité & prouve l’cx-
Ccllence des pâturages : les petits fromages de lait
de chevres, nommés hefj'atins, du village de Beffard,
font d’un goût très-parfait & très-renommés dans
le Lyonnois.
On trouve encore plufieurs efpeces de gibier de
quelques bêtes fauves ; la perdrix rouge y eft d’un
goût très-fin. Les plantes de les Amples lont fort recherchées;
elles y ont une odeur plus forte & un
goût plus aromatique ou plus rare. M. Haller prétend
que les Alpes ont environ 500 fortes de plantes
qui leur font propres : à peine fur le P ila qu’on appelle
les petites A lp e s , en trouveroit-onla cinquième
partie. Voyez les Mémoires f u r le L yo n no is , torn. /,
par M. Duiac. (G)
PILE, f. f. p a lu s in acumen definens, terme de
B L ifo n . ) pal aiguifé en forme d’obélifque renverfe,
la bafe étant mouvante du bord fupérieur de l’écu.
V oye^ p l. I l , fig . 3)3, A r t hérald, dans U D ic l. r a f
des Sciences, dcc.
Cette piece eft rare en armoiries.
Ce terme vient du latin p ilum ; les anciens nom-
molent piles les pieces de bois armées de fer , alnfi
que les traits ou dards qu’ils décochoient aux prife«
des villes Sc dans leurs batailles ou combats.
De Maillify, en Flfte de •, d'a^tir à croispilesy
d’or , l'une en p a l, les deux autres en bande & en barres
appointées vers la pointe de l'écu. ( G . D . L . T . )
PILES, ( Géogr. anc.') L’ideniité des noms a précipité
les écrivains dans plufieurs erreurs de géographie,
comme on peut le remarquer dans les trois
villes qui portoient le nom de P y lo s , dans la Morée
occidentale, aujourd’hui Belvedere: l’une appellée
P y lo s M e fjé n iq u i, i l o i l dans la MelTcnie, aujourd’hui
le vie ux N a v a rrïn , dans le golfe de Zonchir ;
l’autre s’appelloit P y lo s E lé e , parce qu’elle ctoit
fltuée dans le fond de l’Elide ; entre ces deux villes
étoit Pylos Triphyliaquc , capitale du royaume de
Neftor dans l’Elide Triphylie. Les deux villes de
Cnide ont jette dans les mêmes erreurs ; on les a
confondues , quoique l’une fût dans l’ile de Chipre,
& l’autre dans la Dorlde de Carie. On doit faire la
même obfervation fur les deux Magnefies , dont
l’une ctoit une province orientale de la Theftalie,
qui aujourd’hui eft une prefqu’îlc de la Janna ; l’autre
étoit l’Afie mineure , fur le Méandre ; elle s’appelle
aujourd’hui G u fe tliffa r. Ontombe fur-tout dans cette
erreur furies deux Carthages d’Efpagne, dont l’une
s’appciloit Carthago nova ou S p a rta ria , & l’autre
Carthago Pcenorum. La premiere eftCarthagene dans
le royaume de Murcie , & la dernierc Villa Franca
de Panades dans la Catalogne. ( T —n .')
PIN, f. m .p in u s , i , ( terme de B la fo n .') arbre qui
fe diftingue dans l’écu par fa tige droite unie, (es
branches écartées, ainfi que par fon fruit nommé
pommes de p in .
Les anciens fe fervoient du p in pour conftrnire les
bûchers des victimes qu’ils offi'oient dans les facri-
fîces.
Silvain, dieu des forêts, fous la forme d’un fatyre,
eft quelquefois repréfentc tenant un rameau de p in .
Lebouexicr de la Chapelle, de Penieuc, en Bretagne;
d'urgent à trois p in s de finople.
De Budes de Guebriant,de Terrejouan, proche
Saint-Brieux, en Bretagne, d'or au p in definople fruité
du champ ; le f u t de l'arbre accolé de deux jîe u rs-d e -lyt
de giuuies.
isy
P I N
Jean de Budes, comte de Guebriant, s’eft rendu
recommandable par fes exploits militaires , entr’au-
tres par la mémorable viftoire qu’il remporta fur les
impériaux le 17 janvier 164a à Kempen , où il battit
les généraux Lamboi &: Merci & les ht prifonniers
de guerre; cette vifloire le rendit maître de l’éleflo-
rat de Cologne. Louis XIII le récompenfa de fes
importans fervices, en le faifant maréchal de France.
{ G . D . L . T .)
Pin, (^Boian. J a rd in ,') en latin p in u s , en anglois
pinc-tree, en tiWemcmd. ficktenbaum .
Caraciere générique.
Les fleurs mâles font grouppées en une touffe conique
ccailleufe : elles ont plufieurs étamines terminées
par des fommets droits qui font unis enfem-
ble par leur bafe r les écailles qui les enferment
fuppléent aux calices & aux pétales qui leur manquent;
les fleurs femelles font raflèmblées dans un
cône ovale, & fc trouvent affez éloignées des fleurs
mâles fur le même arbre. Sous chaque écaille de ce
cône, on trouve deux fleurs pourvues feulement
d’un petit embryon furmonté d’un ftyle formé comme
une alêne que couronne un feul ftygma’^e. L’embryon
devient une femence ovale pourvue d’une
aile, & quelquefois un noyau fans aile.
Efpeces.
P in h deux feuilles un peu épalffes & unies, à
cônes pyramidaux & pointus. Grand p in maritime.
P in u s füLiis geminis craffiufculis g labris, conis p y -
ram id atis acutis. Mill.
P ineafler.
2. P in à deux feuilles plus étroites & de couleur
glauque, à cônes arrondis , obtus. P in d’Italie. cultivé. P in
P in u s fo liis geminis tenuloribus g la n d s , conis fu b ro -
ta n d is , obtufis. Mill.
The cultivated pine tree. Stone pine,
f P i n à deux feuilles plus courtes & glauques, à
petits cônes terminés en poime. P in commun. P in
de Hagiienaii. P in ou fapin d’Ecoffe, P in de Rulfie.
Grana des Suédois.
P in u s fo liis geminis breviorihus glaucis , conis p a rvis
mucronatis. Mill.
S eotch f ir or pine.
^ 4. P in à deux feuilles glauques, plus courtes &
à plus petits cônes. P in de Tartarie.
P in u s fo liis geminis breviorihus la tius cu lis g la u d s ,
conis m inim is. Mill.
T a rta ria n pine,
5. P in qui a Ic plus fouvent trois feuilles étroites
& vertes, à cônes pyramidaux, dont les écailles font
obtufes. Miigho. P in fauvage. P in fuffie.
P inns fo liis joepius ternis tenuioribus virid ib u s , conis
pyram idiUis ,fju a m is obtufis. Mill.
M iig k o pine.
6. P in à cinq feuilles unies. Alviz. Cembro.
P in u s fo liis quinis Ixvib us. Scan. Lin. S p .p l.
Cembro pine.
7. P in à deux feuilles longues, unies, à cônes
longs & menus. Petit p in maritime^
P inus fo liis geminis longioribus g la b ris , conis Lori-
gioribiis tcnuioribiifque.
The Utile maritim e pine.
8. P in H deux feuilles très-menues,à cônes obtus,
ad Ablreapn.ches horizontales. P in de Jérufalem. P in
p aïIu hi'ust.s M foihlli.s geminis te n uJiJff iin is■,> conis o b tuJ fist, rarnis
Aleppo pine.
. feuilles courtes, à petits cônes, à
écaillés aigues. P m de Jerfey.
P I N 373
P in u s fo liis geminis breviorihus, conis p a rv is , Jqua-
rnis acutis. Mill.
Je fe y pine.
10. P in à trois feuilles, à cônes plus longs dont
es écaillés font rigides. P in de Virginie à trois
teuilles.
P in u s fo lu s ternis, conis longioribus .fq u am is rln ~
dioribus. M \\\. °
The leaved F irg in ia n fin e .
11. P in û tiois feuilles plus longues & plus menues,
a très-grands cônes lâches. Frankinecme. P in d encens.
P in u s fo liis Longioribus tenuioribus ternis , conis ma-
x irn is Ia xis . Mill.
The jrankincemetree. En allemand, weyrauchfichten
12. P/'/: de^ Virginie à feuilles plus longues & plus
menues, à cônes hériffés & menues.
P in u s V irg in ia p ra lo n g is fo liis tenuioribus, con»
echinato g ra c iii. Pliik. A b u .
Tree leaved b a fa rd pine.
_ 13. P in à cinq feuilles âpres. P in blanc d’Amérique.
P in du lord NVeymoiuh. P in à cinq feuilles, à
cônes, pendantes. ’
P in u s fo liis q u in is , conis ptndentihus. H o rt. Colomb.
P in u s fo liis quinis feab ris. Linn. Sp. p [.
L o rd W eym outh's pine.
14. P in à trois feuilles très-longues. de marais.
P in u s fo liis ternis lo n g ifjim is. Mill.
The three leaved marsh Am erican pine,
15. P in de Sibérie à cinq feuilles.
P in u s fo liis quinis S yb erienfs.
Syberian pine.
On lit un plus long catalogue de p in s , & dans la
premiere édition du D ic îio n n a ire de Miller, &: dans
le T ra ité des arbres & arbufes As M . Duhamel; mais
il s’eft trouvé que plufieurs n’étoient que les mêmes
arbres différemment défigncs par différensbotaniftes,
ôcdont lesphrafes avoient été fervilement copiées
par leurs feoliaftes ; & les variétés qui ne portent
que fur la couleur des fleurs & qui fe trouvent tranf-
crites comme efpeces, ne méritent aucune attention.
Les elpeces dont nous donnons la fuite font très-
diftinefes, nous les avons fous nos yeux & nous
avons vu leurs cônes. Il fe peut néanmoins qu'il en
exifte d’autres ; le p in u s m aritim a altera M a th io li le
p in nain & \z fo x ta itpine des catalogues de Gordon ,
quelques variétés des p in s d’Amérique, que diftin-
guent fes habitans, peuvent ne pas être de pures
chimères; mais avant de grolîîrla foule des p in s , il
faut s’être affiiré par la comparaifon de leur véritable
exillence & de leur caraciere fpécih'que.
La nombreule famille des p ins répandus au nord
de la terre, décore jufqu’aux rochers & aux marais
rend moins affreux l’afpeft de ces lieux âpres &
fauvages , lorlqu’un pâle rayon éclaire ces touffes
toujours vertes. Le vend le moins brillant plaît aux
yeux parmi les ombres dont l’hiver f- couvre; &
des mafl'es où lé repofent les regards, font préférables
aux rameaux dépouillés des autres arbres oii
l’oeil s’égare triftement : mais il s’en faut bien que le
vend des p in s foit d’un ton ou trop terni ou trop
rembruni. Le feuillage Av.pin n“ j & du p in d’Italie
eft de la nuance des feuilles de l'oeillet : le p in du
lord cymouth eft du verd des pavots. Le pineafter
è c lc s p in s d’Amérique à trois feuilles, confervent
durant le plus grand'froid ce verd frais & riant des
bleds d’avril. Le/>//7 d'en cens eft d’une couleur encore
plus tendre & plus jaunâtre ; & tant s’en faut que ces
p in s n’offrent en hiver une décoration gracieufe,
qu’ils varient même agréablement les feenes du prln-
lems & cle l’été, lorl'qu’on les entremêle avec les
arbres qui n’embelliflènt que ces faifons.
Par-tout la nature a mêlé Futile à l’agréable, Sc