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liti ,
La première clafle eft fLibcIivifée en deux ferlions,
favoir ;
Section I. Les plantes dont le calice extérieur enveloppe
la fleur: cette feftion comprend, i*^.toutes-
les plantes dont on ne connoît pas bien les fleurs ;
2®. celles qui portent des fleurs à étamines ; 3 plu-
fieiirs fleurs monopétales ; 4®/ plufieurs fleurs poly-
pctales; 5*^. les fleurs composées.
II. Les plantes dont le calice extérieur foutient les
fleurs: cette feéfion comprend, 1®. plufieurs fleurs
monopélales ; 2^. plufieurs fleurs polypétales.
La leconde clafTc qui eft compol'ée des plantes qui
n’ont qu’un calice intérieur, comprend, fous une
même leéHon, toutes les plantes bulbeufes ou tubé-
reufes ; ainfi que beaucoup d’autres qui approchent
de cette famille.
La troifieme clafle qui comprend les plantes qui
ont un calice intérieur & un calice extérieur, eft di-
vifée en quatre feâions, favoir :
Section I. Les fleurs monopétales.
II. Les fleurs bipétales & tripétales.
III. Les fleurs quadripétales.
IV. Les fleurs qui font compofées d’un nombre indéterminé
de pétales.
Nous croyons devoir nous borner à ces indications
générales, pour ce qui regarde les herbes ; mais
nous allons entrer dans quelques détails fur la partie
de cette méthode qui regarde les arbres & les ar-
brifTeaux.
Magnol les divife, ainfi que les herbes, en trois
clafles générales, favoir :
C lasse I. Les arbres & les arbrifleaux qui n’ont
qu’un calice extérieur.
Classe II. Les arbres & les arbrifleaux qui n’ont
qu’un calice Intérieur.
C lasse III. Les arbres & les arbrifteaux qui ont
un calice intérieur & un calice extérieur.
Enfuite il fubdivife la première clafle en cinq fec-
tions, favoir :
Se&ion I. Les arbres à chatons, dont les femences
font renfermées dans des chatons ^ Juliferce fjemine
in julis : le (anXt, falix j Je peuplier, populus.
II. Les arbres à chatons, dont les fruits féparés des
fleurs font renfermés dans un calice extérieur,
ra, fructu feparatOy in calicibus externis : le noyer,
juglans ; le noifettier, corilus ; le châtaignier, ca.
jîanea ; le hêtre ,fagus ; le chêne , quercus ; le chêne
v erd , ilex.
III. Les arbres conifères, coniferæ : le cyprès, ett-
prefftts; le (apin^abies; le pin,pinusj lemeleze, larix,
IV. Les arbres qui portent des fruits fphériques ,
compofés de plufieurs femences, piluliferx : le platane
, platanus.
V. Les arbres à fleurs monopétales, renfermées
dans un calice extérieur ,j?orc monopetalo, intra cali-
cem externurn ; le figuier,
La fécondé clafle eft divifée en trois ferions,
favoir :
Section I. Les arbres à fleurs monopétales,
monopetalo ; l’orme, ulmus, cajîapoètica; le nerprun,
rhamniis ; l’olivier fauvage, elxagnus ; l’alaterne,
alaterniis ; Yacacia.
II. Les arbres dont les fleurs ont quatre pétales,
fiore tetrapetalo ; le fanguin , cornus famina.
III. Les arbres dont les fleurs ont un nombre indéterminé
de petales, fiore polypetalo ; le nez coupé,
fiaphylodendron ; la vigne, vitis,
La troifieme clafTe eft divifée en cinq fe r io n s ,
favoir :
Section I. Les arbres qui ont des fleurs à étamines,
fiorefiamineo ; le mûrier, rnorus; le buis, buxus.
II. Les arbres dont les fleurs font monopétales,
fiore monopetalo ; le lilas, lilac; l’arbre chafte, vitex;
la b ruyere, erica ; le nerion, le ftyrax j le plaquemi-
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nierguaiacana ; le troène, ligufirumj la viorne,
viburnum ; le coriaria ; le lureau, fainbucu ( ; l’obier
opulus ; le cornouiller, corniis-mas; lepericlymenurn ;
l’olivier, oAû ; le laurier, laiirus ;\e laurier-thim , •
linus ; le houx , aquifoUum ; le jafmin , jafiminum,
III. Les arbres dont les fleurs ont quatre pétales
flore tetrapetalo ; le frêne , fraxinus ; le fynnga.
IV. Les arbres dont les fleurs ont un nombre indéterminé
de pétales , & dont les fruits ne font point
en YiYicpxe, fiore polypetalo, non Jiliquofce ; le tilleul,
tilia ^ le fulain, evonimus i le Jpircea y le toxicoden^
dron ; le fuftet, cotinns ; le tamaris, tamarifeus ; le
marronier d’Inde, hippocafianum ;Yèfi\ne-v\nette y
berberis ; l’abricotier, armeniaca ; le pêcher, ptrfîca ;
l’amandier, amigdalus ;\e ceùYiery cerajus ;\e \u]\x^
hier, ^iiiphiis ; Vaiedarac; le pommier, malus; le
poirier y pyrus ; Xe iorhier, forbus ; le nefflier, mef~
pilus ; la houràaine, frangula ; le rofier, ; le gren
a d i e r , l ’oranger, auramiiu
V . Les arbres dont les fleurs ont un nombre indéterminé
de pétales, & dont les fruits font des fili-
ques,fiorepolyp etalOyJlUquofx ; le g am ie r ,fd iq u a f -
trurn ; le faux acacia , pfeudo-acacia ; le cytife , cy il-
f u s ; le barba-jovis ; le genêt, ginifia.
Je pafl'e fous filence les additions & les correâions
que M. Linné a faites à cette méthode, parce que je
n’ai voulu qu’en donner ici une fimple idée; je renvoie
le leéteur à la méthode de M. Linné ; elle juf-
tifiera ce que j’ai dit plus haut, favoir, qu’on peut
faire de bonnes méthodes artificielles, en partant de
principes fort différens.
Pla ntes c é r é a l e s , (^Agriculture.') On a vu à
{'article Bled , <\ans ce Supplément, leux divifion en
gros bledsjteisquelesfromens, les feigles&l’épéau-
ire ; & en petits bleds, comme les orges & les avoines
; je ne parlerai ici que de ces cinq fortes de
grains, & de leurs différentes efpeces.
i'’ . Le iromer\t (jriticuni) , eft,félon Tournefort,’
un genre à e p la n te k Yleurs y fans pétales , dil'pofées
en épis, dont les étamines ibrtent d’un calice écailleux,
ras ou barbu; le piftil renfermé dans ce calice
fe change en femence farineufe , oblongue,
convexe, d ’un côté fillonnée, de l’autre enveloppée
de la glume ou balle écailleufe qui fervoit de calice
à la fleur ; chaque petit faifeeau de fleur eft foutenu
fur un axe denté qui forme l’épi.
La plante qui porte le froment eft trop connue
pour en faire une delcriptlon détaillée , il fuffit de
remarquer que cette plante annuelle part d’une racine
, compofee de fibres déliées, qui pouffe du
môme pied plufieurs tiges ou tuyaux de quatre ou
cinq pieds de hauteur, plus ou moins gros, fclon la
nature du fo l, & fulvant que le grain a été femé plus
ou moins clair : ces tuyaux, qu’on appelle chaumes y
font creux en-dedans, & renforcés d’efpace en ef-
pace de plufieurs noeuds, qui donnent naiffance à
des feuilles arondinacées, longues & étroites, donc
le bas forme une efpece de gaine pour embraffer
la tige & la foutenir d’un noeud à l’autre. Pendant
tout l’hiver le froment eft herbe ; au printems fa tige
s’éleva ; & de la troifieme ou quatrième éteule ou
noeud fort l’épi, compofé de petites écailles, fou-
vent garnies de barbes qui renferment les fleurs ou
l’embryon : cet embryon devient femence après la
fécondation opérée par les pouflicres des étamines;
je donnerai plus bas une defeription particulière de
cette femence, de fa végétation ,& de fa nrodigieufe
multiplication : il fuffit de remarquer ici que cette
plante vigoureufe vient par-tout , & qu’elle paie
toujours avec ufiire les foins de ceux qui la cultivent
: il femble même que ce foit un bienfait fpécial
de 1.1 providence, d’avoir attaché tant de fécondité
à une plante robufte, particuliérement deftinéc à
noiwrir i’efpece humaine, Pline dit à peu près la
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meme chofe, en parlant avec furprife d’une pianu
de bled venue d’un feul grain , & qui portoit trois
cens quarante epis : Nikil enim efî tnuco fcruUus hoc
etûni ci tribuit natura quoniam eo maxime alat homi-
nem , & ideo terra foecundior in iis quæ juvani alunt-
que ac fniges cereales ujibus nofiris ajfacim fubminijlrat
lato preecipuis orbis regionibusproveniu.
On diftingue les fromens en hivernaux y qu’on
feme il la fin de feptembre ; & en printaniers , qu’on
ne feme qu’en mars. Les fromens hivernaux font de
plufieurs efpeces , dont les uns font ras & les autres
barbas ; la différence en eft afi'ez légère , quant à la
forme du grain : cette différence des éj)is ras ou
barbus ne peut même guère fervir à conftituer des
efpeces , puifque les bleds barbus perdent leurs barbes
par la culture , & qu’au contraire les bleds ras
deviennent barbus dans certains cantons, comme
dans les terres grafles qui font le long de la foret d’Orléans,
ainfi que l’a remarqué M. Duhamel. On a
conftitué plufieurs efpeces de fromens hivernaux,
diftingués par la groffeur ou la couleur de leur épi
& de leur grain , qui eft, ou blanc, ou doré, ou
rouge, ou gris ; tels font le rouflet, le blonde , le
bled blanc qu’on cultive en Flandres; la touzcüe
qu’on fait venir en Languedoc;le bled de Smirneou de
miracle qui produit des épis latéraux à côté de l’épi
principal, &c. Les fromens marfais ou printaniers
le diftinguent en ras ou barbus ; il y en a quelques
efpeces parmi ces derniers , dont la paille eft pleine
de moelle, ils donnent tous les deux un froment
dont le grain eft rouge & plus petit que celui d’hiver
; mais il fait du pain au moins auflî ])lanc, &
d’auflî belle pâtifferie. L’auteur de la Maifon ruflique
l’appelle bUd rouge; on le nomme en Bourgogne
trémas y Sc en Piémont maripL; il eft très en ufage
en Italie & dans les pays chauds ; il fauva \me
partie de la France en 1709 , lorfque les bleds d’hiver
furent tous gelés. Ces fromens marfais peuvent
fe femer egalement en automne , & ils ne périffent
point lorfque l’hiver eft doux ; ils font alors plus
beaux que ceux qu’on ne feme qu’au printems.
On cultive à Malte & en Sicile une efpece de
bled marfais , qu’on nomme tumonia , dont le «rain a le dos anguleux , & forme une efpece de prifme :
il eft long & mince comme du feigle, mais tranfpa-
rent, ce qui vient de la fineffe de fon écorce ; le
germe paroît comme ces corps que l’on conferve
dans l’eau-de-vie : quoique le grain foit dur & rougeâtre,
la farine eft très-blanche, très-fubftantielle,
& il n a point de fon, ce qui annonce ungrain d’une
qualité fuperieure ; il reuffit d’ailleurs dans les ter-
reins les plus fees & les plus pierreux ; il fe pafleroit
de pluie pendant tout l’été, fans que les récoltes en
fuffent moins belles : ce feroit une véritable reflbur-
ce pour la Provence, dont les récoltes font fi fouvent
fautives par rapport à la fecherefle.
Je ne finirois pas fi je voulois décrire toutes les
efpeces de froment; Tournefort en compte treize
dans fes inftitutions : M. Linné en rapporte dix efpeces
, mais il y joint des gramens, comme le chiendent
, &c.
M.Adanfon m’écrivit en 1769, avoir cultivé trois
cens loixante efpeces diftinéles de froment ; mais ces
efpeces ne font fouvent que des variétés, produites
par la nature du fol & la différence des climats ;
tranfplaniées ailleurs elles dégénèrent : le nombre
des efpeces de froment fera toujours incertain, puif-
que les caraêteres fpécifiques font variables & peu
conUans. Ou regarde en effet les fromens marfais
comme des elpeces bien diftinêies des hivernaux ; on
voit cependant qu’ils réulîiffent mieux lorlqu’ils Ibnt
lemes en automne: Mi7/«/«,ditColumelle,e/
tnrnfi re Jemen quippt ^ jacîuni autumno melius
rejpondit, &c. Qu’on fuiye en effet les progrès de la
P L A 407 vegetation du froment , depuis l’équateur jufmies
lous le pole , on verra Je meme grain relier plus on
moins de îems en terre : on le verra comme les hommes
pafler de la couleur la plus brune à la plus blanche
; la tarine plus ou moins compaéie , plus ou
moins imbibée d’eau, ftiivant la féchereOé ô: la
température des climats; enfin on le- vcria dégénérer
fur le meme fo l, fi ou ne prévient cette clégcnération
par le croifement des races. L’auteur de VHijloire d>
I Agriculture^ ancienne, traduite de Pline , aflt.-re qu’il
eft^confirmé par pUuleurs expériences indubitables ,
qu il n y a qu’une feule efpece de froment, & que
toutes les efpeces que l’on regarde comme telles ne
lont que des variétés dues au climat, au fol ou à la
culture. M. de Buftbn, dans YHiftoire naturdh du
chien , croit que nous avons perdu l’efpece primordiale
des fromens, ik que tous ceux que nous cultivons
ne font que des variétés dues à l’art.
Ce feroit peut-être ici le cas d’examiner fi la degeneration
du froment doit être pouflee au point de
pafler d’un genre à un autre, & de fe convertir par
exemple en feigle ou en ivraie , fuivant l’opinion de
plufieurs laboureurs; & celle de Pline, de VirgUe
& de tous les anciens, qui regardoient l’ivraie comme
un grain dégénéré du froment, &c. Galien die
même que fon pere , quis’étoit applique à ragricul-
tare , s’étoit convaincu par des expériences, que le
froment dégénéré 6: femé dans un fol fangeux , fe
changeoit^ en ivraie ; Théophrafte au contraire dit
que i ivraie cultivé avec foin peut redevenir du froment.
D'habiles naturaliftes de nos jours croient
encore que les grains n’ont été amenés à leur état
de perfediqn que par la culture ; & que par la môme
pifon ils retourneroient à leur état primitif, en
dégénérant faute de culture ; que le bled fe change-
roit en J'eigle , celui-ci en une forte de gramen ,
appellé/îr«; que répéaiitre deviendroit avoine à la
longue , &c. Mais cette opinion eft rejettée par tous
les botaniftes ; que deviendroient en effet leurs méthodes
artificielles Ôc leurs familles naturelles, fi les
genres même univerfellement reconnus pour tels
ii’étoient que des variétés,des dégénérations d’efpe-
c e s } il eft certain que l’on n’a jamais fait des expériences
affez fuivies fur ce fujet intéreffant, pour
pouvoir rien alTurer de pofitif. M. Bonnet, clans fon
quatrième Mémoire (ur i’ufage des feuilles, dit que
ce feroit une expérience curieufe que d’élever une
fuitedegénéraiionsd’ivraiedansuneterreàfroment
que l’on cuitiveroit chaque année avec plus de foin :
on verroit fi l’ivraie parviendroit par-là à fe rapprocher
infenfiblement du bJed, comme le dit Tbéo-
phrafte ; on pourroir tenter la même expérience fur
divers gramens. Le même auteur donne la fiVure
d’une yp/ü/zre de froment qui portolt un épi de bled
&: un épi d’ivraie , partant non-feulement de la même
tige, mais du même tuyau, Se foi tant d’un noeud
commun. M. Calandrini , excellent obfervateur
difléqua cette plante curieufe en 173 3 , en préfcnce
d’une fociété de gens de lettres ; il examina cetuyau
avec la plus grande attention , & r.’y découvrit
qu’une feule cavité : il diflequa aufli les deux tuyaux
de bled & d’ivraie à l’endroit de leur infertion ,
trouva leurs membranes parfaitement continues ;
voilà , dit M. Bonnet, un argument bien fort en faveur
de ceux qui admettent la degeneration du bled
en ivraie ; mais, ne feroit-ce point une efpece de
greffe par approche Cet habile phyficien abandonna
enfuite ce dernier fentiment, dont M. Duhamel lui
fit regarder la faufteté, pour recourir, avec ce dernier,
à la confufion de la pouflîere des étamines.
Si ce dernier lentiment avoir quelque fondement,
la dégénération des efpeces, & meme le changement
d’un genre dans un autre , ne feroient plus un problème
, puifque le feul mélange des pouflicres