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cle la dcprcflion de l’horizon pour une élévation
donnée de l’ccil de robfervateiir au-dcfTus du niveau
de la mer.
IV. Les marins françois nomment mira^i l’effet
fulvant.
Lori'qu'on voit une île ou une roche à quelque
difrance au-delà de l’horizon vikiel , cette île ou
roche fe peint par reflexion dans l’eau, de forte qu’on
\’oit deux îles ou,deux roches; ce qu’il y a de particulier,
c’eff que l’image réfléchie paroît être au-
deffus de l'horizon vifuel qui femble bien terminé :
on demande de faire des obfervations fur cet effet
lingulicr.
V. Les queÜions phyfiques peuvent regarder les
effets de la chute du mercure au baromètre ; car, ou
ces parages lî orageux donneront plus d un trentième
de variation fur la hauteur du mercure, ou bien cette
Grande divFcixnce d’un trcnrlcmc ne conviendroit
qu’aux zones tempérées, puifque nous favons d’ail-
ieiirs que fous la ligne elle s’anéantit.
On defireroit aufli favoir fi l'air y eff plus greffier
en été qu’il n’cll ic i, puifqu’cn Laponie les calmes
frccjucns & le defaut du vent général [qui fouffle de
l’eff à l’onefl, aux zones tempérées fous la ligne,
y conffituc une .athmofphcrc plus épaifle.
VI. On a fait l’expérience fuivante fur des bancs
proche de Terre-Neuve dans un tems trcs-calme :
on a mis dans une bouteille un thermomètre d'cfprit-
de-vin, qui ctoit lui-meme contenu dans un tube.
La bouteille , enfermée enfuite dans un fac , a etc
defcenduc jul'qu’au fond de la mer, qui avoit en cet
endroit lolxante-dix braffes de profondeur ; on l’a
laiffée environ deux heures iur le fond, après quoi
on l’a retirée fort promptement ; on a trouvé le thermomètre
au dégrc de la glace. On a tenu enfuite
pendant une heure & demie cette même bouteille à
trois pieds feulement au-deffous de la furface de
l’eau , & le thermomètre eft monté à deux degrés Si
demi au-deffus du degré de la glace, ce qui étoit à-
peu-prèsla température de l’.nir extérieur. On demande
de faire en général des expériences fur la
température de l’eau de la mer à différentes profondeurs.
VIL On demande auffi de faire des expériences fur
la température du corps des poiffons ; un thermomètre
mis dans le corps d’une morue fraîchement
l'ortie de l’eau, a marqué un degré & demi au-deffus
de la glace ( divilion de M. de Reaumur); peut-
ctre certains poiffons prennent-ils la température du
fluide qui les environne.
VIII. 11 n’efl pas néceffairc de rien ajouter fur les
obfervations à faire des variations de l’aiguille aimantée
, Si de fon inchnaifon, qui font fans doute un des
objets des obfervateurs, ainfi que les rapports que
ces mouvernens peuvent avoir avec l’élcélricitc,
fur-tout pris du pôle.
E x t r a it de la réponfc de M . Phipps.
J’arrivai à-peu-près dans la latitude de 80 degrés,
par le plus beau tems & dans la plus belle faifon ,
au commencement du mois de juillet 1773 , fans
avoir rencontré les glaces, quoiqu’on les trouve
ordinairement dans la latitude de 73 , & même quelquefois
au degré : je m’etois propofé en partant
plutôt que les baleniers , d’éviter les obftacles qu’ils
rencontrent au ])rimems dans les premiers parages.
J’ai trouvé enfin les glaces que j’ai côtoyées pendant
prefque deuxmois, entre les 80 & le 81"^ dégrc de
latitude ; elles m’ont prefenté une barrière que je
n’ai pu franchir.
Pour l’obfervation que vous m’avez recommandé
de faire, en mefiirant les diftancesde la lune ou
de venus , à l’iin & à l’autre bord du foleil, je ne l’ai
pas pu faire , n’ayant jamais vu ni l’un ni l’autre de
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ces aftreà à l’horizon. Ces parages , peu favorables
pour les obfervations affronomiques , ne nous permettent
pas d’en faire de fort intéreffantes.
Pour les effets de mirage que vous me dites être
remarqués par les marins françois, je vous avoue
que je ne les ai jamais apperçus,ni dans ce voyage,
ni dans aucun autre que j’ai fait dans des parages
bien djffcrens ; il faut donc qu’ils exiffent dans des
lieux & des circonftances dans Icfquels je ne me fuis
jamais trouvé. Toutes mes obfervations dans le beau
tems m’ont donné les réfraèlions dans le Nord , pre-
eifément les mêmes que dans le Sud, félon l’élévation
de l’ocil au-deffus du niveau de la mer, en faifant
attention au baromètre & thermomètre. Il fa\tt donc
que MM. les Suédois qui les luppofoient doubles fe
foient trompés : les variations du mercure au baromètre
ont etc peu confidcrables pendant mon fejour
dans les parties feptentrionales. J’ai fait plufieurs
expériences fur la température de l’eau de la mer à
différentes profondeurs , même jufqu’à 780 braffes :
en jettnnt fonde j’ai trouvé fond à 683 braffes ; n’ayant
pas trouvé des poiffons , l’occafion ne s’eff pas pré-
fentee de faire des expériences fuiTa température de
leurs corps. J’ai fait l’expérience de la mefure des
hauteurs par les baromètres , en les comparant avec
la même hauteur déterminée par des moyens géométriques
; lesréfultats, pris félon les règles de M.
de Luc, ne s’accordent pas avec les miens : la juffeffe
des inürumens dont je me fuisfervi, que j’ai fou-
vent éprouvée avant mon départ, auffi bien que
depuis mon retour, & l ’exa^itude des opérations
géométriques , que j’ai vérifiée par plufieurs triangles
, ne me permettent point de rejetter l’erreur fur
les obfervations : je crois , ou que la règle de M. de
Luc , étant fondée principalement fur des expériences
faites auprès de Geneve fardes élévations bien
au-defius &. bien loin du niveau de la mer , ne convient
pas à des hauteurs prifes du bord de la mer ,
ou bien qu’elle ne convient pas à ces parages; fi c’cll:
la première caufe,les expériences réitérées ne tarderont
pas à nous en convaincre. Les obfervations des
variations de l’aiguille aimantée, auffi bien que de
fon inchnaifon , & le journal météorologique , exigent
un détail qui ne conviendroit pas à une lettre.
Parmi les obfervations que j’ai eu occafion de faire
dans ces parages, celles de l’accclératiotrdu pendule
font peut-être les plus intéreffantes : je les crois des
plus parfaites, elles s ’accordent à une faconde près;
& leur réfultat me donne pour la figure de la terre
une proportion de 1 12 à 1 1 1 , entre le diamètre de
l'équateur & l’axe. Pendant que j’aie été dans les
hautes latitudes il faifoit beau tems ; mais fur mon
retour j’ai effuyé des coups de vents les plus rudes
que j’aie jamais rencontres pendant trois femaines
avec de très-petits intervalles, mais dont je n’ai
point fujet de me plaindre, puifqu’ils m’ont donné
occafion d’éprouver & d’être convaincu de ruiilité
du baromètre marin qui me les a toujours prédit
plufieurs heures d’avance par de grandes & fubites
chutes du mercure, auffi bien que le manomètre par
le contraire. Dans ce voyage je me fuis fervidu lock
de votre digne confrère , feu M. Bouguer, dont iU
rendu compte dans les Mémoires de l’académie
pour l’année 1747 : je l’ai trouvé tel que je devois
m’attendre d’un philofophe qui a fu affiijcriir îa
fcicnce la plus éclairée aux pratiques groffieres des
marins. ( O )
POLEMICON , ( Mufiq- des anc. ) c’étoit le nom
d’un air de danfe des Grecs qu’on exécutoit fur la
fliàte. f^oye-^ EpiphalLUS , {M n ß q . des anc. ) Suppl.
{ F . D . C . )
P üLICRA TE, {H iß . anc.^ tyrandeSamos, cfi
un exemple mémorable des caprices de la fortune ,
q u i, après l’avoir comblé de fes faveurs, lui fit
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cproiiverle pUis cruel revers. Le crédit dont il jouif-
(oit dans fa patrie, lui ferv.t à s’en rendre le tyran ;
& pour régner fans rivaux, il faenha Ion freve a Ion
ambition. Quoique fa domination ne s’étendît que
dans fon île , ü couvrit la mer de fes vaifieaux , &
fit trembler U s plus formidables puiffances de l’Europe
& de l’Afic. Il fe rendit auffi terrible à fes fujets
qu’à fes ennemis. Les Samiens, accablés de fon joug,
implorèrent la proteêlion des Lacédémoniens, défen-
feurs de la liberté publique. Sparte , ennemie de la
tyrannie , mit une flotte en mer , ôi forma le fiege
de Samos; mais cette entreprîfe, foutenue avec courage
, fut terminée avec honte. Les Spartiates, après
plufieurs affauts inutiles , furent obligés de fe rembarquer.
Amaffîs , roi d’Egypte & ann de P o / ia n te ,
craignit que tant de ])rofpcritcs, fans melange de
difgraccs , ne fulïént le prefage de quelque grande
infortune , hii confeilla de fc préparer quelque
malheur pour faire l’effai de fa confiance. Policrate
profita de cet avis ; il jetta dans la mer une bague
de gr.'mdprix, qu’il retrouva , quelques jours après,
dans le corps d’un poiffon qu’on fervit fur fa table :
mais la fortune lui prépara un malheur plus grand
qu’il ne put éviter. Le gouverneur de Sardes , fous
prétexte de l’affocicr à la révolte qu’il méditoit
contre Cambyfe , l’éblouit par la promeffe de lui
confier tous fes tréfors. Le tyran , féduit par fon
avidité, fc rendit auprès du fatraire , qui ne l’eut
pas plutôt en fa puilfance, qu’il le fit mettre en
croix. ( T—iV. )
L O L L G N A C , Podcmlacum , ) bourg
très-ancien du Velay , à une lieue du Puy & de la
Loire. 11 donna le nom à une illuftre inailon , dont
les chefs étoient appelles les rois des Monta g n e s, du
tems de la guerre des Albigeois. Cette terre , de
baronnie fut érigée en vicomté , & depuis en mar-
quilat. Heraclius Melchior,né en 1 7 1 5, eff lexxxi®
vicomte de P olignac.
On croit qu’Apollon avoit un temple en ce lieu.
On voit encore fa figure rayonnante avec une inferi-
ption fur une pierre.
Le favant cardinal de Polignac , archevêque
d’Auch, étoit de cette maifon , Ôcné dans le château.
Ajoutons ici à ce que nous en avons dit à Van. de
Bo n po r t , fon abbaye, oii 11 compola Ion Artti-
Lucrece., une anecdote qui lui fait honneur , & qui
fut la (burce do fa fortune.
L’abbé de Po lignac poffedoit le talent de la négociation.
Louis XIV rayant nommé auditeur de Rote,
il partit pour Rome en cette qualité. Le cardinal
de la Trimouilie croit alors chargé d’une négociation
importante : il manda au roi qu’il ne pouvoit
réuffir làns le fecours de l’abbé de P olignac. Le roi
le nomma pour adjoint, 80il obtint tout du pape. Le
cardinal écrivit en cour comme la choie s’ étoit pafioe :
l’auditeur de Rote affura le prince que le fucces de
la négociation étoit uniquement dûau cardinal. Le
ro i, étonné & charmé tout enfemble d’un procédé
fi noble & fi rare de la part de deux minittres, ne
différa pas un moment à en inlfruire toute la cour.
Satisfait des f'ervlces & du même de l'abbé de PoA'-
il lui obtint dans la fuite le chapeau de cardinal.
Il faut convenir que cette aèlion de généroliic réciproque
eff bien peu commune entre des gens de
couv. ( C.)
§ hOLlGNY en Franche-Comté, {G e o g r . H iß .
L i t t . ) Don Mabiüon place cette ville in dncaui Bnr~
gundioe : même note & meme pofition à côté des
noms de Luxeuil, Faverney & Lute ; ce qui montre
cju’ il a confoi'^lu le comré de Bourgogne avec le
duché. Erreurs femblables dans VHißoirc d: Lorraine
par don Calmet , où le monallere de Saint-
Pierre-de-Vauclufe, fitué fur le Dcfibubre qui ie
décharge dans le D ou x, eft placé dans le duché de
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Bourgogne. Il n’eft guere poffible qu’on ne tombe
dans de frequenteserreurs, lorlc[u’on parle des lieux
qu’on ne connoît pas.
Po lign y a donné le nom à une maifon difiinguée.
Hue de Voligny étoit bailli-général du comté de Bourgogne
en 1265, Ô£ mourut connêiabic de cette province.
Le fameux Nicolas Rolin , chancelier de Bourgogne
fousPhilippe le bon, éioit originaire de P o lig n y .
Nous renvoyons à Phiftoire de cette ville par M,
Chevalier , pnbhce en 1767 , 2 vol. in- 4“ . Elle cil
exaéte & intéreffante.
Jean le Jeune , fils d’un conu-Mer au parlement
de Dole , naquit à P o lig n y en 1592. ' ^ : à l’oratoire
fous le cardinal de Berulie , il fe confacra aux
miffions oîi U fit des fruits infinis. 11 perdit la vue,
en prêchant le carême à Rouen , à 1 .-.ge de 3 ^ ans.
Cette infirmité ne l’cmpêcha pas de continuer fes
travaux apoftoliques. La Fayette, évêque de Limoges
, l’attira clans fon clioede , oiril mourut eir 1672,
& fon corps fur honoré comme celui d'un faint. Scs
l'ermons furent imprimes à Touioufe en 10 vol.
iti-%^. 1688 , & traduits en latin. C ’eft affez en faire
l’éloge , que de dire que le célébré Maffillon puifa ,
clans l’étude cle ce prédicateur , cette fac.'icé , cette
onéHon , cette chaleur qui le caradéiifent. Ce fcr~
nionairc , difoit-il, ejl un excellent répertoire pour un
prédicateur } & / e n ai profité.
Poligny eft la patrie de don Jourdain , prieur des
Blancs-Manteaux , favant bénédiciin q u i, jiar plufieurs
ouvrages à Moutier-Saint-Jean , à Autun, a
prouvé fon bon goût pour la peinture & l’archiîe-
(ffure. Il a remporté le prix à l’académie de Belançon ,
par un mémoire plein d’érudition Iur les voies Ro~
mairies dans la Sequanie. On lui doit aulfi une bonne
differtation fur Alizé & fes antiquités , imprimée
dans les EclairciU'anens géographiques de M. d’Anvilîe
en ip 4 i . (C .)
* POLISSOIR, f. m. ( M.znufuelure de glaces.'^
machine à polir les glaces, /b^ye^-en la defuiption
dans l’cxnlication des planches X X X H ! ^ X X X ' y ,
X X X P '& X X X n , Manufaclure des glaces , dans le
D i c l. raif. des Sciences , 6cc. On n’ y explir,ue p.'.s ce
qui retient les polijjoirs , loit fur les regies, foit fur
les petits côtés : mais il paroît par les p ‘ X Y .X I X ,
que cespoh/foirs font chevillés fur les regies ; ce qui
clevoit être repréfenté fur les planches X ' &
xxxri.
POLONOISE, (M r / f iq .) air cle danfe qui vient
originairement de Pologne , d’où il a lii i
La polonoife eft à trois tems. Son mouvement eft environ
d’un tiers plus lent que celui du menuet, c’eft-
à-dive , que deux mefures de la polonoife prennent
le nwme tems que trois du menuet. Elle eft à deux
reprifes , qui peuvent être égales ou inégales, &:
avoir depuis quatrejufqu’à douze melures. Ordinairement
la premiere reptile de la polonoife eft de quatre ,
fi\- ou huit mefures, finit dans le mode régnant;
alors la fécondé partie a pour le moins autant de me-
fares que la premiere , & plus, fi celle-ci n’en a que
quatre ou fix. Cette fécondé partie finit par les dernières
mefures de la premiere partie. La polonoife a
de plus des tours de chant qui lui font particuliers.
Elle eft la feule danfe où l’on puilfe avoir un nombre
impaircie melures, parce que fon pas n’eft pas déterminé.
Elle n’admet pas toutes fortes de jjbrales mu-
ficales, & tomes l'es cadences doivent tomber lut le
fécond tems cle la mefure, au moins dans la mélodie.
Cette cl'pece d’air a quelque chofe de majeftueufe-
ment tendre ; & le célébré Hafle a compoi'ê quelques
ariettes dans le genre des polonoifes. { F . D . C . )
P O L YM N A S T IE ou Polymxastique , f. f.
{Mufiiq. ) nome pour les flûtes, inventé , félon les