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cl'oii il fc r.niva en Portugal, ^ alla finir Tes jours
clans un hermitage près he \'ilcc. Quelques auires
écrivains, Ferreras, lur-tout , aHurent, avec
jilus de \’iaileniblancc , que , couvert des blefî'urcs ,
il le relira du cote de \hlec, où peu de teins après
il mourut, loit des blcfilires qu’il avoir reçues, l'oit
du chagrin que lui caul'a la t'uneÜe révolution c,ui
mit hn il Ion regne 6c il la monarchie des Viligoths.
Un penie qu’il mourut vers la fin de l’année y jo :
c ell à-peu près tout ce qu’il y a de moins invrai*
lemblable dans les relations, la plujiait t'abuleul'es ,
& toutes très-défeèlueul'es, qui nous ont été tranC-
niiles , au lujet du regne de ce louverain. ( L . C. )
KOI DES lUBAUDS , ( H iß. mod. ) E d a in i jß -
n-.ins fur un o ß c ic r de Li maifon des rois de Fr.irice ,
oppellè le roi des ribands. U ell des peints d’hilloire
de c’ irique, dont l'objet ell fi peu intérefi'ant,
qu’i! lcreir avairageux , autant pour le public que
j'üur les auteurs, de les îaifier dans l’oubli auquel
leur néant (en.ble les avoir condamnés.Telle i'eroit,
je l'avoue,la charge dont j’cntiepiends de renouvel-
1er la counoifiance, fi elle n’avoit pas un rapiiorr
cffLiuicI avec une des j)lus grandes charges de la
maifon de nos rois, à laquelle elle étoit llibcrdon-
nce , (S: avec laquehe l’opinion populaire, adoptée
par un auteur très-verfé dans nos amiquites, a donné
lieu de la contondre. Je ne crains donc pas, en traitant
de la charge d'un officier aulli peu relevé que
1 croit le rol.ies ribands , qu’on me taxe de lu’amulér
a des recherches mutiles, lorfqu’on appercevra que
la luniicre que je vais répandre fiir cette matière ,
jette un reflet fur l’origine de la charge de prévôt
de Ihôicl, fur laquelle les lavans ont été partagés
Jurqu’à prélént.
Dii^ Tiller rapporte que le raides ribands cxerçolt
autret'ois la charge de g:;;n J-prevôt, & qu’il fut intitule
prévôt de l’hotel, ibus le regne de Charles VI ;
}>lulictirs ont adopté Ion lentimcnt fans en faire
d examen , ignorant appareminent qu’il croit contrebalancé
par celui du préfidem Faucher. Deux auteurs
aufii refpeclables que ceux-ci, f’e trouvant d’avis
coniradicloirement oppofés, menteroient qu’on fit
uidge de la critique la plus exacte pour dif'cerner
lequel a rencontré julle. Cependant des écrivains
polléneurs ne voulant pas prendre la peine d’entrer
dans une telle difeufii on , ont adopté le fcr.timent du
premier, fans donner aucune raiibn qui les y ait pu
déterminer.
L opinion de du Tillef feroiî bien recevable , fi
elle étoir appuyée de quelcju’autorité ; mais cet auteur,
dont les recherches font tiès-utiies aux ])cr-
foniies curieulés de nos antiquités, a quelquefois
erre comme plufieurs autres ; cpioiqu’on fa/Te beau-
cotip de cas de tous fes ouvrages en général , les
lavans dlHinguefit cependant l’authenticité des regi-
flres du parlement, qu’il cite de tems en tems,d’avec
i opinion particulière de l’aiueur. Le flambeau de la
critique efl toujours ncccfiaire , lorfqu’on veut faire
ufage dhin pafiage d'auteur, quelque diftingué qu’il
jou : c’ell fur ce fondement que Miraiimonr a re-
]Cîtc le fcntimcnt de du TiÜet , voyant d’ailleurs
q u i ll e trouvqit contredit par celui de Faucher,
qi i n croit pas moins verfé dans la connoifFance de
nos antiquités que le greffier du parlement.
En effet il ell nrobable qu’un auteur aufîî grave
que le préfident Fauchet, ne Ce feroîr pas avife de
contredire un écrivain aiilTi cxacl 6c auffi inflroit
Tiiict, s’il n'avoit eu de bonnes preuves de
Ion côté, n s’explique en termes trop formels pour
que je puilîe me difpenfer de r.appoiter fes paroles ;
« Celui, dit i l , qui s'appelloit roi des ribands , ne
» faifbit pas l’ciat de prévôt de l’hôtel, comme au-
>» cuns ont cuidé : ains étoit celui qui avoir la charge
» tie bouter hors de la maifon du ro i, ceux qui n’y
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» doivent manger ou coucher. I! ajoute que c’efl
» trop s’.ifî'uier de rantiquité que de dire que le roi
» des rihauds falloil l’etat de jirevôt de l'hôtel ■ car
>» pourluii-ü, des le tems meme de Chanemagne
» il y avoit un cornes palatii qui jugeoit des cîitfé-
») rens des gens de la fuite de la cour >*.
Je ne penie pas qu’on doive s’imaginer que Faucher
ait prétendu interer de-là que le prévôt de
l'hôtel ait fucccdc avix comtes du palais dans l’admi-
nillraiion de la jiifhce , ainli que Miraumont s’cjq
effütcc de le prouver ; il fe leroit à for. tour u-op
alluré de l’aniiquité : ce qu’on |>cuî dire à ce fujer
de plus certain , c’ell que l’autontc du prévôt de
l’hôtel dérive de celle du icnéchal qui exifloit en
môme tems que le comte du palais ; que du fOné-
chal elle a jjalfé au bailli du jnilais, de cv!ui-ci au
gland maître, du grand-maître aux maîtres d'hôte
l, ôc (le ceux ci au prévôt de l'hôtel. Du Tilltt
efl encore relevé,quoiqu’indireèlement,par Fauchet
éc par le l'avant Jerôme Bignon , fiir ce qu’il avance
que le grand-maître fut nommé coims du palais,
fous les deux premières races de nos rois, f'ené-
chal au commencement de la troifieme ; je renvoie
à leurs ouvrages ceux qui font curieux d’en voir le
détail, je me contenterai de remarquer la différence
de la jiirifaidion des comtes du palais d'avec celle
des lénéchaux 6i. du grand-maitre ; celle-ci n’etoit
qu’une jurildibîion de difeipline & de police fur les
officiers du roi, & fur les gens de la fuite de la cour,
au lieu c[ue celle des comtes du palais embrafîclt
tous les lujets le royaume entier. Les léncchaux
6l grands-maîties ne jugeoient qu’en premieie in-
flance, les comtes du palais au contraire ne connoif-
foient pour air.fi dire que des caufes d’appel; les
feules bornes que nous fâchions avoir été (Jonnées
à l’autorité de ces derniers, c’elf qu’ils ne pouvoient
vaquerai! jugement des caufes concernant les grands
du royaume fans en avoir pris auparavant l'ordre
du prince; a l’égard des autres caufes ils les expe-
dioient & les jugeoient quand ils le troiivoient à
propos. Tous les jugemens qu’ils rendoienr, fbità
l’égard des uns , loit à l’égard des autres , ctoient
fouverains & fans appel. Enfin les fcnéchaux ëtoient
aftreints à luivre étroitement les loix & les capitulaires,
les comtes du palais au contraire faifoiem
leur capital de la réfonnaiion des loix lorfqu’ils y
remarquoient quelques abus, iis en faifoient leur
rapport aux rois , afin de les leur faire interpréter,
ou de leur en faire rendre de nouvelles, plus conformes
à la religion, aux bonnes moeurs ou à la
fureté do l’état. Enfin , fi j’avois une cemparaifon à
faire de la charge du comte du palais avec quelques
unes de celles que nous voyons à préfent, je
fuivrois l’avis du doile Spelmann , qui prétend que
Ton pouvoir a pafFc au chancelier : on voir par-là
que Miraumontvoulantfàiredefcendre le prévôt de
rhôtel des comtes du palais, pèche par un principe
tout oppotc à celui des auteurs qui le font Aiccéder
au roi des ribauds ; zinü l’attachement que les hom-
ines ont pour les corps & pour les fociétes dans
Icfqucls ils fe trouvent engagés, ne fait pas moins
commettre de bévues aux auteurs, que l'amour de
la patrie n’a fait faire de fautes aux plus grands
hommes.
Cet écrivain a fait des recherches allez abondantes
fur le roi des rihauds., dans fon livre intitulé le
prévôt de l'hôtel ; fon état l’engageoit plus que tout
attire à faire tous les efforts pour effacer la tache
que du Tiilet avoit imprimée f'iir l’origine de l’officier
fuperieur auquel il étoit fubordonné; fbn livrCx
quoique mal digéré & peu exaél en pliifieurs endroits,
renferme cependant des extraits curieux
qu’il a tirés de la chambre des comptes de la chambre
aux deniers, mais fans beaucoup de choix; il
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remarque entr’autres chofes qu’on a vu fucceffive-
inent doiue rois des ribands à la cour de nos rois ,
depuis 1271 julqu’en 1422; peut-ctre que s ’il eût
pouffé un peu plus loin les recherches , il en auroit
trouvé quelques-uns de plus : il ne faut cependant
pas s’cii rapporter tellement à lui que Fon croie qu’il
n’y aie pas eu de roi des ribands avant Fan 1271, ni
depuiti 1421. Diichefne nous a confervé un monument
hiflorique qui nous indique qu’il y en avoir
dès Fan 1 114 ; c’cfl la lifle des prifonniers qui furent
fiiits à la bataille de Bovines, clans laquelle il efl fait
mention d’un roi des ribands , auquel on remit un de
ces prifonniers ; d’ailleurs Boufeillor qui floriffoit en
1459, parle de cet officier au tems préfent, & comme
li fa charge exifloit encore lorfqu’il ccrivoit.
J’aurai occafion de rapporter fes paroles dans la
fuite.
Les perfonnes tant foit peu verfees dans la con-
noiffiince de nos antiquités, n’ont pas belbin qu’on
leur rappelle Fctymologie du mot ribaud. Elles
n’ignorent pas qu’il dérive de celui baud , dont on
le lervoit pour dire un homme fort , & qu’il s’eft
pris dans la luitè en mauvaife part, à caulé des débauches
auxquelles s’adonnoient ceux qui le por-
toient. Les ctymologlfles, & meme Faucher & Mi-
ramnont en fourniflent plus d’une preuve. Ces L-nds
ou ribands , car ces deux mots ont été fynonymes
pendant fort long tems , ctoient employés à des
miniileres de force. On leur a vu faire des actions
de valeur, & le paffage de Rigord , cité par Miraumont,
fait voir, que du tems de Philippe Aii-
gufle, ils fervoient à la guerre dans les adions les
plus périlleiifes, de meme que font à préfent les
dragons 6l les grenadiers.
Nos rois & les princes fouverains, tels que les
ducs de Bourgogne & de Normandie , & peur être
d’autres, avoient de ces fortes de gens attachés à
leur fuite, qui l'embloient avoir été tirés de ces compagnies
de ribands. Ils étoient employés à veiller à
ce que perfonne n’entrât dans le logis du ro i, 6c
faifoient en dehors les mêmes fondions que pour-
roienf faire à proprement parler , des huiffiers.
Roder autour ciu logis du roi, pour en écarter les
fainéans, vagabonds, & tous ceux qui n’avoient
aucun droit d’y entrer, garder l’extérieur des portes
, mettre hors de la maifon du ro i, ainfi que Fau-
chet le rapporte, ceux qui ne dévoient pas manger
ou coucher, 6c regarder fi quelques étrangers ne
s’y étoient point cachés, ou n’y auroient point emmené
de filles de mauvaife v ie ; aller, pour cet
effet, une torche en main, par tous les coins &
lieux fecrets de l’hôtel chercher ces étrangers, larrons
, & autres gens de la qualité fufdite ; c’etoit à
quoi fe réduifoient les fondions de ces ribands ou
bauds 6i de leur 1 oi ou chef.
Dans l’origine, ce chef n’avoit à fa fuite qu’un
valet pour l'aider , cela fe prouve par une ordonnance
du roi üt de la reine , de janvier i 285. On y
voit ces mots. Item. Le roi des ribands a fix deniers
de galges & une provande 6c un varlet à gaiges , 6c
foixante fols pour robbe par an. Mais dans la fuite
la maifon de nos rois s’ôtant confidérablement accrue,
on lui afl'ocia plufieurs autres bauds ou fi-
bauds dont il hit le chef, 5c qui portoient le nom
de Scrgcris ou Hu rla s du roi des rihauds , 6c non
eeliii 6 'Archers., comme le rapporte du Tiilet. La
preuve en rcfulte d’un compte de l’hôtel du roi de
l’an 1380, où Fon met en dépenfe'quatre livres de
cire pour Fobfeque de Coquelet , feigneur du roi
des r i b a n d s qui étoit mort au voyage du facre du
roi Charles V , & g’uu autre compte d’Hemon Ra-
guier des années 14106c 1411, où l'on trouve ces
mots : Jean Yvernage , roi des ribands de l’hôtel du
, notre fire,pour lui 6c fes compagnons fer-
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gens de Fhôtcl dudit feigneur foixante fols tournois,
à lui quatre fols par jour de gaiges. Les fergens de
1 hôtel du roi étoient, fiiivant ce compte,compagnons
du roi des ribaiids, c’efî-à-dire , d’autres ùands ou
ribauls comme lui, de forte qu’il étoit, ù proprement
jiarler , le premier entre fes égaux, coinino
l’on pourroit dire le premier huiffier dans une ju-
rifdiclion. Car ces fergens exploitèrent clans la fuite
pour la Jurifcllclion des maîtrcs-d’hôtel du ro i, qui
d.ins fon origine étoit la jurifiliaion du bailli du
palais, 6c qui après avoir pafié du grand maître aux
maîtres-d’hôtel, fut tranimife au pvè'. ôt de rhôicl.
C’efl ce qui a induit en erreur le docle Guinaume
Marcel, fi verfé dans nos antiquité'-. U a prétendu
que la jurifdiélion dufcnéchal, dont la chdrge ré-
pondoit à celle du grand maître de France, fut fup-
primée fous la troifieme race , 6c changée premièrement
en celle de bailli du j)alais, en quoi il a
rencontré fort julle ; in.iis il s’eft trompé, en difant,
que depuis l’office de bailli du palais fut changé en
celui de grand prévôt de Fhôtel ou grand prévôt
de France, premier juge de ceux qui font fuivant
la cour : car de|Hiis l’an 1302 , auquel Philippe le
Bel rendit le parlement de Paris féclentaire, 6c lut
donna fbn palais pour y rendre la juflice, le bailli
du palais y refia fixe , ainfi (.[ue le parlement ; ÔC
les maîtres-d’hôte! extreerent à la fuite du roi la
meme jurifdiclion qu’avoir eue le bailli du palais,
julqii’à ce que les rois euffent iranfmis le droit de
rendre la juflice aux prévôts de leur hôtel, ce qui
n’arriva pas plutôt que fous le régné de Charles
VIL
On v o it , en effet, la jurlfdiûion des maîtres-
d’hôtel fleurir dès l’an 1317. L’ordonnance de Philippe
le Long, du 17 novembre de la même année,
leur attribue le droit de punir 6c défigne les fon-
élions que le roi des ribauds idb\(oiX(o\.\sïQ\.\rsoxdrQS>
En voici le texte. Item , à fçavoir efl « que les huif-
» fiers de falle , auffi-tôt qu’on aura crié au queux ,
>» feront vuider la falle de toutes gens, fors ceux
» qui doivent manger, & les doivent livrer à l ’huis
w de la falle, aux varlets de porte & les varlets de
» porte aux portiers, 6c les portiers doivent tenir
» la cour nette , c'efl à-dire, que les portiers ne
» doivent permettre qu’aucun foit 6c demeure en
» la cour (Je Fhôtel du roi pendant le dîner 6c fou-
» per & que Fon efl à table , 6c les livrer au roi
» des rihauds, 6c fi le roi des rihauds doit garder qu'il
» n’entre plus à la porte ».
La jurifdiéliondes maîires-d’hôtel, & les fonfllons
qu’y faifoient le roi des rihauds & fes fergens, font
encore mieux expofées dans un compte de Fhôtel
du roi de 1396, au chapitre des exploits 6c amendes
de cette jurildièlion. « Pour faire exécuter Jean
» Boulavt ( efl-il dit dans ce compte) qui pourfui-
» voit la cour à Compiegne , 6c avoit emblé plu-
» fieurs plats 6c vaiffelle d’argent de l’hôtel du ro i,
» 6c baillé par le commandement de mefdits les
» maîtrcs-d'hôtel, à maître Jean Yvernage, roi des
rihauds ^ pour payer le boureau ôc les aÜerque-
» rir de Compiegne à Noyon par deux fois 6c faire
» venir à deux intervalles, ce qu’il efl convenu faire
» pour un appel que ledit Boulart interjetta, dont
» il fut deflitué , 66 fols parifis.
»/re/n, pour fouir toute viiie, Pernelle la Bo-
» mette, pourfuivantc la cour qui fut prinfe à Com-
» piegne , le roi étant Ulec , pour vaiffelle de court
*> emblée par elle , payé au boureau par la main du
» roi des rihauds , 68 fois parifis ».
Ceci n’étant rapporté que pour faire voir quelles
étoient les fonctions du roi des rihauds dans la jurif-
diélion des maîtres d’hôtel, on en peut inférer avec
beaucoup de vraifemblance , que cette charge de
cour fut inilituée dans la maifon de nos rois longi
l
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