58 N O I
fe trouvent huit étamines courtes ; bien au cleffous
des chatons , ordinairement aux cotes des menues
b/anches , s’ouvrent les fleurs femelles , elles font
fonnces d’un calice découpé par les bords, d’où
fort une houppe de blets purpurins: cette houppe re-
polc fur un petit embryon arrondi qui occupe le
centre ; l’embryon devient un fruit ovale, applati
vers la bafc, & comprimé vers le bout. Le fruit ell
une amande enfermée dans une enveloppe boifeufe,
il repofe l'ur une lubltance cbarnue ÔC épailîe , dont
l’extenfion forme autour de la noifette une enveloppe
membraiieufe, découpée afVez profondément,
qui n’ell point fermée par le haut, èc n cil tonnée
que par l’cxpanfion du calice.
Efpecii.
1. Ko'ijitikr k ftipules ovales &obtufes; nolfcnîer
des bois.
Corylus pipulis ovai'ts ohujis. Hort. CUJJ.
WlLI ha-^L nut-trec.
2. Noifaûa- à flipules oblongues, obtufes, ù r.a-
nieaux'plus droits ; rwij£'.icrirvr\c.
Cotylus (lipuüs oblon^’ls , obcitfis ^ ramis criclloribus.
Mil!.
Filberc.
Farlciîs de ceue fcconde efpece.
A . fruit rouge.
B. VarÜtl à fruit rouge , couvert d’une pellicule
blanche.
3. Noifittierk ftipules très-étroites & aiguës. Noi-
fiiùer bizantin.
Corylus Jiipuiis [inearibus acutis. Hort, Cliff.
Byzantine nut.
Le 7 de M. Duhamel, corylus nucibus in ra-
ctniuni con^cjhs , pourroit n etre pas different du
byzantin de Miller ; mais je n’en fuis pas
certain.
4. Noifettur k gros fruit rond ; aveline.
Corylus fadva'fniüii rotundo nuiximo. C. B.
5. A'e/7^«/cTcl'Êfpagne à fruit gros & anguleux;
aveline d’Efpagne.
Corylus Hijpanico fruchi majore an^ulofo. Pîuk.
Alm. Miller penle que la noifette byzantine ne diffère
pas de la grolle aveline d'Klpagne.
Quoique le noifecncri'Q plaife fmguliérement dans
les pays méridionaux, il croît auftî de lui-même
dans de froides contrées de l’Europe ; c’eft le dernier
arbufte d'une certaine grandeur, que l'on rencontre
furies hautes Alpes, après avoir monté quelques
lieues ; au-delà on ne trouve plus haut que le rhododendron.
Le noifeiticr n’eft donc pas délicat fur la
nature du terrein, il convient par conféquent d'en
faire des taillis furies coteaux ingrats; pour cet effet
on cultivera pendant tiois ans, en pépinière, des
furgeons arrachés au pied de groflès cépées ; après
ce tems révolu on les plantera à quatre pieds en
tous fens les uns des autres, au mois d’oélobre.
Ce petit taillis ne fervira pas feulcinent à récréer
la vue, en étendant un rideau verd fur une pente
mie & polie, dont naguère l’alpeél la blelToit , il
fera encore d’un affez boa rapport : on l’abat tous
les fept ou huit ans. Le bois du notjettier ( dit M.
Duhamel ) eft tendre & flexible , il lcrt à faire des
cercles pour les petits barils; les vanniers l’cmiploient
pour la charpente de leurs ouvrages, il fournit des
baguettes pour les chandeliers, & des fauffets pour
fermer les trous de vrille que l’on fait aux futailles ;
les fagots en font fort bons pour chnuflcr le four, &
même pour, faire de la chaux. On tire du noifeuUr,
par l'exprcflion, une huile qu’on emploie à*peu-pres
auxmGmesufagosqne l’huile d’amandes douces. Enfin
on doit cflimer d’autant plus ce grand arbriflèau,
que toute autre produélion viendroit mal aux lieux
N O L
où il croît. Qu’on faflè cas de Tes dons, s’ils font peu
confulérables, tout autre végétai procluiroit encore
moins aux lieux ftériles dont il s’accommode.
L’efpece/J®. ; eft le «e/'/ivr/c/-fauvage ; nous avens
dit à quoi il eft bon. Le 2 eft le noijd/ur franc, ù
fruit long, on en peut planter contre du mur, au nord
ou dans quelque coin inutile : ion feuillage & fon
fruit lui méritent une place au fond du mnflif des
hofquets d’été , oii doivent auffi le trouver les variétés
k fruit rouge , les avelines ik le noijaiicr byzantin.
Ces grands arbrifl'eaux peuvent s’élever lur
une tige unique & nue , à la hauteur de lept ou huit
pieds, fe garnir d’une belle touffe, ils en feront
plus agréables à la vue , & en porteront plus de fruit:
on les multiplie de rejets qu’ils poullcnt de leurs
pieds ; mais ceux élevés de bouture & de marcottes
font infiniment i)référables. On peut aufll les reproduire
par leurs fruits, il faut les conlerver dans du
fable jufqii’cn février. Si on plante la noifette à demeure
, on obtiendra des arbres ou buiflons très-
beaux & très - vigoureux. J'ai eflayé très-Iouvcnt
d’écuflonner le noïfenitr (ans pouvoir y réuflir ; en
Flandre on multiplie le byzantiit en le greffant en
approche (ur des noifeuiers communs, qu’on apporte
en motte 6c qu’on plante auprès. La greffe en ti.nte,
lorfqu’on la fait au-deffous de la fuperficie de la
terre, n’a pas moins de fucccs. (AL le Baron d e
Ts c h o u d i . )
NOLAY, (Céogr.) en latin Nolletus ^ NoUacum ,
gros bourg fort peuplé du bailliage de Beaune , dio-
celè d’Autun. Sur la cime d’une montagne près
Uy, en allant k Autiin, cioitun camp romain long
de 327 pieds , fur 240 de large , bordé de gros quartiers
de roche, taillés & emboîtés les uns dans les
autres, comme ceux d’Avaricuin dont parleCéfar. 11
n’en refte que quelques-uns du côté d u lu d , avec
un double folTé à l’oueft.
Charlemagne fit tracer une route pour fes troupes
qui venoient des bords de la Saône k Aiitun, 6c qui
traverfoit Nolay, oii les troupes trouvoient un hof-
pice.
Sur une monticule appcilée le Châtelet, Guy de
Thil, feigneur de Nolay , lit bâtir une mai'on de
plaifance au commencement du xiii'-’ fiecle. Cette
terre érigée en marquii'at, eft à MM. d Aumont, depuis
près de trois ficelés.
11 y a un vignoble confidérablc qui donne du via
commun. Près de Vauchinon eft une cafeade d’environ
100 pieds de hauteur ; la fontaine de la Tournée
produit du tuf à fa iburce ; il en fort quelquefois un
torrent d’eau qui inonde Nolay 6i les environs.
Ce bourg a produit quelques perfonnes de lettres:
telles que Gilles Grufot, chanoine d’Auuin ; Hilarion
Carnot, capucin, auteur de \' Hijloire du tiers-ordre de.
S. François, vol. iri-^°, Lyon lù c).^i Louis Lavirotte,
düéleiir en médecine , mort en 1766, un des auteurs
du Journal des Savans, 6c dc pluficLirs ouvragcs
traduits de l’Anglois.
M. l ’abbé Gandelot qui nous a donné en 1772
VHlfioire de Beaune, « -4 ° , k laquelle il a travaillé
vingt ans, avec des figures antiques, gravées.
Malgré les critiques dc quelques Beaunois, on ne
peut s’empêcher de rendre lufticeau travail & à 1 é-
riidition de rauteuf. Il feroit à fouhaiter que chaque
ville eut une pareille hiftoire.
De Nolay fortent MM. Blondeau 6c Genreaii de
Dijon: M; Genreau , mort à Dijon en a faù
briller fes talens au jialais, pendant quarante-trois
ans qu’il a été avocat-général.
On-Voit dans un vieux comptequ’en iqqSàiVo-
lay , le boiffeau dc bled pelant 35 livres, valoir
4 fous. 11 valoit 5 livres en 1 7 7 1 ,6c aélucllcmenî
3 livres 6 fous. CO
N O M NOMBRE , C Gramm.') Remarquesj'ur la qualification
t^’adjeèfif oK de fubftantif ^owr Us noms de nombre
.C
es remarques font de M. de Mairan, & ont été
faites k l’occafion d’im écrit qui lui avoit été communiqué
fur ce fiijet. Il fouferit entièrement à l’avis
de l’auteur, favoir que les noms de nombre en général
, doivent être rangés dans la claflè des fub-
ftantift.
Je conçois ces nombres, dit-il, ou les noms qu’on
leura impofés,&qui!es expriment, (bus denxafpefts
diftèrens : ou en eux-mêmes & indépendamment de
toute application déterminée aux choies dont ils
expriment la quantité, en un mot, tels qu’ils font
dans ce qu’on appelle la fuite naturelle des nombres,
un, deux, trois, quatre, cinq, & c ; ou dépendam-
ment dans leur application & dans leur affociation
aux chofes nomhrées.
L’auteur ne les a confîdérés que fous cette fécondé
acception, & il les a qualifiés d’adjeélifs,
à mon avis, par de bonnes raifons, 6c felon les regies
de la grammaire les plus inconteftables. C’eft
donc là ce que je lui accorde pleinement. Mais il
n’a point traité des confidérés en eux-mêmes,
ou comme failànt l’objet de l’arithmétique;
& c’eft en ce (èns que je dis que les noms de nombre
font de vrais fubftantifs. Je me flatte même ,
moyennant ce filence, 6c vu la bonne logique que
cet auteur fait paraître , qu’en tout ceci je ne m’écarterai
point de (on femiment, lorfqu’il voudra
envilager la choie par le même côté.
En parlant des nombres confîdérés en eux-mêmes,
il faut bien prendre garde à ne les pas confondre
avec les caraéferes , les marques , ou les chiffres
dont on fe lèrt pour en réveiller l’idée, 6c la pré-
femer aux yeux. Car alors il ne fauroit y avoir deux
avis fur leur nature grammaticale , ce font des
fubftantifs. Le dièfionnaire de l’académie s’en expli-
jque trés-pofitivement, 6c il en donnedesexemples,
jinun, deux uns, un quatre ; & il en fera de même,
par exemple, du quatre de l’une des fix faces d’un
de à jouer, &c. c’eft, dis-je, des nombres proprement
dits, des nombres nombrans qu’il s’agit ici.
Si j’avois eu l’honneur d’alîîfter à la compolition
du didionnaire de l’académie , j’aurols propolé d’ajouter
à la très-bonne définition qu’on y donne de
ces nombres, doivent toujours être pris fubftantivement,
6c qu’ils font en eftèt, felon toutes
les regies de la grammaire & dc la logique , de
vrais (iibftantifs. J’aiirois dit après chacun de ces
nombres, qu’ils font indéclinables , qu’ils ne reçoivent
ni genre ni pluriel, & cela dans toutes les langues
du monde. J’aurois défini quatre, par exemple,
nom de nombre, U deuxieme pair de la fuite naturelle,
qu'on peut imaginer avoir été formé de la multiplication
de deux par deux, ou par l'addition de deux
6’ deux , ou de un & trois ,* deux fois deux , ou un &
trois font quatre ; quatre b* cinq font neuf, &c. Toutes
dénominations abftraites qui répugnent abfolument
à j’idéc d’adjeélifs.
Il n’y a rien, ce me femble, dans cette théorie,
que de très-analogue aux regies dc la grammaire, à
l’ufage & à la raifon. Un à trois font quatre auffi
fubftantivement que la bralTe & le pied font la toife.
Tout cela eftfubftantif.
L’académie a fait fubftantifs les mots verd, rouge,
bleu, 6cc. lorfqu’ils fignifient abftradivement la couleur
verte, rouge , bleue, &c. fans préjudice à leur
métamorphofe en adjeélifs lorfqu’ils feront appliqués
à la chofe colorée. Je changerai de même en adje-
flifs les mots deux, quatre, cinq, lorfqu’ils détermineront
la quantité colleâive des individus.
Quiconque a un peu réfléchi fur les abftraits , tels
que la mefure, la durée, la CQuleur 6i le nombre,
Tome IF»
N O R 5 9
njîgnore pas qu’lis n’exlftenr que dans leurs concrets;
c’eft-à-dire, que ces êtres ne font que de pures maniérés
de penfer ou d’imaginer, 6c qui n’ont nulle
réalité hors de nous ou dans la nature. Ce (ont cependant,
& pour parler grammaire , tout autant de
lubftantifs. Mais je remarque encore, que la fubdi-
vilîon de ces êtres, ou leurs efpeccs , non moins
abftraites qu’eux , lorfqu’on les confidere hors dc la
choie qu elles indiquent ou qu’elles modifient, l'ont
aulTi rangées dans la même dalfe grammaticale des
(ubftantit's. Ainli la lieue , la toife , une année, une
heure, lerouge , le bleu, & fdon la même analogie ,
un, deux, trois, quatre, cinq, 6zo.. conlidércs indépendamment
de i'étendue mefiirée , du tems écoulé
de la liirfàce colorée, & enfin des individus nombres,
me paroiffent devoir être mis également au
rang des fubftantifs.
^ Je ne m’écarterai pas à répondre à des objeftions
où je ne vois nul fondement. Dira-t-on, par exemple,
que dans tous ces abftraiis numériques, les
fubftantifs chofes, ou individus quelconques, y font
toujours fous-entendus, 6c que les nombre; nom-
brans, demeurent par-là adjeefifs des chofes (ôus-
entendues? Mais outre que cette raifon ne fu(fii-oit
pas pour les rendre tels , de même qu’aux mots de
vierge de martyr , qui demeurent toujours fnb-
ftatifs , il eft de la derniere évidence qu'il n’y a
point ici d’ellipfe grammaticale, 6c que quand je
dis trois & deux font cinq, ne réveille dans mon
efprit, & dans l’elprit de ceux qui m’écoutent,
qu’une fimple idée de rapport 6c d’égalité entre
deux plus trois, 6c cinq: idée qui ne défigne ni ne
modifie aucune autre forte d’êirc dans la nature.
NOME, {Mujiqiie des anc.) Tout chant déterminé
par des regies qu’il n’étoit pas permis d’enfreindre,
portoit chez les Grecs le nom de nome.
Les nomes empruntoient leur dénomination : i" ou
de certains peuples ; nome éolien , nome lydien :
2®. ou de la nature du rhythme ; name orthien , nome
daftylique , nome trochaïque : 3®. ou de leurs inventeurs;/
20/7/ehiéracien,/znw« polymneftan: 4'^. ou de
leurs (lijets ; nome pythien , nome comique ; ou
enfin de leur mode ; nome hypatoide ou grave.
nome nétoide ou aigu, &c.
11 y avoit des /jomci bipartites qui fe chantoient
fur deux modes : il y avoit meme un nome appelle
duquel Sacadas ou Clouas fut l’inventeur &
qui fe chanioit fur trois modes , (avoir le dorien , le
phrygien 6c le lydien. Foyei Chanson, Mode.
{Mufique) Dicîionnaire raïfonné des Sciences, 6cc,
NOMIQUE, {Mifique des anciens.) Le mode no-
miqui OU le genre du ftyle mufical qui portoit ce
nom, ctost conl'acré, chez les Grecs, à Apollon
dieu des vers 6c des chanl'ons, & l’on tâchoit d'en
rendre les chants brillans & dignes du dieu auquel
ils éîoient confacrcs. Voyei^ Mo d e , Mélopée,
Stvle. {filufique) Dicl. raif des Sciences, ikc. 6*
Supplément, (é')
NOMION , ( Muftqne des anc. ) forte de chanfon
d’amour chez les Grecs. Foyei C hanson {Mufiq. )
Dicîionnaire raifonné des Sciences , 6cc. (Ô)
NOMS des notes, (^Mujique.) p'oye^ SoLFIER,
(^Mujcque) Dicl. raif. des S ciences, 6c Supplément-
( F. D. C. )
NüRDLAND , ( Géogr. ) C’eft le nom de l’une
des quatre grandes divifions du royaume de Suede;
elle confine au golphe de Bothnie , à la Laponie , à
la Norvège, & aux provinces de Dalie 6c d’fJpland.
Elle renferme la Geftricie , l’Hclfmgie , le Medel-
pad , la Jemptie , l’Herdaüe & l’Angermanie ; &
elle fournit plus de bols 6c de gibier qu’aucune autre
portion du royaume : elle fournit auiîi beaucoup de
ter 6c de cuivre, 6i elle abonde en poilTons de lacs
H i)
i :>