| 4I ■; 2 NAB fervlteur de ia manière dont fon mari avoit reçu les
gens de David, & craignant le rcHcntiment de ce
dernier, fit (ecrétement charger fur des fines des pro-
viiions de toute efpece, & courut au-devant de David
: elle le rencontra dans une vnUce, ne refpirant
que la vengeance ; mais fa beauté , fa lagcfTe & fes
dileours loiimis, defarmerent la colere de ce prince,
& elle obtint le pardon de fon mari. Nubul qui étoit
ivre, n’apprit que le lendemain ce qui venoit de fe
paiTer, & il fut tellement frappé du danger qu’il avoit
couru , qu’il en mourut de frayeur dix jours après.
A^'^Az/qui fait de vaines profufions en fefiins , 6c qui
refufe avec dureté &inlulte quelques fccoursà des
malheureux , eft l’image de tant de riches qui ne fe
retuiént rltii, 6c à qui rien ne coûte quand il s’agît
de le fatisfairo eux-mC-mes , ou de fe donner chez les
antres une réputation de géncrofité onde magnificence,
tandis qu’ils ont la cruauté de refufer une
aumône légcre leurs freres qui manquent de tout.
(+ )
NABfiOURG , (Gdbgr.) ville d’Allemagne , dans
le cercle de Bavière , & dans le haut Palatinat, fur
tinc éminence au pied de laquelle pafTc le Nab : elle
a un fauxbourg appelle elle efi le cheflieu
d’une jurildiéfion allez étendue, que les Bohémiens
faccagerent l’an 1431 . ( D . G. )
NABLE, ou NEBEL , {^Muftq. inftr. des Heb.') c’efi:
la niGme choie que nublum ; on le nomme encore
quelquefois naulum.
Quoique quelques auteurs Hébreux prétendent
qiiele nabU étoit une efpece de cornemufe , cependant
la plus grande partie & les plus lavans s’accordent
tous à en faire un infirument û corde, que
l ’on pinçoit ou que l’on touchoit avec un pkchum.
DonCalmet, après les feptante , rend le nabU par
pfaltérion ; dans ce cas il dilfere de la cithare ou allir
qui, luivant le même auteur, n’étoit autre chofe
que la harpe; il en différé, dis-je, en ce que fon
ventre creux étoit en haut, & qu’on touchoit par le
bas les cordes tendues du haut en bas. Hoye{ßg. 51,
]d. I , de Liuh. Suppl.
Mais Kircher donne dans fa Mufurgu une toute
autre figure au nabU : cette figure prouve que cet
inürument étoit à-peu-près le pfaltérion moderne ,
car pour en jouer il falloit le pofer à plat, les cordes
en haut, 6c frapper ces cordes avec une baguette
ou pUHrutn , ou les pincer avec les doigts; cette
derniere façon de jouer du pfaltérion moderne ou
tympanon efi encore ufitée , fur-tout en Italie. Au
relie, Kircher allure avoir tiré la figure du nebel
qu’on t ro u v e figureq,plancheI. de Luth.Suppl, d’un
ancien manulcrit du Vatican, 6c c’eft ce qui me
feroitpréférer fa figure à celle de D. Calmet, qui ne
tire la lienne que de deferiptions allez vagues, 6c qui
lu.ppofc prouvé que le nabU & le pfaltérion font
le meme inlîrument. 11 paroît par dlfférens auteurs que le nabU avoit
tantôt plus, tantôt moins de cordes. Dans le fcillte
haggiborim, on lui en donne vingt-deux, faifant
trois oclaves : l’hiflorien Jofeph ne lui en donne que
douze. ( F. D. C. )
NABOTH , prophétie , ( Hiß. facr. ) de la ville
de Jezraél, avoit une vigne près le palais d’Achab.
Ce prince voulant faire un jardin potager, prelTa plii-
fieursfois Naboth de lui vendre fa vigne ou de la changer
contre une meilleure; mais Naboth, très-fidele
obfervateur de la lo i, refufa de vendre l’héritage de
fçs peres. Achab en conçut tant de chagrin , qu’il fe
mit au lit , & ne voulut prendre aucune nourriture.
Jézabel inftruite dufujet de fa triftelTe, le railla de fa
foiblefTe , 6c fe chargea de lui faire livrer la vigne
qu’il defiroit. Aufii-tôt elle écrivit aux premiers de
î i ville où Nabçth jJçmçuroitj des JefUes qu’elle
NAB
caclieta avec le cachet du roi ,par lefquclles cJ'e leur
ordonnoii de publier un jeûne , de faire aliéoir Na-
■ botk entre les premiers du peuide, de gagner de
faux témoins qui dé[)o(aliént qu’il avoit blafphcmc
contre Dieu 6c maudit le ro i, 6c de le condamner
a mort. Les premiers de la ville exécutèrent cet
ordre: deux témoins dépoferent contre Naboth qui
fut lapidé le même jour. Jézabel en ayant appris la
nouvelle, courut la porter au roi, qui partir aufii tôt
pour prendre pofléllion de fa vigne ; mais le prophète
Elle vint troubler fa joie, lui reprocha fon
crime, 6c lui prédit que les chiens lécheroient fon
fang au même lieu où il avoit répandu celui d’un
innocent. Quoique le refus que fait Naboth de vendre
la vigne à Achab , paroifié d’abord condamnable
aux yeux de la chair , la foi en [uge autrement.
Naboth en refufant de vendre à Achab l'héritage de
fes peres, obeifl'oit à la loi qui défendolt aux ffraé-
Iires d’aliéner leurs terres à perpétuité. Tout héritage
vendu remurnoic l’année du jubilé à fon premier
maître ou à fes héritiers. Or la pretemion d’Achab
ctoit d’acquérir la vigne de Naboth, fans efpérance
de retrait, puifqu’il vouioit l’enfermer dans Ion parc.
La même loi ne permettoit de vendre une portion
de Ion bien, que lorlqu’on y étoit contraint par la
pauvreté ; 6c Naboth qui étoit riche 6c des premiers
de la ville , ne le trouvoit point dans le cas.
Il aima donc mieux s’expofer à la difgrace de fon
prince , que de le latisfaire en délbbéîlfam à Dieu.
(+)N
ABUCHODONOSOR , pleurs de la génération
ouSAOSDUCHIN, {H ß.jaer.) yo\ d’Afiyrie, fils
d’Afiaradon, commença à régner à Ninive l’an du
monde 3335. Ce prince enfle de la vidoire qu’i!
avoit remportée fur ArphaxatI ou Déjocès , roi des
Medes, dans les plaines de Ragaii, entreprit de réunir
toute la terre à fon empire. Il envoya donc fom-
mer lesqations qui s’étendent jufqu’aiix confins de
l’Ethiopie, de le reconnoître pour roi ; mais ces peuples
renvoyèrent avec mépris les ambafi'adeurs, &
firent peu de cas de fes menaces. Nabnehodonofor
outré de colere jura de s’en venger, 6c ayant levé
une armée formidable , il en donna le commandement
à Holopherne , avec ordre d’exterminer tous
ceux qui avoient fait infulte à fes ambafi'adeurs. Ce
général, après avoir porté la dcfolation & le rava^^e
dans une grande étenduedepays, vint enfin échouer
à Bctulie oii il trouva le terme de fes conquêtes ôc:
de fa vie. Nabuckodonofor ayant appris le mauvais
fucccs de fes armes, en mourut dé chagrin , après
avoir régné près de vingt ans. Judith /, 2 , (S> fea.
(+)N
abuchodonosor , autrement Nabopolax-
SAR j ( Hifi. facr.) tptxt du grand Nabnehodonofor, fi
fameux dans l’écriture, étoit Babylonien, 6c comman-
doit les aimées deSaracus, roi d’Afi'yrie. 11 fe joignit
à Afiyages pour renverfer ccr empire: ils allié-
gerent Saracus dans fa capitale ; 6c ayant pris cette
ville , ils établirent fur les débris de l’empire d’Af-
fyrie deux royaumes, celui des Medes qui appartint
à Afiyages, 6c celui des Chaldéens, fur lequel
fut établi NabopolaÛur. l’an du monde
Nabuchodonosor, {HIß. facr.) fiU de celui-
dont nous venons de parler, avoit été affocié à
l’empire de Chaldoe du vivant de fon perc qui l’a-
voit employé à diverfes expéditions- Ce jeune
prince , après avoir châtié plufieurs gouverneurs
qui s’étoient révoltés , marcha contre Pharaon
Néchao , roi d’Egypte ; & ayant rencontré l’armée
de fes ennemis près de l’Euphrate, il la vainquit 6c
fondit fur le royaume de Juda, dont le roi étoit tributaire
de Néchao. Il afliégea ce prince dans Jériifa-
lem, prit la ville, fit le roi prifonnier, & vouioit
NAB d’abord le fiiener à Bâbylone chargé de chaînes;
mais ayant changé de fentiment, il Un rendit la
couronne & la liberté, à condition qu’il lui demeu-
reroit affujetti & qu’il lui payeroit tribut. Il fe contenta
d’enlever pluiieurs jeunes enfans du fang royal,
du nombre defquels furent D aniel, Ananias, Milàcl
& Azarias , qu’il fit conduire à Babylone pour être
élevés dans fon palais. C’eft de cet événement,
qui arriva l’an du monde 3398 , que l’on commence
à compter les foixante 6c dix années de la captivité
de Babylone. Nabopolaflar étant mort, fon fils fe
hâta de retourner à Babylone pour monter fur le
trône de Ibn pere; dès qu’il y fut arrivé, il diftri-
bua par colonies fes captifs , 6c mit dans le temple
de Venus les vafes facrés du temple de Jcrufalem &
les riches dépouilles qu’il avoit remportées fur fes
ennemis. Ce prince, la deuxieme année de fon régné,
eut un fonge myftérieux dont il fut effrayé, mais
qu’il oublia entièrement. Il confulta les fages de fon
royaume pour favoir d’eux ce qu’il avoit vu en
ibnge ; mais aucun n’ayant pu le deviner, le ro i,
outré de colere, les condamna tous à la mort. Daniel
qui fe trouvoit enveloppé dans cet arrêt, comme
étant du nombre des fages, alla trouver le ro i, &:
le pria de lui accorder quelque délai pour chercher
l’explication de ce qu’il defiroit. Il l’obtint, & après
qu’il eut imploré la miféricorde du Dieu du ciel
avec fes trois compagnons, le myftere lui fut découvert
dans une vifion pendant la nuit. Alors il retourna
vers le roi, 6c lui dit qu’il avoit vu en fonge une
ftatue d’une hauteur énorme dont la tête étoit d’or,
la poitrine 6c les bras d’argent, le ventre & les
cuiffes d’airain, 6c les jambes de fer; que pendant
qu’il étoit attentif à cette vifion, une pierre fe détachant
de la montagne avoit frappé la ftatue par les
pieds 6c l’avoit réduite en poudre, 6c que cette
pierre devenue une grande montagne avoit rempli
toute la terre, l^oilà voire fonge, ô roi, ajouta Daniel
, 6c en voici l’interprétation. « Vous êtes le roi
» des rois , 6c le Dieu du ciel a fournis toutes cho-
» fes à votre ptiilfance. G’eft donc vous qui êtes la
» tête d’or. Après vous il s’élèvera un autre royau-
» me qui fera d’argent, & enfuite un îroifieme qui
« fera d’airain, 6c auquel toute la terre fera foumife.
» Le quatrième fera de fer, 6c réduira tout en pou-
» dre. Ce fera alors que Dieu fiifcitera un royaume
» qui ne fera jamais détruit, qui anéantira tous les
» atitres, 6c quifubfiftera éternellement. //, j y
« &feqn.Nabuckodonofor, ravid’admiration, rendit
gloire au vrai Dieu , 6c éleva Daniel aux plus grands
honneurs. Ces quatre empires repréfentés par les
quatre différens métaux de la ftatue , étoient ceux
des Affyriens , des Perfes, des Grecs 6c des Romains.
Ces quatre empires fe fuccedent ; les uns
font envahis parles autres , 6c ilfe forme ainfi une
liaifon entr’eux, exprimée par l’unité de la ftatue où
fe trouvent joints les quatre métaux. Le premier eft
celui des Babyloniens, dont la grandeur 6c la magnificence
étoient marquées par l’or , le plus précieux
des métaux. Cyrus fonda le fécond empire, 6c la
fagefle de fon gouvernement forma un fiecle d’argent
; cet empire s’aggrandit fous fes fitcceffeurs,
6c finit à Darius Codoman. L’empire des Grecs
figuré par le ventre 6c les cuiffes d’airain, fut établi
par Alexandre ; 6c les guerres fanglantes qui le
carafterifent, ainfi que la dureté de la plupart des
fitcceffeurs du gouvernement de ce prince, répondent
très-bien à 1 airain. Les jambes de fer figuroient
la monarchie des Romains, qui ne s’établit6c ne fe
foutint que par des guerres perpétuelles , 6c qui
par la force invincible de fes armes fubjugua toutes
les nations. La pierre détachée de la montagne qui
réduit tout en poudre eft la figure de Jéfus-Chrift
Tome IH,
N A B 3
qui defeend du ciel dans le fein d’une vierge pouf
former fon églife , mettre fous le joug les plus
redoutables piiiffances de l’univers, anéantir l’idolâtrie,
& lubjuguer par la croix tous les royaumes
du monde pour n’en faire qu’un feul empire à qui
l’éternité eft promife. Cependant Joakim fe laffant
de payer le tribut aux Chaldéens, fe fouleva con-
tr’eux. Nabuckodonofor occoçé à régler les affaires
de fon empire , & ne pouvant marcher contre ce
rebelle , y envoya une puiffante armée qui défola
toute la Judée. Joakim lui-même fut pris dans Jcrufalem,
mis à mort 6c jetté à la voirie, fuivant la pré-
diftion de Jérémie. Jéchonias fon fils qui lui fucceda ,
s’étant aufii révolté contre le roi de Babylone, ce
prince vint l’afiiéger, le mena captif à Babylone
avec fa mere, fa femme, 6c dix mille hommes de
Jcrufalem : entre les prifonniers fe trouvèrent Mar-
dochee 6c Ezéchiel. Nabuckodonofor enleva tous les
tréfors du temple, brifa les vafes d’or que Salomon
y avoit m is, 6c établit à la place de Jéchonias,
l’oncle paternel de ce prince , auquel il donna le
nom de Sédécias. Ce nouveau roi marcha fur les
traces de fes prédéceffeurs , 6c fit une ligue avec
les princes voilins contre celui à qui il étoit redevable
de la couronne. Le rôi de Babylone vint encore
en Judée avec une armée formidable, & après
avoir réduit fes principales places du pays , il fit le
fiege de Jcrufalem. Il fut contraint de le lever pour
marcher contre Pharaon Ephra, roi d’Egypte , qui
venoit au fecours de Sédécias ; mais ayant battu
ce prince 6c l’ayant forcé de rentrer en Egypte,
il fut reprendre le fiege. Sédécias voyant qu’il n’y
avoit plus d’efpérance de défendre la ville , s’enfuit,
fut pris en chemin 6c mené à Nabuckodonofor
qui étoit alors à Reblatha en Syrie. Ce prince après
lui avoir reproche fon infidélité & fon ingratitude ,
fit égorger les enfans en fa prcfence,lui fit crever
les yeux, le chargea de chaînes 6c le fit mener à
Babylone. L’armée des Chaldéens entra dans Jérufa-
lem, 6c y exerça des cruautés inouïes ; on égorgea
tout fans diftinflion d’âge ni de fexe. Nabuzardan,
chargé d’exécuter les ordres de fon maître, fit mettre
le feu au temple du Seigneur , au palais du roi, aux
maifons de la v ille , 6c à toutes celles des grands ,
après en avoir tiré tout ce qu’il y avoit de plus précieux
, ÔC les rédulfit en cendres. Les murailles de la
ville furent démolies, on chargea de chaînes tout
ce qui reftoit d’habitans, après avoir égorge foixante
des premiers du peuple aux yeux de Nabuchodono-
for, 6c Nabuzardan ne laiffa dans le pays de Juda
que les plus'pauvres ^qui il donna des vignes 6c des
terres à cultiver. Ainfi périrent pour la premiere
fois fous la main de Nabuckodonofor, Jcrufalem 6c
fes princes. Jérémie ne ceffoit de leur dire que
Dieu même les avoit livres à ce ro i, ÔC qu’il n’y
avoit de falut pour eux qu’à fubirlc joug ; ils ne crurent
point à fa parole. Pendant que ce prince les te-
noit étroitement enfermés par les prodigieux travaux
dont il avoit entouré leur ville , ils fe laifi'oient enchanter
parleurs faux prophètes. Le peuple féduit par
cesimpofteurs fouffrit les plus rudes extrémités, 6i
fit tant par fon audace infenfée, que la ville fut ren-
verfée ,ie temple brûlé, 6c tout perdu fans reffource.
Le même prodige de l'éduftion , de témérité 6c d’en-
durciffement la remarqua à la derniere ruine de Jé-
rufalem parTite envoyé de Dieu, covcivnQNabucho-
donofor, pour exercer fa vengeance îur ce peuple
rébelle, lis furent réduits aux mêmes extrémités, la
même rébellion , la même famine, les mêmes voies
du falut ouvertes, la même chute, 6c pour que tout
fïu femblable, le fécond temple fui brûlé fous Tite ,
le même mois 6c le même jour que l’avoit été le premier
fous Nabuckodonofor. Ce prince de retour à
A ij