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convient de les planter fur les devants desbofqiieîs
de ce mois. Les fa u s e s panachées méritent, par leur
éclat, une place dans les bofquets d’été; novis en
avons une à feuilles maculées de blanc, une bordée
de jaune, & une autre qui a une raie de cette couleur
au milieu de fa feuille qui eft étroite. {M . U
Baron D E T sC H O U D I .')
SANIGNY-LEZ-BeaUNE , ( Géogr. Hiß< Antiq,"^
beau village de Bourgogne d’environ 250 feux,
renommé par l’excellence de fes vins & fon château;
le feigneiir, M. le marquis de Migieu, qui
Joint le bon goût à l’érudition , y a ralTemblé une
riche colleélion d’antiques, tels que vafes étrufques,
grecs, romains , gaulois, llatues, figures, lampes ,
armes, pierres gravées , médailles, clefs , fceaux
anciens, G c .
La voie romaine d’Autun à Befançon , traverfoit
ce finage : l’empereur Conflantin venant de Treves
h Alltun en 3 11 , fuivic ce chemin pour fe rendre en
cette derniere \'i!le, oit l’orateur Eumene prononça
devant lui fon difcours pour le rétabliffement des
écoles Mccnii-'ines.
M. d’Anville, dans fes Ec laircißcmcns géographiques^
fixe au mont Battois le FU x u s v ia dont parle
Eumene ; mais M. Palumot , dans un Mémoire fur
cette voie romaine, publié en 1765, place ce F lcxu s
via'd. V id u b ia , à lafeéfion des deux routes de Châ-
lons 5 c de Befançon : on trouve fouvent près de ce
chemin ancien & dans les vignes , des tombeaux ,
des labres , boucles de ceinturons , des médailles du
haut empire : on m’en donna douze de bronze en
1772.
On en déterra un pot entier en 1770 fur la montagne,
dite P c rru cho t, rempli de 1 500 petites mon-
noies d’Aiirclien, Commode , Maximien, Probus,
des femmes de Galien. (G.)
S^AVINCATES, ( Géogr. anc. ) dans l’infcriptlon
dé l’arc de Suze , qui fait le dénombrement des peuples
fournis au gouvernement de Cottius, le nom
de Savincatiurn eft placé à la fuite à'A d a n a tim n ,
Seine, au diocefe d’Embrun, fur les confins de celui
de Digne. Le nom de Savincates paroît fubfifter dans
celui de Lavine, près de la Durance, au deffoiis
d’Embrun, Not. des Gaül, déAny. page 6 8 4 . (G.)
SAUL, demandé^ H iß . fa c r é e .') premier roi
d'Ifrael, éioil fils de Cis , homme riche & puilTant
de Gabaa , dans la tribu de Benjamin. Cîs ayant
perdu fes ânefies , les envoya chercher par fon fils
S a ü i , qu’il fît accompagner d’un domelliquc. Apres
avoir parcouru un affez grand efpace de pays fans
les trouver, ils éîoient fur le point de revenir à
Gabaa, lorfque le domeflique propofa à SaiUà'zW^v
à Ramatha, dont ils n’étoient pas éloignés, pour
confulter Samuel, qui pourroit leur donner quelque
lumière fur ce qu’ils cherchoient. S a i i ly confen-
t it , &c étant arrivé à Ramatha , il rencontra Samuel
qui alloit offrir un facrifice, 6c que le Seigneur avoit
prévenu de fon arrivée & du choix qu’il faifoit de
lui pour régner fur Ifraël. Le prophète l’ayant donc
apperçu , le rafTura fur fes âneffes & lui dit de le
fuivreaulieu du facrifice , après lequel il le fit entrer
dans la falle du feßin, 6c le fit afleoir à la tête de
tous, les conviés. Ils revinrent de îà dans la ville , 6c
Samuel fit préparer un lit à S a iil fur le toit de fa
maifon, où les Hébreux avoient coutume de coucher
pendant les grandes chaleurs. Le lendemain ils
forrirent enfembie , & lorfqu’ils furent au bas de la
Ville, il dit à Saü/ de faire avancer fon v a let, ])arce
qu’il vouloir lui faire favoir les ordres du Seigneur.
Alors il prit une petite phiole d’huile qifil répandit
fur la icte de SaùL; il le baifa, 6c lui dit que le Seigneur
, par cette onftion , le facroit pour prince de
ion héritage , 6c qu’il délivreroit fon peuple de la
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main de fes ennemis. Enfuite le prophète lui donn^
trois marques auxquelles il pourroit reconnoître que
l’onéfion qu’il venoit de recevoir, ctoit confirmée
par l’autorité divine. H lui dit qu’il renconireroit
deux hommes près du fépulcre de Rachel, qui lui
diroient que les âneffes de fon pere étoient retrouvées;
que trois autres, au chêne de Thabor, lui
préfenteroient trois pains, & que dans l’endroit
appelle la colline de D ieu ., ilrencontreroitunetroune
de prophètes, parmi lefquels il fe mêleroit poiirpio-
phétifer, & qu’alors il feroit changé en un autre
homme. Ces lignes que Samuel donnoit â S a ït l de fon
éledion, ne pouvoient être prévus de quelqu’un qui
n’eût pas été éclairé de l’efprit de Dieu. Quoiqu’ils
foient peu confidérables en eux-mêmes, ils n’en
marquent que mieux la certitude infaillible de la
prédiéHon , parce que , détaillés 6c. variés comme
ils l’éloient, une feule circonftance venant à fe déranger,
auroit convaincu de faux Samuel. Tous ces
évenemens s’accomplirent le même jour. S a ù l ne
douta plus de la volonté de Dieu , qui lui changea '
le coeur, & lui en donna un autre; il lui ôta la baf-
fefle des fentimens grofTiers qu’il avoit pris dans l'a
première condition; il lui éclaira refprir, lui re-
hauffa le courage, & lui accorda le talent de corn,
mander aux autres. Quelque temps après, Samuel
fit alfembler tous les enfans d’ifraél à Mafpha pour
l’éleftion d’un roi qu’ils avoient demandé ; 6c quoique
tout fût fait de la part de D ieu , par l’ordre
duquel le prophète avoit facré S a ù l , il jetta le fort
fur toutes les tribus. Il tomba fur la tribu de Benjamin
, puis fur la famille de Métri, Si enfin fur la
perfonne de S a ù l , fils de Cis. AufH-tôt on le chercha
; mais Sa'ùl qui, voyant la couronne de plus
près , avoit frémi des dangers dont le trône eft environné,
des foins, des follicitudes dont fe charge
celui qui y monte, n’avoit penfc qu’à éviter, par la
fuite, un fardeau dont il fentoit toute la pefanteur.
Le Seigneur, que l’on confulta, répondit qu’il étoit
caché dans fa maifon : on y courut aulîî-tôt, on le
prit, 6i. on l’amena ; & lorfqu’il fut au milieu du
peuple, il parut plus grand que les autres de toute
la tête. Samuel dit alors à tout le peuple, que c’étoit
là celui que le Seigneur avoit choifi pour être leur
roi ; & tout le peuple cria : vive U roi. Enfuite, après
avoir prononcé le droit du royaume, il congédia
l ’affemblée ; & S a u l revint à Gabaa avec ceux dont
Dieu avoit touché le coeur. Quelques-uns, qui n’a-
voient aucune crainte de Dieu , méprifoient ce
prince & ne lui firent point de préfens. Mais i'ûàV
dilTimulaavec modération leurs:difcours infolens; &
l’éclat de fa dignité ne changeant rien dans fa maniéré
de vivre fimple 6c éloignée du farte, 11 retourna faire
valoir fes terres. C ’eft dans cette occupation que
le trouvèrent les courlers des habitans de Jabès en
Galaad, qui fe voyant prelTés par Naas, roi des
Ammonites, envoyèrent demander du fecours dans
tout Ifraël. Sa'ùl revenoit alors des champs en liii-
vant fes boeufs ; 6c l’efprit du Seigneur s’étant faifi
de lu i, il prit fies deux boeufs , les coupa en morceaux
, 6c les envoya dans toutes les terres d’Il'raël,
en menaçant de traiter ainfi les boeufs de tous ceux
qui ne fe rnettroient point en campagne pour fuivre
S a ’ù l 6c Samuel. Le peuple s’alTembla donc en foule
pour fecQurir les habitans de Jabès , & S a ù l , avec
cette armée nombreufe , fondit fur les Ammonites ,
les tailla en pièces, 6c délivra la ville. Enfuite Samuel
tint une alfemblée à Galgal, où il fit confirmer
l’cleélion de S a ù l , qui, deux ans après, marcha
contre les Philiftins. Ces ennemis du peuple de Dieu,
irrités de quelques fuccès que Jonathas, fils de S a ù l ,
avoit eus fur eux , vinrent camper à Machmas avec
30000 charriofs, 6000 chevaux 6c une muùitucle
innombrable de gens de pied. Les Ifraclites, effrayés
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à la vue de cette armée formidable , fe retirèrent
6c lailTerent S a ù l avec une poignée de gens conf-
ternés 6c abattus. Samuel avoit ordonne à ce prince
de l’attendre pendant fept jours , pour offrir des
holocaurtes 6c des hofties pacifiques ; mais le fep-
tieme jour étant fort avancé fans que le prophète
parût, le roi fe voyant prefle par une armée formidable
, abandonné de tout le peuple, 6c fur le point
d’être attaqué par l’ennemi, crut qu’il devoir prendre
conlëtl des circonrtances 6c offrir à Dieu les fa-
crifices , fans attendre l’arrivée de Samuel. Mais
Dieu porta un jugement bien différent de la défo-
beiffance de S a ù l. Le prophète qui arriva au moment
que le facrifice éloit achevé , lui reprocha fa faute
é c lui prédit qu’en punition , le royaume qui devoit
être affermi à jamais dans fa maifon , alloit en être
ôté. Dieu ne lailfa pas d’accorder à S a ù l une viéfoire
fignalée furies Philiftins, que Jonathas &fon écuyer
mirent d’abord en déroute & que Dieu frappa d’une
frayeur fi grande qu’ils fe perçoicntles uns les autres
de leurs épées. Alors Art«/, au lieu de bénir le
Seigneur d’un fuccès fi inefpéré , croyant qu’il étoit
néceffaire de faire intervenir fa prudence pour rendre
la défaite complette, fît une imprécation &
maudit celui qui mangeroit avant qu’il fe fût entièrement
vengé de fes ennemis. Mais Dieu , jaloux
de fa gloire , confondit les delTcins d’une prudence
humaine; ce que S a ù l propofoit comme un moyen
de hâter la déroute , y devint un obrtacle. L’armée
epuifée de fatigue 6c de faim , ne put pourfuivre
les ennemis, qui par-là échappèrent à une entière
défaite. Le foir étant venu, après que les Ifraélites
eurent pris quelque nourriture, S a ù l , qui fe propofoit
de recommencer la pourfuite pendant la nuit,
confulta le Seigneur pour favoir quel en feroit le
fuccès ; 6c Dieu , en refufant de fendre fes oracles,
fit juger à ce prince que quelqu’un l’avoit offenfé. II
fit donc jetter le fort pour découvrir le coupable ,
& jura de nouveau qu’il mourroit, quand même ce
feroit fon fils Jonathas. Le fort tomba fur Jonathas ;
& S a ù l lui ayant demandé quel étoit fon crime, il
avoua qu’ignorant la défenfe qu’il avoit faite , il
avoit pris un peu de miel au bout de fa baguette.
Alors S a ù l étouffant les fentimens de la nature ,
par la crainte de violer un ferment téméraire 6c qu’il
étoit coupable d’avoir fait, vouloir punir de mort
fon fils innocent, le vainqueur des ennemis de D ieu,
le libérateur du peuple ; mais l’armée s’y oppofa
& l’arracha d’entre les mains de ce pere dénaturé ,
qui, coupable lui-meme d’une défobéilfancé réelle
aux ordres de Dieu , pourfuivoit dans fon fils un
crime imaginaire. Alors Sa'iil lé retira fans pourfuivre
plus loin les Philiftins ; & quelque temps
après Samuel vint, de la part de Dieu, lui ordonner
d’aller faire la guerre aux Amalécites, & d’e.xécuter
l’arrêt de fa juftice prononcé depuis quatre cens ans
contre ce peuple maudit, qui avoit voulu interdire
l’entrée de la terre promife aux Ifraélites. Le prophète
recommanda donc à Sa'ùl d’exterminer tous
les Amalécites, & de détruire tout ce qui leur ap-
partenoit, fans en rien épargner; ce prince marcha
contre les ennemis, les tailla en pièces : mais interprétant
à fa fantaifie le commandement qu’il avoit
reçu de Dieu, il confentit qu’on épargnât ce qu’il
y avoit de meilleur dans les troupeaux, 6c fauva
Agag leur roi. Dieu, irrité de la témérité de ce
prince , qui ofoit éluder ainfi fes ordonnances, lui
envoya Samuel pour lui reprocher fa défobciflance ;
le prophète le rencontra à Galgal, où fa vanité le
portoit à ériger des trophées pour une viéloire à
laquelle proprement il n’avoit point de part, 6c qui
ctoit l’ouvrage de Dieu. Samuel lui ayant rappelle
que Dieu l’avoit tiré de la lie d’Ifraël pour le faire
chef de fon peuple, lui demanda pourquoi U avoit
Tonte IFt
SA Ü 74?
péché à fes yeux; en lui défobeiftant; Art«7 tâchanl:
de déguifer fa faute , la rejetta fur le peuple , qui
avoir confervé ce qu’il y avoit de meilleur dans les
troupeaux pour l’immoler au Seigneur : mais le
prophète lui dit que Dieu ne demanJoit point de
viélimes, mais l’obéiftance à fes ordres , qui vaut
mieux que les facrifices. Il lui annonça enfuite de
la part de Dieu, qu’il ctoit condamné à perdre fa
couronne, & que fon royaume alloit être donne
à un autre. Alors S a ù l avouant fon crime , dit qu’il
avoit péché par la crainte du peuple. Croyant avoir
allez fait par cet aveu, au lieu de s’humilier fous ia
main de D ieu, il ne chercha qu’à fe juftificr devant
les hommes, & pria le prophète de l’accompagner
pour adorer Dieu avec lui. Aufti Samuel qui voyoît
par une lumière divine que fa pénitence n’avoit rien
de fincere, lui déclara que Dieu ne lui pardonneroit
point, & qu’il ne révoqueroit pas l’arrêt prononcé
contre lui. Cependant cédant aux inftances de ce
prince, il le fuivit, 6c alla adorer le Seigneur avec
lui ; & après avoir mis en pièces Agag, il fc fépara
de S a u l , qui retourna à Gabaa où^il demeuroit.
Cependant l’efprit de Dieu s’etant retiré de lui, il
fut aulfi-tôt faifi de refiprit malin, auquel la jurtice
divine le livra pour punir fa dérobéiflance. Cet
efprit , exécuteur des juftes jugemens de Dieu
fur ce malheureux prince , mettant en mouvement
fes humeurs 6c fa mélancolie, l’agitoit par des mou-
vemens violons 6c déréglés. Ses officiers qui regar-
doient cet événement comme les accès d’une maladie
toute naturelle, lui confcülerent de chercher du
foulagement dans la mufique , très-propre à rétablir
l’harmonie entre les parties du corps humain ,
en arrêtant l’impétuofité des efprits, ou en les déterminant
peu-à-peu à prendre leur cours ordinaire
& réglé. Ils firent donc venir David, qui favoit
parfaitement jouer de la harpe; & toutes les fois
qu’il en jouoit, S a ù l fe fentoit foulage , 6c l’efprit
malin le retiroit de lui. Cette fuite du démon n’étoit
pas un effet naturel de la mufique, mais une opération
de Dieu miraculeufe, que tout autre que
David n’eût pu produire par des fons vuides & inanimés
, qui n’ont aucun pouvoir fur le démon. Cependant
les Philiftins ayant de nouveau déclaré la
guerre aux Ifraélites, vinrent camper en leur pré-
fence dans la vallée de Térébimhe ; 6c un géant
nommé venoit tous les jours défier le plus
brave de l’année ennemie. Sa taille extraordinaire
6c fon air menaçant faifoient trembler le plus hardi,
S a ù l avoit en vain promis fa fille en mariage à celui
qui le tueroit, perfonne n’avoit ofé fe péfenter.
Enfin David s’offrit à combattre ce redoutable Phi-
liftln ; il parla à S a ù l avec une confiance qui étonna
ce prince. Il alla, 6c armé fimplement de fa fronde ,
il terraffa ce géant énorme qui étoit la terreur
l’effroi de tout le camp. Dès ce jour-là même , S a ù l
voulut avoir auprès de lui ce jeune héros, & pour
fe l’attacher, il lui donna le commandement d’une
troupe de gens de guerre ; mais les applaudiflemens
que David recevoir fur fon paffage , changèrent
bientôt le coeur de S a ù l. Il fe laiflà aller à un mouvement
de jaloufie contre lui, fur ce que les femmes
fortoient de toutes les villes fur leur route, enchantant
6c en danfant au fon des inftnimens, 6c que le
refrein de leurs chanfons étoit, S a ù l en a tué m ille ^
& D a v id d ix mille. Cette parole proférée fans def-
fein, mais indiferétement, déplut fort à S a ù l excita
bientôt une haine mortelle qui lui fit chercher
tous les moyens d’ôter la vie à un innocent qui venoit
de le fauver, lui 6c fon peuple. Un jour qu’il
étoit faifi de l’efprit malin, 6c que David jouoit devant
lui, il l’eût percé d’un trait, s’il n’eût évité le
coup en fe détournant. Il tâcha enfuite de le faire
mourir par la main des Philiftias, en le mettant foii-
B B b b b ij
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