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fondante,fans pierres & fans marcrfon eat. eft i,n peu
mufquée iSc très-bonne : cette pone mûrit enodto-
bre , novembre & décembre.
Je mettrois encore volontiers dans le nombre des
bonnes poires d’automne ,| la poire de vigne ou de
deinoifelle&la bellelTime d’automne ou vermillon
& la jaloiifie qui ne fc grefte que fur franc.
Po/res d'hiver.
Il eft d’ufage de compter parmi les poires d’hiver
, celles qui miiriffent en dccembrc.
Epine d'hiver. Tout le monde connoit cc poirur ^
mais tout le monde ne fait pasque ion f^ut eft bien
plus gros & bien meilleur lur coignaiüer que lur
Virgoîdeufe. Ce poirier qui. Vfc d,.iAit-inguc au premier
coup d’oeil de tous les autres , n’a pas beloin
d’être décrit: fur franc, U eft trcs-long-oems avant
de rapporter , à moins qu’on ne le grefte en tente
ou en couronne fur un vieux arbre : il fait bien fur
coignafiler : l’efpalier au midi ne lui convient pas ,
il lui faut le couchant ou le nord : il demande une
place confidérable pour étendre fes branches.
Sa\nt-gernuiin inconnue lu furc. Ce poirier fe diftin-
gue très-aifément par fes bourgeons droits, Ion port
vertical , lés feuilles étroites pliées en gouttière : cet
excellent fruit eft bien meilleur en plein vent & en
buiftbn qu’en efpalier , & eft très-médiocre dans
les terres froides.
Merveille d'hiver 0\\ petit oin. Ce poirier eft un
bel arbre, étant greffé fur franc , mais il réuflit mal
fur coignaffier : il eft très-fertile ; le bourgeon eft
menu , long , v e r t, un peu roux il la cime du côté
du foleil , & très-tiqueté dépeints gris; le bouton
eft triangulaire , un peu applati, peu pointu , écarté
de la branche ; fon fupport eft peu élevé ; les
feuilles font petites , froncées par les bords »quelquefois
pliées en gouttière , 8c quelquefois en ^ba_t-
teau ; les pétales font aigus par les deux extrémités
; le fruit eft de moyenne groffeur & d’une forme
peu confiante ; ordinairement il eft affez arrondi ;
la peau eft un peu dure ôc fouvent parfemée de
petites boffes, elle eft verdâtre ; la chair eft d’un
beurré très-fin, fondante, fans pierres & fans marc ;
l’eau eft fucrée, mufquée 8c d’un goCit très-agréable.
Il faut que ce poirier ne foit plante, ni dans
une terre humide ôc froide, ni à une mauvaîle ex-
pofition.
Vambretu. Ce poirier dont le bols eft toujours
épineux 8c les bourgeons farineux , eft facile à dil-
tinguer : fon fruit eft délicieux fur coignaffier ; fur
franc il demande des terrains chauds.
Le colniur ou poire-7nanne.'Towt\<i monde con-
noît cet excellent fruit.
e Beii de chajj'erl. Echujeri. Cet arbre eft beau ,
fertile, fe met promptement à fruit , 8c le porte
par bouquets : il fe greffe fur franc ôc fur coignaffier
: une terre douce 8c légère lui convient lin-
guliérement; les bourgeons ibnt menus, coudésà
chaque noeud, très-tiquetes, gris d un c o te , gris-
verts de l’autre ; les boutons font médiocrement
gros, longuets, pointus, écartés de la branche,
foutenus par des fupports petits 8c très-peu faillans;
les feuilles font longues Ôc étroites, un peu pliées
en ooutriere , dentelées très-peu profondément ôc
grofliérement ; les pétales font terminés en points
froncés ; le fruit eft de moyenne groffeur , rond
ovale , diminué vers la queue , quelquefois de la
forme d'un citron ; la peau eft blanchâtre ôc devient
jaune ; la chair eft beurrée , fondante ôc fine ;
l’eau eft fucrée, mufquée ôc d’un gout très-agréable
: celte poire mûrit en décembre ÔC janvier.
Le martin-Jîre oi\ poire de liomeville. Cette poire
eft plus longue que ronde, d’une moyenne groffeur,
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verdâtre ôc iiffe ; fa chair eft caflante ; fon eau eft
douce Ôc fucrée ôc fe mange en janvier.
La bergurnoite de SouUrs. Ce poirier fc greffe fur
franc & fur coignaffier; les bourgeons font gros,
très-coudés , d’un vert clair , tiqueté de points d’un
gris-bhne ; les boutons font gros ôc couverts d’e-
caillcs , les unesgriles , les autres brunes: ils font
foutenus par de gros lupports ; les feuilles font de
moyenne grandeur , ovales , prefque rondes , dentelées
très-légcrcment ôcfouventrepliéesenbateau;
les pétales lont figurés en truelle ; le fruit eft de
groffeur moyenne , arrondi; dans les très-bons ter-
reins , il eft gros & alongé : de forte que fa tonne
eft differente de celle des autres bergamottes ; la
peau eft d’un vert très-clair ; tiquetée de points d’un
vert plus foncé; fa chair eft fans pierres, beurrée
ôc fondante ; l’eau eft fucrée ôc d’un goût agréable ;
fa maturité eft en février ôcmars.
Ben chrétien d'hiver. Tout le monde comioît cette
belle poire qui eft excellente cuite : elle eft leche
fur coignallér ; fur franc fon eau eft affez abondante,
ÔC elle eft alors fort bonne crue; on en a une variété
appellee bon chrétien d'^ucli qui n’a point de
pierres ; le bois de cet arbre eft d’unjaune orangé ,
marqué de ftries noirâtres ; il eft fort délicat ôc ne
vient bien que fur franc.
Uangélique de Bordeaux ou faint martial. Cet
arbre eft très-délicat ôc réulTit mal fur coignaffier ; fes
bourgeons font longs ôc de moyenne groffeur, un
peu coudés à chaque noeud; fes boutons font courts,
petits, pointus , écartés de la branche ; fes feuilles
font remarquables par leur longueur Ô£ leur peu
de largeur. L’arrête fait ordinairement un arc en
deffous ; fon fruit eft gros ôc applati fiiivant^ fa
longueur ; fa forme imite celle du bon chrétien
d’hiver ; la queue eft greffe ôc un peu charnue à
fa naiffance; fa peaueft liffe , quelquefois tavelée
de brun autour de l’oeil ; le côté de l’ombre eft blanchâtre
: le côté du foleil eft peint des mêmes couleurs
que le bon chrétien; la chair eft caflante,
mais dans la parfaite maturité elle devient tendre ;
l’eau eft très-douce & fucrée ; cette poire fe garde
jufqu’en mars.
Le mufeat allemand ou mufeat Valleman, Ce
poirier fe greffe fur franc ô: fur coignaffier : il reffem-
ble beaucoup au poirier de royale d’hiver; fon fruit
eft moins gros Ôc ordinairement un peu plus renflé
du côté de l’oeil ÿ fa peau eft grife du côté de
l’ombre ôc rouge du côté du foleil ; fa chair eft
beurrée , fondante , un peu jaunâtre ; fon eau eft
mufquée ôc plus relevée que celle de la royale:
cette poire mûrit en mars ÔC avril ÔC le conferve
quelquefois jufqu’en mai.
La' poire de Naples. Les feuilles de ce poirier font
longues, étroites, ondées ôc fort finguUeres ; le
fruit eft affez gros , un peu long, verdâtre; fa chair
eft demi-caffante ; fon eau eft douce : elle fe mange
en mars.
Bef. de chuumontd. Beurréd'hiver, L’arbre fe greffe
fur franc Ôcfur coignaffier : les bourgeons font petits,
menus, maigres, cannelés , coudés à chaque noeud,
rougeâtres, clairs du côté du foleil, ÔC gris de perle
du côté de l’ombre ; fes boutons font gros par la
bafe , longs , îrès-pointus ; les fupports font gros,
larges Ôc ridés ; les feuilles font petites, dentelées
régulièrement Ôc affez profondément par les bords
qui forment des ondes; l’arrete fe replie en arc par
deffous. Les pétales font de la forme d’une raquette;
le fruit varie beaucoup par la forme ÔC par la couleur
• la chair eft demi beurrée, fondante ôctrès-
bonne ; dans les terres franches ôc fubftantieufes,
elle eft très-fondante ; l’eau eft fucrée , relevée ôC
excellente ; ordinairement cette poire fe conferve
iufqu’en février: il faut être attentif pour la faiffr
^ ^ dans
I ;
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dans ion vrai de maturité. Le jjremlcr bezi
de chaumonrd l'ubfiffe encore à Chaumont dans la
niacc où il eil venu de pépin, il y a envii-oa cent ans.
ïir.pirUde à feuilles de chêne. Ce poirier eft très-
vigoureux ôc ffiic un arbre fuperbe: il fc gî-effo fur
franc ô: fur coignaffier ; la feuille qui rdlernblo à
une petite feuille de choux frife, ôc fon porrlu-
î)crbcle diftinguenî ..rfez des autres poiriers ; le fruit
cli de grofiuir moycnire , de la forme d’une
moyenne virgoîdeufe ; la peau eft Iiffe ôc verte ; la
chair elt demi-fondante ôc fans pierres ; l’eau eft
fucrée Ôc bo;me ; cette poire mûrit en avril ôc m ai,
ôc a beaucoup de mérite dans cette failon.
Bergamotte à'Holland’.. Bergumoue à'dleneon. Ce
poirier fe greffe fur franc ÔC fur coignrdlicr : fes
bourgcons'fonî longs, de groffeur médiocre , un
peu coudés à chaque noeud: ils i<e recourbent en
différens fens comme ceux des/'t7Ûïr''J deCraffanne ;
les boutons font gros , longs, arrondis, pointus,
couverts d’écaillcs grifes ÔC d’écallles noires; les
feuilles iont alongées , arrondies vers la queue;
l'arrcte le plie en arc en deffous; la dentelure des
bords qui lont un peu froncés , eft à peine fenli-
ble ; le fruit eft gros, applati, de la forme des au-
jrcs bergamottes ; la peau eft d’abord verte , elle
devient jaune en mûriffant ; fa chair eftdcml-cairante,
moins groffiere que celle du bon chrétien ; fon eau
eft abondante, agréable ôc affez relevée. J’ai gardé
de ces poires jufqu’en juillet : cet arbre eft peut-
ctre de tous les poiriers celui qui mérite le plus
d’être cultivé.
On fera pcut-êirc furprls que nous n’ayons pas
parlé de la louïfe-bonne ôc de la royale d'hiver : ces
])oires (ont fort bonnes en certains terreins , mais
elles fout très-mauvaifes dans les terres tant foie peu
humides. Le roufeUt d'hiver , 'Lor.mge d'hiver lont
d'alfcz bonnes poires. Le carquin ôr le fara\i!i(<e gardant
très-long tems , ne font point méprifables.
On cultive cnNorm.miiie plufieursefpecesdepoires
H cidre qu’on devroit fubftituer dans nos campagnes
aux maiivaifes poires fauvages en faveur deshabitans.
Les meilleures poires à cuire font le franc-réal
le catilluc , la double jieur , la poire de Vivre , la doii-
ville, la po'irefiint François , ÔC l e befi d'keri.
Pour fe procurer des fujets propres à recevoir la
greffe des bonnes efpcces de poirier,'û faut femer
des pépins de poires fauvages Ôc de poires à cidre ;
ces femis fe font au mois de novembre : labourez
un petit canton de terre , Ôc rcjiandez-y du fumier
bien conlommé : mêlez ce fumier avec la terre
au moyen de la houe : femcz enfuite vos pépins:
il n’eft pas même befoin de les fcparer du marc :
paffe/- encore une lois la ’noue ou le ratcau pour
enfermer la fomence , ÔC répandez fur le tout une
couche de fumier confommé: dans les terres excellentes
, il n’eft pas befoin de mettre de l’engrais par
deffous, mais il faut toujours jetter du fumier ou
du terreau par-defiiis , afin de tenir la iurface de la
terre afibz meuble pour que les planuiles en for-
îent aifement. Si vous femez des pépins de bonne
cfpece , pour gagner de nouvelles variétés , ou des
jrepins de poires lauvages tardives ou précoces
dcftlnés à recevoir la greffe des poires hâtives ôc
des poires tardives , dans la vue de les rendre encore
plus précoces ou do retarder davantage Icurma-
lurlté ; fiâtes ces petits lemis chacun à parc avec des
étiquettes : les poiriers de femencc feront Ibuvent dès
la première automne, ÔC toujours la féconde année ,
en état de fortir du femis pour être plantés en rangées
dansles pé pin ières , ( Foyei^lernotii'è.'SiiSySitppL ) ; à
1 eg ard de la m a n ié ré de m u ltip lie r les c o ig n a ffie rs
de diffé re n te s efpeccs q u ’on d e ftin c à p o r te r la greffe
des poiriers, e lle c l l am p lem e n t dé ta illé e au mot
■CoiGNASSJER. Suppl, ü a tr o u v e ra au rnot P hi-'I-
Tome IK
O I 4)7 MERE. Suppl. , toutes les inilrucHons néceudlrcs
pour guider le cultivateur clans réducation de ces
iujetsavantôc apres lagrelte , jufqu’à ce qu’ils IoIcm:
propres à être plantes à demeure : nous nous bornerons
a recommander ici de meure entre les l'au-
vageon.s poiriers qiiidoivent êtregreffés pour pieiu
Vent , bien plus de diicance qu'on ne leur en accorde
ordinaireuient : il faut au moins trois pieds entre les
rangées, Ôc deux pieds entr’eux dans le lens des
rangées : les coignaffiers peuvent en général fe con-
îonL-er d’une cliftance moindre d'un j>ieu dans les deu.c
fens; mais s’ils doivent êtregreffés pour efpaiiers
demi-vents j ou pour demi plein venc , il ne faut
diminuer que d ’un demi-pied.
Le coignaffier, nous l'avons déjà d it , eft un très-
mauvais iiijer pour les poires caftantes: il les rend
feches ôc pierreufes, ÔC celles de ces poires qui
de leur nature font exce!lente.s, le trouvent tellement
dégradées par i’inffuencc de fa feve , qu’oii
peut à peine les reconnoitre ; on les rebute comme
de mauvais fruits , tandis qu’il ne faudroit s’en prendre
qu’au fujet qui les nourrir, ou plutôt à foi-
même de les lui avoir confiés. Plufieurs efpeces de
poiriers , tant à fi'uit cafi'ant qu’à fruit fondant,
ne fympatifant que très-médiocrement avec le coignaffier
, ne peuvent être greffés fur cet arbre ;
elles y languiffent, elles demeurent infertiles, ôc
quelquefois clics meurentau bout de quelques années
; en général, les arbres greffés lur coignaffier
ne peuvent fiibfifter dans les terres feches, ôc ne
s’élèvent pas allez pour fcr.mer des arbres en plein
vent. Voici donc, pour nous rélumer, à quoi le
rcclint l’uîage du coignaifier ; i'^. aux plantations
faites dans ks terres plus humides queîcches; à
former des demi-plein vent, des demi-vent pour efpaiiers
, des eipalierSjdes pyramides Ôc des builfons;
3*^. ce iujet ne con\ ient qu’à celles des poires fondantes
qui y végètent bien.
Et qu on n’imagine pas qu’on foie véduic pour cela
à mettre toutes les poires callantes en plein vent ,
ÔC à ne point planter d’efpaücrs de poiriers dans
les ten'cs plus fcches qu’iuiniides : il cil d’expérience
que les lujets greffes lur poiriers conviennent
finguhcremcnt aux eipaliers, contr'elpaliers
ÔC builfons ( jeneparle pas des pyramides , parce
qu’en général , elles fout Ues-peu fertiles ) ; lorf-
qu’on les taille convenablement , ils ib mettent
même à Iruic auffirô: que ceux greffés fir coignaffier
, ils font plus fertiles ôc durent plus long-tenis :
Il l’on n’a pas fait plus d’ufage des poiriers greffés
fur franc , c’eft qu’on s’eft mépris fur les vrais principes
de la taille, ôc il eft certain que ces fujets
s’accommodent encore moins d’une raille courte
que les poiriers fur coignaffier : établiffons donc ce
principe premier de la taille du poirier, fi fécond
dans fes conféquences, qu’il fufni oit fcul pour guider
un cultivateur intelligent, tandis que des volumes
entiers faits pour expliquer les lortes de tailles emî
n’en dérivent jjas, ne peuvent l’infiruire paffable-
ment en plufieurs années , en y joignant même l’expérience
: principe fi fimplc en même tcnis, qu’on
ne fauroit affez admirer qu’on l’ait fi longteras méconnu,
fi l’on ne favoit que l’homme eft en général
condamné à parcourir un cercle d’erreurs pour arriver
au vrai qui devoir d’abord frapper les yeux,
ôc fi l’on ne favoit encore combien les auteurs ,
fur-tout ceux d’agriculture fe plaifent à fouffler ,
pour ainfi parler ,'un très-petit liijet, afin d’en enfler
un gros volume , êc fi nous n’avions pas vu com-
pofer un allez gros livre fur la foule culture da
peuplier d’Italie, qu’on peut renfermer aiféincnt
dans une demi-page : nous dirons en pafi'ant que
cette manie nuit beaucoup au progresde l’art ;rim-
portance que l’auteur a donnée à fa matière,conduit
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