44 N I C A juger de fon antiquité par le goût d’archlteélure
de i’iiiie de les portes, & par la quantité de médailles
trouvées clans fes environs, Ton peut croire
qu’elle exiftoit déjà Ibus les Romains. Il paroît aulll
dans rhiftoire du royaume-, qu’au mdieu des troubles
qui l’ont agitée , cette ville eft du petit nombre
de celles dont les rois malheureux n’aient pas eu
lieu de lé plaindre. Dans le x i i i ' fiecle , elle i'outint
avec condance le parti de Jean-Sans-Terre contre
les barons; Ik dans le x v !!” ficcIe elle n’ouvrit l'es
portes aux troupes du parlement, qu’en vertu d’un
ordre exprès de Charles I. Ses marchés & lés foires
font très-confidérables, & elle députe deux membres
à la chariibre des communes. {D .G . )
NEWBURY ou NEVBERY, {Géogr.) ville d’Angleterre,
dans la province de Berk, fur la rivicre
i e Kcnnet, 6c au milieu d’une contrée riante & fertile.
Elle étoit autrefois farneule par lés fabriques de
draps, & elle l’eli aujourd’hui par celles dedroguet.
On la croit élevée fur les ruines d’un bourg que les
Romains appelloient Spinx^ & l’on l'ait qu’au fiecle
dernier, les armées du roi Scelles deCronrwel en
vinrent aux mains fous les murs à deux reprifes, fa-
voir, en 1643 Si. 1644. (/?. G.')
NEUVEVlLLE, ( Géogr. ) mairie Si ville de l’é-
vêchj de Balle , fur les bords du lac de Biennc. La
ville a été bâtie en 1311 par Gérard, évêque de
Bade, qui lui accorda les mêmes privilèges que la
ville de Bienne avoir. Elle jouit d’une fituation agréable
Si de privilèges confidérables : elle a fon propre
magiftrat fous !a préfidence du maire; celui-ci eft
établi par l'évêque : elle a aulïï fes propres loix. Depuis
13^8 il exilte un droit de bourgeoifie entre cette
ville 6c celle de Berne , dont l’étendue a été fixée en
17^7 , par un traité conclu alors entre le prince
evêq-ue de Bafle & le canton de Berne. En vertu de
ce droit (le bourgeoifie, elle marche avec fa bannière
au fecours des Bernois. La montagne de DielTe
appartient à cette bannière. Les habitans font depuis
1530 de la religion réformée. Ils font induflrieux;
mais les troubles qui ont exillé entr’eux dans le
courant de cc fiecle dernier, leur ont fait de grands
torts. La culture des vignes eft leur plus grande
richelfe,quoiqu’il y ait aulfi quelques manufaélures.
Le maire réfi.ie dans le château bâti en 1288.11 a aulîî
le titre de châtelain de Schlofsberg. (/f.)
NEWIED, ( Géogr,) jolie petite ville d’Allemagne,
dans le cercle de Weftphalie Si dans les
états des comtes de AVied, fur le Rhin: c’eft le lieu
de la réfidence d’une branche de ces comtes, & c’eft
un des lieux où l’on pafle le fleuve fur un pont de
bateaux. (^D .G .)
N I
NICEPHORE , ( Emp. d'Orient. ) empereur
d'Orient, Si premier du nom , adminiftra
les finances fous les régnés précédens avec tant
d’intégrité, que fa fortune n’excita point l’envie. Il
fit paroître la. même modération dans l’exercice de
la dignité de chancelier, de forte que, quand il
parvint à l’empire , les efprits prévenus fe flattèrent
de voir renaître les temps heureux de la république.
Les peuples fatigués de vivre fous la
domination d’Irene, Si d’un prince fouillé de tous
les vices, le révérèrent comme le vengeur public.
Ce fut pour fervir le relTentiment de la nation
opprimée, qu’il relégua Irene dans l’île de Metelin.
Des qu’il fut armé du pouvoir , il en abufa pour
aflbuvir fon avarice Si fes cruautés qu’il avoit
tenues cachées dans fon coeur. Les bornes de
l ’empire furent réglées par un traité qu’il conclut
avec Charlemagne. Les exaéleurs du peuple furent
recherchés Si punis^ mais au lieu de reftiiuer leurs
N I C
biens à ceux qui en avolent été dépouillés îï
les confilqua à l'on profit. Son fils Stainacc fut
déclaré augufte^ pour perpétuer le trône dans fa
famille. Les révoltes éclatèrent dans toutes les
provinces , qui ne pouvoient plus l'upporter le
fardeau des impôts. Nic ep hon cruel par penchant
& par politique, fit périr par le fer ou le poiion
les murmiirateurs ôi les rébelles. Le fang qu’il
verla^ clevint la l'emcnce de nouvelles rébellions.
Les légions d’Alie proclamèrent empereur Bardane ,
lurnomrne U Turc , qui avoit le commandement
des armées de l’Orient. Ccite rébellion fut bientôt
appailee. Conftantinople refulant de reconnoître le
nouvel empereur, donna un exemple qui fut l'uivi
par toutes les provinces. Bardane conléntit, luiis
promefle qu’on n’attenteroit point à l'a vie , de renoncer
à 1 empire , bi il tut confiné dans un mo-
naftere , où quelque temps après' on lui creva les
yeux. Tous les complices périrent dans les tour-
mens. Tandis que K'iccphorc le baignoit clans le
fang de les liijets , les Sarrazins envahilToient la
Capadoce ; il marcha contre eux Si fut vaincu.
Ils aiiroient poiiffé plus loin leur conquête , s’ils
n’eût conl'enti à leur payer un tribut annuel de
trente-trois mille pièces d’or. Il fallut multiplier
les impôts pour remplir cet engagement. On mit
des impôts fur toutes les denrées. Chaque chef de
fiimille fut taxé. Un moine fe chargea de délivrer
la nation d'un tyran fans frein dans fes cruautés ;
mais il fut découvert Si puni. Les Bulgares portèrent
la défolation dans la Thrace. N'icephorc marcha
contre eux ; il fut attaqué pendant la nuit par
les barbares, il périt avec toute fon armée. Criim,
roi des Bulgares , féroce dans la viéioire , exerça
fur fon cadavre les plus aflreiifcs indignités. Il fit
couper fon crâne qu’il enchâfl'a pour lui fervir de
coupe. Staurace, fils de Nicephon , qu’il avoit
alTocié à l’empire fut blefte clans la mêlée, il eut
le bonheur de fe fauver. Ses partifans le reconnurent
empereur. Mais .Michel Curoplate, qui avoit
époufé fa foeur, le luppianta , Si lui fit embralî'cr
la vie monaliique. Nicephore fut tué l ’an 811 de
Jefus -Chrift.
N ic ephore Phocas , fécond du nom, monta
fur le trône d’Orient l’an 960 de J. C. Il étoit
d’une des plus anciennes familles de Conftantinople.
L’eclat de fa nalflance bc Ion courage éprouvé ,
lui méritèrent l’affecHon des foldars. Théophane,
veuve de Romain le jeune , lui donna l’empire Si.
fa main ; il marcha contre les Sarrazins q u i, maîtres
de Candie , de la Cilicie Si de Cipre , faifoient
de fréquentes incurfions dans la Sicile Si la Calabre ;
il fut heureux Si triomphant dans tous les lieux oîi
il combattit en perfonne. Les Sarrazins défaits dans
plufieurs combats, furent contraints d’abandonner
la Cilicie Si l’Afie mineure. Ce prince , grand à
la îete d’une armée, ignoroît l'art de gouverner ; les
provinces & la capitale , épuifées par la rigueur
des impofitions, murmurèrent de l'a tyrannie; il
méprifa les plaintes des peuples qu’il crut devoir
opprimer pour les rendre plus dociles. La famine
déloloit les villes , tandis que l’abondance regnoit
dans fon camp. Il fe forma une confpiration ,, Si
fa femme qui ne pouvoit fe familiarifer avec fa
laideur Si fes cruautés, fe mit à la tête des conjurés.
Jean Zimifcès fe chargea de l’exécution ; il
fut introduit à la faveur des ténèbres dans fa chambre,
avec cinq autres conjurés qui lui plongèrent
leur poignard dans le fein pendant qu’il dormoit;
il mourut en 969 , dans la dixième année de fon
régné.
Nicephore III , fumommé le Botoniate , fe
glorifioit d'être un rejeton de la famille des Fa-
biens , qui avoic donné des conduis Si des dicUr
N I C
■ feurs â la république romaine. II comptoit parrtn
fes ancêtres l’empereur Phocas. Il fut proclamé
empereur d’Orient le 10 ottobre ioyy, Si couronné
â Conflantinople le 5 avril 1073. Nicephore
Briene reful'a de le connoître ; mais il fut vaincu
par Alexis Comnicne qui lui fit crever les yeux.
Baillas fc fit aulfi proclamer empereur ; mais il
fut défait clans un combat , bc contraint de fe
réfugier à TlidTalonique, dont les habitans le livrent
au vainqueur. Conftantin J.)iicas qui avoir eu la
modéràîion de refufer l’empire que fon frere Michel
vüulüit lui céder, fc fit proclamer empereur
j>ar l’armée d’Orient dont il avoir le commande-
incnr. Scs troupes qui venoient de le reconnoître,
curent la lâdicté de le livrer à Nicephore , qui le
relégua dans une île. Botoniatc prépara fa ruine
en proftituant fa confiance à deux Efclavons qu’il
fit les premiers ininiflres. Comme ils n’etoient point
aimés des Commene , ils craignoient de les voir
parvenir â l’empire ; cc fut pour les en exclure
qu’ils perfuaderent à Botoniatc de defigner l'on parent,
nommé Sinadene ^ fon luccefteur. Sa femme fut la
première à murmurer de ce choix qui cxcluoit du
trône fon fils Conftantin Ducas qu’elle avoit eu de
Michel. Les Commenes également ofî'enfcs , aigrirent
fon reft'cniiment. Dans le même teins leur
bcau-fere Melifléne prit la pourpre en Afie. Alexis
Commene, qui étoit regardé comme le plus grand
capitaine de l’emjiire , fut chargé de fe mettre à
la tête de l’armée pour le faire rentrer dans le
devoir ; mais il refufa un emploi où le moindre
revers pouvoit rendre fa fidélité fufpede. Boto-
niate irrité de ce relus, réfolut de faire crever les
yeux des deux freres , il les manda dans' fon
palais; mais au lieu d’obéir, ils fortirent fecrcte-
iiieiu de Conftantinople & fe retirèrent dans la
Thrace oii ils furent bientôt fuivls de leurs parti-
fans , qui délibérèrent auquel des deux freres ils
déréretoient l’empire. Alexis qui en étoit le plus
digne , le refufoit par égard pour Ifaac qui étoit
fon aine. Celui-ci applanit toutes les dilHcultcs en
chaulfant lui-meme les brodequins de pourpre à
fon frere qui, fur le champ, lut proclamé empereur.
Un corps de françois qui gardoit une des
portes de Conftantinople l’ouvrit au nouvel empereur
, dont les troupes commirent les mêmes
excès que dans une ville prile d’aflaut. Botoniatc
n’eut d’autre moyen pour fauver fa vie que d’ab-
dicjuer. Il fe réfugia dans l’églife de Sainte Sophie,
d’oii Alexis le fit enlever pour le reléguer
dans un monaftere où il prit l’habit monaftique :
il mourut peu de tems après. ( T—A’ . )
NICOLAI'COll.VUS ) , Hifi.dc Norwege. gentilhomme
Norvégien, qui l’an 1454 fe forma un
parti dans Berghes, arbora les armes du royaume,
& le fit proclamer roi par une troupe de brigands
comme lui. Ce tyran de la derniere clalTe fe per-
fuada que ce n’étoli qu'en perl'écutant les hommes
qu’on obtenoit le droit de les gouverner. Il s’empara
de toutes les marchandifes qu’il put rencontrer
ou lur tcirc ou lur mer. C ’éroit ainfi qu’il
favolt répartir les im[)ôts. Afliégé dans fa maifon ,
il s’enfuit dans l’égüfe de Sainte Brigitte , oii l’évêque
ayant voulu embralTer fa défenfe , le peuple
furieux lança des torches allumées fur le temple.
Si tous deux expirèrent dans les flammes. Nous
aurions laift'é dans l’oubli le nom de cet homme
peu connu , s’il n'étoit pas important d’apprendre
à ceux qui font nés avec un penchant funefte pour
les faftions , quel eft le fort ordinaire de leurs
femblables. (M. d e S a c y . )
NICOLAS, Hifi. de Danemarck.) roi de Da-
ncmarck, étoit fils de Suenon Eftrith : Ubbon fon
frere ayant refufé la couronne , les Danois la
N I C 4 5
placèrent lùr la tête de Nico/asVan 1106. Le luxe
loiijours funefte dans un pays ftérilc Si dans un
état pauvre , ininoit lourdement les forces du
royaume ; Nicolas par de fages loix Si par l’exemple
d’une vie frugale , rendit aux moeurs des Danois
leur première limplicité ; il congédia fa garde ,
n en voulant avoir d’autre que l’amour du [leu-
ple ; il renvoya dans les champs la plupart de fes
domeftiques Si de ceux des leignenrs , afin que
la terre ne demeurât point fans culture : tels furent
les plus beaux traits de fa vie. Peu faiisfait de la
gloire attachée à un gouvernement paifible, il voulut
être conquérant, fit la guerre aux Wandales,
aux Slaves Si aux Suédois ; tantôt vainqueur ,
tantôt vaincu , il montra pour la guerre des talens
médiocres , & ce fut la fortune qui décida du
fuccès de fes armes. Les habitans de SIevigh s’é-
teient révoltés ; il crut qu'il fulFiroir de fe préfemer
à eux pour les faire rentrer dans le devoir. En
vain on lui repréfenia qu’il avoit tout à craindre
d'une populace mutinée; «il feroit trop honteux,
» dit-il, de voir un roi fuir devant des cordonniers
» Si des corroyeurs >?. 11 entra dans Slevigh fuivi
de quelques courtifans ; le peuple prit aulfi-tôf les
armes ; on lui confeilla de chercher un afyle dans
une églife : « non, dit-il, je ne veux pas que les
» autels l'oient fouillés de mon fang ; je mourrai
» dans le palais de mes peres ». Il y fut égorgé
l’an 1135. {M. DE S a c y . )
NICÜLO , (^Luth.) haute-contre de haut-bois,
Voycr^ Basse de haut -bois , ( Luth. ) Suppl.
{F . D .C . )
NICÜMEDE , ( Hiß. anc. ) trois rois de Bythi-
nie portèrent ce nom. Le premier à qui on le donna,
eut un dangereux concurrent dans fon frere qui
lui difputa le trône. Niçomede appella à fon fecours
les Gaulois, qui le débarra fièrent d’un rival fi redoutable.
Les détails de ion regne font tombés dans
l’oubli. Ce fut lui qui bâtit Ui ville de Nicomédie.
N iç om ed e , fécond du nom, étoit fils de Unifias
: il fut aufii fon fuccefl'eur au trône de Byihi-
nie, où il monta par un parricide. La cruauié de
fon pere , qui avoit voulu le faire affalliner, adoucit
l’horreur de cette aétion , & il n’en fut pas
moins aimé & refpefté de l'es fujets. Miihridate,
après la mort d’un de fes fils, roi de Capadoce,
s’appropria fon royaume donc il dépouilla Ion petit-
fils. Prufias craignit qu’un voifm li puifl'ant ne vînt
fondre fur les états. Il fiippofa un enfant de huit
ans qu’il envoya à P<.ome comme fils du dernier
roi de Capadoce , pour y revendiquer l’héritage
de fes ancêtres. Le fénat, fans approfondir ce mylè
tere, déclara les Capadociens libres; mais ce jieiiple
nourri Si familiaril'é avec l’ efclavage , rejerta un
don fl précieux , Si eut la baffclTe de demander
un roi de la main des Romains qui nommèrent
Ariobarfane. Niçomede., quelque temps apres, fut
tué par fon fils Socrate qui fembla regarder le par-,
rlcide comme un titre pour régner.
N i ç o m e d e , troifieme du nom , & fils dit
précédent, fut proclamé roi de Bythinie, aiilTitôt
après la mort de fon pere Mithridate, qui voulut
aifoiblir fes voifins par des divifions , lui fufeita
un concurrent dans la perfonne de fon frere Socrate
dont il appuya les droits. NUomede précipité
du trône , fe rendit à Rome pour implorer l’afiif-
tance du fénat qui , moins par l’amour de la
juftice de fa caufe , que par le defir d’abaiffer
Mithridate , le rétablit dans fes états. Dès qu’il
fut aflliré de l’appui des Romains , il eut l’ambition
de tirer vengeance du roi de Pont. Il fit
plufieurs incurfions dans fes provinces, d’où il revint
chargé de butin qui l’aida à payer les dettes
qu’il avoit contractées à Rome pour acheter fon