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RIVIERE, f. f. ( ccrmc d i BUijon. ) piece en forme
do champagne an bas de I’ccu , on cle falce au milieu.
On la didinguc par des traits curvilignes qui
marquent Jos dots ou courans d’eau ; les berges Jont
ondées.
Trcmoict dc Montpefat, en Languedoc; d'a'^ur
au cy zn i d ‘argent fur unz rivisre d i même , acconipatyié
en chef- de trois rnolecus d'éperons d ’or.
Raitty de Viitc , en Poitou ; de gueules au cygne
d'argent nageant fur une riviere au n a tu r e lm o u v a n te
du bas de l'écit ; en c h e f à dextre une comete d ’or.
Palude de Chambonneau , en la meme province ;
d'a^ur à une riviere d'argent en fa fe e , un cygne de
meme nageant fur les ondes , au chef d'o r charge d'une
étoile d'azur. ( G . D . L- T. ')
§ RIZ , ( H iß . nat. Bot. E co n . domeßique. ) Le
doit être choili nouveau , bien mondé , gras, blanc ,
bien net , ne l'entant ni la poudre ni le rance. Il n’y
a guere que le ri^ de Piémont qui ait toutes ces qualités
, le r ß d’Ei'pagne étant ordinairement rougeâtre
& d’un goi'u i'alé.
Les Chinois font un vin de r ß tirant fur la couleur
d’ambre , de d’un goût dc vin d’Etpagne, dont ils le
fervent pour boill'on ordinaire. En quelques beux
d’Europe on en tire aulfi une eau-de-vie tresdorte ;
mais elle cil défendue en France , aufiî-bien que les
eaux-de vie de grains, & de mclaHe.
Le r ii dans les Indes orientales e!l d'un très-grand
commerce ; on y en cultive beaucoup, tant parce
que la qualité de la terre y ell propre , & celle de
Ion climat, que parcs que les rivieres y font nom-
breufes ^ abondantes, & par conléquent commodes
pour en tirer de l’eau , avec laquelle on inonde
les champs de /■ /{ appelles rißzres , qui en font à
portée ; car le plus fouvent la plante de ne peut
iîien croître que clans l’eau. Le Malabar, Pile de
Ccylan celle de Java , font les lieux qui en donnent
du meilleur. La prelqu’ile de Malacca & le
royaume de Siam en donnent aulTi beaucoup de bon.
Ce grain fait la principale nourriture de tous les Indiens
; on l’y mange au lieu de pain, & il n’y a point
dc grain au monde qui engraiJTe autant que celui-là.
Les femmes Européennes qui habitent depuis long-
tems à Batavia , après qu’elles y ont été accoutumées
, le préfèrent au pain, quoique celui ci y l'oit
à aiuTi bon marché qu’en aucun endroit de l’Europe.
Enfin le ri^ fert beaucoup à y nourrir les équipages
des vailTeaux marchands, tant des compagnies
de l’Europe que des autres particuliers , & cette
nourriture elf beaucoup plus faine fur mer que le
pain ou le blicult. On ne voit jamais de feorbut fur
les flottes qui retournent des Indes, & qui n’ont alors
que du au lieu que les vaifleaux qui y vont ne
manquent jamais , plus ou moins, d’en avoir avec
le bifeuir dont ils font pourvus.
Le r i[ des Indes eft beaucoup meilleur que celui
d’Europe.
On y en a de deux fortes , dont l’un eft meilleur
que l’autre. Cette différence ne vient peut-être que
des lieux oîi on le cultive. L’une de ces deux efpeces
fe feme fur les montagnes, au commencement de la
moufTo.u fud-oueft, qui elf une faifon fort pluvieufe
& qui dure fix mois. Cette faifon eft favorable à
celui des montagnes, parce qu’il fe trouve alfez hu-
mefbé par la pluie qui elf alors tres-fréquente ; au
lieu qu’elle feroit nuifible à celui des plaines, à caufe
des grandes inondations, fi on le femoit pour cette
meme faifon. C’elf clans la faifon feche , appellee
moußonnord-eß,c[\.iic{\oppo{6e k l’autre, & qui dure
aulli fix mois, qu’on cultive celui-ci dans les lieux
bas & unis , fort horizontalement. C ’elf le ri^ des
})Iaines qui elf d’une qualité meilleure que celui des
montagnes.
Dans le Malabar, quand le y elf devenu cher
R O B
par la dlfette des récoltes , ou par quelque autre
caufe , les familles naturelles du pays qui Ibnt pauvres
6c chargées d’ent'ans , vendent une partie dç
leur jeunell'e en état de lervir , c’elf-à-dire, depuis
l’âge de la julqu’à lo ans, tant pour avoir de l’argent
, arin de faire mieux fubfilfer le relfe , que pour
rendre plus heureux les enfans ejui les quittent dans
cette occalion ; car ils conliderent qu’ils font mieux
entretenus , étant efclaves chez les Européens, que
dans leur propre maifon.
Enfin le ri^ elf une bonne marchandife clans les
pays des Indes oîi l’on n’y en cultive point à caufe
de l’ingratitude du terrein , comme, par exemple
les Moluques, l’Arabie & le golfe Perlique. *
Il y a dans le Japon une efpece de ri^ dont le grain
eft fort petit, très-blanc , & le plus excellent qu’il y
ait au monde , & il eft aufiî noiirriffant qu’il eft délicat.
Les Japonois n'en laifTem fortir que très-peu
de leurs îles. Les Hollandois en apportent tous les
ans un peu à Batavia. Les naturels de ces îles en
font une iiquetir vineufe qu’ils appeMent facki.
Les Indiens font une eau par decoétion, ou une
efpece de tifane avec du //{ ordinaire, laouelle ils
nomment candgi : elle fert de boillon à plufieurs malades
, mais fur-tout elle eft excellente dans routes
les efpeces de cours de ventre, & en particulier
pour la dylfenterie : elle eft univeifellemcnt en ufaee
dans les Indes pour cela. On s’en fert de même , 6c
fur-tout dans cette derniere maladie, fur les vaif-
feaux des Européens qui y voyagent de tous côtés.
Il y en a de plufieurs efpeces aux Indes , & peut-
être leur nombre eft d’environ cinq ou fix.
Les Européens recueillent beaucoup de /•/’’ en Ef-
pagne , en Italie & dans leurs colonies d’Amérique,
C’eft principalement dans la Caroline , colonie An-
gloil'e , que cette femence fe cultive avec fuccès. Les
calculateurs les plus modérés eftimoient généralement
, en 1740 , que le de la Caroline qui fe dé-
biioit en Europe, faifuit entrer annuellement dans la
Grande-Bretagne 80000 liv. Iferüngs, ou i million
800000 liv. tournois environ. Le prix du fret Sc les
droits de commifiîon , article d’un grand poids dans
la balance du commerce d’Angleterre , étoient compris
dans cetre fomme. Ce calcul portoit fur la fup-
pofition que quand l’année ctoit bonne , on recueil-
ioit jiiiqu’à 80000 bariques de dans cette province
, chaque barîque pefant 400 livres; & qu’en
prenant une mefure moyenne depuis fept ans , on
pouvoit établir les récoltes fur le pied de 50000 bariques.
Le commerce de cette denrée a encore du
beaucoup augmenter par les cncouragemens que les
Anglois ont donnés à leurs colonies. C’eft dans le
Portugal , la Hollande, l’Allemagne & les pays du
Nord que fe débite prefque tout ce (q - )
RIZAGP«.AN , ( Chirurg.) inftrument de dentifte
dont le nom lignifie tire-racine ; c’ eft une efpece de
tenaille dont les bouts font prefque pointus pour
entrer dans l’alvéole, & pincer les relies d’une racine
qui y eft demeurée. 11 eft fort néceffaire aux
arracheurs de dents. Le poufibir elf toutefois fou-
vent plus néceffaire, & fert mieux dans plus d’oc-
cafions. ( P . )
R O
ROBEPvT, d it le B r e f , {^Hifloire ePAllemagne.')
cleéfcur Palatin, XXV® empereur depuis Conrad I ,
né en 13 52 de Robert Tenace & de Béatrice de Sicile
, élu empereur en 1401. On peut voxx^XartkU
V’ e n c e s l a s , par quelles vicifiitudes , par quels
motifs les papes parvinrent à faire dépofer ce prince.
Robert eut beaucoup de part à cette révolution. On
prétend même qu’il n’avoit donne fa voix pour la
dégradation du monarque, que parce qu’il s’étoic
R O B
flatté qu’on l’éliroit à fa place. Les éleéfeurs de fa
faftion lui préférèrent cependant Frédéric de Briinf-
wick ; mais celui-ci ayant été affalîiné , Robert n’eut
plus de concurrent. Il fit, lors de fon facre, les plus
hautes promeffes, 6c n’en put tenir aucune. Son
rogne, qui devoit rendre à la couronne impériale
fon premier luftre, acheva de la ternir. Ses prédé-
cefleurs avoient confervé le droit de haute juftice
dans les terres de plufieurs feigneurs : Robert le leur
céda par des privileges particuliers. On compte au
nombre des événeinens mémorables de fon liecle ,
une bataille qu’il perdit près du lac de Garde , dans
une expédition qu’il avoit entreprile en Italie, fur
la priere du pape Boniface IX. Robert avoit les talens
d’un grand général ; mais , outre qu’il fut trahi par
les Florentins , fes alliés , il fut très-mal fécondé par
les princes d’Allemagne qui défapprouvoient cette
expédition. Le pape , les rois d’Aragon, de Sicile
& d’Angleterre qui lui avoient fourni des fecours,
reçurent avec peine la nouvelle de ce revers, lis
avoient eu pour objet I’affoibliffement de la maifon
d’Orléans & de celle des ducs de Milan. Robert mourut
en 1410 , après un regne de vingt-J'ept ans. Il en
avoit foixante-dix. Ses états héréditaires furent partagés
entre Matthieu, Jean , Nicolas & Robert, fes
fils , qui font les figes des différentes branches de la
maifon Palatine. Ilprenoit clans fes titres celui à'avoué
de la cour de Rome. Les empereurs , autrefois rois
d’Italie & juges louverains des papes, étoient obligés
pour lors de le contenter de ce titre modefte.
R o b e r t , ( Hiß. de France. ) fils de Flugues
Capet, couronné roi de France du vivant de fon
pere , ne fut qu'un fantôme de roi tant que Hugues
vécut ; mais après la mort de ce prince , en 996 , il
prit les rênes du gouvernement ; il avoit époufé
Berthe, fa parente , le pape l’excommunia : les foudres
du Vatican étoient alors l’effroi de l’univers ,
l’amour même n’oloit les braver; le prince rompit
avec fon époufe , pour fe réconcilier avec le pape ;
Berthe fut répudiée , & Confiance , fille de Guillaume,
comte de Provence, partagea le trône & la
couche de Robert. Ce prince, après la mort de Henri,
fon oncle, réunit le duché de Bourgogne à la couronne
de France , malgré les efforts de Landri, comte
de Nevers. Pour complaire à la cour de Rome il fit
brûler quelques Manichéens, en 102 1 , oubliant
que fa cruauté lembloit donner quelque vraifem-
blance à l’erreur de ces malheureux qui croyoient
à l’exiftence d’im mauvais principe. Il fit des pèlerinages;
c’etoit la manie de ce tems, oii l’on fembloit
ignorer que Dieu rempliffant le monde de fa fub-
ftance eft le même , à Pans & à Rome ; Robert eut
les préjugés de fon tems, mais il n’en eut pas les
vices. Douze fcélérats ayant confpiré contre fes
jours, il leur pardonna & les admit à fa table ; il
pouffoit la clémence jufqu’à fouffrir que les pauvres
vinffent le dépouiller de fes plus riches ornemens :
il avoit le coeur d roit, l’ame élevée , l’accueil prévenant
; cependant lorfqu’il fut excomm.unié, amis,
courtifans, officiers , tout s’enfuit loin de lui ; il ne
luirefta que quelques domeftiques, dont le courage
étonna leur fiecie ; mais ils faifoient paffer par
le feu tout ce qu’il avoit touché , afin que leurs
mains n’en fufl'ent pas fouillées. Satisfait de porter
la couronne de France, il refuia, 6c celle de l’empire
, 8f celle de Tltalie : ce prince digne de naître
dans un fiecie moins barbare , mourut à Melun le 20
juillet 1031 , dans la foixantieme année de fon âge.
(M. D E S a c y . )
ROBERVAL, ( Géogr. Hiß. Litt.) village du
dlocefe de Beauvais, en Picardie , a donné fon nom
à Gilles Perlonne qui y naquit en 1602 , 6c qui fut
un célébré académicien des fcicnces.
R O B 653 Il y a une claffe de lignes courbes qu’on connoît
encore lous le nom de lignes Robtrvalliennes, dont
on trouve un article dans le Dicl. raif des Sciences
, f i e . ; c’eft Toricelii qui leur donna ce nom ,
quoiqu’il eût à fe plaindre de notre favant. Il mourut
en 1679 ’ ouvrages recueillis par l’abbé Gallois,
Ion ami, font imprimés clans les anciens mémoires
cle l academie. Pafcal, le pcrc, fut conftamment
\timi de Roberval, 6c cela feul prouve qu’il avoit
des vertus.
M. le marquis cle Condorcet, un de nos favans
collaborateurs, a publié fon éloge en 1773. ( ^- )
RO B IN IA , (^Bot. fard.) (tn{r-àneo\% faux acacia,
en anglois falje acacia , en allemand virginisker
shotendorn.
Caractère générique.
Le calice eft petit, il eft divifé en quatre fegmens,
dont les trois inférieurs font étroits &c le fupérieur
eft large; la fleur eft papilionacée ; l’étenJard eft
large , arrondi, obtus, &C s’ouvre en s’étendant ; les
ailes font ovales 6c ont de courts ;;j)pendices obtus ;
la nacelle ou carene eft arrondie, comprimée, obtu-
le , & eft aufiî longue que les ailes; au centre fe
trouvent dix étamines terminées par des fommets
arrondis, dont neuf lont jointes 6c une eft fcparée ;
elles environnent un embryon oblong &,cyllndrique
qui fupporte un ftyle déiié, couronné par un ftig-
mate velu; l’embryon devient une filique oblongiie
& comprimée qui renferme des femences réni-
formes.
Efpeces.
1. Faux acacia à fleurs en grappes, à feuilles
conjuguées impaires ; acacia commun à fleurs blanches.
Rohinta peduncuUs r.tcemofis ,foUis impari-pinnatis.
Hort. Upf.
Common bafîard acacia in America. Locujl-tree,
2. Faux acacia à filiques hériffees.
Robinia Icgiiminibus echinaiis. Mill,
Bafîard acacia with prickly pods.
3. Faux acacia à feuilles conjuguées impaires, à
folioles ovales, à branches 6c pédicules hcriffés.
Acacia rofe.
Robinia foins impari-pinnatis , foliolts fiibrotundls
latioribus , racemis peduncuLifqui hifpidis. Hort,
Colomb,
Falfc acacia with a rofe coloured flower,
4. Faux acacia à (leurs folitaires, à feuilles à quatre
folioles, portées fur des pédicules. Acaci.a de
Sibérie à quatre feuilles.
Robinia peduncuUs flmplicibus , foliis qii/ternatis
petiolails. Hort. Upf.
Syberian four leaved bafard acacia.
5. Faux acacia de Sibérie à fix ou huit folioles ,
ordinairement fans impaire.
Pfeudo-acacia foliis pari-pinnatis plurimis. Hort.
Colomb. Caragana Siberica aj'peUukus pinnis foliorurn
crebrioribus oblongis.
Syberian bafîard acacia with a greater number i f
lobes.
Efpeces tendres.
6 . Faux acacia à feuilles conjuguées impaires, à
folioles ovales pointues , à branches noueufes ,
unies, à fleurs en grappes.
Robinia foliis impari-pinnatis,foliolis ovatis acumi-
natis , Tamis nodofls glabris, peduncuUs racemofls.
Mil!.
Robinia with knobbed ftnooih branches, 6cc.
7. Faux acacia à feuilles conjuguées impaires , à
folioles oblong-ovales , à fleurs en grappes raf-
femblées.